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écologie

Je suis de la génération surgelés-plastique. Quand j’étais petite, tout ce que je consommais était en portion individuelle rectangulaire entourée de trois couches de plastique. Je suis si vieille que j'ai même un vague souvenir du moment où le pot familial de Danette a été remplacé par des portions individuelles. Je fais partie de ces gamines et gamins qui ont mis plusieurs années à comprendre que le lait de la bouteille venait d’un animal ou que le coton poussait sur une plante. Du fond de ma chambre à la moquette synthétique violette, la nature me paraissait tellement loin de moi (le mystère indicible de ces enfants qui parlaient de leur "maison de campagne"), un environnement tellement lointain que j’étais incapable de concevoir le moindre lien entre mon quotidien et cette nature que je voyais à la télé.

Auteur: Lecoq Titiou

Info: http://www.slate.fr/story/167504/nature-protection-environnement-perception-enfants-ecologie

[ rupture ] [ industriel ] [ prise de conscience ] [ enfance ] [ déconnexion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

colonialisme

[...] Tout comme à l'apogée de la colonisation, l'absolutisme de la langue française était un humus empoisonné sur lequel poussaient nécessairement des plantes malsaines : l'apprentissage jamais achevé de ses raffinements retenait dans l'infantilisme ; l'exclusion inévitable ou calculée hors de ce paradis de l'immense majorité des populations produisait l'obscurantisme, la stagnation sociale et politique, ainsi que la frustration des masses. La rareté infinitésimale des élites, ces élus qui, surmontant tous les handicaps, parvenaient à la conquête d'un diplôme, en faisant un arbuste malingre qu'on enfermait dans la serre chaude des quartiers séparés où elles se laissaient déposséder d'elles-mêmes. L'assujettissement sans espoir faisait lever des moissons de révolte. Décidément, se persuadait le frère de Perpétue, l'Afrique est ravagée par trois grands fléaux, la dictature, l'alcoolisme et la langue française, à moins que ce ne soient trois visages d'un même malheur. [...]

Auteur: Mongo Béti Alexandre Biyidi Awala

Info: Perpétue et l'habitude du malheur, pages 134-135

[ langage ] [ oppression ] [ Gaule ] [ Triade ]

 

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dialogue

- C'est absolument passionnant, nous confia-t-il. Hélas, je reconnus bien là le chant de l'érudit, aussi facilement identifiable que le cri de la grive. Le sang de Frank ne fit qu'un tour : répondant aussitôt à l'appel de l'individu de son espèce, il entama la danse rituelle du chercheur et les deux hommes se lancèrent à corps perdu dans une conversation "absolument passionnante" sur les archétypes et les parallèles entre superstitions archaïques et croyances modernes. Je poussai un soupir et jouai des coudes vers le bar. J'en revins bientôt avec une fine à l'eau dans chaque main. Sachant par expérience à quel point il était difficile de détourner l'attention de Frank lorsqu'il était plongé dans ce genre de discussion, je lui pris la main, y plaçai le verre et rabattis ses doigts autour, lui laissant néanmoins la responsabilité de porter son cognac à la bouche.

Auteur: Gabaldon Diana

Info: Outlander, tome 1 : Le Chardon et le Tartan

[ exclusif ] [ homme-par-femme ]

 

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nature

C'était une vallée misanthrope, n'aimant pas les hommes et ne faisant aucun effort pour être aimée d'eux.
En fait, elle repoussait l'homme comme elle invitait le loup.
Pas un brin de tendresse, dans ses pentes. Abruptes, elles plongeaient du plateau dans le creux d'une rivière plus sinueuse que bien des serpents, et qui, là, en bas, usait ses crocs liquides sur quelques rochers barbus.
Et la forêt, maîtresse partout.
Elle tapissait ce coin du monde, lui faisait chevelure hirsute, de branches et de feuillages, touffue en diable. On la sentait habile à vous gober l'imprudent, à le perdre dans ses entrailles d'écorces et d'humus, à lui tendre racines et branches traîtresses pour mieux le rudoyer.
Par-ci, par-là, verrues granitiques, lui poussaient quelques dents de pierre qui perçaient les gencives brun et or des bois... Des rocs sans nom que personne n'avait jamais songé à baptiser.

Auteur: Marcastel Jean-Luc

Info: Louis le Galoup, Tome 3 : Le Maître des Tours de Merle

[ hostile ]

 

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phallus

Si l'on considère que la verge constitue le maillon critique dans la chaîne de la survie, on est étonné de constater que cet instrument rudimentaire présente plus de formes variées, de couleurs diverses, de formats nombreux, qu'aucun autre organe. Il y en avait des noires, des blanches, des rouges, des jaunes ou lavande, brunes, avec des verrues, des rides. Certaines étaient avenantes, douces, elles pouvaient représenter, comme une foule d'hommes dans une rue quand les bureaux se vident, la jeunesse, la vieillesse, le désastre, le rire et les larmes. Certains se branlaient frénétiquement, d'autres prenaient leur temps et se caressaient pendant une demi-heure, on en entendait grogner, soupirer, c'était comme une fusillade qui éclatait, la plupart tremblaient, se pliaient en deux, retenaient leur souffle, on aurait dit qu'ils sanglotaient, qu'ils souffraient, d'autres poussaient de petits cris de joie ou laissaient échapper des râles de mourant.

Auteur: Cheever John

Info: Falconer

[ masturbation ] [ pénis ]

 

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jansénisme

Le nom de Port-Royal éveille peut-être une certaine résonance chez les Français de 1954. N’en demandons pas plus : ces Français, même catholiques, ignorent les problèmes de Port-Royal à un point incroyable, et s’ils en ont une teinte, ne sont pas touchés par eux. Du moins l’opinion, si peu qu’elle sache, s’est-elle mise du côté de la souffrance ; car il y eut bien un côté de la souffrance : quoi qu’on puisse penser en faveur des ennemis de Port-Royal, chez eux on ne souffrait pas. Sainte-Beuve écrit que les filles de Port-Royal poussaient les choses au mélodramatique. C’est imaginer avec trop peu de nerfs une histoire dont maint trait fut affreux. L’opinion serait plus encore de ce "côté de la souffrance" si elle réalisait combien la persécution fut alors semblable à celles d’aujourd’hui ; à quel point les Jansénistes sont des frères et des sœurs pour les Européens d’aujourd’hui.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Notes de théâtre, Port-Royal, Editions Gallimard, 1954, page 172

[ actualité ] [ minimisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

voyage

A plusieurs reprises, je faillis me trouver en délicatesse avec mon maître. Une fois, parce que par une belle nuit étoilée, je m'étais mis à jouer du violon, là-haut sur mon siège ; par la suite, parce que je dormais. J'avais pourtant le ferme désir de ne rien perdre de l'Italie et tout les quarts d'heure, j'écarquillais les yeux. Mais à peine avais-je un instant fixé mon attention que les seize chevaux, s'entrecroisant comme un filet de dentelle, faisaient à mes yeux un indescriptible brouillamini, ce qui finissait par me plonger dans une affreuse et irrésistible torpeur : rien n'y pouvait. Que ce fût le jour ou la nuit, la pluie ou le soleil, le Tyrol ou l'Italie, je pendais alors de mon siège, de droite, de gauche, en arrière, et parfois même plongeant la tête si fort vers le plancher que mon chapeau s'envolait et que le seigneur Guido, du fond de sa voiture, poussait de grands cris.

Auteur: Eichendorff Joseph Freiherr von

Info: Scènes de la vie d'un propre à rien

[ dilligence ] [ somnolence ] [ fiacre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

contemplation

Cet endroit ensoleillé, tel un trou percé par la lumière entre les bois sombres et humides de cèdres et de bambous, ouvert vers le ciel, était différent du souvenir qu’elle en avait gardé, mais il lui plut immédiatement, sans qu’elle sache vraiment pourquoi. 

Il était parsemé de vieilles souches d’arbres et des violettes poussaient entre les fondrières. La floraison était déjà terminée, les capsules de graines semblaient sur le point d’éclater. Imaginer toutes ces violettes en fleurs la rendit heureuse. Mais lui fit aussitôt regretter d’avoir manqué un tel spectacle. 

Elle s’assit sur l’une des souches et sentit son esprit s’apaiser, tandis qu’une sensation de calme se diffusait en elle. Cernée par les jeunes camphriers, les châtaigniers et les bouleaux, elle avait l’impression qu’une petite chose très précieuse – une petite chose douce, chaude et adorable – se cachait quelque part dans les environs. Comme un petit, un tout petit nid douillet, festonné de plumes duveteuses d’un petit, d’un tout petit oiseau.

Auteur: Nashiki Kaho

Info: L'été de la sorcière

[ nature ] [ symbiose ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

confession

Albert Zbinden : - Disons le mot, vous avez été antisémite ?

L.F. Céline : - Exactement. Dans la mesure où je supposais que les sémites nous poussaient dans la guerre. Sans ça je n'ai évidemment rien - je ne me trouve nulle part en conflit avec les sémites ; il n'y a pas de raison. Mais autant qu'ils constituaient une secte, comme les Templiers, ou les Jansénistes, j'étais aussi formel que Louis XIV. Il avait des raisons pour révoquer l'édit de Nantes, et Louis XV pour chasser les Jésuites... Alors voilà, n'est-ce pas : je me suis pris pour Louis XV ou pour Louis XIV, c'est évidemment une erreur profonde. Alors que je n'avais qu'à rester ce que je suis et tout simplement me taire. Là j'ai péché par orgueil, je l'avoue, par vanité, par bêtise. Je n'avais qu'à me taire... Ce sont des problèmes qui me dépassaient beaucoup. Je suis né à l'époque où on parlait encore de l'affaire Dreyfus. Tout ça c'est une vraie bêtise dont je fais les frais.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Entretien avec Albert Zbinden, 1957

[ aveu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

solitude

Encore que la fillette les ignorât, ces pensées, elle habitait en elles, tout comme les algues ignorent la mer et les oiseaux le ciel. Du reste, pas une seule fois elle ne s’était approprié une idée qui lui fut étrangère pour ourdir quelque machination contre la vie. Elle se tenait tranquille, ignorante d’elle-même, tel un pur agrégat de particules mentales, sans la moindre intelligence. En flânant ainsi dans cette forêt de fantaisies funestes qu’elle avait suscitées autour d’elle, elle avait inventé la violence, la torture, le suicide. Avec les incendies et les alluvions, dont elle avait eu vent on ne sait où, elle s’était forgé des extases et des enfants. Elle vivait désormais de ce sexe inconnu qui l’étourdissait. L’odeur capiteuse qui se dégageait d’elle la poussait à entonner des psaumes, on l’eût dite alors environnée d’un nuage d’encense ; elle chantait son propre imaginaire et s’ingéniait à suivre un système très raffiné de sensations qui lui vaudraient d’amères déceptions : sitôt qu’elle y renoncerait, comme il lui arriverait plus tard, on l’obligerait à faire preuve d’une idiotie héroïque.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", page 29

[ mystique ] [ pouilleux ] [ description ]

 

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