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bouquins

Le livre lui-même est un curieux artefact, pas voyant dans sa technologie mais complexe et extrêmement efficace : un petit dispositif vraiment soigné, compact, souvent très agréable à regarder et à manipuler, qui peut durer des décennies, voire des siècles. Il n'a pas besoin d'être branché, activé ou exécuté par une machine ; tout ce dont il a besoin, c'est de lumière, d'un œil et d'un esprit humain. Il n'est pas unique en son genre et n'est pas éphémère. Il dure. Il est fiable. Si un livre vous a dit quelque chose quand vous aviez quinze ans, il vous le dira à nouveau quand vous aurez cinquante ans, même si votre compréhension est différente au point que vous aurez le sentiment de lire un tout nouveau livre.

Auteur: Le Guin Ursula K.

Info: Staying Awake: Notes on the alleged decline of reading, Harper's Magazine, February 2008

[ défini ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

écriture

J'exerce la profession, ou l'activité, d'auteur de romans à quatre sous. Je m'explique : vous connaissez sans doute le genre de petits bouquins dont je veux parler : "un cocktail explosif de sensualité et d'aventures, de violence et d'exotisme". Pour parler clair, il s'agit de bouquins de cul. Notez bien que je n'éprouve nulle honte à écrire ce genre de littérature. En fait, cette activité assure mon gagne-pain et me permet de vivre assez largement tout en organisant ma vie comme je l'entends. C'est toujours mieux que de pointer matin et soir dans un bureau. Je travaille à domicile, le matin, l'après-midi, le soir ou la nuit, en semaine ou le week-end, l'hiver ou l'été, comme cela me chante. Bien des gens aimeraient connaître la même liberté.

Auteur: Paris Alain

Info: Achéron

 

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contamination

M Leuret, le médecin des fous, est en train de devenir fou. La contagion de la folie a ceci de remarquable que ne se communiquant pas par le toucher comme la peste, la rage, la vérole, etc., ne se communiquant pas par l'air respirable comme le typhus, le choléra, la fièvre jaune etc., la maladie se communique évidemment par l'imagination. Troisième agent morbide, troisième véhicule à contagion auquel les médecins n'avaient pas pensé. Plus on ira, plus on reconnaîtra que les maladies peuvent naître, empirer, guérir par l'imagination. Beaucoup de remèdes, beaucoup de systèmes médicaux sont efficaces par cela seul que le malade y croit. En médecine comme en autre chose, la foi sauve. Ceci n'est qu'une vue jetée de côté sur une immense question ; j'y reviendrai.

Auteur: Hugo Victor

Info: Choses vues, Histoire, OEuvres complètes, Laffont, Bouquins 1987 16 décembre 1847 p.657

[ placebo ] [ inquiétude ] [ suggestion ]

 

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éthique

Qu'on me pardonne d'avoir découvert que toutes les philosophies morales ont été jusqu'à ce jour ennuyeuses et de vrais soporifiques ; que rien n'a fait à mes yeux plus de tort à la "vertu" que l'ennui répandu par ses avocats, - dont je ne méconnais pourtant pas l'utilité générale. Il est très important qu'aussi peu de gens que possibles réfléchissent à la morale, il est donc très important que la morale n'aille pas devenir un jour intéressante ! Mais on peut dormir tranquille : il en est aujourd'hui comme il en a toujours été : je ne vois personne en Europe qui soupçonne ou laisse soupçonner que réfléchir sur la morale puisse être quelque chose de dangereux, de captieux, d'insidieusement séduisant, et qu'il puisse s'y cacher quelque fatalité.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Par-delà le bien et le mal, 1886, Oeuvres II, Robert Laffont, Bouquins 1990<228 p.674>

[ rébarbatif ]

 

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usagé

Claire avait trouvé Le marteau sans maître un après-midi d’automne chez un bouquiniste sur les quais, l’œil attiré par ce mince volume exposé à tous vents. Intriguée par le titre, elle l’avait ouvert : le livre conservait des traces de ses vies précédentes, des noms, des dates, des lieux, des passages soulignés, des annotations manuscrites. Les livres qui ont vécu racontent en marge de leur histoire un peu de la vie de ceux qui les ont lus, annotés, commentés. Elle avait acheté le volume oublié de tous pour mettre un terme à sa déchéance, de la bibliothèque au grenier, de la résidence principale à la maison de campagne, du salon à la chambre d’amis. Elle avait emporté le livre à Londres, où elle l’avait laissé dans le studio meublé.

Auteur: Dupays Stéphanie

Info: Brillante

[ brocante ]

 

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perdu

Croire au village, c'est donner une limite à sa vie ; c'est lui croire un sens, et elle n'en a pas. C'est un peu sot de s'imaginer que nous avons une raison d'être là plutôt qu'ailleurs. Continuer nos pères, pour quoi faire ? Ils ne savaient pas. La feuille a une attache qui lui suffit. Le cerveau est nomade. Pas de petite patrie. Une fuite résignée. Être n'importe où, ne jamais consentir à se fixer comme si un point dans l'univers nous était réservé. N'ayons pas d'orgueil ! Au premier éclair de lucidité nous verrions que nous sommes dupes, et nous serions pleins de pitié pour nous-mêmes. Livrons-nous à l'universelle loi d'éparpillement. Ne pas être un homme qui regarde son village avec une loupe. Rappelons-nous que ce monde n'a aucun sens.

Auteur: Renard Jules

Info: Journal, Robert Laffont, Bouquins 1990 <3 novembre 1906 p.854>

 

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révolution

De ce qu'un petit-fils d'Adam venu au monde sans malice est juste bon à rincer des bouteilles ou à balayer les lieux, il ne s'ensuit pas logiquement qu'on doive le laisser crever de faim toute sa vie. C'est à l'homme à réparer, lorsque ses moyens le lui permettent, les petites injustices du bon Dieu. Si la pitié le lui conseille, son intérêt le lui commande, car plus un être est près de la bête, plus ses représailles sont à redouter, le jour - fatal - où lui parvient enfin la notion de l'iniquité dont il est l'innocente victime et où ses yeux viennent à s'ouvrir sur la disproportion des parts. Payer ce qu'on doit est le meilleur moyen de ne pas s'exposer à payer un jour plus que son dû.

Auteur: Courteline Georges

Info: Philosophie, Robert Laffont Bouquins 1990 <p.811-812>

 

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mystère

Arrivé derrière lui, je tâchai de me rendre compte de ce qu’il pouvait lire tous les soirs avec tant de persévérance. La bibliothèque contenait beaucoup de bouquins, toute la ribambelle qu’ordonne la marine soucieuse de distraire les prisonniers du large, des livres de science, des récits de voyage, et des histoires d’amour pas trop brûlantes : Robinson Crusoé, Paul et Virginie, les Fables de La Fontaine. Mais ce petit bouquin-là vous avait une forme de catéchisme ou mieux d’un… Je me redressai, le frisson dans le dos. J’avais bien vu. C’était… l’Alphabet. Le père Barnabas, le gardien-chef du phare d’Ar-Men, ayant fait ses études et obtenu son diplôme depuis longtemps, lisait… l’alphabet, par conséquent ne savait pas lire !… Pourquoi que cela me donna la chair de poule, au lieu de m’amuser ?

Auteur: Rachilde Marguerite Eymery dite

Info: La Tour d'amour

[ inquiétude ] [ incompréhension ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

impression de lecture

- Il parle de quoi, là, votre bouquin ? [Pnine, de Nabokov]

- C’est sur la solitude. On pleure.

- Ah bon ?

- Excusez-moi, je ne sais pas raconter une histoire.

- Vous êtes sincère, en tout cas. Dès qu’on est sincère, on a l’air un peu idiot. J’ai connu ça.

- Un émigré russe aux États-Unis. Un vieux professeur à qui il n’arrive que des malheurs. Un homme bon et distrait, terriblement distrait. Presque un savant, on pourrait dire. Mais ce qu’il connaît ne sert à rien. Personne ne l’écoute. Il a une atroce nostalgie de son pays natal. Remarquez, c’est un livre drôle, bourré d’humour, comme tous les romans de Nabokov, mais rien à faire, on pleure. Regardez, mon exemplaire est presque trempé. Touchez, vous allez voir.

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: "L'ombre des forêts", éditions L'Atteinte, Metz, 2022, pages 110-111

[ résumé ] [ émotion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rigoler

Le vice olympien. - En dépit de ce philosophe qui, en bon Anglais qu'il était, a essayé de discréditer le rire auprès de tous les penseurs - "le rire, dit Hobbes, est une grave infirmité de la nature humaine, dont toute tête pensante devra s'efforcer de s'affranchir"-, j'oserai même établir une hiérarchie des philosophes d'après la qualité de leur rire - en plaçant au sommet ceux qui sont capables d'éclats de rire dorés. Et à supposer que les dieux philosophent, eux aussi, ce que plusieurs conclusions m'incitent fortement à croire, je ne doute pas qu'ils ne sachent aussi, tout en philosophant, rire d'une façon nouvelle et surhumaine - et aux dépens de toutes les choses sérieuses ! Les dieux sont espiègles : il semble que, même pendant les actes sacrés, ils ne puissent s'empêcher de rire.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Par-delà le bien et le mal, 1886, Oeuvres II, Robert Laffont Bouquins 1990, 294 p.730

[ anges malicieux ]

 

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