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Internet

Mon cabinet dentaire du Caire a été attaqué par les islamistes à deux reprises. Les mêmes ont failli nous lyncher, mon traducteur et moi, à l'Institut du monde arabe, à Paris, où je donnais une conférence en 2013. Je vis depuis des années avec l'idée que des gens veulent ma mort, parce que je serais, selon eux, contre l'islam - les journalistes de Charlie Hebdo ont d'ailleurs été exécutés pour les mêmes raisons. A leurs yeux, j'ai de l'influence, ce dont je suis fier. Bien sûr, j'ai eu peur. La peur vient se nicher dans votre tête mais disparaît aussi sec lorsque vous êtes confrontés aux situations les plus extrêmes. Quand, aux premiers jours de la révolutions égyptienne, un jeune homme qui se tenait à mes côtés a été abattu par un sniper, ma peur s'est définitivement envolée. Et puis, j'oublie tout dès que je prends la plume, ce qui m'évite de m'autocensurer. Pourtant, j'ai arrêté d'écrire pour la presse de mon pays. Le régime militaire n'a jamais opposé de veto à mes textes, mais il a fait pression sur les journaux pour que je sois traité d'une manière inacceptable, m'amenant à rompre notre collaboration. Restent mes livres, les médias occidentaux et surtout Twitter, où je compte 1500 000 followers. La preuve qu'il est désormais impossible de faire taire un écrivain.

Auteur: El Aswany Alaa

Info: Télérama N° 3392 - janvier 2015

[ liberté ] [ islam ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

médias

Le chef de délégation à Tel Aviv, lors d'une conférence de presse internationale, a été poussé dans ses derniers retranchements par les journalistes, qui essayaient de lui faire dire ce qu'il ne voulait pas dire, à savoir que les agissements actuels des autorités israéliennes étaient des crimes de guerre. L'existence de colonies de peuplement dans les territoires occupés est en effet clairement une violation de la quatrième Convention de Genève; pour autant, cela n'implique pas automatiquement la qualification de crime de guerre, car il y a plusieurs degrés de qualification. Une journaliste de la BBC en a donc déduit que l'existence des colonies était un crime de guerre, elle lui a posé la question, et, de guerre lasse, il a dit oui. C'est sorti le lendemain dans la presse comme s'il s'était levé pour en faire la déclaration fracassante, alors que ce n'est pas du tout comme ça que ça s'était passé! Le président Bush lui-même s'est fendu d'une déclaration, et le président du CICR a désavoué son chef de délégation dans la presse suisse. Il a aussi écrit une lettre d'excuses à un membre du Congrès américain qui s'en était ému. Cela a été ressenti par la communauté arabe comme un désaveu très grave de ce qui avait été dit. Mais ces débats sur les termes ne changent rien aux faits.

Auteur: Huguenin Roland

Info: CICR interview 2003-07-12

 

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acceptation

L’angoisse, évidemment, ne s’apprend pas. On la provoquerait ? c’est possible : je n’y crois guère. On peut en agiter la lie… Si quelqu’un avoue de l’angoisse, il faut montrer le néant de ses raisons. Il imagine l’issue de ses tourments : s’il avait plus d’argent, une femme, une autre vie… La niaiserie de l’angoisse est infinie. Au lieu d’aller à la profondeur de son angoisse, l’anxieux babille, se dégrade et fuit. Pourtant l’angoisse était sa chance : il fut choisi dans la mesure de ses pressentiments. Mais quel gâchis s’il élude : il souffre autant et s’humilie, il devient bête, faux, superficiel. L’angoisse éludée fait d’un homme un jésuite agité, mais à vide. [...]
Oubli de tout. Profonde descente dans la nuit de l’existence. Supplication infinie de l’ignorance, se noyer d’angoisse. Se glisser au-dessus de l’abîme et dans l’obscurité achevée en éprouver l’horreur. Trembler, désespérer, dans le froid de la solitude, dans le silence éternel de l’homme (sottise de toute phrase, illusoires réponses des phrases, seul le silence insensé de la nuit répond). [...]
Sentiment de complicité dans : le désespoir, la folie, l’amour, la supplication. Joie inhumaine, échevelée, de la communication, car désespoir, folie, amour, pas un point de l’espace vide qui ne soit désespoir, folie, amour et encore : rire, vertige, nausée, perte de soi jusqu’à la mort.

Auteur: Bataille Georges

Info: L'expérience intérieure, p. 48

[ plongée ] [ affres ] [ illusion ]

 
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décor

Quand un voyageur dans le centre nord du Massachusetts prend la mauvaise direction au carrefour du péage d'Aylesbury juste après Dean's Corner, il découvre une campagne étrange et désolée. Le terrain s'élève peu à peu, les murs de pierre bordés de broussailles se pressent de plus en plus vers les ornières de la route sinueuse couverte de poussière. Les arbres des nombreuses zones forestières semblent trop grands, et les herbes sauvages, ronces et graminées manifestent une luxuriance qu'on leur voit rarement dans les régions défrichées. En même temps, les champs cultivés sont singulièrement rares et improductifs ; tandis que les maisons très dispersées présentent un aspect étonnamment uniforme de vieillesse, de misère et de délabrement. Sans savoir pourquoi, on hésite à demander son chemin aux silhouettes noueuses et solitaires aperçues de temps à autre sur un seuil croulant ou dans les prairies en pente semées de rochers. Elles sont tellement silencieuses et furtives qu'on se sent comme en face de choses défendues dont il vaut mieux ne pas se mêler. Quand une côte sur la route révèle les collines au-dessus des bois profonds, le sentiment de vague malaise grandit. Les sommets trop arrondis, trop symétriques pour évoquer un naturel rassurant, et parfois le ciel fait ressortir avec une particulière netteté les cercles bizarres de grandes colonnes de pierre dont la plupart sont couronnés.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Oeuvres de H.P. Lovecraft, tome 1, L'abomination de Dunwich

[ étrange ] [ inquiétant ] [ unheimlich ]

 
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fausse légende

Me suis pris ce matin à user du Web pour regarder de plus près cette histoire sur Bach et son fameux contrepoint "Seigneur je suis devant ton trône", musique fréquemment présentée comme les "Dernières paroles" du musicien qui a probablement développé le plus puissant et complexe système musical de la musique tonale.
J'ai donc appris que cette partition (BWV 668) avait d'abord pour titre : "Quand nous sommes dans l'extrême détresse". En juillet 1750, Bach quasi aveugle et pressentant sa fin, la reprit et changea le titre en "Seigneur...".
Ce qui permet de se dégager du romantisme parfois béat qui a fortement soutenu cette légende et ramener ceci à un réalisme plus froid. Celui d'une musique austère et cérébrale, parangon de l'esprit allemand, comme l'affirmait Wagner (je crois bien). Car Wagner ne faisait qu'affirmer.
En matière de dernières paroles musicales, les préludes posthumes de Francisco Tarrega me semblent plus adaptés à ce genre de mythe. Beaux, romantiques, lents... et publiés après la mort de leur auteur.
Mais mes mômes au sortir de leurs lits, la chatte qui "souffle" Merlin notre chien exubérant venu jeter un oeil sur ses petits chatons mis au jour hier, me font entrevoir que tout ceci est bien futile devant la luxuriance et l'immense explosivité de la vie qui jaillit de manière discontinue.

Auteur: Mg

Info: 31 mai 2014

[ mort ] [ musique ]

 
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catholicisme

Contre les mauvais prêtres, les chrétiens blasphémateurs, les hérétiques, les Juifs, les païens, on pressent que Philippe Auguste, Louis VIII et saint Louis soutinrent fidèlement la cause de la foi. Ils intervinrent dans les questions de discipline, s'inquiétèrent de faire réformer les églises et les monastères où le culte divin était négligé, et saint Louis demanda au pape Alexandre IV qu'on ne l'empêchât point de sévir contre les clercs mariés ou criminels. Philippe Auguste faisait jeter à l'eau les blasphémateurs. Saint Louis se montra si dur pour eux que Clément IV intervint, conseilla au roi de déterminer, de concert avec ses barons et ses prélats les peines temporelles qui pourraient leur être infligées, "sans aller jusqu'à la mutilation ou la mort." Saint Louis essaya, sans grand succès, de convertir des juifs. Les rabbins essayèrent en vain de défendre le Talmud, dont le pape avait ordonné la destruction ; le (...) roi fit anéantir tous les exemplaires qu'ont pu découvrir. Il n'aimait pas les discussions, alors à la mode, entre théologiens chrétiens et israélites et il défendait aux laïques de s'y mêler, de crainte qu'ils eussent le dessous ; la seule façon de faire, disait-il, pour un laïque qui entend médire de la loi chrétienne par un Juif, c'est de tirer son épée et d'en "donner parmi le ventre dedans, tant comme elle y peut entrer".

Auteur: Petit-Dutaillis Charles

Info: La Monarchie féodale en France et en Angleterre (Xe - XIIIe), 541. Evolution de l'humanité n°29, p. 266-267

[ Gaule ] [ historique ]

 

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médias

- Une radio libre ne doit dépendre ni de l'Etat, ni de la presse régionale, ni des notables, ni des puissances de l'argent ! Et le moyen de cette indépendance est la publicité.
- Pas du tout ! Une radio libre, un outil militant anticapitaliste, ne peut pas se plier aux lois de l'argent et par conséquent à la publicité.
- Mais alors, si vous n'avez ni activité commerciale, ni publicité, qui va financer vos radios ? L'Etat ? Les partis politiques ? Des financiers occultes ? Et dans ce cas, où est votre indépendance ?!
- Ce sont les auditeurs qui doivent financer leur radio !
C'est Mitterrand qui tranchera ce débat. Elu, le nouveau président tiendra sa promesse : les radios libres sont autorisées, de manière marginale au départ, avec une puissance limitée, sans publicité. Il voulait nous transformer en quelque chose de minuscule. Cependant, des centaines d'émetteurs fleurissent au lendemain de mai 1981. Mais c'était sans compter certains acteurs, comme NRJ, qui vont investir pour acheter des émetteurs plus puissants. Les socialistes vont progressivement jouer la carte de la libéralisation totale. Et les audacieux capitalistes, dont on vante tant aujourd'hui l'esprit d'entreprise, se sont engagés sur la bande FM quand les risques étaient moindres et que le business publicitaire a pu s'y déployer librement. Les radios commerciales ont complètement écrasé les radios qui avaient des volontés d'expression.

Auteur: Laurent Galandon

Info: Interférences, p. 117-118

[ libéralisation ] [ compétition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

signes

Tatiana croyait sans réserve
Aux traditions du temps passé,
Aux cartes, à la clé des songes,
Et aux prédictions de la lune.
Les présages lui faisaient peur.
Tous les objets, en grand mystère,
Lui parlaient. A chaque moment
Elle avait des pressentiments.
Que le chat, assis sur le poêle,
Se lave en miaulant le museau,
C'était là marque indubitable
De visite. Si sur sa gauche
Elle voyait soudain au ciel
Un croissant de lune encor mince,

Elle tremblait et pâlissait.
Mais si un étoile filante
Traversait la noirceur du ciel
Avant de s'évanouir, alors
Tania se hâtait, tout émue,
De chuchoter à sa lumière
Le désir secret de son coeur.
S'il lui arrivait par hasard
De rencontrer un moine noir
Ou si un lièvre dans un champ
Passait, lui coupant le chemin,
Elle était prise de terreur,
Ne savait plus quoi entreprendre
Et attendait la catastrophe.

Mais quoi ! Elle trouvait plaisir,
En secret, même à l'épouvante.
Ainsi nous a faits la nature
Qui aime la contradiction.
Voici les fêtes. Quelle joie !
Chacun veut savoir son destin :
Jeunes gens à qui rien ne pèse,
Pour qui l'avenir est lointain,
Lumineux, plaisant, hors d'atteinte ;
Vieilles gens, qui portent lunettes,
Qui sont au bord de la tombe,
Qui ont tout perdu sans retour.
Mais rien n'y fait : l'espoir babille
Toujours menteur à leurs oreilles.

Auteur: Pouchkine Alexandre

Info: In "Eugène Onéguine", éd. Gallimard-folio, p. 152-154

[ divination ] [ chimères ] [ espérance ] [ poème ] [ interprétation ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

pensée-de-femme

Dans la voiture, elle ne lui laissa pas le temps de démarrer. Elle ouvrit son pantalon, subjuguée d'en voir jaillir le sexe bien dur, comme monté sur un ressort. Tout de suite elle le prit en bouche et retrouva sa saveur de cuir, de daim plutôt, qui lui rappela leur première rencontre. Il lui avait dit "Suce-moi", puis "Prends mes couilles dans ta main, presse-les, comme ça, oui, un peu plus fort", et encore : "Mets-moi un doigt". Ces mots qui l'auraient révulsée venant d'un homme moins désiré l'avaient érotisée pour la vie. Elle se les racontait, seule dans son lit, ils accompagnaient ses masturbations nocturnes, elle les roulait dans sa bouche comme de perverses friandises. C'était comme le porto. Elle n'avait jamais apprécié ce vin trop sucré, jusqu'au jour où elle en avait bu plus que de raison à Albufeira, en 1974, bras dessus bras dessous avec des soldats braillant dans la nuit d'été portugaise "O povo, unido...", les seuls militaires de l'histoire du monde à avoir eu l'idée d'une révolution joyeuse, les meilleurs ambassadeurs du porto, qu'elle aimait désormais.
Elle but son amant avec la même gourmandise. Il renversa la tête contre le dossier lorsqu'il jouit, et elle retrouva avec une émotion intacte sa violence de félin griffant son dos de marques qu'elle regarderait les jours suivants dans son miroir, avec un sourire...

Auteur: Simpère Françoise

Info: Des désirs et des hommes

[ fantasmes ] [ sexe ] [ érotisme ]

 

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pouvoir sémantique

Poutine parle de guerre – un homme politique russe veut désormais le poursuivre en justice

“Opération militaire spéciale” – c’est ainsi qu’on appelle en Russie la guerre d’agression contre l’Ukraine, contraire au droit international. Ceux qui n’obéissent pas à cet ordre doivent s’attendre à des condamnations. La situation devient difficile lorsque l’auteur est le président russe lui-même.

Lors d’une conférence de presse à Ekaterinbourg, Vladimir Poutine a déclaré : “Notre objectif n’est pas de continuer à faire tourner le volant du conflit militaire, mais de mettre fin à la guerre”. C’est la première fois que le chef du Kremlin utilise le mot “guerre”.

Sur Twitter, Nikita Yuferev, conseiller municipal de Saint-Pétersbourg qui a du fuir le pays pour ses positions antiguerre, a indiqué avoir saisi les autorités judiciaires russes pour qu'elles poursuivent Poutine.

"Vladimir Poutine a décrit la guerre comme une guerre. Mais aucun décret n'a été signé pour arrêter l'opération spéciale, et aucune guerre n'a été déclarée. Plusieurs milliers de personnes ont déjà été condamnées pour l'emploi de tel terme concernant la guerre", a-t-il rappelé sur Twitter.

Mais la plainte n’aura probablement pas beaucoup de succès – d’une part parce qu’elle est dirigée contre Poutine lui-même, d’autre part parce qu’il a déjà été question de “guerre” à plusieurs reprises, notamment à la télévision d’État russe.

Auteur: Internet

Info: https://www.msn.com/ 23 déc 2022

[ dictature ] [ arroseur arrosé ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste