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prison

- Je ne vais plus pouvoir aller à l'école, gémit-elle, je ne reverrai plus Lolotte, ma meilleure copine...
- Lolotte n'était pas une bonne fréquentation pour toi, ma puce, décréta P'pa. Quand on se met du rouge à lèvres avant d'avoir de vrais nichons, c'est qu'on est destiné à tourner pas comme il faut. Quant à l'école, avec les notes que tu y collectionnais, ce ne sera pas une grosse perte. M'man et moi, on se chargera de t'apprendre ce qui est vraiment utile dans la vie.
Florentin, lui, n'était pas fâché de ne plus avoir à se rendre au collège. Beaubec, le prof de maths, lui en avait fait voir de toutes les formules, aussi se plaisait-il à l'imaginer écrabouillé sous une lourde plaque de béton, une calculette enfoncée dans chacun de ses orifices naturels. Ça avait du bien, la fin du monde, au bout du compte, même si çà ôtait tout espoir de constituer une équipe de foot.

Auteur: Tarvel Brice

Info: Enfin l'Apocalypse

[ lycée ]

 

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dégoût

J’étais trop malade, j’étais pas assez instruit surtout à l’époque pour déterminer dessus de ma tête très bourdonneuse l’ignominie de leur comportement à mes vieux et à tous les espoirs, mais je sentais ça sur moi à chaque geste, chaque fois que je vais mal, comme une pieuvre bien gluante et lourde comme de la merde, leur énorme optimiste, niaise, pourrie connerie, qu’ils rafistolaient envers et contre toutes les évidences à travers les hontes et les supplices intenses, extrêmes, saignants, hurlants sous les fenêtres même de la pièce où nous bouffions, dans mon drame à moi dont ils n’acceptaient même pas toutes les déchéances puisque les reconnaître c’était désespérer un peu du monde et de la vie et qu’ils ne voulaient désespérer de rien envers et contre tout, même de la guerre qui passait sous les fenêtres de M. Harnache à pleins bataillons et qu’on entendait ronfler encore à coups d’obus et plein d’échos dans toutes les vitres de la maison.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Guerre

[ répulsion ] [ hypocrisie ] [ faux-jetons ] [ complaisants ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Comme une grande fleur ...
Comme une grande fleur trop lourde qui défaille,
Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille
Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux verts ardents,
Avec un long sourire où miroitent tes dents...
Je t'enlace ; j'ai comme un peu de l'âpre joie
Du fauve frémissant et fier qui tient sa proie.
Tu souris... je te tiens pâle et l'âme perdue
De se sentir au bord du bonheur suspendue,
Et toujours le désir pareil au coeur me mord
De t'emporter ainsi, vivante, dans la mort.
Incliné sur tes yeux où palpite une flamme
Je descends, je descends, on dirait, dans ton âme...
De ta robe entr'ouverte aux larges plis flottants,
Où des éclairs de peau reluisent par instants,
Un arôme charnel où le désir s'allume
Monte à longs flots vers moi comme un parfum qui fume.
Et, lentement, les yeux clos, pour mieux m'en griser,
Je cueille sur tes dents la fleur de ton baiser !

Auteur: Samain Albert

Info: Recueil : Le chariot d'or

[ poème ]

 

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personnage

Ce qui frappait Kristin, c'est que son mari ne ressemblait pas aux gens de la contrée. Il y avait beaucoup de beaux hommes parmi eux, avec le teint clair et rouge, des têtes rondes et dures, une forte et solide stature. Beaucoup d'entre les vieux étaient excessivement gros. Erlend faisait l'effet d'un oiseau étrange parmi ses hôtes. Il était d'une tête plus grand que la plupart des hommes, svelte et maigre, avec des membres souples et de fines attaches. Il avait les yeux noirs et soyeux, la peau d'un brun pâle, mais des yeux bleu clair ombragés par des sourcils et des cils noirs comme le charbon. Son front était haut et étroit, ses tempes creusées, son nez un peu trop grand et sa bouche un peu trop petite et molle pour un homme. Pourtant, il était beau ; Kristin n'avait jamais vu un homme aussi beau qu'Erlend. Sa voix nuancée et tranquille ne pouvait être comparée au lourd parler des autres.

Auteur: Undset Sigrid

Info: Christine Lavransdatter, tome 2 : La maîtresse de Husaby

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel

rapport

Le dossier est devenu parole d'évangile ; il ne peut que dire la vérité. Si vous avez la naïveté de porter cette vérité sur une feuille de papier, sans fioriture ni langue de bois, et si vous arrivez à un total de deux ou trois feuillets, vous commettez une lourde erreur : vous êtes mort.
Les règles sont simples : rédigez dès lors le dossier le plus épais possible. Plus il est gros, moins il y a de chances qu'on vérifie la véracité de ses données. Que l'auteur soit juge et partie n'est que le résultat de l'abdication de l'examinateur du dossier. Gonflez les choses les plus insignifiantes, maniez le jargon administratif, surfez sur les concepts porteurs. Il y a ainsi des mots clés qui doivent revenir régulièrement, presque en mode subliminal. Cela prend du temps ? Prenez-le sur votre enseignement et sur vos recherches. Et vous constaterez que rédiger un dossier relève de deux arts : l'art culinaire et l'art du spectacle.

Auteur: Engel Vincent

Info: Le Soir, La Chronique, 23 janvier 2004, p.2

[ rédaction ] [ études ]

 

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portrait

Edevart, grand et fort, un beau gaillard calme par apathie. De temps en temps il hoche la tête, comme s’il s’était posé une question à laquelle il répondait non, mille pensées lui traversent l’esprit, mais il n’a pas le courage de les démêler. Il porte en lui une lésion interne, il se couche chaque soir et se lève chaque matin sans essayer de la guérir, tant il est devenu mou. Que lui est-il donc arrivé d’extraordinaire ?
Il a reçu un coup, c’est tout ce qu’on peut dire, un autre que lui s’en serait remis. Que diable, était-ce si terrible d’avoir senti s’effondrer les bases de sa vie ? Il pouvait continuer à vivre, comme vivent d’autres qui ont un jour quitté leur pays. Y a-t-il de quoi s’affliger à ce point parce qu’on est sans foyer ?
Oui, mille pensées lui traversent l’esprit et son état d’âme le fait souffrir, mais il est lourd et ignorant, il n’a pas le don de voir clair en soi.

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "August le marin", trad. Marguerite Gay et Gerd de Mautort, Le livre de poche, 1999, page 1428

[ psychologique ] [ traumatisme ] [ tristesse ] [ vie opératoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

poème

C'est sombre parce que tu essayes trop dur.
Doucement mon enfant, légèrement. Apprends à tout faire légèrement.
Oui, sens-toi légère, même si tu ressens profondément.
Laisse juste les choses se passer légèrement, prends les avec légereté.

J'étais si absurdement sérieux ces jours ...
Doucement, légèrement - c'est le meilleur conseil qu'on m'ait jamais donné

Même quand il s'agit de mourir. Rien de lourd, ou grave ou emphatique.
Pas de discours, pas de tremolos,
Pas de cet auto persona conscient, dans sa célèbre imitation du Christ ou de Little Nell.
Et bien sûr, ni théologie, ni métaphysique.
Juste le fait de mourir et le fait de la claire lumière

Alors jettes tes bagages et va de l'avant.
Il y a plein de sables mouvants te concernant, suçant tes pieds,
Essayant de t'aspirer en bas vers la peur, l'auto apitoiement et le désespoir.
Voilà pourquoi tu dois marcher si légèrement.
Aérienne ma chérie
Sur la pointe des pieds et sans bagages,
Pas même un sac éponge,
Totalement délestée.

Auteur: Huxley Aldous

Info: Ile

[ réconfort ] [ lâcher prise ]

 

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odeurs

Soudain, je fus frappé par le lourd parfum des fleurs. De l'autre côté il y avait un jardin à peu près de la taille d'une petite pièce, une parcelle de terrain surélevée par un remblai à hauteur de taille. Rempli de fleurs. Une flore luxuriante et particulière. Longues tiges aux fleurs en forme de corne avec des pétales de velours noir. Dans un coin un buisson ressemblant à du lys étai parsemé de fleurs blanches, comme des coupes géantes. Eparpillées dans ce jardin, des plantes aux fines tiges parées de têtes blanches d'un seul pétale rose. Il semblait que ceux-ci dégageait une douceur exotique qui s'étouffait elle-même. Au milieu de tout cela pendaient de grosses fleurs cramoisies, leurs fleurs soyeuses et charnues s'enfonçant dans de longues tiges d'herbes au vert furieux. Cette petite intrigue magique était comme un kaléidoscope. Des iris violets avaient fleuri Juste devant mes yeux. Une myriade de parfums se mêlaient dans un éblouissant fumet, chaque teinte de l'arc-en-ciel émanait de ces fleurs.

Auteur: Csath Géza

Info: Opium et autres histoires

[ luxuriance ] [ couleurs ]

 

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nationalisme

[…] la photographie qui, de toute la collection de photos de guerre, impressionnait le plus Kiyoaki était celle intitulée "Abords du temple de Tokuri : cérémonies commémoratives des morts de la querre", datée du 26 juin 1904. l’an trente-septième de l’ère Meiji. Cette photo, tirée en couleur sépia, n’avait rien de commun avec le fatras ordinaire des souvenirs de guerre. Elle avait été composée d’un œil d’artiste habile à agencer les volumes : on aurait cru réellement que les milliers de soldats présents avaient été mis en place de propos délibéré, comme les personnages d’un tableau, pour concentrer toute l’attention sur le haut cénotaphe de bois naturel au milieu d’eux. […]

Il émanait de ces hommes une émotion tangible dont le flot se brisait contre le petit autel blanc, les fleurs, le cénotaphe au milieu. De cette masse énorme, étirée jusqu’au bord de la plaine, une pensée unique qu’aucun langage humain n’aurait pu exprimer, tel un grand et lourd anneau de fer, se rabattait sur le centre.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Confession d'un masque, pp 14-15

[ romantisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

mystère

Qui a dit de l'eau qu'elle est incolore, inodore et sans saveur ?... L'eau a une couleur que révèle la soif. L'eau a la couleur des chants d'oiseaux, le moineau en particulier, de ces oiseaux que n'affole pas cette guerre venue de la mer tant que demeure préservé leur morceau de ciel. L'eau a le goût de l'eau, cette odeur de l'air chaud, en fin d'après-midi, quand il s'élève des champs où se bercent les vagues lourdes des épis, le long d'étendues parsemées de zébrures sombres, pareilles aux ombres fugaces que laissent derrière elles les ailes des moineaux quand ils rasent les moissons. Car il ne suffit pas de voler pour être oiseau. L'une des pires choses de la langue arabe, c'est peut-être que l'avion - tâïra - soit le féminin de l'oiseau - tâïr. Les oiseaux poursuivent leur chant, affirment leur présence au milieu du fracas des bombardements maritimes. Qui a dit que l'eau est inodore, incolore et sans saveur? Qui a dit que l'avion est le féminin de l'oiseau?

Auteur: Darwich Mahmoud

Info: Une mémoire pour l'oubli

[ vocabulaire ] [ aqua simplex ]

 

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