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tremblement de terre

Comment d’aussi mélodramatiques phénomènes peuvent-ils encore se produire au milieu de nos civilisations constitutionnelles et régulières ? Cela ne répugne-t-il pas au Sens-commun ! Ces cataclysmes, aujourd’hui sans raison d’être, et qui ont fait leur temps, riment-ils à quelque chose ? Non pas ! Ils choquent, simplement, toutes les idées reçues et ne sauraient qu’exiger une prompte répression. Quoi ! dans notre siècle de lumière, six mille personnes, pour la plupart honorables, ne peuvent innocemment prendre le frais sans être exposées à ce qu’une inopinée trépidation du sol les écrase à l’improviste ?... Je trouve à ceci comme une vague odeur d’obscurantisme. 

Comment soumettre ces secousses aux freins d’une sage réglementation ? les museler, pour ainsi dire, en les classant sous un régime ingénieusement administratif ? ... Il n’y a pas à tergiverser : il faut arriver à ça.

Sinon la Science, qui est tout, absolument tout, finirait par ne plus sembler qu’un leurre – nous assimilant, autant dire, à des jouets de la Mécanique-céleste : - ce qui est inadmissible.

Auteur: Villiers de l'Isle-Adam Auguste de

Info: Dans "Tribulat Bonhomet", Tresse et stock, Paris, 1887, pages 17-18

[ absurde ] [ discours scientifique ] [ contrôle ] [ toute-puissance bureaucratique ] [ séisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

quaternaire

Les quatre éléments - terre, eau, air, feu - constituant les modes fondamentaux de la manifestation sensible sont presque partout - excepté dans le monde moderne et rationaliste - empreints d'une pureté inviolable (...)

Quelques remarques s'imposent en ce qui concerne les 4 éléments : ces derniers n'ont évidemment rien à voir avec ce que l'on désigne par le même terme dans la chimie moderne ; comme nous l'avons déjà dit, les "éléments" au sens traditionnel représentent les modes de manifestation sous lesquels la substance dont le monde est créé se communique à nos cinq sens : ce sont respectivement les modes solide, liquide, volatile et igné (...) les quatre éléments sont donc les modes les plus simples dans l'ordre cosmique. Transposés dans le microcosme humain, ils sont aussi l'image la plus simple de notre âme qui, en tant que telle, est insaisissables, mais dont les caractéristiques fondamentales peuvent être comparées aux quatre éléments.

C'est bien dans cette perspective que Saint François d'Assise glorifie Dieu pour les quatre éléments, l'un après l'autre, dans son fameux "Cantique du Soleil".

En ce qui concerne l'eau, il écrit : "Loué sois-tu, mon Seigneur, pour Sœur Eau, qui est fort utile et humble, et précieuse et chaste" (Laudato si, o Signore, per sor acqua, la quale é molto utile ed umile e preziosa e casta).

On pourrait prendre ce verset pour une simple allégorie poétique, mais en fait le sens en est beaucoup plus profond : l'humilité et la chasteté décrivent la qualité de l'eau, qui, dans une rivière, épouse n'importe quelle forme, sans rien perdre pour autant de sa pureté, Là aussi se trouve une image de l'âme, qui peut recevoir toutes sortes d'impressions et se plier à toutes les formes, tout en demeurant fidèle à son essence propre et indivise. "L'âme humaine ressemble à l'eau", a pu dire Goethe, reprenant ainsi une analogie que l'on rencontre aussi bien dans les Écritures sacrées du Proche-Orient que dans celle de l'Extrême-Orient. L'âme ressemble à l'eau, tout comme l'esprit est comparable au vent ou à l'air

(...)

Les mythes selon lesquels toute chose fut créée à partir d'une mer originelle trouvent un écho dans ce verset coranique : "Nous (Dieu) avons créé toute chose vivant à partir de l'eau." L'allégorie biblique de l'Esprit de Dieu planant sur les eaux trouve son équivalent dans le symbole hindou de Hamsa, le cygne divin qui fait éclore l’œuf d'or du cosmos en nageant sur l'océan primordial. En définitive, chacune de ces représentations allégoriques se retrouve dans le Coran, lorsqu'il est dit qu'au commencement le Trône de Dieu reposait sur les eaux.

La fleur de lotus ouverte, siège des divinités de l'Inde, est elle aussi un "trône de Dieu" flottant sur l'eau de la materia prima, ou sur l'eau des possibilités principielles. Ce symbole, que l'Inde a transmis à la mythologie et à l'art bouddhiques, nous ramène de l'eau en tant qu'image de la substance primordiale du monde, à l'eau en tant que reflet de l'âme. Le lotus du Bouddha ou du Boddhisatwa, en effet, s’élève au dessus des eaux de l'âme, tout comme l'esprit illuminé par la connaissance se libère de l'existence passive. L'eau représente ici quelque chose qui doit être bénéfique, car en elle se trouve enracinée la fleur dont le calice renferme le "précieux joyau" de Boddhi, l'Esprit divin. Le Bouddha est lui-même cet Esprit, étant le "Joyau dans le Lotus".

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Miroir de l'intellect, pp. 46-49

[ syncrétisme ] [ pérennialisme ] [ historique ] [ aqua simplex ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

portrait

Souverain, bien droit, le chapeau vissé sur la tête, la moustache lisse et blanche, un je ne sais quoi (mais évident, têtu) de suranné, relevé parfois d'accords bizarres - une chemise parsemée de caractères d'imprimerie vert acide, assortie à la stricte flanelle grise et au gilet rouge -, Piero Fornasetti ouvrait la porte carillonnante de sa boutique (musée ? cabinet ? bazar ?) de Via Brera.

Rien de moins compatible a priori que le petit monsieur strict, à touche de fantaisie, et cette étrange constellation de porcelaines et de plastiques, de paravents et de plateaux, presse-papiers, serre-livres, boutons de manchette, gilets de soie, sections de visages, pupilles exorbitées, obélisques mappemondes, lampadaires cendriers et pancartes...

(...)

L'invention débridée de Fornasetti, son refus des contraintes, qui pouvaient se traduire par un chaos apparent, se fondaient en fait sur une passion de l'ordre et de la méthode. Jusqu'à la fin de sa vie, il pouvait ainsi désigner sans erreur la place du moindre de ses treize mille projets, dûment étiquetés et catalogués.


Auteur: Mauriès Patrick

Info: Fornasetti : Designer de la fantaisie. Chapitre 1, "Du disegno au design"

[ peintre sculpteur décorateur ] [ liberté ] [ univers personnel ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

nature

Ainsi on rebrousse chemin, après avoir amarré la barque dans une trouée des roseaux, et s'être étendu un moment sur l'herbe de la berge. Le soleil réchauffe encore le vallon de toute sa vigueur ; il n'y a pas un souffle d'air, mais une barre de fraîcheur s'allonge déjà au pied de chaque arbre en travers de la rivière, aussi distincte qu'une ombre portée. Souvent j'ai entendu chanter dans les barques qui revenaient de Coulènes ; ainsi que l'eau lisse par-dessus la crête du barrage, ce qui s'épanchait dans ce chant, c'était comme un excédent tranquille ; seulement ce qui débordait à la fin, sans violence, de l'engrangement d'une journée sans nuages. Les voix, que le soir isole et rend plus liquides, font résonner au retour l'écho de la Roche qui Boit ; la tour quadrangulaire de la chapelle enfin est en vue par-dessus les roselières : le bronze de sa cloche qui sonne languissamment l'heure retentit toujours plus proche qu'on ne s'y attendait et semble élargir sur l'eau, amortir sans hâte ses vibrations comme un caillou qui tombe dans une mare. C'est d'ici seulement, encadrée entre les bouquets plumeux des roseaux, reflétée sur l'eau tremblante, et cassée comme une mosaïque par les feuilles des macres et des nénuphars, que cette laide bâtisse de pèlerinage n'est pas tout à fait indigne qu'on la regarde, et mérite le nom secret que je lui conserve dans mon souvenir, nom que j'ai volé à une pauvre bourgade de la Brière : la chapelle-des-Marais.

Auteur: Gracq Julien

Info: "Les eaux étroites", librairie José Corti, 1976 – pages 70-71]

[ moire ] [ réverbération ] [ littérature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

silence

La cloche se tait -

les fleurs en écho

parfument le soir.

Auteur: Matsuo Bashô

Info:

 

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autodiscipline

Le bonheur disait-il,

C'est une affaire d'agilité

Des mains et de l'esprit.

Les âmes maladroites, on le sait,

Sont malheureuses dans la vie.

Et peu importe que les gestes

Distordus, mensongers

Soient une source de tourments.

Dans les orages et les tempêtes,

Au coeur du quotidien fade et figé,

Dans les plus lourdes des pertes

Et quand la tristesse t'inonde,

Paraître simple et souriant

Est l'art le plus sublime au monde.

Auteur: Essenine Sergei

Info: L'Homme noir (1910-1925)

[ poème ]

 

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méditation

Pourquoi le sentiment s'est-il ancré en moi de bonne heure que, si le voyage seul – le voyage sans idée de retour – ouvre pour nous les portes et peut changer vraiment notre vie, un sortilège plus caché, qui s'apparente au maniement de la baguette du sourcier, se lie à la promenade entre toutes préférée, à l'excursion sans aventure et sans imprévu qui nous ramène en quelques heures à notre point d'attache, à la clôture de la maison familière ?

Auteur: Gracq Julien

Info: "Les eaux étroites", librairie José Corti, 1976 – incipit, page 11

[ routine ] [ dépaysement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

aqua simplex

L'eau noire, l'eau lourde, l'eau mangeuse d'ombres [...] si différente du flot insidieusement violent qui râpe et ratisse les grèves de la Loire, et renverse par les épaules comme un chien joueur le nageur qui cherche à reprendre pied, elle était là, elle fut là pour moi tout de suite, avec son odeur terreuse de vase et de racines, son sommeil dissolvant : digérant, infusant lentement les feuilles mortes qui pleuvaient des arbres d'automne.

Auteur: Gracq Julien

Info: Les eaux étroites

[ stagnante ]

 

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existence

Tu reviens d'un combat, tu reviens de la guerre, une double : l'une dans laquelle tu t'es bien battue, et une autre où personne ne peut donner des coups : la guerre avec toi-même. Pour l'heure, à celle-ci aussi, tu as survécu, et les deux guerres t'ont fait t'épanouir.

Auteur: Handke Peter

Info: "La voleuse de fruits, ou Aller simple à l'intérieur du pays" - éd. Gallimard 2020 - trad. par Pierre Deshusses, 4e de couverture

[ tétralemme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hors-la-loi

A nos yeux, il est désormais hors de doute que les criminels, auxquels s’adresse la législation pénale, sont rongés par un sentiment de culpabilité inconscient fort puissant. Celui-ci n’est donc pas la conséquence du crime, mais bien au contraire son mobile. Ce n’est que lorsqu’il atteint un paroxysme que l’homme se livre à des actes criminels. Le crime est ressenti comme un soulagement affectif car il permet de rattacher le sentiment de culpabilité inconscient à quelque chose de réel et de concret. Il sert à trouver un accommodement avec le sentiment de culpabilité devenu insupportable. En d’autres termes, il fournit une gratification substitutive aux motions proscrites et il justifie et soulage à la fois le sentiment de culpabilité inconscient. Cette tension interne trouve pour ainsi dire en lui un piton où s’accrocher.

Les conclusions des recherches de Freud jettent les bases d’une interprétation psychologique nouvelle du châtiment, d’une théorie psychanalytique du droit criminel. Le châtiment sert à satisfaire le besoin de punition inconscient qui a poussé l’individu à commettre un acte interdit. Nous savons que ce sentiment de culpabilité préexistant plonge ses racines dans le complexe d’Œdipe. Compte tenu de la double fonction du châtiment, nous pouvons ajouter que celui-ci satisfait aussi le besoin de punition collectif par le biais d’une identification inconsciente de la société avec le criminel.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 254

[ délinquants ] [ psychanalyse ] [ origine ] [ explication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson