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égrégore

Outre les différentes formes de propagande dont il a été question dans ce chapitre, il faut encore en mentionner une autre qui semble tout à fait spéciale au théosophisme et à quelques sectes américaines qui lui sont plus ou moins apparentées : c’est ce qu’on appelle la "propagande mentale". Voici comment Mme Besant explique ce qu’il faut entendre par là : "Un groupe d’hommes qui ont des convictions communes, un groupe de théosophes, par exemple, peuvent contribuer dans une large mesure à répandre les idées théosophiques dans leur entourage immédiat, s’ils s’entendent pour consacrer, en même temps, dix minutes par jour à la méditation de quelque enseignement théosophique. Il n’est pas nécessaire que leurs personnes soient réunies en un même lieu, pourvu que leurs esprits soient unis. Supposons un petit groupe ayant décidé de méditer sur la réincarnation dix minutes par jour, à une heure convenue, pendant trois ou six mois. Des formes-pensées très puissantes viendraient assaillir en foule la région choisie, et l’idée de réincarnation pénétrerait dans un nombre considérable d’esprits. On s’informerait, on chercherait des livres sur le sujet, et une conférence sur la question, après une préparation de ce genre, attirerait un public très avide d’informations et très intéressé à l’avance. Un progrès hors de proportion avec les moyens physiques employés se réalise partout où des hommes et des femmes s’entendent sérieusement au sujet de cette propagande mentale" (Le Pouvoir de la Pensée, sa maîtrise et sa culture, pp. 178-179). Fait important à noter, c’est à des pratiques de ce genre que se rattache l’origine de la fameuse coutume des "minutes de silence", qui a été importée en Europe par les Américains, et qui est devenue, depuis la guerre, un des principaux éléments de presque toutes les commémorations officielles ; il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire, d’une façon plus générale, sur les déviations pseudo-religieuses inhérentes à l’espèce de "culte civique" dont cette coutume fait partie.

Auteur: Guénon René

Info: Le Théosophisme, Histoire d’une Pseudo-Religion, ch. 26 : Les organisations auxiliaires de la société théosophique, éd. Éditions Traditionnelles, note additionnelle de la seconde édition

[ sécularisation ] [ domination spirituelle ] [ Gestalt source ] [ pouvoir du verbe ]

 

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covid-19

Les médias du monde entier – et donc Le Monde - ont diffusé la conclusion de la mission d’enquête de l’OMS en Chine sur l’origine du Sars-Cov2 : la fuite accidentelle d’un laboratoire est "hautement improbable" et l’OMS n’approfondira pas cette piste. Elle préfère s’intéresser à l’importation de surgelés frelatés. Fin de partie.

De retour à Genève, le chef de cette mission, Peter Ben Embarek, donne un entretien à la revue scientifique américaine Science (lire ci-après). Où l’on découvre que "hautement improbable" est une façon diplomatique de dire "pas impossible", donc "possible", et que les enquêteurs, submergés par une nuée de contrôleurs politiques, n’ont eu ni les moyens ni la curiosité d’aller plus loin.

Qui étaient ces enquêteurs ? Une dizaine de scientifiques de tous les continents, dont deux retiennent notre attention.

Peter Daszak, connu de nos lecteurs (voir en commentaire 1), est un zoologue britannique familier de Wuhan : il a travaillé avec Shi Zhengli, la spécialiste de l’"augmentation" des coronavirus par les gains de fonction, au sein du labo P4 de Wuhan. Daszak et elle ont co-signé des articles scientifiques. Daszak préside un organisme américain, EcoHealth Alliance, par lequel ont transité des fonds provenant des National Institutes of Health (instituts de recherche publics américains), à destination du labo de Shi Zhengli. On comprend la promptitude du chercheur à dénoncer les "théories conspirationnistes" sur une éventuelle fuite de laboratoire, au point d’assurer en avril 2020 qu’aucun coronavirus n’était cultivé à Wuhan… avant d’être démenti par le directeur du laboratoire lui-même. Daszak est la dernière personne à pouvoir enquêter sur l’origine du Sars-Cov2, compte tenu de ce conflit d’intérêt. Ça ne gêne nullement la "communauté scientifique", puisque la "prestigieuse revue The Lancet" l’a également chargé de piloter sa "task force" d’enquête sur l’origine de l’épidémie.

Une autre enquêtrice de l’OMS, virologue, travaille dans un laboratoire de l’université Erasmus de Rotterdam, lui aussi connu de nos lecteurs (voir en commentaire 2). Marion Koopmans est la collègue de Ron Fouchier, le virologue qui avait fait muter le virus de la grippe aviaire H5N1 en 2011 pour le rendre contagieux entre humains. Une des premières créations de "Frankenvirus", ces virus augmentés par la méthode des gains de fonction, qui avait déclenché une controverse scientifique. Le même Fouchier avait remis ça en 2013 avec une autre souche de grippe aviaire mortelle, H7N9, provoquant cette fois une alerte de scientifiques auprès de la Commission européenne. Marion Koopmans avait co-signé un article avec Fouchier et des chercheurs chinois sur l’émergence de H7N9. Si elle évite aujourd’hui d’examiner les gains de fonctions de Shi Zenghli sur les coronavirus, qui peut lui en vouloir ? Nul ne souhaite une nouvelle controverse sur les laboratoires qui rendent les virus plus contagieux.

Le directeur de la mission, Peter Ben Embarek, est quant à lui un spécialiste danois de la sécurité alimentaire (d’où les surgelés) et expert des zoonoses à l’OMS depuis 2001. Rions jaune en découvrant son entretien avec Science.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: 19 février 2021, http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/l_oms_n_a_rien_vu_a_wuhan.pdf?fbclid=IwAR0d9vOAXNVukSpU1jet7H6Lizw18xLttZrjNNLbP5Fhy73LgqfT50zL0-Y

[ apprentis sorciers ] [ manipulations génétiques ] [ étouffer l'affaire ] [ scientifreak ]

 

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homme-animal

Je me suis mis au lit et j’ai essayé de dormir. Comment qu’elles jactaient [les perruches] ! Chaque muscle de mon corps me faisait mal. J’avais beau me coucher sur ce côté-ci, sur ce côté-là, sur le dos, j’avais mal. J’ai trouvé que le mieux c’était encore sur l’estomac, mais je m’en suis vite fatigué. Ça prenait deux ou trois bonnes minutes pour me tourner d’une position à l’autre.
Je me tournais et me retournais, pestant, criant un peu, et rigolant un peu également à cause du ridicule de la chose. Elles continuaient à papoter. Ça commençait à bien faire. Qu’est-ce qu’elles savaient de la douleur, dans leur petite cage ? Pipelettes à têtes d’œuf ! Rien que des plumes ; une cervelle grosse comme une tête d’épingle.
J’ai réussi à m’extraire du lit, passer à la cuisine, remplir une tasse d’eau, et puis je me suis approché de la cage et j’ai jeté de la flotte en plein sur elles.
"Enfoirées !" je les ai agonies.
Elles m’ont regardé d’un air sinistre sous leurs plumes mouillées. Elles avaient fermé leur clapet ! Rien de tel que le vieux traitement à la flotte. J’avais emprunté une page aux psychiatres.
Et puis la verte à gorge jaune a rentré la tête et s’est mordu la gorge. Ensuite elle a regardé en l’air et s’est mise à bavacher avec la rouge à gorge verte, et c’est reparti.
[…] C’en était trop. J’ai porté la cage dehors. […] 10 000 mouches se sont élevées dans les airs. J’ai posé la cage par terre, ouvert la porte de la cage et me suis assis sur les marches.
Les deux piafs ont regardé la porte. Elles (ou ils) comprenaient pas, et pourtant… Je sentais leur cervelle de minus essayer de fonctionner. Elles avaient leur nourriture et leur flotte juste ici, mais c’était quoi, cet espace grand ouvert ?
La verte à gorge jaune y a été la première. Elle a sauté de son perchoir jusqu’à l’ouverture. Elle est restée à agripper le fil de fer. Elle regardait les mouches autour d’elle (ou lui). Elle est restée là 15 secondes, à se décider. Et puis quelque chose s’est déclenché dans sa petite tête. Elle (ou il) ne s’est pas envolé à proprement parler. Elle a foncé tout droit dans le ciel. Plus haut, toujours plus haut. Droit en l’air ! Droit comme une flèche ! […] La saloperie de bestiole était partie.
Ensuite ça a été le tour du rouge à gorge verte.
Le rouge hésitait beaucoup plus. Il tournait sur le fond de la cage, nerveux. C’était pas une mince de décision. Les humains, les oiseaux, tout le monde doit prendre ce genre de décision. C’était pas facile.
Alors ce vieux rouge tournait en rond, à réfléchir. Soleil jaune. Mouches qui bourdonnaient. Homme et chien qui observaient. Tout ce ciel, tout ce ciel.
C’était trop. Vieux rouge a sauté sur le fil de fer. 3 secondes.
ZOOP !
Plus de piaf.
Picasso et moi on a ramassé la cage vide et on est rentrés dans la maison.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le postier", pages 92-94

[ choix ] [ liberté ] [ dérision ] [ comique ] [ séparation ] [ destin ]

 

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végétaux

Les scientifiques démontrent que les arbres ont une sorte de "battement de coeur"

Il y a un très grand nombre d'êtres vivants sur Terre, tous avec leur propre ensemble de caractéristiques et leur mode de vie unique. Des plus petites fourmis jusqu'aux énormes girafes et éléphants, tous ont en commun d'être vivants ! Les plantes et les arbres en font partie. S'ils ne se promènent pas comme les autres organismes, ou n'ont ni rein ni foie, ils ont en quelque sorte leur propre ensemble d'organes.

Secret battement de coeur
Bien qu'un arbre n'ait pas de cœur, l'idée qu'il ait son propre rythme et son propre sens du rythme n'est plus aussi farfelue qu'on pouvait le penser. Selon une étude menée par András Zlinszky, Bence Molnár et Anders S. Barfod de Hongrie et du Danemark, les arbres ont en fait un type de rythme particulier qui ressemble à celui d'un battement de cœur.

Pour mettre au jour ce battement de coeur caché, les chercheurs ont utilisé des techniques de surveillance avancées, connues sous le nom de balayage atmosphérique au laser, et on étudié le mouvement de vingt-deux types d'arbres différents. Les résultats ont surpris tout le monde, révélant que la nuit, alors que les arbres dorment, ils présentent souvent un battement qui résonne dans tout leur corps, comme les humains et d'autres créatures vivantes.

Qu'est-ce que ?
Bien que ces pulsations ne soient pas de véritables battements de cœur, ils semble qu'elles remplissent une fonction similaire, maintenant le rythme et en pompant des liquides dans l'organisme. Les impulsions que les scientifiques ont découvertes sont en fait l'arbre qui propulse et distribue l'eau dans son corps, tout comme un cœur pompe le sang. On a longtemps supposé que les arbres distribuaient l'eau par osmose, mais cette nouvelle découverte semble indiquer autre chose. Voilà qui pourrait changer à jamais la façon dont les humains voient et comprennent les arbres. Ces "battements de coeur" eux-mêmes sont assez lents et réguliers, certains se produisant toutes les quelques heures. Malgré cela, c'est une découverte étonnante qui prouve que la nature est encore plus complexe que ce que l'on avait imaginé.

Cette étude n'a pas seulement constaté cette forme de rythme cardiaque, elle a également révélé que les arbres bougent beaucoup pendant la nuit, bien plus que ce que les gens pensaient. Il s'est aussi avéré qu'un grand nombre d'espèces ont fait descendre leur feuillage jusqu'à une dizaine de centimètres après le coucher du soleil. Lorsque les arbres font cela, c'est en fait parce qu'ils dorment (un autre trait humain/animal), ils entrent alors dans leur propre type de rythme circadien, connu sous le nom de "mouvements circadiens des feuilles", qui est incroyablement intéressant à observer.

Les arbres et les plantes font partie des organismes vivants les plus mystérieux, ils recèlent encore beaucoup d'informations et de secrets à comprendre. Certains disent même que les arbres ont la capacité de pleurer et de ressentir la douleur, ce qui dans ce cas changerait aussi bien des choses. Nous avons encore beaucoup à apprendre et espérons que d'autres études nous apporteront d'autres informations sur le monde mystérieux et fascinant des plantes et des arbres.

Auteur: Internet

Info: www.frontiersin.org, février 2020

[ sommeil ]

 

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difficulté de vivre

Un certain champ semble indispensable à la respiration mentale de l’homme moderne, celui où s’affirme son indépendance par rapport, non seulement à tout maître, mais aussi bien à tout dieu, celui de son autonomie irréductible comme individu, comme existence individuelle. C’est bien là quelque chose qui mérite en tous points d’être comparé à un discours délirant. C’en est un. Il n’est pas pour rien dans la présence de l’individu moderne au monde, et dans ses rapports avec ses semblables. [...]

Maintenant, comment ce discours peut-il être accordé non seulement avec le discours de l’autre, mais avec la conduite de l’autre, pour peu qu’il tende à la fonder abstraitement sur ce discours ? Il y a là un problème vraiment décourageant. Et les faits montrent qu’il y a à tout instant non pas seulement composition avec ce qu’effectivement chacun apporte, mais bien plutôt abandon résigné à la réalité. [...]

Assurément, nous avons, nous, beaucoup moins confiance dans le discours de la liberté, mais dès qu’il s’agit d’agir, et en particulier au nom de la liberté, notre attitude vis-à-vis de ce qu’il faut supporter de réalité, ou de l’impossibilité d’agir en commun dans le sens de cette liberté, a tout à fait le caractère d’un abandon résigné, d’une renonciation à ce qui est pourtant une partie essentielle de notre discours intérieur, à savoir que nous avons, non seulement certains droits imprescriptibles, mais que ces droits sont fondés sur certaines libertés premières, exigibles dans notre culture pour tout être humain. [...]

Chacun se pose à tout instant des problèmes qui ont d’étroits rapports avec ces notions de libération intérieure et de manifestation de quelque chose qui est inclus en soi. De ce point de vue, on arrive très vite à une impasse, étant donné que toute espèce de réalité vivante immergée dans l’esprit de l’aire culturelle du monde moderne tourne essentiellement en rond. C’est pourquoi on revient toujours sur le caractère borné, hésitant, de son action personnelle [...]. Chacun en reste au niveau d’une contradiction insoluble entre un discours, toujours nécessaire sur un certain plan, et une réalité, à laquelle, à la fois en principe et d’une façon prouvée par l’expérience, il ne se coapte pas. [...]

N'est-il pas manifeste que l’expérience analytique s’est engagée sur ce fait qu’en fin de compte, personne, dans l’état actuel des rapports interhumains dans notre culture, ne se sent à l’aise ? Personne ne se sent honnête à simplement avoir à faire face à la moindre demande de conseil, si élémentaire qu’elle soit, empiétant sur les principes. [...]

C’est précisément d’un renoncement de toute prise de parti sur le plan du discours commun, avec ses déchirements profonds, quant à l’essence des mœurs et au statut de l’individu dans notre société, c’est précisément de l’évitement de ce plan que l’analyse est partie. Elle s’en tient à un discours différent, inscrit dans la souffrance même de l’être que nous avons en face de nous, déjà articulé dans quelque chose qui lui échappe, ses symptômes et sa structure [...]. La psychanalyse ne se met jamais sur le plan du discours de la liberté, même si celui-ci est toujours présent, constant à l’intérieur de chacun, avec ses contradictions et ses discordances, personnel tout en étant commun, et toujours, imperceptiblement ou non, délirant. La psychanalyse vise ailleurs l’effet du discours à l’intérieur du sujet.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 212-215

[ objectif ] [ anti guide de conscience ] [ clivage ] [ décentrement ] [ moi-sujet ]

 

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rupture

Lorsque mon mari eut une liaison avec quelqu'un d'autre, je remarquais ses yeux moins tendre lorsque nous dînions ensemble. Je l'entendais aussi chanter seul, lorsqu'il entretenait le jardin, ce n'était pas pour moi.

Il était courtois et poli ; il aimait être à la maison, mais dans la fantaisie de sa maison, ce n'était pas moi qui étais assise en face de lui et qui riait de ses blagues. Il ne voulait rien changer, il aimait sa vie. La seule chose qu'il voulait changer, c'était moi.

Il aurait mieux valu qu'il me déteste, ou qu'il me maltraite, ou qu'il fasse ses valises et parte.

En fait, il continuait de mettre son bras sur ma taille tout en parlant d'un nouveau mur pour remplacer la clôture pourrie qui séparait notre jardin de son potager. Je savais qu'il ne quitterait jamais notre maison. Il avait travaillé pour cela.

Jour après jour, je me sentais disparaître. Pour mon mari, je n'étais plus une réalité, j'étais une des choses qui l'entouraient. J'étais la clôture qu'il fallait remplacer. Je me suis regardée dans le miroir et me suis vue moins vivante et excitante. J'étais usée et grise comme un vieux pull qu'on ne peut pas jeter mais qu'on ne veut pas mettre.

Il a reconnu être amoureux d'elle, mais a dit qu'il m'aimait.

Traduit en clair ça voulait dire : je veux tout. Ca voulait dire, je ne veux pas encore te faire de mal. Ca voulait dire : je ne sais pas quoi faire, donne-moi du temps.

Pourquoi, pourquoi devrais-je te donner du temps ? Quel est celui que tu me donnes ? Je suis dans une cellule à attendre d'être appelée pour l'exécution.

Je l'aimais et étais amoureuse de lui. Je n'ai pas utilisé le langage qui aurait pu faire de mon coeur une zone de guerre.

"Tu es si simple et si bonne", a-t-il dit en me passant la main dans les cheveux.

Il voulait dire : "Tes émotions ne sont pas aussi complexes que les miennes". Mon dilemme est poétique.

Mais il n'y avait pas de dilemme. Il ne voulait plus de moi, mais il voulait notre vie.

Finalement, après qu'il soit parti avec elle pendant quelques jours pour revenir frétillant et conciliant, j'ai décidé de ne plus attendre dans ma cellule. Je suis allée où il dormait dans une autre pièce et lui ai demandé de partir. Très patiemment il m'a prié de me rappeler que la maison était sa maison, qu'on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'il se retrouve sans abri parce qu'il était amoureux.

"Médée l'a fait", ai-je dit, "et Roméo et Juliette et Cressida, et Ruth dans la Bible".

Il m'a dit de me taire. Il n'était pas un héros.

Alors pourquoi devrais-je être une héroïne ?

Il n'a pas répondu, il a arraché la couverture.

J'ai réfléchi à mes choix.

Je pouvais rester et être malheureuse et humiliée.

Je pouvais partir et être malheureuse et digne.

Je pouvais le supplier de me toucher à nouveau.

Je pouvais vivre dans l'espoir et mourir d'amertume.

J'ai pris des affaires et suis partie. Ce n'était pas facile, c'était ma maison aussi.

J'ai entendu dire qu'il avait remplacé la clôture du potager.

Auteur: Winterson Jeanette

Info: Sexing the Cherry. Trad Mg

[ séparation ] [ couple ] [ homme-par-femme ]

 

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théorie du tout

Notre réalité est pure information. Information géométrique. L'information étant le sens, sous forme de symbolisme. 

D'où la question, quel type d'information pour exprimer un langage géométrique ?

Information implique signification. Mais que veut dire signification ?

C'est une comparaison, c'est à dire la perception de quelque chose relativement à quelque chose d'autre. Ainsi, pour pouvoir exister une chose doit être perçue, ou mesurée, par quelque forme de conscience. 

Einstein a montré que passé et futur existent simultanément dans un objet géométrique ; de fait tous les temps existent conjointement (les mathématiques le montrent de plein de manières). Donc : passé et futur s'influençant sans cesse, tout est toujours dans l'instant présent. Alors, si chaque moment influence et co-crée chaque autre moment dans quelque sens que ce soit, la réalité ne peut qu'être un massif  réseau neuronal qui sillonne l'espace et le temps.

Réseau doté d'une spécificité étonnante. Il serait son propre créateur.

Parallèlement, comme l'a démontré la mécanique quantique, le futur n'est pas prédéterminé. Conséquemment existe le libre-arbitre.

Comment marche le libre-arbitre ? La physique quantique montre que la réalité n'existe que lorsqu'elle est observée. Wheeler déclara en son temps que la réalité est constitué d'informations, elles-mêmes créées par l'observation. Frank Wilczec ajouta ensuite que la physique quantique reste obscure et sujette à débat. Et qu'elle le restera tant qu'on aura pas défini, au sein du formalisme quantique, un observateur, entité moderne dont les conditions et/ou contours correspondent à une caricature reconnaissable de la conscience consciente. C'est à dire une entité, pas nécessairement terrestre, capable d'observer et mesurer.

Mais comment pourrait être cette entité ? Je suis, nous sommes... tous conscient, mais qu'est-.ce que cela veut dire ?

On sait juste que la conscience est liée de manière proche à  la science physique mais personne ne sait dire ce qu'elle hors de l'idée qu'elle joue un rôle central dans l'existence du réel.

Est-elle juste l'émergence d'une boucle de rétroaction de causalité ? Heisenberg développa en son temps les maths matricielles, arrivant à la conclusion que la réalité est pixelliseé en nano unités tridimensionnelles insécables, de la taille la plus petite dans l'échelle de Planck. Chacune (nommée tétrahedron, c'est à dire un polyèdre composé de quatre faces triangulaires) fonctionnant comme nos pixels sur les écrans TV.

Hélas ce qui précède n'apporte aucune preuve que cet espace, le notre, soit un tel ensemble uniforme, homogène, fluide, etc.  Malgré tout, mathématiquement, tout converge vers la consolidation de cette idée d'une pixellisation de la réalité.

Du coup quel code géométrique sera-t'il à même de modéliser cette réalité pixellisée ?

Les recherches au CERN ou ailleurs  sur la physique des particules conduisent toutes vers ce que les physiciens nomment "transformation de symétrie de jauge", chacune menant vers une notion de forme, géomètrique donc.

Mais ici apparait une forme, et pas n'importe laquelle. Il s'agit d'un modèle géométrique à 8 dimensions, plus précisément un crystal 8 D (Rappelons que crystal signifie motif périodique), modèle qu'on pourra se représenter tel un "treillis à 8  dimensions" (E8 lattice), structure 8 D qui présente 240 noeuds, ou points tournants (vertex-vertices), que nous nommons gosset polytope.

Lorsque ce gosset polytope est projeté en 4 dimensions il se métamorphose en deux formes identiques de tailles différentes, dont le ratio est précisément 0,618, c'est à dire celui du nombre d'or, constante fondamentale de la nature qui apparait à toutes les échelles de l'univers connu (par exemple il détermine le moment précis ou un trou noir passe de positif à négatif en étant partie de l'équation qui précise la limite inférieure de son entropie). Il se rapporte aussi à la gravité de la boucle quantique.

Ainsi ce ratio de Fibonnaci unifie les limites inférieures et supérieures (cosmiques - quantique) de la préhension du réel par les scientifiques, physiciens pour grande partie.

Et, si on revient aux maths matricielles qui fonctionnent à partir d'eigen values (Valeur propre, vecteur propre et espace propre) indiquées comme triviales (1,2 ou 0) ou non triviales (pour les nombres plus complexes.) on arrive à la partie intéressante : les deux plus grandes probabilités d'eigenvalues non triviales qui apparaissent dans une matrice binaire sont :

-  le golden ratio  et

-1 sur (over) le nombre d'or.

Tel est le lien très profond qui unit mécanique quantique et cosmologie. Ce ratio, qui est apparu dans un grand nombre d'observations, a cependant toujours été appréhendé par les scientifiques comme un truc d'amateurs. Et maintenant on constate, une fois de plus, que ce nombre d'or apparait vraiment partout.

Pour terminer résumons ici les sept indices que nous donne la nature pour contruire cette théorie du tout (emergence theory)

information

indéterminisme

boucle de causalité

conscience

pixellisation

cristal E 8  (à 8 dimensions)

nombre d'or

Auteur: Anonyme

Info: Youtube - Quantum Gravity Research, What Is Reality? Official Film. https://www.youtube.com/watch?v=w0ztlIAYTCU

[ sciences ] [ septénaire ] [ miroir anthropocentrique ] [ monde humain consensuel ] [ atemporalité ] [ programme de langlands ]

 

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solipsisme astral

Question : Bonjour à tous, quelqu'un a-t'il déjà rencontré son moi supérieur en SHC?

Denis Cottard
Sous toute réserve, ma compréhension de ce phénomène consiste à penser notre réalité comme un iceberg dont la partie émergée est le conscient. La partie immergée la plus conséquente est plongée dans le champ énergétique, mais à différents niveaux de celui-ci, ce qui fait qu'on peut se rencontrer à différents niveaux suivant le type d'accordage vibratoire qu'on opère et cet autre moi sera doté d'une apparence reconnaissable, d'une conscience, d'un savoir plus ou moins large et d'une capacité à l'exprimer différente. A certains de ces niveaux, notre moi participe à des réalités, disons, plus collectives et donc, peut être en possession d'informations et de compréhension que notre moi conscient ignore totalement. Durant le temps de la mise en présence, un partage ou une fusion momentanée des états de vie peut s'opérer ; mais à moins d'y être préparé et de s'organiser des mots clefs pour s'en souvenir lorsqu'on ne sera plus dans cet état, la mémoire s'en va comme s'en va la mémoire du rêve. Plus l'expérience se fera dans un niveau vibratoire éloigné du niveau conscient plus difficile en sera la mémorisation. Malgré tout, si on note tout de suite ces mots clefs, une partie de l'expérience peut être remémorée. Suffisamment en tout cas pour que l'expérience puisse être reproduite de plus en plus volontairement. C'est déconcertant de constater que notre moi puisse se prolonger à des niveaux insoupçonnés et même y agir sans que le conscient soit de la partie. Le fait de se rencontrer peut être considéré comme une invitation à participer davantage consciemment à ces niveaux d'implication.
(...)
Cette difficulté de mémorisation est liée au fait qu'en s'éloignant du niveau vibratoire de notre veille commune, le support de la pensée s'apparente de moins en moins au langage parce que de plus en plus en accès "direct" au réel. On ne se situe plus dans le concept ou dans l'interprétation du perçu, on est face au perçu lui-même, en toute évidence. Ce qui fait que où que se porte notre regard nous est renvoyé un potentiel signifiant quasi-infini puisque rien ne se cache, tout se lit à livre ouvert, c'est voir pour ce que c'est : voir c'est savoir. Cela nous amène à un niveau de compréhension qu'il n'est pas du tout évident de ramener à notre niveau de conscience habituel, pour le ranger dans notre stock de petites boîtes que sont tous ces concepts qu'on utilise couramment et qui nous maintiennent dans une perception pour le moins étriquée de l'existence.
(...)
Je reviens sur le caractère déconcertant - le mot est faible - de constater que notre moi puisse percevoir et agir à des niveaux dont le conscient n'a pas la moindre idée. Nous faisons de notre moi conscient, le nec plus ultra de nos outils, alors qu'il est en fait le plus primitif de tous et que son utilité première c'est de nous permettre de percevoir les dangers et nous permettre de courir plus vite pour y échapper. Tout ce qu'il échafaude peut se rapporter à cet instinct de survie. Tout ce qu'il conçoit fabrique, choisit... peut se rapporter à ce besoin de sécurité, et tant qu'il ne se sera pas découvert une autre dimension d'existence, l'homme continuera de se créer un monde toujours plus complexe mais toujours dominé par ceux qui lui semblent les plus forts, car c'est le réflexe (inconscient) du faible que de chercher la protection de plus fort que lui. Aujourd'hui, ces plus forts sont de toute évidence ceux qui semblent comprendre quelque chose à l'économie, quand l'écrasante majorité de la population qui n'a toujours pas compris ce qu'est l'argent demeure néanmoins pétrifiée par l'idée d'en manquer ou d'en vouloir plus.

Olivier Raimbault
@Denis Cottard : Ce que tu veux dire pourrait-il être résumé entre un moi qui serait celui de l'âme (ou du Soi) et un moi, le nôtre, celui qui écrit ces mots, qui est dans l'ego ou disons le mental ordinaire ? Donc il y a des ponts entre, ou il n'y en a pas. Il y a des transferts, ou il n'y en a pas. Il y a des imprégnations ou pas. Et les liaisons entre ces polarités créent ses états vibratoires, intermédiaires et nombreux, créent aussi nos singularités, nos coefficients de conscience.

Denis Cottard
@Olivier Raimbault : En fait dans ce genre d'expérience qui ressemble fort aux SHC, c'est ce mental ordinaire qui, se met à sortir de son contexte vibratoire habituel (Raoult parlerait d'eco-système), comme dans une bulle en fait et qui est amené à constater d'autres niveaux d'existence de lui-même qu'il ne soupçonnait pas. C'est juste le différentiel vibratoire qui provoque la théâtralisation sous la forme d'un autre soi. A mon sens, ce n'est pas de ponts dont il s'agit, puisqu'il n'y a toujours qu'un seul et même bonhomme, mais dont la réalité ne s'étend ni dans l'espace, ni dans le temps, mais dans la vibration. Le passage d'un état à l'autre est progressif, un peu comme au scanner, l'opérateur en jouant sur la fréquence de résonance parvient à mettre en évidence des tissus par degré de mollesse ou de dureté, mais il n'y a toujours qu'un seul bonhomme allongé dans l'appareil. Je prend un autre exemple : nous nous considérons généralement comme un système autonome , relativement fermé, capable de se mouvoir en toute liberté. Mais en adoptant le point de vue de l'air, on se rend compte qu'on est totalement ouvert puisque c'est même le rôle du sang que de véhiculer l'oxygène (de l'air) à chacune de nos cellules. Du point de vue des micro organismes, dès qu'on sort du corps de notre mère, nous sommes colonisés parce que nous ne sommes pas viables sans ces micro organismes. Tout cela, ce sont des points de vue qui sont plus ou moins étonnants, dérangeants, en fonction de notre culture, qui va sélectionner une infime poignée de point de vue pour fabriquer l'image que l'on a de soi. Notre conscience pensante, elle ne joue pas avec des signaux qui lui viennent de l'extérieur, elle joue avec l'infime poignée de points de vue qu'elle a sélectionnée. Contrairement à ce que nous croyons, nous ne sommes en prise directe qu'avec la façon dont nous nous représentons le monde. Donc, le transfert n'a pas lieu d'être puisque ça ne va pas d'un récipient A à un récipient B, il n'y a qu'un seul récipient, appelons-le, le Graal, si on veut (!), quand notre mental prend conscience de ces autres niveaux de réalités de lui-même, il va juste, soit oublier très vite parce qu'il ne sait rien en faire, ou au contraire, accepter qu'ils fassent partie de lui-même, et c'est là que des informations qui généralement font partie du lot des trucs qu'existent pas, deviennent des points de vue acceptés, donc utiles, et à ce titre ; ils font grandir notre compréhension des choses, élargissent le panel, la sélection. La plupart des gens ne tiennent compte que des informations qui leur viennent de leur sens, mais imagine que tu sois branché sur un niveau de toi qui perçois peu ou prou le champ d'énergie dans lequel on baigne : tu vas percevoir des choses avant qu'elles ne deviennent des faits. C'est intéressant à mon sens.

Olivier Raimbault
@Denis Cottard : je comprends très bien. C'est exactement ce que j'ai essayé de synthétiser. Le différentiel est tel qu'il peut donner l'impression d'un autre soi mais si le différentiel se réduit ou s'apprivoise par l'expérience et l'habitude, il n'y a plus d'autre soi. Il y a bien des échanges, transferts, équilibrages, quand bien même ça serait un seul moi vibrant différemment. Je pense que nous nous élaborons couramment dans une zone très restreinte de nous-mêmes, que nous pensons être le tout avant de découvrir, dans le meilleur des cas, qu'elle n'est qu'une zone, et petite.

Denis Cottard
@Olivier Raimbault : oui tout à fait !!!

Auteur: Cottard Denis

Info: Sur la groupe FB de Marc Auburn, explorateurs du réel, question du 24 juin 2020

[ incarnation ] [ point de singularité ] [ corps causal ] [ niveaux vibratoires ]

 

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homme-machine

Les progrès récents de l'intelligence artificielle (IA), notamment avec ChatGPT en novembre 2022, ont suscité interrogations, espoirs et craintes, menant à des auditions par le Congrès américain et l'adoption d'une réglementation par l'UE au printemps 2023. 

Dans les parlements comme sur les réseaux sociaux, les rapides progrès de l’IA animent les discussions. À l’avenir, à quels impacts faut-il s’attendre sur notre société ? Pour tenter de répondre à cette question de manière dépassionnée, nous proposons de regarder ce qui s’est passé dans un secteur qui a déjà connu l’arrivée et la victoire de l’IA sur les capacités humaines : les échecs. La machine y a en effet un niveau supérieur à celui des humains depuis maintenant plus d’un quart de siècle.

Pourquoi le jeu d’échecs comme indicateur ?

Depuis les débuts de l’informatique, les échecs ont été utilisés comme un indicateur des progrès logiciels et matériels. C’est un jeu intéressant à de multiples niveaux pour étudier les impacts des IA sur la société :

1 C’est une activité intellectuelle qui demande différentes compétences : visualisation spatiale, mémoire, calcul mental, créativité, capacité d’adaptation, etc., compétences sur lesquelles l’IA vient concurrencer l’esprit humain.

2 Le jeu n’a pas changé depuis des siècles. Les règles sont bien établies et cela donne une base stable pour étudier l’évolution des joueurs.

3  Il est possible de mesurer la force des machines de manière objective et de comparer ce niveau à celui des humains avec le classement Elo.

4 Le champ d’études est restreint : il est clair que les échecs ne sont qu’un tout petit aspect de la vie, mais c’est justement le but. Cette étroitesse du sujet permet de mieux cibler les impacts des IA sur la vie courante.

5  Les IA ont dépassé le niveau des meilleurs joueurs humains depuis plus de 20 ans. Il est donc possible de voir quels ont été les impacts concrets sur le jeu d’échecs et la vie de sa communauté, qui peut être vue comme un microcosme de la société. On peut également étudier ces impacts en regard de la progression des IA au cours du temps.

Explorons quelles ont été les évolutions dans le monde des échecs depuis que Gary Kasparov, alors champion du monde en titre, a perdu une partie contre Deep Blue en 1996, puis le match revanche joué en 1997. Nous allons passer en revue plusieurs thèmes qui reviennent dans la discussion sur les risques liés aux IA et voir ce qu’il en a été de ces spéculations dans le domaine particulier des échecs.

Les performances de l’IA vont-elles continuer à augmenter toujours plus vite ?

Il existe deux grandes écoles pour programmer un logiciel d’échecs : pendant longtemps, seule la force brute fonctionnait. Il s’agissait essentiellement de calculer le plus vite possible pour avoir un arbre de coups plus profonds, c’est-à-dire capable d’anticiper la partie plus loin dans le futur.

(Image : À partir d’une position initiale, l’ordinateur calcule un ensemble de possibilités, à une certaine profondeur, c’est-à-dire un nombre de coups futurs dans la partie.)

Aujourd’hui, la force brute est mise en concurrence avec des techniques d’IA issues des réseaux de neurones. En 2018, la filiale de Google DeepMind a produit AlphaZero, une IA d’apprentissage profond par réseau de neurones artificiels, qui a appris tout seul en jouant contre lui-même aux échecs. Parmi les logiciels les plus puissants de nos jours, il est remarquable que LC0, qui est une IA par réseau de neurones, et Stockfish, qui est essentiellement un logiciel de calcul par force brute, aient tous les deux des résultats similaires. Dans le dernier classement de l’Association suédoise des échecs sur  ordinateur (SSDF), ils ne sont séparés que de 4 points Elo : 3 582 pour LC0 contre 3 586 pour Stockfish. Ces deux manières totalement différentes d’implanter un moteur d’échecs sont virtuellement indistinguables en termes de force.

En termes de points Elo, la progression des machines a été linéaire. Le graphique suivant donne le niveau du meilleur logiciel chaque année selon le classement SSDF qui a commencé depuis le milieu des années 1980. Le meilleur logiciel actuel, LC0, en est à 3586, ce qui prolonge la figure comme on pourrait s’y attendre.

(Image : courbe du classement ELO )

Cette progression linéaire est en fait le reflet d’une progression assez lente des logiciels. En effet, le progrès en puissance de calcul est, lui, exponentiel. C’est la célèbre loi de Moore qui stipule que les puissances de calcul des ordinateurs doublent tous les dix-huit mois.

Cependant, Ken Thompson, informaticien américain ayant travaillé dans les années 80 sur Belle, à l’époque le meilleur programme d’échecs, avait expérimentalement constaté qu’une augmentation exponentielle de puissance de calcul conduisait à une augmentation linéaire de la force des logiciels, telle qu’elle a été observée ces dernières dizaines d’années. En effet, le fait d’ajouter un coup supplémentaire de profondeur de calcul implique de calculer bien plus de nouvelles positions. On voit ainsi que l’arbre des coups possibles est de plus en plus large à chaque étape.

Les progrès des IA en tant que tels semblent donc faibles : même si elles ne progressaient pas, on observerait quand même une progression de la force des logiciels du simple fait de l’amélioration de la puissance de calcul des machines. On ne peut donc pas accorder aux progrès de l’IA tout le crédit de l’amélioration constante des ordinateurs aux échecs.

La réception par la communauté de joueurs d’échecs

Avec l’arrivée de machines puissantes dans le monde de l'échiquier, la communauté a nécessairement évolué. Ce point est moins scientifique mais est peut-être le plus important. Observons quelles ont été ces évolutions.

" Pourquoi les gens continueraient-ils de jouer aux échecs ? " Cette question se posait réellement juste après la défaite de Kasparov, alors que le futur des échecs amateurs et professionnels paraissait sombre. Il se trouve que les humains préfèrent jouer contre d’autres humains et sont toujours intéressés par le spectacle de forts grands maîtres jouant entre eux, et ce même si les machines peuvent déceler leurs erreurs en temps réel. Le prestige des joueurs d’échecs de haut niveau n’a pas été diminué par le fait que les machines soient capables de les battre.

Le style de jeu a quant à lui été impacté à de nombreux niveaux. Essentiellement, les joueurs se sont rendu compte qu’il y avait beaucoup plus d’approches possibles du jeu qu’on le pensait. C’est l’académisme, les règles rigides, qui en ont pris un coup. Encore faut-il réussir à analyser les choix faits par les machines. Les IA sont par ailleurs très fortes pour pointer les erreurs tactiques, c’est-à-dire les erreurs de calcul sur de courtes séquences. En ligne, il est possible d’analyser les parties de manière quasi instantanée. C’est un peu l’équivalent d’avoir un professeur particulier à portée de main. Cela a sûrement contribué à une augmentation du niveau général des joueurs humains et à la démocratisation du jeu ces dernières années. Pour le moment, les IA n’arrivent pas à prodiguer de bons conseils en stratégie, c’est-à-dire des considérations à plus long terme dans la partie. Il est possible que cela change avec les modèles de langage, tel que ChatGPT.

Les IA ont aussi introduit la possibilité de tricher. Il y a eu de nombreux scandales à ce propos, et on se doit de reconnaître qu’il n’a pas à ce jour de " bonne solution " pour gérer ce problème, qui rejoint les interrogations des professeurs, qui ne savent plus qui, de ChatGPT ou des étudiants, leur rendent les devoirs.

Conclusions temporaires

Cette revue rapide semble indiquer qu’à l’heure actuelle, la plupart des peurs exprimées vis-à-vis des IA ne sont pas expérimentalement justifiées. Le jeu d’échecs est un précédent historique intéressant pour étudier les impacts de ces nouvelles technologies quand leurs capacités se mettent à dépasser celles des humains. Bien sûr, cet exemple est très limité, et il n’est pas possible de le généraliser à l’ensemble de la société sans précaution. En particulier, les modèles d’IA qui jouent aux échecs ne sont pas des IA génératives, comme ChatGPT, qui sont celles qui font le plus parler d’elles récemment. Néanmoins, les échecs sont un exemple concret qui peut être utile pour mettre en perspective les risques associés aux IA et à l’influence notable qu’elles promettent d’avoir sur la société.


Auteur: Internet

Info: https://www.science-et-vie.com/ - Article issu de The Conversation, écrit par Frédéric Prost Maître de conférences en informatique, INSA Lyon – Université de Lyon 14 avril 2024

[ ouverture ] [ conformisme limitant ]

 

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sagesse antique

De la renaissance et de la règle du silence

Hermès à son fils Tat 
Tat : Dans les discours généraux, mon père, tu as parlé par énigme sur la divinité, et tu n'as pas révélé le sens de tes paroles quand tu as dit que nul ne pouvait être sauvé sans renaître. Je m'adressai à toi en suppliant après les paroles que tu m'avais dites dans le passage de la montagne, désirant apprendre la parole de la renaissance, qui m'est plus inconnue que tout le reste, et tu m'as dit que tu me la transmettrais quand je serais devenu étranger au monde; je me préparai donc à rendre ma pensée étrangère à l'illusion du monde. Conduis-moi maintenant selon ta promesse à l'initiation dernière de la renaissance, soit par la voix, soit par un chemin caché. J'ignore, Ô Trismégiste, de quelle matière, de quelle matrice, de quelle semence l'homme est né.

Hermès : Ô mon fils, la sagesse idéale est dans le silence, et la semence est le véritable bien.

Tat : Qui la sème, père, car j'ai besoin de tout apprendre ?

Hermès : La volonté de Dieu, mon fils.

Tat : Et d'où vient l'engendré, mon père ? Etant privé de l'essence intelligible qui est en moi, autre sera le Dieu engendré, le Fils de Dieu.

Hermès : Le tout dans le tout, composé de toutes les forces.

Tat : C'est une énigme, mon père, et tu ne me parles pas comme un père parle à son fils.

Hermès : Ce genre de vérité ne s'apprend pas, mon fils, on s'en souvient quand Dieu le veut.

Tat : Tes paroles sont impossibles et arrachées par la force, mon père; je veux te répondre à mon tour. Suis-je un étranger, le fils d'une autre race ? Ne me repousse pas, mon père, je suis ton véritable fils; explique-moi le mode de la renaissance.

Hermès : Que te dirais-je, mon fils ? Je n'ai rien à te dire que ceci : une vision ineffable s'est produite en moi. Par la miséricorde de Dieu, je suis sorti de moi-même, j'ai revêtu un corps immortel, je ne suis plus le même, je suis né en intelligence. Cela ne s'apprend pas par cet élément modelé à l'aide duquel on voit, et c'est pourquoi je ne m'inquiète plus de ma première forme composée, ni si je suis coloré, tangible et mesurable. Je suis étranger à tout cela. Tu me vois avec tes yeux et tu penses à un corps et à une forme visibles, ce n'est pas avec ces yeux-là que l'on me voit maintenant, mon fils.

Tat : Tu me rends fou, tu me fais perdre la raison, mon père; je ne me vois plus moi-même maintenant.

Hermès : Puisses-tu, mon fils, sortir de toi-même sans dormir, comme on est en dormant transporté dans le rêve !

Tat : Dis-moi encore ceci : quel est le générateur de la renaissance ?

Hermès : Le Fils de Dieu, l'homme un, par la volonté de Dieu.

Tat : Maintenant, mon père, tu m'as rendu muet, je ne sais que penser, car je te vois toujours de la même grandeur et avec la même figure.

Hermès : Tu te trompes même en cela, car les choses mortelles changent d'aspect tous les jours, le temps les augmente ou les diminue, elles ne sont que mensonge.

Tat : Qu'est-ce donc qui est vrai, Ô Trismégiste ?

Hermès : Ce qui n'est pas troublé, mon fils, ce qui n'a ni limites, ni couleur, ni forme : l'immuable, le nu, le lumineux; ce qui se comprend soi-même; l'inaltérable, le bien, l'incorporel.

Tat : En vérité je perds l'esprit, mon père. Il me semblait que tu m'avais rendu sage, et cette pensée annule mes sensations.

Hermès : Il en est ainsi, mon fils; les sens perçoivent ce qui s'élève comme le feu, ce qui descend comme la terre, coule comme l'eau, souffle comme l'air; mais comment pourrais-tu saisir par les sens ce qui se conçoit seulement en puissance et en énergie. Pour comprendre la naissance en Dieu, il te faut l'intelligence seule.

Tat : J'en suis donc incapable, mon père ?

Hermès : Ne désespère pas, mon fils, ton désir s'accomplira, ta volonté aura son effet; endors les sensations corporelles, et tu naîtras en Dieu; purifie-toi des bourreaux aveugles de la matière.

Tat : J'ai donc des bourreaux en moi, mon père ?

Hermès : Ils ne sont pas en petit nombre, mon fils, ils sont redoutables et nombreux.

Tat : Je ne les connais pas, mon père ?

Hermès : Le premier est l'ignorance, le second est la tristesse, le troisième l'intempérance, Le quatrième la concupiscence, le cinquième l'injustice, le sixième l'avarice, le septième l'erreur, le huitième l'envie, le neuvième la ruse, le dixième la colère, le onzième la témérité, le douzième la méchanceté. Ils sont douze et en ont sous leurs ordres un plus grand nombre encore. Par la prison des sens, ils soumettent l'homme intérieur aux passions des sens. Ils s'éloignent peu à peu de celui que Dieu a pris en pitié, et voilà en quoi consistent le mode et la raison de la renaissance. Et maintenant, mon fils, silence et louange à Dieu, sa miséricorde ne nous abandonnera pas. Réjouis-toi maintenant, mon fils, purifié par les puissances de Dieu dans l'articulation de la parole. La connaissance de Dieu (Gnose) est entrée en nous, et aussitôt l'ignorance a disparu. La connaissance de la joie nous arrive, et devant elle, mon fils, la tristesse fuira vers ceux qui peuvent encore l'éprouver. La puissance que j'éprouve après la joie, c'est la tempérance; ö charmante vertu ! Hâtons-nous de l'accueillir, mon fils, son arrivée chasse l'intempérance. En quatrième lieu j'évoque la continence, la force opposée à la concupiscence. Ce degré, mon fils, est le siège de la justice; vois comme elle a chassé l'injustice sans combat. Nous sommes justifiés, mon fils, l'injustice est partie. J'évoque la sixième puissance, la communauté, qui vient en nous lutter contre l'avarice. Quand celle-ci est partie, j'évoque la vérité, l'erreur fuit et la réalité parait. Vois, mon fils, la plénitude de bien qui suit l'apparition de la vérité; car l'envie s'éloigne de nous, et par la vérité le bien nous arrive avec la vie et la lumière, et il ne reste plus en nous de bourreaux de ténébres, tous se retirent vaincus. Tu connais, mon fils, la voie de la régénération. Quand la décade est complètée, mon fils, la naissance idéale est accomplie, le douzième bourreau est chassé et nous naissons à la contemplation. Celui qui obtient de la miséricorde divine la naissance en Dieu, est affranchi des sensations corporelles, reconnaît les éléments divins qui le composent et jouit d'un bonheur parfait.

Tat : Fortifié par Dieu, mon père, je comtemple, non par les yeux, mais par l'énergie intellectuelle des puissances. Je suis dans le ciel, sur la terre, dans l'eau, dans l'air; je suis dans les animaux, dans les plantes, dans l'utérus, avant l'utérus, après l'utérus, partout. Mais, dites-moi encore ceci : comment les bourreaux des ténèbres, qui sont au nombre de douze, sont-ils chassés par les dix puissances ? Quel est le mode, ö Trismégiste ?

Hermès : Cette tente que nous avons traversée, mon fils, est formée par le cercle zodiacal, qui se compose de signes au nombre de douze, d'une seule nature et de toutes sortes de formes. Il existe là des couples destinés à égarer l'homme et qui se confondent dans leur action. La témérité est inséparable de la colère, elles ne peuvent être distinguées. Il est donc naturel et conforme à la droite raison qu'elles disparaissent ensemble, chassées par les dix puissances, c'est à dire par la décade; car la décade, mon fils, est génératrice de l'âme. La vie et la lumière sont unies là où nait l'unité de l'esprit. L'unité contient donc rationnellement la décade, et la décade contient l'unité.

Tat : Mon père, je vois l'univers et moi-même dans l'intelligence.

Hermès : Voilà la renaissance, mon fils, détourner sa pensée du corps aux trois dimensions, selon ce discours sur la renaissance, que j'ai commenté, afin que nous ne soyons pas des diables (ennemis) de l'univers pour la foule à qui Dieu ne veut pas le révéler.

Tat : Dis-moi, mon père, ce corps composé de puissances se décompose-t-il jamais ?

Hermès : Ne dis pas cela, mon fils, ne dis pas de choses impossibles, ce serait une erreur et une impiété de l'oeil de ton intelligence. Le corps sensible de la nature est loin de la génération essentielle. L'un est décomposable, l'autre ne l'est pas; l'un est mortel, l'autre immortel. Ignores-tu que tu es devenu Dieu et fils de l'Un ainsi que moi ? (...)

Auteur: Hermès Trismégiste

Info: Sermon secret sur la montagne (extrait)

[ religion ] [ spiritualité ] [ père-fils ] [ corps-esprit ]

 
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