Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 85
Temps de recherche: 0.0524s

philosophia perennis

Comment exposer à des Occidentaux modernes cette "science sacrée", "initiatique" devenue inaccessible sans médiation ? La démonstration s’est appuyée tout d’abord sur une critique radicale de la pensée occidentale dans ses développements et ses bases depuis l’émergence de la philosophie grecque, première branche séparée du tronc de la grande Tradition originelle et universelle, critique débouchant sur le constat des limites et des impasses auxquelles cette séparation avait abouti. Elle s’est appliquée ensuite à approcher les vérités traditionnelles en procédant par cercles concentriques autour de l’objet recherché, par exemple en mettant en lumière les constantes dans les règles de l’art sacré des constructeurs au niveau du métier et des outils symboliques utilisés, puis des formes symboliques adoptées, carrés, dômes, etc., enfin du sens spirituel impliqué. Au terme de ces recoupements significatifs, combinant les méthodes de l’histoire comparée des religions aux pratiques de l’accumulation des témoignages comme preuve d’authenticité à la façon dont avaient procédé les traditionnalistes catholiques du début du XIXe siècle, se dégageait "la doctrine".

Auteur: Laurant Jean-Pierre

Info: Dans "René Guénon, les enjeux d'une lecture", page 20

[ investigation ] [ archéologie symbolique ] [ schisme nord-sud ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivains

C’est sur la dichotomie romancier "total", romancier "totalitaire" que repose la théorie du roman chez Gary. Le romancier "totalitaire" est asservi par la réalité de son temps, par ses ennemis et par sa singularité psychique individuelle qu’il élabore en une définition fondamentale de la "situation" humaine ; Kafka, Céline, Camus ou Sartre sont ainsi, selon Gary, des auteurs "totalitaires". Il faut retenir ici le concept garyen de Puissance, qui est la métaphore de la vision déterministe du romancier, de son angoisse existentielle ou de sa névrose. Gary, en définissant les œuvres "totalitaires" se sert souvent du concept de la Puissance par laquelle celles-ci sont dominées : Nous [les romanciers] avons été piétinés, mutilés, réduits en bouillie par la Puissance, avalés et digérés par la réalité pour être ensuite éliminés sous forme de specimens littéraires, simples signes cliniques de notre semi-existence terrorisée. [...]. Le roman est devenu une pathologie historique, un fournisseur de diagnostics psychiatriques plus encore que sociaux [...]. 


Auteur: Homana Sabina

Info: L'enjeu éthique dans l'oeuvre de Romain Gary - Thèse de doctorat

[ bipartition ] [ dualité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

tournures d'esprit

Cogito interruptus...

Il y a des livres dont le compte rendu, l'explication et le commentaire s'avèrent plus faciles que la simple lecture ; car seul l'exercice de la pensée permet d'en suivre sans distraction les argumentations, les implacable nécessités syllogistiques ou les enjeux ponctuels de relation. C'est pour cette raison que des ouvrages comme la Métaphysique d'Aristote ou la Critique de la raison pure ont plus de commentateurs que de lecteurs, plus de spécialistes que d'amateurs.

Il y a au contraire des livres qui sont très agréables à lire mais sur lesquels il est impossible d'écrire, car dès qu'on tente d'en faire un commentaire ou une présentation, ils se refusent à entrer dans la proposition "Ce livre dit que". Qui les lit par plaisir en a pour son argent. Mais qui les lit pour les raconter aux autres s'indigne à chaque ligne, déchire les notes qu'il vient de prendre, cherche la conclusion qui suit les "donc" et ne la trouve pas.

Auteur: Eco Umberto

Info: La Guerre du faux

[ lire ] [ dualité ] [ délassement ] [ logique formelle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

désidôlatrie

"Je ne dis même pas: la politique, c'est l'inconscient, mais tout simplement: l'inconscient, c'est la politique."

La précision syntaxique de Lacan est toujours au service de la logique du sens: "la politique, c'est l'inconscient" mettrait l'inconscient en place de "grand Autre" qui en tant que doté de quelque subtile substance existerait, dominerait et régulerait l'activité politique réelle, où l’engagement politique prendrait ses vraies racines non pas dans l'idéologie ou l'intérêt personnel, mais dans de sombres motivations libidinales inconscientes... or Lacan, soulignant l’asymétrie de la proposition, enfonce le clou: "l’inconscient c’est la politique" signifie dès lors que c’est le grand Autre lui-même qui perd son caractère dominant, il n'est plus l'Inconscient majuscule, substantiel et unique, mais se transforme par ce renversement même en un champ langagier inconsistant et fragile, surdéterminé par les luttes et enjeux politiques.

Voilà qui permet d’approcher en quoi la psychanalyse est une clinique du discours ET un discours, sans lequel elle ne saurait opérer en tant que psychanalyse.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 03.09.20

[ discours du maître ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

cosmopolitisme

La Genèse [11 : 1-9] nous apprend que Dieu, fâché de voir la tour de Babel s’élever jusqu’aux cieux, décide de brouiller le langage des hommes et de les disperser à la surface de la Terre ; le texte oublie probablement de préciser qu’un morceau de cette tour a dû atterrir au cœur de marais, au nord de la Gaule, là où les peuples sont les plus braves (car les plus barbares) selon les dires de Jules César, et donner naissance à… Bruxelles !
Bruxelles la cosmopolite, la multilingue, la capitale. Bruxelles, dont la géographie et la démographie rappellent une ville de campagne. Bruxelles, que les touristes traversent en quelques heures, qui ploie sous sa complexité et ses identités multiples. Bruxelles aux mille visages, une cité au cœur de l’Europe, où les communautés vivent (presque toujours) en paix et harmonie tant elles se croisent sans jamais chercher à se rencontrer. Bruxelles, enjeu réel de toutes les querelles belges… Bruxelles, épouvantail européen agité en tous sens par les europhobes… Bruxelles…

Auteur: Dufranne Michel

Info: Bruxelles Noir

[ ouverture ] [ mégapole ]

 

Commentaires: 0

pouvoir sémantique

Les politiques linguistiques d'aujourd'hui, lorsqu'elles s'appliquent à l'écriture, nous montrent aussi que derrière le problème apparemment technique de la transmission des langues se profilent des enjeux d'un tout autre ordre. Lorsqu'en Union soviétique, par exemple, on a transcrit, par paliers successifs (en passant par l'alphabet latin), toutes les langues en caractère cyrilliques, on lit, à ce niveau sémiologique, l'impérialisme russe. Lorsque la Chine populaire a mis en application une simplification certains caractères, il est évident que son but était de démocratiser l'accès à l'écriture. Lorsque enfin, en Afrique, on voit s'imposer partout l'alphabet latin comme s'imposent presque partout les anciennes langues coloniales en fonction officielles, on lit encore une fois la manifestation sémiotique de ce que j'ai appelé ailleurs la glottophagie (*). Ainsi, la forme des écritures se prête à une analyse historique, à laquelle était consacré se livre, mais aussi à une analyse sociale. L'écriture, née d'un besoin du pouvoir laïque ou du pouvoir religieux, est devenue ensuite un enjeu de pouvoir, et le demeure d'une certaine façon, aujourd'hui.

Auteur: Calvet Louis-Jean

Info: Histoire de l'écriture. *Une langue en mange une autre. Issu de Linguistique et Colonialisme, petit traité de glottophagie, Paris, Payot, 1974

[ langage ] [ simplification ] [ sociolinguistique ]

 

Commentaires: 0

démarche intellectuelle

La référence exclusive à la tradition a ordonné la forme hiératique de son écriture qui s’est voulue l’expression impersonnelle de la vérité sans âge : la "doctrine traditionnelle" exprimée en forme de "science sacrée". […] Tous [ses livres et articles] se sont présentés comme des développements particuliers de cette unique certitude dont l’exposition sous une forme littéraire avait été rendue nécessaire par l’interruption d’une transmission "normale" dans le monde occidental, à savoir un enseignement oral de maître à disciple dans le cadre des institutions religieuses propres à chaque tradition comme les confréries soufies dans le monde musulman ou des sociétés d’ésotérisme chrétien au Moyen Âge, voire encore des sociétés initiatiques de métier comme le compagnonnage et la franc-maçonnerie. Celles-là seules qui avaient communiqué sans solution de continuité leur dépôt spirituel originel pouvaient être dites traditionnelles et régulières et la rupture, à la fois volontaire et suicidaire, de l’Occident moderne avec ses racines justifiait la nouveauté de son projet littéraire public qui proclamait paradoxalement sur les toits ce qui avait été entendu dans le creux de l’oreille.

Auteur: Laurant Jean-Pierre

Info: Dans "René Guénon, les enjeux d'une lecture", pages 13-14

[ études traditionnelles ] [ brutalité rationaliste ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

USA

Pour moi l'écrivain est un reporter, il écrit sur la condition humaine. Comme Steinbeck, Jack London ou Kerouac, ces écrivains qui vivaient ce qu'ils écrivaient, qui étaient dans le monde. C'est une conception de la littérature très différente de celle d'aujourd'hui, tournée vers une certaine forme de cynisme insulaire. En tant qu'écrivain américain, je ne peux pas me permettre le luxe du cynisme, je me vois en écrivain combattant, attaquant l'establishment politique et social, défendant les vérités de l'individu. Je suis né à Oakland comme Jack London, j'ai été élevé dans une petite ferme, à un kilomètre de là où Steinbeck écrivait les Raisins de la colère, au bord d'une ligne de chemin de fer prise par Kerouac. Je suis lié à ces écrivains mais je me sens plus proche de Steinbeck qui savait que la migration est le véritable enjeu, parce que l'Amérique ­ son peuple, sa culture, son esprit ­ est en constante migration. C'est là que j'ai trouvé la source de mon écriture. Ma petite ferme au milieu des vergers a été détruite pour construire une autoroute. La vallée de Santa Clara, où j'ai grandi, s'appelle aujourd'hui Silicon Valley.

Auteur: Sanchez Thomas

Info: Libération du 22 octobre 2005, Grand Angle

 

Commentaires: 0

création

L'oeuvre de Forestier est décrite à la manière d'une "petite industrie" marchant avec peu de moyens selon un modèle cyclique. Forestier part de peu et ne cherche pas à obtenir plus. Selon les infirmières de l'hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole où Forestier était interné, ce dernier avait installé "son petit atelier" dans le couloir situé à côté des cuisines de l'hôpital . Son lieu de création "se composait d'un établi rudimentaire fait d'un plateau à peine équarri et fixé sur des caisses d'emballage un guise de chevalets. Forestier était le seul gestionnaire de cet univers. Il s'était confectionné ses propres outils à partir des éléments glanés au sein de l'hôpital. "Un poinçon composé d'un gros clou emmanché par lui-même" lui servait à la décoration de ses oeuvres, et "un morceau de tranchet de cordonnier également emmanché par ses soins" lui permettait de dégrossir le bois qu'il utilisait pour ses assemblages.



Concernant "la matière première" à partir de laquelle il formait ses sculptures, celle-ci était "de provenances de plus variées", était-il écrit. Il s'approvisionnait non chez un grossiste, mais dans les "ordures de cuisine", les "balayures des ateliers de couture", ou encore dans "la cour de l'hôpital". Il n'achetait rien, il récupérait.

Auteur: Capt Vincent

Info: L'Art Brut : Actualités et enjeux critiques

[ économie de moyen ] [ singularité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

essai

L'Abrégé de Grammaire hébraïque paraît dans son ensemble, étranger aux problèmes dont l'étude a fait de Spinoza un grand philosophe. Mais Spinoza y a travaillé, l'a rédigé, et, à sa mort, l'a laissé avec d'autres manuscrits à Louis Meyer. Et les éditeurs de 1677, qui connaissaient bien Spinoza puisqu'ils étaient ses amis, n'ont pas hésité à le publier en même temps que l'Éthique et le Traité de la Réforme de l'entendement. Il n'est donc pas permis à  un historien des idées s'efforçant de comprendre la philosophie de Spinoza de négliger un tel ouvrage. À une époque où, pour éclairer la pensée d'un auteur, on va parfois chercher ses moindres brouillons, comment un Traité, non achevé sans doute, mais mis en forme jusqu'au trente-troisième chapitre pourrait-il demeurer inconnu de presque tous ? À vrai dire, cela serait d'autant plus regrettable que l'on attache aujourd'hui, avec raison, la plus grande importance au rapport de la philosophie de Spinoza et de la tradition juive. Comment alors ne pas s'interroger sur ce que Spinoza a pensé de la langue dans laquelle cette tradition lui a été transmise ? D'autre part, les philosophes contemporains accordent de plus en plus d'intérêt au problème du langage. Est-il possible de négliger les pages que Spinoza a consacrées à un tel sujet ?

Auteur: Alquié Ferdinand

Info: Préface à la première édition française du Compendium de Spinoza en 1968

[ livre ] [ enjeux ] [ questions ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson