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parlottes libérales

La nouvelle Communication, ultralibérale celle-là, s’attaque carrément à la structure ternaire du signe : entraînée sur la même pente de dé-Raison que les régimes totalitaires d’antan, elle notifie à tous, par une militance politico-juridique aussi aveugle que les précédentes, l’impératif pervers de neutraliser les catégories langagières fondatrices, celles touchant à la différence des sexes. Cette mise à mort du sens des mots [...] entraîne dans son sillage la destitution du principe généalogique, c’est-à-dire selon l’euphémisme sociologique masquant un délire social, la "perte des repères". Ce qui signifie concrètement : la mise à sac de l’Interdit, cette défense immunitaire des sociétés humaines contre l’inceste et le meurtre. Ainsi va la civilisation d’Occident, en proie à la prétention d’en finir avec la déchirure du langage.

Auteur: Legendre Pierre

Info: Dans "Leçons X, Dogma : Instituer l'animal humain", Librairie Arthème Fayard, 2017, page 112

[ fantasme de complétude ] [ indifférenciation ] [ conséquences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sériosité

En fait, pour lui, esprit simple et peu porté aux préciosités, le monde des hommes se divisait en deux : les opposants au chaos et les complices de celui-ci. Les complices du chaos, actifs ou passifs, pouvaient être drôles, brillants, habiles, fins, séduisants, charismatiques, géniaux même, pourquoi pas, ils étaient néanmoins ses adversaires, ses ennemis et ils le désolaient quand ils ne le faisaient pas carrément dégueuler. Il est des époques qui imposent un minimum de sérieux et, surtout, de conscience d’un intérêt général, d’une simple nécessité de survie. François pensait que nous vivions l’une de celle-là. Cela le rendait peu amène et même assez largement odieux, insortable en tout cas. Il n’était ni léger, ni détaché, ni brillamment cynique, crimes mondains dont on ne se relève pas. 

Auteur: Nimier Roger

Info: Les enfants tristes, 1951, éditions Gallimard, coll. Folio, 1983

[ gravité ] [ personnage sérieux ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

société de contrôle

Tuer l’exigence de mort. Pour que vivent les hommes ? Non : pour qu’ils meurent de la seule mort autorisée par le système – vivants séparés de leur mort, et qui n’échangent plus que la forme de leur survie, sous le signe de l’assurance tous risques. Ainsi de la sécurité automobile. Momifié dans son serre-tête, ses ceintures, ses attributs de la sécurité, ficelé dans le mythe de la sécurité, le conducteur n’est plus qu’un cadavre, enfermé dans une autre mort, non mythique celle-là : neutre et objective comme la technique, silencieuse et artisanale. Rivé à sa machine, encloué sur elle, il ne court plus le risque de mourir, puisqu’il est déjà mort. Là est le secret de la sécurité, comme du bifteck sous cellophane : vous entourer d’un sarcophage pour vous empêcher de mourir.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 290

[ biopouvoir ] [ sécuritarisme ] [ coma artificiel ] [ abrutissement ] [ monde assurantiel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-homme

Georgette entra et se dirigea vers la cuisine. Elle venait tous les samedis matin depuis deux mois. Depuis deux mois, tous samedis matin, en la faisant entrer, Lethouar la déshabillait machinalement des yeux - ainsi qu'il avait accoutumé de procéder avec les femmes qu'il voyait. Décidément, non : rien a tirer de celle-là. Ses jambes ne semblaient faites que pour marcher. Les fesses présentaient le même aspect platement utilitaire. les seins manquaient de présence. Quant à la tête - qu'il considérait de toute façon chez les femmes comme un appendice d'intérêt accessoire - tout y avait aussi un caractère fonctionnel. L'ensemble, ni plus beau ni plus laid qu'un appareil électroménager, décourageait la critique comme le désir, même le désir d'un homme d'esprit ouvert et toujours disposé à trouver en chaque femme des côtés plaisants.

Auteur: Kassak Fred Pierre Humblot

Info: Bonne vie et meurtres. Editions Crémille, 1973. PP12, 13. Parlant de sa femme de ménage

[ obsédé ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

viande

Ce que Poly, Vissac, Février ont en tête est sidérant. […] Il s’agit à la fois de sélectionner les animaux pour leur faire produire davantage de nourriture et de lait. Mais aussi, d’une certaine façon, de sélectionner les humains. Vissac, dans son grand livre-testament, note sans état d’âme apparent que la décision a été prise de partager les paysans en trois catégories, l’une devant disparaître, une deuxième devant être aidée par l’Etat à se "moderniser" et la troisième déjà assez puissante pour se contenter d’un "accompagnement" vers les lendemains qui chantent. Ce qui donne : "Cette répartition correspond à un véritable processus de sélection, humaine celle-là. Elle n’est plus de l’ordre de l’évolution sociale lente, mais correspond à une véritable décision imposée par une génération humaine à celle qui précède et à celle qui suit."

Auteur: Nicolino Fabrice

Info: Bidoche

[ production de masse ] [ efficience consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

décor

Puis – continua Valentin – il avait trouvé du boulot dans ce bar de Rio, L’Albatros, près du centre financier le plus équivoque de la ville. Et c’était là qu’était arrivé un événement qui avait fait prendre à sa vie un tournant définitif. Une nuit, elle était entrée. Il était très tard, il était resté seul et s’apprêtait à fermer lorsqu’elle était entrée avec un ami, un type en smoking blanc, grand, maigre, bronzé et ivre. La radio encore allumée répandait les notes d’une douce mélodie d’amour. "Une lente rumba, Huston, ce à quoi on s’attend dans un film quand quelque chose qui frappe au cœur est sur le point de se produire, une musique de fond, d’une beauté peut-être ridicule, mais qui doit être celle-là et non une autre, et qui fonctionne de façon mystérieuse…"

Auteur: Ongaro Alberto

Info: Rumba

[ sonore ]

 

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Nuit-de-noce

Écoute-moi bien, ma fille, les hommes sont toujours des brutes la première nuit, les autres nuits aussi d'ailleurs, mais celle-là est la pire, ils jurent leurs grands dieux qu'ils seront pleins de ménagements, que cela ne fera pas le moindre mal, mais ensuite, Dieu du ciel, je ne sais ce qui leur passe par la tête, ils se mettent à grogner comme des dogues, le Seigneur prenne pitié de nous, pauvres de nous qui n'avons d'autre remède que de supporter leurs assauts jusqu'à ce qu'ils parviennent à leurs fins, mais nous ne devons pas nous moquer d'eux, il n'y a rien qui les offense davantage, le mieux est de feindre que nous ne nous apercevons de rien, car si cela ne se produit pas la première nuit, cela se produira la deuxième, ou la troisième, personne n'échappe à la souffrance [...]

Auteur: Saramago José

Info: Le Dieu manchot, p.362, Éd. Point P174

 

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adaptation

Le duc de Laval était un très-bel homme, très-poli, mais fort distrait, ce qui le jetait dans des embarras désagréables, qui cependant ne le déconcertaient pas. Ainsi, étant ambassadeur à Naples, il entra un soir avec l'ambassadeur d'Autriche au balcon du théâtre San-Carlo, afin de jouir du coup d'oeil de la salle, et lui dit étourdiment : et Dieu ! que nous avons là de laides personnes dans la loge du corps diplomatique!
- Mais, c'est ma femme, arrivée ce matin, répondit l'ambassadeur autrichien.
- Pas celle-là, que vous désignez, reprit le duc de Laval, l'autre à côté, en robe blanche : elle est affreuse.
- C'est ma soeur, dit d'un ton mécontent le collègue.
- Mais non, non, la troisième, si disgracieuse ; les autres sont très bien.
- C'est ma fille!
- Ah ! reprit le duc de Laval du ton le plus affable, elle est charmante. Ces dames sont toutes charmantes, monsieur l'ambassadeur, et je vous fais mes bien sincères compliments.

Auteur: Ancelot Marguerite-Louise Virginie Chardon

Info: Un salon de Paris

[ humour ] [ répartie ] [ maladresse ]

 

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positiver

<FoPositiver> ben que veux-tu ? je me suis prit un râteau
<Reularg> aïe, dommage
<FoPositiver> mais bon au moins elle a été gentille, celle-là : elle s'est contentée de se marrer avant de refuser quand je lui ai proposé un verre, elle m'a pas humilié ni rien
<Reularg> tu portes bien ton pseudo, toi
<FoPositiver> quand tu collectionnes les échecs amoureux, que t'es toujours puceau à 29 ans, que la seule fille qui t'ai jamais serrée dans tes bras est ta grande soeur il y a plus de 10 ans et que la simple évocation de l'idée que tu puisses un jour sortir du célibat fait marrer ta famille et tes amis, ou tu te flingues, ou tu positives
<Reularg> j'avoue
<Reularg> mais je sais pas comment tu fais...
<Reularg> ça demande bcp d'abnégation
<FoPositiver> ben je me rassure en me disant qu'au moins, si un jour une fille sors avec moi, ça ne risque pas d'être uniquement pour le physique.
<Reularg> tu portes VRAIMENT bien ton pseudo...

Auteur: Internet

Info:

[ dialogue-web ]

 

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société consumériste

Tout le monde est d’une certaine manière occupé et employé comme travailleur à domicile.

Un travailleur à domicile d’un genre pourtant très particulier.

Car c’est en consommant la marchandise de masse – c’est-à-dire grâce à ses loisirs – qu’il accomplit sa tâche, qui consiste à se transformer lui-même en homme de masse.

Alors que le travailleur à domicile classique fabriquait des produits pour s’assurer un minimum de biens de consommation et de loisirs, celui d’aujourd’hui consomme au cours de ses loisirs un maximum de produits pour, ce faisant, collaborer à la production des hommes de masse.

Le processus tourne même résolument au paradoxe puisque le travailleur à domicile, au lieu d’être rémunéré pour sa collaboration, doit au contraire lui-même la payer, c’est-à-dire payer les moyens de production dont l’usage fait de lui un homme de masse. [...] Il paie donc pour se vendre.

Sa propre servitude, celle-là même qu’il contribue à produire, il doit l’acquérir en l’achetant puisqu’elle est, elle aussi, devenue une marchandise.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: "Le monde comme fantôme et comme matrice",in L’obsolescence de l’homme (Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle), 1956

[ asservissement continu ] [ paradoxe ] [ réseaux sociaux ] [ métadonnées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel