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pensée-de-femme

La force que tu trouves, qui déferle d’un coup sur toi, dans cette chambre du quatrième étage du service d’hématologie de l’hôpital Robert-Debré, elle vient de plus loin que toi. Elle vient d’un temps très ancien, c’est ta part archaïque, primitive, qui d’un coup a pris les commandes. Tu l’ignorais, mais le 18 mars 2020, dans la chambre avec ton fils, tu n’étais pas seule : il y avait derrière toi une puissance rugissante, l’histoire de toutes les mères depuis les premiers temps du monde. Tu étais traversée par leur courage, leur énergie inébranlable, elles avaient déposé en toi, sans que tu le saches, un limon fait d’instinct de survie et de protection, et tu ne le savais pas, toi qui jusque-là n’avais pas eu besoin de te confronter à l’innommable, tu ne le savais pas mais tu étais une louve, tu avais des crocs, un corps très massif. En cet instant tu découvres que tu es aussi vaste que le monde, aussi vieille et puissante que la première des mères. Tu protèges ton fils. Tu le portes. Tu le secours.

Auteur: Tardieu Laurence

Info: D'une aube à l'autre

[ accouchant ] [ océanique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

barbarie

Moulin finissait de dîner quand le général allemand le convoqua dans son bureau. Avant l’entrevue, un officier lui signifia clairement et en français ce qu’on attendait de lui. Les autorités d’occupation exigeaient qu’il signe un "protocole" qui relatait qu’au hameau de La Taye, des femmes et des enfants avaient été violés et tués par des soldats "nègres" en pleine retraite. Par ce biais, les officiers de la Wehrmacht essayaient de se dédouaner en faisan endosser aux tirailleurs sénégalais un massacre dû en réalité à leurs propres troupes. Moulin refusa net. (…) Aussitôt les coups commencèrent à s’abattre sur lui (…) Dès lors, il se mura dans le silence. Pendant des heures, il fut obligé de rester debout (…) On le conduisit ensuite sur les lieux pour qu’il "juge sur pièces". C’était une vision d’horreur qui s’offrait à ses yeux. Bientôt pour le confronter de plus près, un officier allemand l’obligea à se coucher sur un tronc humain qui avait été une femme (…) Finalement il se retrouva en cellule (…) Sur le sol de la cellule, il y avait du verre brisé (…) Un matin de juin un soldat allemand le découvrit couvert de sang, un plaie béante dans la gorge.(…)

Auteur: Péan Pierre

Info: Jean Moulin, l'ultime mystère

[ torture ] [ racisme ] [ ww2 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hiérarchisation

Car l'apparition de la sexualité a entraîné trois conséquences majeures sur le monde.

Tout d'abord, le sexe a définitivement brouillé une "sélection" prétendument impersonnelle en favorisant le CHOIX des partenaires en tant que force évolutive. […] D'un seul coup, la RELATION devenait plus importante que l'individu. Née d'une sensibilité primordiale qui rend les uns attirants pour les autres, voilà que l'histoire évolutive dépend maintenant de la liberté du désir.

Le deuxième résultat de l'émergence de la sexualité consiste dans l'opposition inévitable des deux genres. À partir de la spécialisation des gamètes, l'un petit, mobile, le spermatozoïde, l'autre gros et plein d'énergie, l'ovule, une divergence incroyable confronte les deux partenaires, et ce conflit invraisemblable se déroule dans le corps des protagonistes. […] Alors commence à s'entreprendre la grande stratégie des réconciliations amoureuses, menant progressivement à l'organisation de relations mutuelles précaires et magnifiques.

Enfin, le sexe biologique produit la variation, la différence essentielle. Au lieu de s'égarer dans une amélioration continue de performances d'une espèce qu'une crise viendrait réduire à néant, la reproduction sexuelle s'engage dans une diversification infinie, recombinant les gènes des uns avec les gènes des autres pour former une individualité nouvelle absolument originale. De toutes ces imprévisibles conséquences, il découle une subtile interdépendance des uns et des autres.

Auteur: Lodé Thierry

Info: Pourquoi les animaux trichent et se trompent, pp. 40-41

[ triade ] [ sexuation ] [ rôles distribués ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prospective

Lorsque nous saurons comment rendre les machines vraiment intelligentes, c'est que nous aurons trouvé moyens de les aligner sur les objectifs et les intentions de l'homme afin de leur faire faire ce que nous voulons. Pour l'instant, on peut définir une fonction objective. Dans de nombreux cas, c'est assez facile. Si vous voulez entraîner un agent à jouer aux échecs, vous pouvez définir ce qu'est une bonne performance. Vous obtenez un 1 si vous gagnez une partie et un 0 si vous perdez une partie, et 1/2 point peut-être si vous faites un match nul. C'est donc un objectif que nous pouvons définir. Mais dans le monde réel, tout bien considéré, les humains se soucient de choses comme le bonheur, la justice, la beauté et le plaisir. Aucune de ces choses n'est très facile à définir en C++ ou en Python. Il faudrait donc trouver un moyen de faire en sorte que des agents potentiellement ultra-intelligents servent réellement d'extension de la volonté humaine, de manière à ce qu'ils réalisent quelles sont nos intentions pour être ensuite capables de les exécuter fidèlement. Il y a là un grand défi de recherche au plan technique et beaucoup de chercheurs s'y attellent actuellement. Et en supposant que nous puissions résoudre ce problème technique, nous pourrons alors nous offrir le luxe de nous confronter à des questions politiques plus larges. Par exemple, qui doit décider de l'utilisation de l'IA, à quelles fins sociales doit-elle être utilisée, à quoi doit ressembler le monde futur de la superintelligence ?

Auteur: Bostrom Nick

Info:

[ intelligence artificielle ] [ questions ] [ pouvoir ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femme-par-femme

Je ne peux m'empêcher de penser que, peut-être, Anne Frank aurait souri de lire qu'un négationniste affirma, comme preuve ultime de falsification, qu'aucune jeune fille de quinze ans n'aurait été capable de penser et encore moins d'écrire ce qu'il avait lu dans le Journal : c'était bien trop intelligent et irrévérencieux, pour une gamine.

L’irrévérence des jeunes filles devrait être l'objet de toutes nos attentions, elle devrait être archivée et transmise. Il faudrait les chérir, ces trop courtes années durant lesquelles les jeunes filles ignorent la prudence, le respect et le remords. Elles mentent avec métier et sans état d'âme, mangent avec les doigts, grimpent sur des toits et, bras dessus bras dessous, elles prennent toute la place sur les trottoirs. Leur seule peur est de nous ressembler. De devenir ces êtres à bout de souffle qui se plaignent qu'elles "ne manquent pas d'air".

Les parents aiment à raconter les mots d'enfants de leurs tout-petits ; ils s'émeuvent de leur fantaisie, de leur drôlerie. L'adolescence à venir, elle, est redoutée à la façon d'une maladie, d'une comète menaçant le paysage, dévastatrice. Comme nous la craignons, l'extralucidité adolescente, ce regard de "voyant" qui met à nu nos compromis.

Relire son journal intime, c'est se confronter à l'adolescente qu'on a été. Lui ferait-on honte, ou de la peine ? A-t-on baissé les bras ? Est-on devenue sage, trop sage, par manque de courage ? Il faudrait relire régulièrement son journal pour rester à la hauteur de son adolescence. 


Auteur: Lafon Lola

Info: Quand tu écouteras cette chanson, pp.188-190

[ génie de la puberté ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

citation s'appliquant à ce logiciel

Une vérité qui n'est pas de simple logique, comme "il est mort donc il n'est plus là" est toujours éphémère. Ce qu'on pourra aussi nommer "la moins mauvaise approximation de l'exactitude", est donc très très souvent un point de vue fugace sur une situation qui ne l'est pas moins.

Nous avons alors la littérature, qui permet de retranscrire telle ou telle appréciation/formulation d'une situation, de la figer, la ralentir, l'observer sous plusieurs angles, etc... Nous voilà avec un extrait.

Tel est un des objectifs principaux de FLP : capturer ces instants verbalisés du réel (ou pas), figés par le langage et le talent des écrivants. Et puis, une fois captés par l'esprit du lecteur, les insérer dans le corpus de la base de données de manière... comment dire ? ... intelligente. En s'appuyant sur le langage, le sens des mots et des phrases.

Que signifie ceci ? Eh bien que la personne qui insert un extrait sur FLP doit y mettre du sien, prenne de temps de la distanciation, le relise, y réfléchisse... tout ça afin de confronter sa réflexivité propre avec les règles d'étiquetage et d'insertion des auteurs... Ensuite une discussion pourra éventuellement s'installer avec d'autres, modérateurs parfois, sur la signification de l'extrait (au sens du signe de Pierce) ou sur son étiquetage, voire ses sources, la qualité d'une traduction... .

Rien n'est arrêté, rien ne le sera jamais. FLP est un espace où tout extrait/signe peut être stocké et "rangé". Ensemble. L'aventure, le jeu, continuent. .

Auteur: Mg

Info: 12 déc 2019

[ . ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Et si après quelques dix années de vie de femme adulte-indépendance-célibataire-activiste, j'ai désiré partager ma vie avec un enfant ( et aussi avec un homme, mais cela, c'est une autre histoire), ce fut, entre autres raisons, pour changer ce rapport-là au temps. Pour me forcer à accepter une certaine "perte" du temps. Pour apprendre la paresse, la répétition et les temps "morts". Parce qu'un enfant, peut-être plus qu'aucune expérience de vie humaine, vous confronte et à la nécessité et à la contingence. Quand vous lui mouchez le nez, ce n'est pas parce que c'est la chose qui vous tient le plus à coeur à ce moment-là, c'est parce que c'est cela qu'il faut faire. De même pour acheter ces couches. Faire sa bouillie. Se lever la nuit. Marcher plus lentement dans la rue. Ce sont des "pertes de temps " auxquelles il est impossible de remédier: des moments de vie "insauvables", irracontables, irrécupérables. C'est comme ça. Et encore comme ça. Et encore la même chose. La vie pure. Le rapport à l'autre sans récit possible. On le fait vivre et c'est tout, il n'y a rien à en dire. Du coup, la vie ne peut plus coïncider avec l'oeuvre: ça déborde de partout, et ça vous déborde. Effectivement vous n'avez pas le choix: ce ne sont pas des "rapports choisis avec des êtres choisis". L'enfant est là, celui là et pas un autre, il et faut que vous subveniez à ses besoins. C'est nécessaire. Mais le plaisir qu'il vous apporte est lui parfaitement gratuit. Il n'est pas le résultat d'un "bon choix" : bon choix de vin ou de promenade ou de livre ou d'ami. Il vous tombe dessus sans que vous le "méritiez". Un sourire, un câlin, une confidence chuchotée - ces choses-là sont non seulement "gratuites", elles sont inestimables.

Auteur: Huston Nancy

Info: Les enfants de Simone de Beauvoir, Actes Sud. 1995

[ pensée-de-femme ] [ Mère ] [ pensée-sans-sexe ] [ responsabilité ] [ paternité ]

 

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psychothérapies

Le Discours de l'Analyste n'est pas le discours tenu par des psychanalystes, (la plupart des soi-disant "psychanalystes" n’ont pas la moindre idée de ce qu’implique de décisif dans le rapport du sujet au réel la structure appelée "Discours de l’Analyste"; pour l'écoute analytique, ce n'est pas le sujet qui tient un discours, mais un Discours qui "tient" le sujet, le sujet entendu au sens lacanien (noté $) ne parle pas, ça parle de lui, et c'est par là qu'il s'appréhende (raison pour laquelle s’il y a bien un sujet de l'inconscient, il n’y a pas d'inconscient du sujet…)

Pour approcher le genre de relation que la théorie analytique entretient avec la psychologie — qui ne répond pas du Discours de l’Analyste, mais du Discours du Maître ou de ses succédanés —, si nous prenons par exemple la locution "ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain": pour le psychologue arrimé au sens commun, voire au "bon sens", les choses se présentent dans une perspective apparemment simple, et même simpliste: il s'agit d'évacuer l'eau sale (symptômes, phobies, tics, tocs, etc.) et de garder le bébé (le moi) aussi propre que possible, débarrassé de ses souillures…

Dans la cure psychanalytique, c'est l'exact contraire, il s'agit de "jeter" le bébé (mettre en "suspens" le moi de l'analysant) et garder l’eau du bain afin que le patient puisse se confronter lui-même à son "eau sale" (ses symptômes, ses fantasmes…) à travers quoi s'organise une certaine jouissance, le plus souvent ruineuse, par lui-même ignorée.

Pour le dire autrement, le principe de l'association libre, de l’interprétation et de la scansion propres à la psychanalyse, permet une mise en suspension du moi de l'analysant (sa "maîtrise" — ou plutôt son illusion de maîtrise!) de façon à ce que "l'eau sale" de la jouissance puisse lui arriver aux oreilles, charriée par sa propre parole, que le psychanalyste s’est engagé à entendre…

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 23.06.2021

[ différences ] [ révélation ] [ inversion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réflexivité

Ce matin, lors de ma matinale routine de capture de citations au hasards du web, je me suis surpris à "discuter" à peu près tout, c'est à dire à vouloir "donner mon avis" de manière plus intrusive que de coutume. Un peu en monologue intérieur mais aussi parce que sur le web il est souvent possible de pondre une remarque/réaction au-dessous d'un extrait.

J'étais donc en train de formuler ma pensée avant de l'écrire... Pour réaliser que ces enchainements d'idées (qui peuvent aller assez loin, d'écrasantes déductions aux plus extendus sauts analogiques en passant par de subtiles révoltes contre cet ordre établi que peut représenter un " texte arrêté "...) sont bonne partie de ma réflexion pour mettre des tags.

Voilà donc un aspect de l'exercice de l'étiqueteur : se laisser emporter par les résonances que suscitent en lui telle ou telle opinion, pour ensuite, en respectant les règles, en faire synthèse pour la catégorie ou les tags, et l'insérer dans le corpus FLP (et dans une chaîne, ou en liant avec un autre extrait)  s'il veut mieux préciser.

Cette opération peut donc être longue et absorbante même si ce n'est pas nécessairement le cas en ce qui me concerne. Avec l'âge peut-être saurai-je de mieux en mieux développer ce temps long méditatif.

C'est bien sûr un plus, voire incontournable, de connaitre FLP, (les potentialités de l'outil - et ses chaines!!) quasiment comme on connait un bouquin de chevet. C'est à dire qu'on ne l'a pas mémorisé, mais qu'on sait quel est son ou ses objet(s), qu'on en connait la structuration tant à grosses mailles que dans son chapitrage plus fin. Et ici, magie de l'informatique, on peut l'investiguer en long, en large, en hauteurs et en travers, pour confronter le fil de pensée qui nous occupe avec d'autres idées. Ou retrouver rapidement un extrait ancien, donc répertorié, (qui nous a marqué et nous vient), pour le comparer.

Auteur: Mg

Info: 2 octobre 2019

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ lecture ] [ slow slow thinking ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intégration durable

Dans Psychologie et Alchimie, Jung parle d’un homme qui avait rêvé qu’une femme inconnue, l’anima, adorait le soleil. Cela signifie que tout le génie spirituel de cet homme était encore dans l’inconscient, encore en relation avec le niveau animal. De telles personnes peuvent faire de grandes découvertes, mais seulement parce que celles-ci émergent de l’inconscient. Elles n’ont pas travaillé à découvrir ces choses par elles-mêmes, elles leur sont simplement venues à l’esprit. Un élément neuf qui n’a pas été consciemment acquis peut facilement se perdre à nouveau. C’est un simple don de l’anima qui est susceptible de retomber dans l’inconscient. (…)
Cela me fait penser à la situation de ces personnes qui ayant des expériences extrêmement fortes pendant leur analyse, ont ensuite les plus grandes difficultés à les amener dans leur vie. Elles demandent : "Alors, que vais-je faire maintenant ?" Mais l’expérience intérieure s’est évanouie. On peut faire une merveilleuse analyse sans que rien ne bouge dans le champ du conscient. C’est comme de prendre un bain : on se sent propre, mais rien n’a réellement changé.
L’expression technique pour désigner cela en mythologie est "la difficulté du retour". Le héros est sorti vainqueur de grandes épreuves, il a tué le dragon, etc., mais sur le chemin du retour, il s’endort et tout est perdu à nouveau ; ou bien le trésor lui est volé comme dans l’épopée de Gilgamesh à qui un serpent dérobe l’élixir de vie pendant qu’il se baigne dans un étang. Il semble que réussir la transition du retour, se reconnecter à la vie extérieure, soit un aussi grand exploit que de se confronter, comme on l’a fait avant, avec l’inconscient. Si ce retour ne s’accomplit pas bien, tout ce qui s’est passé est comme une soûlerie : on se réveille avec une gueule de bois, et puis, quelque temps après, tout redevient comme avant.
C’est la raison pour laquelle Jung était contre l’hypnose : les découvertes intérieures ne durent pas si elles ne sont pas faites pas à pas et vraiment consolidées dans le conscient. Les techniques rapides n’obtiennent pas de résultat durable parce que l’inconscient et le moi n’ont pas été réunis.

Auteur: Franz Marie-Louise von

Info: Dans "L'animus et l'anima dans les contes de fées"

[ processus général ] [ figures masquées ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson