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injonction contradictoire

Vous avez pu entendre Madame Pankow vous parler de quelqu’un qui est loin d’être né de la dernière pluie, à savoir Monsieur G. Bateson, anthropologue et ethnographe, qui a apporté quelque chose qui nous fait réfléchir un peu plus loin que le bout de notre nez, concernant l’action thérapeutique. Il essaye de formuler quelque chose qui est au principe de la genèse du trouble psychotique, dans quelque chose qui s’établit entre la mère et l’enfant, et qui n’est pas simplement l’effet de tension, de rétention, de défense, de ratification, de frustration, au sens élémentaire que je précise, de relation inter-humaine, comme si c’était quelque chose qui se passait au bout d’un élastique, [mais quelque chose] qui essaye de mettre dès le principe la notion de la communication en tant qu’elle est centrée, non pas simplement sur un contact, sur un rapport, sur un entourage, mais sur une signification, de la mettre au principe de ce qui s’est passé d’originairement discordant, déchirant, dans ce qui lie l’enfant dans ses relations avec la mère, et quand il désigne, quand il dénote comme étant l’élément discordant essentiel de cette relation, le fait que la communication se soit présentée sous une forme de double relation, comme vous l’a très bien dit hier soir Madame Pankow en vous disant que dans le message qui est celui où l’enfant a déchiffré le comportement de sa mère, dans le même message il y a deux éléments qui ne sont pas définis l’un par rapport à l’autre, en ce sens simplement que l’un se présente comme la défense du sujet par rapport à ce que veut dire l’autre, ce qui est la notion commune que nous avons dans ce qui se passe au niveau du mécanisme de la défense que vous analysez.

[...] Il s’agit de quelque chose qui concerne l’autre, et qui est reçu par l’autre de telle façon que, s’il répond sur un point, il sait de ce fait même qu’il va se trouver coincé dans l’autre. Comme nous l’a dit hier Madame Pankow, si je réponds à la déclaration d’amour que me fait ma mère, je vais provoquer son retrait, et si je ne l’entends pas comme telle, c’est-à-dire si je ne lui réponds pas, je vais la perdre.

Vous voyez donc que nous voilà introduits dans cette dialectique du double sens, en ceci déjà qu’il intéresse un élément tiers. Ce n’est pas l’un derrière l’autre — c’est-à-dire quelque chose qui est au-delà du sens, un sens qui aurait ce privilège d’être le plus authentique — ces deux messages simultanés dans la même émission, si l’on peut dire, de signification qui créent dans le sujet une position telle qu’il est en impasse. Ceci vous prouve que même en Amérique on est en énorme progrès.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Leçon du 8 janvier 1958

[ double bind ] [ parole ] [ impossibilité logique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

garde-fou

Technologie : Tim Berners Lee, père fondateur du web, s’inquiète de l’évolution de l’écosystème menacé aujourd’hui par la montée en puissance des acteurs commerciaux, qui tirent parti de la manipulation d’information pour vendre plus au détriment des internautes.
Tim Berners Lee n’est pas tout à fait serein. Le Britannique, généralement considéré comme l’un des inventeurs du web, s’est en effet confié dans les pages du Guardian. Il y fait part de son inquiétude grandissante face aux menaces qui pèsent sur le web, notamment celles exercées par les grandes entreprises et opérateurs télécoms qui s’adonnent à la "manipulation" des internautes.
"Le système ne fonctionne pas. La façon dont le business de la publicité fonctionne est entièrement basée sur le clickbait et ne vient pas remplir l’objectif initial du web, qui était de promouvoir la vérité et la démocratie. Je suis donc inquiet" confie Tim Berners Lee, qui avoue néanmoins n’avoir pas perdu toute trace de son optimisme. Le chercheur prend simplement acte des récents phénomènes de manipulation via la publicité, qui ont notamment touché les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter pendant l’élection présidentielle américaine.
Outre l’économie de la publicité, Tim Berners Lee profite de son message pour attirer l’attention sur la question de la neutralité du net aux États unis. Le nouveau directeur de la FCC a en effet annoncé son intention de revenir sur les régulations imposant la neutralité du net sur les réseaux américains, régulations passées sous l’administration Obama. Selon Reuters, le dirigeant de la FCC entend présenter son plan dans le courant de la semaine prochaine, ce qui signifierait que la FCC devrait voter en décembre pour adopter ou non la nouvelle proposition de régulation.
Tim Berners Lee craint évidemment qu’une abolition de la neutralité du net ne vienne remettre en question les équilibres fondamentaux du réseau "Quand j’ai inventé le web, je n’ai pas eu besoin de contacter Vinton Cerf pour lui demander l’autorisation d’utiliser internet" explique le chercheur. Selon lui, un retour en arrière sur la question de la neutralité du net viendrait donner trop de pouvoir aux opérateurs télécom, qui pourraient favoriser certaines offres et en pénaliser d’autres selon leurs intérêts commerciaux.
Tim Berners Lee avait déjà abordé ces sujets dans une tribune datée du mois de mars. Le chercheur s’inquiétait alors des risques posés par la propagation de fake news sur les réseaux sociaux et le fait que les internautes avaient perdu le contrôle sur leurs données personnelles. Le constat est aujourd’hui largement partagé : le web ne ressemble plus vraiment à ce que ses premiers créateurs avaient imaginé et est aujourd’hui largement dominé par les intérêts commerciaux. Jusqu’au point où les standards du web acceptent des modules propriétaires et fermés afin de faire les yeux doux aux géants du streaming, avec la bénédiction de… Tim Berners Lee.

Auteur: Internet

Info: Par Louis Adam, Vendredi 17 Novembre 2017

[ progrès ]

 

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dernières paroles

Maman chérie,

La censure allemande ne me permettant pas de mettre sur mes lettres tout ce que je désirerais te faire savoir, je te fais parvenir ce message que tu ne liras qu'après la Victoire.
Je voudrais te dire tout d'abord le chagrin que j'ai de ton malheur, et mon angoisse quand j'ai appris que vous aviez failli être fusillés et que ce n'est qu'à la dernière minute que vous avez été sauvés. Il ne suffisait pas que tu me perdes, il fallait aussi que toute la famille expie le crime d'avoir voulu sauver la Patrie. (...)
Je voudrais maintenant te dire, maman chérie, ce qu'a été ma vie depuis le 30 juin. Je suis seul dans une cellule sans soleil, comme la plupart des autres camarades de souffrances et de combat, mourant de faim, sale, à peine à manger, pas de promenade, pas de lecture, souffrant de froid, et depuis le 7 juillet, je porte nuit et jour les menottes derrière le dos. Je serais un bien mauvais Français, si je n'avais pu trouver le moyen de les ôter !
Le seul réconfort à tous ces supplices (j'oubliais les coups de nerfs de boeuf que j'ai reçus à la Gestapo), c'est la certitude de la victoire* (car bien qu'au secret, on réussit à avoir quelques nouvelles) et l'héroïsme des camarades qui partent à la mort en chantant. La France peut être fière d'avoir de tels enfants. J'espère que la patrie reconnaissante saura récompenser votre sacrifice, qui est celui de tant de familles, et qu'elle saura reconstruire tous les foyers détruits par la barbarie impérialiste.
J'ai été jugé avec mes camarades le 15 octobre. Cela n'a été qu'une comédie. Nous savions à l'avance quel serait le verdict puisque, pour rien, on condamne à mort. Mon acte d'accusation portait : "propagande antifasciste et contre l'armée d'occupation, port et détention d'armes et de munitions, etc". Une seule de toutes ces choses suffisait pour me faire condamner à mort, aussi il n'y avait pas de salut possible. Nous avons tous été condamnés à la peine de mort. Notre attitude devant le tribunal a été digne et noble. Nous avons su imposer le respect à ceux qui assistaient au procès. Les soldats étaient émus, et j'en ai vu un qui pleurait. Pense que nous avions de 17 à 20 ans. Quand, après l'arrêt, le président nous a demandé si nous voulions ajouter quelque chose à nos déclarations, nous avons tous dit notre fierté de mourir pour la Patrie. J'ai moi-même répondu : "Je suis fier de mériter cette peine". S'il leur restait encore quelques scrupules, ça les leur a enlevés. (...)
Je t'embrasse une dernière fois de tout mon coeur, Maman chérie. Je meurs en Français, le front haut, ton nom sur les lèvres, ta pensée dans mon coeur. Ton petit Pierre.

Auteur: Grelot Pierre

Info: extraits de sa dernière lettre *Allusion à la capitulation de l'armée allemande à Stalingrad

[ exécution ]

 

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vaccin numérique

Le vaccin est structuré comme un code informatique. Quand vous échangez des données entre systèmes informatiques, vous le faites souvent sous forme de messages, qui sont structurés ainsi :

       - "Entête" sert par exemple à indiquer au récepteur du message qu’il s’agit bien d’un message à interpréter et qu’il s’agit par exemple de données provenant du système comptable qui lui sont bien destinées.

        - "Contenu" contiendra l’ensemble de ces données.

        - "Fin" lui indiquera que les données ont été transmises. Les données sont envoyées sous forme binaire (des "0" et des "1").

La structure du vaccin ARN de Pfizer est strictement identique à ce schéma. Il s’agit ni plus ni moins d’un bout de code contenant ces éléments. La principale différence est que ces données ne sont pas de nature binaire mais quaternaire : les éléments de base sont les briques du vivant, au nombre de 4 : les bases A, C, G et U.

Faire un vaccin ARN, c’est donc concevoir un message informatique. Ce message sera ensuite synthétisé très facilement à l’aide d’imprimantes à ADN.

L'entête

L’entête du vaccin contient différentes informations de type "métadonnées" qui vont indiquer à la cellule où, quand et comment les données génétiques (le contenu du message) doivent être utilisées. Une des prouesses techniques importante pour la réalisation du vaccin est la suivante : la base "U" est remplacée par une base de synthèse nommée Ψ. Cette astuce a pour conséquence principale d’inactiver le système immunitaire. Le message ne sera pas attaqué ni détruit et pourra pénétrer dans la cellule. Ensuite, cette base Ψ est une base de synthèse, qui n’appartient pas au "monde du vivant". Elle ne peut être synthétisée par l’organisme. Aucun virus connu ne peut l’incorporer pour se cacher. Cette molécule Ψ est donc à la fois une des clés de l’efficacité et de la sécurité du vaccin.

Le contenu du message

Le contenu du message contient environ 4 000 lettres représentant le code génétique de la protéine "Spike", caractéristique du COVID. L’ARN ayant pénétré dans la cellule, la protéine Spike" sera ainsi générée et le système immunitaire commencera à produire des anti-corps permettant à l’organisme de détruire le COVID 19, qui expose cette molécule. C’est le mécanisme classique des vaccins, à ceci près qu’ici ce n’est pas le vaccin affaibli qui est introduit dans l’organisme, mais sa signature (la protéine Spike). Là aussi, je passe rapidement sur les prouesses techniques. Pour augmenter le rendement du vaccin, pour optimiser la façon dont la protéine va se configurer, on modifie astucieusement quelques lettres du code génétique. Le vaccin de Pfizer ne fait pas que reproduire la nature, il est plus efficace que la nature.

Auteur: Internet

Info: https://itrmanager.com/articles/188191/pourquoi-le-vaccin-arn-pfizer-est-le-premier-vaccin-numerique.html

[ programme ] [ fabrication ] [ mode d'action ] [ tétravalence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

insectes

On sait enfin de quoi discutent les araignées ! Cette IA traduit leur conversation

Pour la première fois, grâce à l'intelligence artificielle (IA), nous pouvons comprendre ce que disent les araignées.

Les araignées recourent à des danses complexes pour communiquer, vous le saviez ? Oui, ces fascinantes créatures utilisent des mouvements subtils pour s'exprimer.

Au fil de millions d'années d'évolution, leur capacité à communiquer s'est considérablement raffinée. Les scientifiques analysent ces danses au laboratoire, utilisant des vibromètres laser. Ces dispositifs précis mesurent les vibrations des surfaces. Leur coût élevé et leur fragilité limitent cependant leur application extérieure.

Face à cela, Noori Choi a relevé un grand défi. Il a distingué les sons dans une forêt dense, isolant les vibrations de trois espèces d'araignées.

Normalement, cette analyse aurait pris 1 625 jours, mais grâce à l'IA développée par Choi, ce fut réalisé bien plus rapidement. Choi a non seulement surmonté des obstacles techniques mais a aussi innové dans l'étude des araignées.

(Photo - lien youtube. Un doctorant de l'Université du Nebraska-Lincoln a révolutionné l'étude des araignées en combinant des microphones abordables à un algorithme d'apprentissage automatique avancé pour analyser les sons. Ensuite, il a emmené son invention dans les forêts du Mississippi pour la tester.)

Grâce à cette démarche, le travail de Noori Choi a introduit une méthode innovante pour capturer les mouvements fins des araignées.

Au cours de l'été, il a collecté une quantité considérable de données, atteignant 39 000 heures d'enregistrements. Parmi ces données, on trouve 17 000 séquences distinctes de vibrations produites par les araignées.

Bien sûr, les obstacles étaient nombreux, Le milieu forestier étant un tissu de sons et de vibrations générés par une myriade d'organismes vivants.

Pourtant, malgré les bruits de fond environnementaux, l'IA a réussi à isoler les communications spécifiques des araignées. " Le vibroscape est un espace de signalisation plus fréquenté que prévu ", a déclaré Choi. Cette constatation illustre la complexité du travail d'analyse.

Les secrets de la communication chez les araignéesL'étude minutieuse des données a dévoilé des comportements des araignées auparavant non identifiés. Il semble que ces créatures choisissent soigneusement leurs scènes de communication. Elles préfèrent certains substrats à d'autres pour optimiser leurs messages.

En plus, l'étude a dévoilé que les araignées modifient leurs signaux vibratoires selon la présence et l'espèce d'autres araignées alentour. Cette adaptation minimise la confusion durant les rituels de séduction et augmente la cohésion sociale dans leurs communautés complexes.

Alors, il semble que ces découvertes ouvrent de nouvelles perspectives pour étudier les araignées. En intégrant les microphones et l'IA, on peut mieux surveiller les écosystèmes en se concentrant sur ces créatures.

Choi a souligné que " même si tout le monde s'accorde sur le fait que les arthropodes sont très importants pour le fonctionnement des écosystèmes… s'ils s'effondrent, la communauté entière peut s'effondrer ".

Auteur: Internet

Info: https://www.lebigdata.fr - Nirina R, 9 avril 2024

[ nature ] [ symbiose ] [ messages ] [ échanges ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

nanomonde

Le carbone en effet est un élément singulier : c'est le seul qui soit capable de s'unir avec lui-même en longues chaines stables sans grande dépense d'énergie, et à la vie sur terre (la seule que nous connaissions jusqu'ici) il faut justement de longues chaines. C'est pourquoi le carbone est l'élément clef de la substance vivante - mais sa promotion, son entrée dans le monde vivant, n'est pas aisée, elle doit suivre un itinéraire obligé, compliqué, qui n'a été éclairci (et pas définitivement encore) que ces dernières années. Si l'avatar organique du carbone ne se déroulait pas quotidiennement autour de nous, à l'échelle de milliards de tonnes par semaine, partout où affleure le vert d'une feuille, le nom de miracle lui reviendrait de plein droit.

L'atome dont nous parlons, accompagné de ses deux satellites* qui le maintiennent à l'état de gaz, fut donc entrainé par le vent le long d'un espalier de vigne, dans l'année 1848, il eut la chance de frôler une feuille, d'y pénétrer et d'y être fixé par un rayon de soleil. Si mon langage se fait ici imprécis et allusif, ce n'est pas seulement en raison de mon ignorance : cet événement décisif, ce fulgurant travail à trois - de l'anhydride carbonique, de la lumière et du vert végétal - n'a pas jusqu'à présent été décrit en termes définitifs, et peut-être ne le sera-t'il pas pendant longtemps encore, tellement il est différent de cette autre chimie "organique" qui est l'oeuvre encombrante, lente et puissante de l'humain ; et cependant cette chimie fine et déliée a été "inventée" il y a deux ou trois milliards d'années par nos soeurs silencieuses, les plantes, qui n'expérimentent et ne discutent pas, et dont la température est identique à celle de l'ambiance où nous vivons. Si comprendre c'est se faire une image, nous ne nous ferons jamais une image d'un happening à l'échelle du millionnième de milimètre, dont le rythme est le millionnième de seconde et dont les acteurs, par leur essence mêmes, sont invisibles. Toute description verbale sera donc défaillante  et l'une vaudra l'autre : acceptons donc la suivante.

Il entre dans la feuille, se heurtant à d'innombrables, mais inutiles ici, molécules d'azote et d'hydrogène. Il adhère à une grosse molécule compliquée qui l'active et reçoit en même temps le message décisif du ciel, sous la forme fulgurante d'un petit paquet de lumière solaire. En un instant, comme un insecte devenu la proie de l'araignée, il est séparé de son oxygène, combiné avec de l'hydrogène et (croit-on) du phosphore, pour être finalement inséré dans une chaine, longue ou courte - peu importe -, mais qui est la chaine de la vie. Tout cela se fait rapidement, en silence, à la température et à la pression de l'athmosphère, et gratuitement. Chers collègues, quand nous auront appris à en faire autant, nous seront sicut Deus et nous aurons ainsi résolu le problème de la faim dans le monde.

Auteur: Levi Primo

Info: Le système périodique, livre de poche, pp 245-247 *Le carbone a 2 électrons sur la 1e couche qui ne peut contenir que 2 électrons au maximum: et 4 électrons sur la 2e couche qui pourrait en abriter 8 en tout:

[ végétaux ] [ épigenèse ] [ homme-végétal ] [ tétravalence ] [ photosynthèse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychanalyse

Il vous suffit d’ouvrir ce petit livre qui s’appelle Moïse et le monothéisme sur lequel FREUD, après l’avoir mijoté depuis quelques dix ans - à partir de Totem et Tabou il ne pensait qu’à ça, à cette histoire de Moïse et de la religion de ses pères - articule ce qui concerne le monothéisme. [...]

Rien ne me paraît en tout cas plus fermement articulé, plus conforme à toute la pensée antérieure de FREUD que ce Moïse et le monothéisme. Autour de quoi porte la question de Moïse et le monothéisme ? Il s’agit évidemment, de la façon la plus claire, du message monothéiste comme tel. C’est cela qui intéresse FREUD. C’est cela d’ailleurs qui d’emblée n’a pas besoin pour lui d’être discuté dans l’ordre de la connotation de valeur.

Je veux dire que pour lui il ne fait pas de doute que le message monothéiste comporte en soi-même un accent incontestable de valeur supérieure à tout autre. Le fait que FREUD soit athée ne change rien à ceci. Il reste que pour un athée, celui qui est FREUD - je ne dis pas pour tout athée : c’est à voir - en tout cas pour lui la visée du message monothéiste saisie dans son fondement radical, est quelque chose qui a une valeur décisive. [...]

[...] dans l’atmosphère païenne, alors qu’on ne l’appelait pas comme cela, qu’elle était en pleine floraison, le numen surgit à chaque pas, si l’on peut dire, à tous les coins des routes, surgit dans la grotte, à la croisée des chemins. Ce numen tisse l’expérience humaine. Nous pouvons encore apercevoir les traces de ce mode de véhicule, beaucoup de champs en existent encore dans l’existence humaine. C’est là quelque chose qui, par rapport à la manifestation, à la profession monothéiste, est dans un certain rapport de contraste. Je dis que le "numineux" surgit à chaque pas et inversement je dirais que chaque pas du "numineux" laisse une trace, engendre, si je puis dire, un mémorial.

Il n’en faut pas beaucoup pour qu’un temple s’élève, qu’un nouveau culte s’instaure. Le "numineux" pullule et agit de partout dans l’existence humaine, si abondant d’ailleurs que quelque chose à la fin doit se manifester tout de même par l’homme de maîtrise qui ne se laisse pas déborder. C’est ce formidable enveloppement, et en même temps une dégradation dans la fable, ces fables antiques, si riches de sens, dont nous pouvons encore nous bercer, et dont nous avons peine à concevoir comment elles étaient compatibles avec quoi que ce soit qui comportât une foi à ces dieux, puisqu’aussi bien ces fables, qu’elles soient héroïques, épiques ou vulgaires sont tout de même marquées : de je ne sais quel désordre, de je ne sais quelle ivresse, de je ne sais quel anarchisme, si l’on peut dire, des passions divines. [...]

En face de cela qu’avons-nous ? Nous avons donc le message monothéiste et c’est à cela que FREUD consacre son examen.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 16 mars 1960

[ paganisme ] [ résumé ] [ contextualisation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

symbole républicain français

Nous sommes ici en France. Tous les jours nous léchons pour les coller sur des enveloppes l’envers de timbres reproduisant la tête d’une femme coiffée d’un bonnet phrygien. On la prénomme Marianne, cette créature sévère avec son bonnet frigide sur la tête. Mais d’abord pourquoi ce bonnet ? Référence en passant au culte de Mithra, le grand totémisme phrygien des baptêmes dans le sang des taureaux. Rappel aussi de l’interprétation rosicrucienne du bonnet écarlate dont on coiffait le massacreur du taureau et qui était censé symboliser le prépuce ensanglanté… La République française, donc, gravée dans son carré de timbre, avec sa verge rebroussée rouge sur la tête. On s’en met, des choses curieuses, sous la langue, chaque jour… Cocarde circoncise. Avertissement répété à la castration. Chapeau du sacrifice. Souvenir sous votre salive de l’assassinat fondateur devenu couvre-chef ou béret rituel.

Mais il y a encore plus original et magique. La belle créature impressionnante si athénienne quant au profil a un prénom traditionnel : Marianne. C’est ici que les surprises commencent. Qui est Marianne ? La Liberté de Delacroix ? Non. Son nom, son simple nom si naturel ? D’où vient-il ? Eh bien c’est là que nous allons nous apercevoir que chaque jour, à des milliers d’exemplaires, le timbre français si banal nous envoie un message chiffré du fond de son origine secrète. Caché justement, occulte. Car le nom de Marianne adopté comme prénom qui-va-de-soi de la République allégorisée vient tout simplement d’une société clandestine qui s’appelait La Marianne. Une association de conjurés de l’ouest conspirant dans le but de renverser le régime mis en place par le coup d’Etat du 2 décembre 1851.

La Marianne dépendait du Comité démocratique européen de Londres dont les membres les plus importants étaient Mazzini et Ledru-Rollin. Voilà pour le versant socialiste.

Et voilà maintenant le versant occulte.

Les cérémonies initiatiques de la secte se déroulaient dans la grande tradition. […] Le nouvel adepte entrait les yeux bandés. Il prêtait serment de courir aux armes dès le premier signal pour rétablir la République. On lui apprenait la série de signes communs à tous les conjurés. Trois coups de pouce sur la première phalange de l’index, un salut de la main gauche, le pouce à nouveau contre le front, la poitrine et à hauteur du cœur. Le rituel se terminait par un dialogue fait de répliques apprises par cœur que l’on a conservées et qui valent la peine d’être relues :

"Connaissez-vous Marianne ?

- De la montagne.

- L’heure ?

- Elle va sonner.

- Le droit ?

- Au travail.

- Le suffrage ?

- Universel.

- Dieu me voit ?

- Du haut de la montagne.

- Le lion ?

- Le lion." 

Cent ans plus tard, évidemment, tout le monde a oublié ces laborieuses origines. Marianne est devenue une revenante, elle aussi, un petit fantôme dans son carré de papier crypté.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 249-250

[ histoire ]

 

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perception

Le sixième sens pourrait venir de ce que notre sens de la position compte plus sur les signaux du cerveau plutôt que ceux du corps.
Même les yeux bandé nous pouvons sentir où nos mains et d'autres parties de notre corps se trouvent.
Pour sentir où les diverses parties de notre corps sont, nous comptons parfois sur les signaux qui proviennent de notre cerveau plutôt que dans nos doigts ou orteils.
Le prétendu sixième sens, connu sous le nom de proprioception, est essentiel à beaucoup d'actions de base, y compris la marche sans devoir regarder vos pieds ou toucher votre nez avec vos yeux fermés. Mais les scientifiques ont longtemps considéré comment ce sens fonctionne. On accepte généralement que les senseurs dans la peau et les muscles envoient l'information au cerveau qui est crucial à sentir la position de membre. Maintenant des chercheurs d'Australie ont la preuve de l'importance des messages du cerveau.
"ça va provoquer la discussion, parce que l'idée que le sens de la position est la plupart du temps le résultat des récepteurs sensoriels est difficile à déloger" dit Timothy Miles, physiologiste à l'université d'Adelaïde, Australie, qui est indépendant de l'étude.
Janet Taylor du Prince of Wales Medical Research Institute a Sydney et ses collègues ont attaché l'avant-bras et la main de volontaires dans un appareil couvert qui empêche le sujet de voir la position de ses mains. Dans des conditions normales, le sujet pourrait exactement indiquer comment est sa main est déplacée par un expérimentateur ou par lui-même.
Maladie de Raynaud
Les choses changent quand leur avant-bras et main furent paralysés par une restriction d'écoulement de sang et anesthésiés par injection. Les volontaires ne purent alors pas dire où leur main avait été déplacée quand elle était déplacée par un expérimentateur.
Mais ils avaient toujours l'impression qu'ils pourraient déplacer leur main si on le leur demandait. En fait ils pensaient que leur main était déplacée même lorsqu'elle en avait été empêchée. Plus ils essayaient dur, plus qu'ils jugeaient qu'elle s'étaient déplacée. En l'absence de signaux du monde extérieur, sentiment ou vue, les commandes moteur du cerveau ont dominé le sens de positionnement de la main du volontaire "nous avons été très étonnés que les résultats soient si évidents et si confirmés par les sujets" dit Taylor. Qui rapporte ce travail dans le journal de Physiology.
Dedans et dehors
Les résultats pourraient modifier la compréhension des chercheurs sur d'importance des commandes moteur dans la proprioception. "Il semble qu'il y ait une certaine sorte de comparaison entre les signaux sortants et entrant qui donne le résultat du sens final de la position," indique Miles.
Le travail aide également à expliquer le phénomène 'du syndrome du membre fantôme, quand les amputés ont l'impression que leur membre existe toujours.
Mais il reste beaucoup de travail à faire. "Nous ne savons pas combien la contribution de ce signal sortant l'est au sens de la proprioception dans des conditions normales," dit Taylor. Les chercheurs ne savent également pas quelles sont les voies neurales qui transmettent le signal sortant du cerveau.

Auteur: Internet

Info: Fortean Times, Carina Dennis Références . S. C., Smith J. L., M. De Crawford, Tailleur J.L. J Physiol, 571.3 De Gandevia De Proske U.&.703 - 710, 2006

[ 6e sens ]

 

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évolution moderne

Il n’est que trop évident qu’il y a actuellement deux religions dans l’Église : d’une part la religion catholique, dont les enjeux sont célestes – le salut éternel –, et d’autre part une religion séculière très proche d’elle sur le plan moral – la religion des droits de l’homme ou religion humanitaire –, dont les préoccupations sont exclusivement terrestres.

Pendant plus de mille ans religion identitaire des Européens, puis étendu par eux à travers le monde, le christianisme s’est aujourd’hui jeté tête baissée dans un délire universaliste qui se marque notamment par l’injonction adressée par le pape aux pays d’Europe d’accueillir sans limite sur leur territoire toute l’immigration illégale en provenance de l’Afrique et de l’Asie, ainsi que par une bienveillance chrétienne envers l’islam qui tranche avec une traditionnelle volonté de résistance aux entreprises conquérantes musulmanes, voire de reconquête sur l’islam des régions où était né le christianisme et dont s’étaient emparés les conquérants arabes. En faisant de l’universalisme sa seule raison d’être, le christianisme tend à apparaître comme un doublon de la religion des droits de l’homme.

Cette actuelle obsession universaliste du christianisme n’est effectivement pas sans évoquer Marcion, prédicateur gnostique du IIe siècle qui avait complètement trahi le christianisme en prétendant l’arracher à ses racines juives. Pour Marcion, le Dieu de la Bible – qu’il appelle le Dieu juste – est une divinité subalterne et grossière qui a créé un monde raté et instauré une justice impitoyable. Au dessus de lui est un Dieu suprême caché – le Dieu bon – qui s’est rendu visible en la personne de Jésus pour libérer les hommes du Dieu de la Bible. Rejetant radicalement le Dieu juste et ne voulant connaître que le Dieu bon, Marcion invitait ses disciples à faire table rase de la Bible et du passé juif pour ne garder que le message d’amour de l’Évangile dans une version au demeurant largement falsifiée. En rejetant le Dieu juste et l’Ancien Testament, Marcion rejetait non seulement la justice, l’ordre social, le mariage, la famille, mais encore l’idée de nation.

Aujourd’hui, en prétendant présenter exclusivement le christianisme comme un universalisme abstrait, l’Église adopte une démarche marcionite qui arrache au christianisme son substrat biblique, lequel légitime les identités particulières. Car le christianisme, du fait qu’il est né d’une religion nationale – le judaïsme – et que ses perspectives sont célestes et non terrestres, a pu aisément, en dépit de son ambition de s’adresser à la généralité humaine, jouer le rôle d’une religion particulière pour les peuples qui se réclamaient de lui. Au lieu de quoi, en ne voulant connaître du christianisme que son appel à la fraternité universelle, on nie la réalité du christianisme comme symbiose entre l’Évangile et la Bible. Prendre dans le Nouveau Testament une idée ou une valeur en la coupant de l’Ancien Testament revient à faire du Marcion. Cette idée ou cette valeur n’est alors plus chrétienne : elle est marcionite, elle est gnostique. Il y a manifestement quelque chose de marcionite dans les prises de position immigrationnistes de l’Église catholique.

Auteur: Harouel Jean-Louis

Info: Interview 2017

[ coupure historique ] [ gnosticisme ] [ théologie ]

 

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