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mémorialiste

J'écris les guerres d'Alexandre sur les Mémoires de Ptolémée et d'Aristobule : unanime, leur témoignage me présente le caractère de la vérité ; opposé, je le discute, et n'admets que les faits dignes de foi, dignes de l'histoire. D'autres ont rapporté d'autres gestes du fils de Philippe ; car nul n'occupa des écrivains plus nombreux et plus divisés. Ptolémée et Aristobule m'ont paru mériter le plus de créance ; Aristobule ne quitta point le prince durant cette expédition Ptolémée fut son compagnon d'armes ; et roi, il se fut plus avili qu'un autre par le mensonge ; tous deux enfin n'écrivirent qu'après la mort du conquérant, affranchis de cette contrainte et de cet intérêt qui auraient pu leur faire trahir la vérité. Quelques auteurs ont rassemblé des traits qui méritent, d'être cités, et que je n'ai pas jugé incroyables pour n'appartenir qu'au seul Alexandre ; je les ai recueillis. La surprise de voir un nouvel historien succéder à tant d'autres, cessera peut-être en comparant leurs écrits au sien.

Auteur: Arrien Lucius Flavius Arrianus

Info: Expéditions d'Alexandre, introduction

[ seconde main ]

 

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exactitude

Il y a toujours des débats complexes quant à ce que Nietzsche a compris de la vérité. Il ne pensait certainement pas, dans un esprit pragmatique, que les croyances sont vraies si elles servent nos intérêts ou notre bien-être : nous venons de voir quelques unes de ses dénégations répétées quant à cette idée. L'opinion la plus récente est qu'il fut le premier de ces négationnistes qui pensent que la vérité n'existe pas, ou que la vérité est ce que tout le monde pense qu'elle est, ou qu'elle représente une catégorie ennuyeuse dont on peut se passer. C'est aussi une erreur, et même plus que ça. Nietzsche ne pensait pas que l'idéal de la véracité perd du terrain une fois ses origines métaphysiques dévoilées ; il ne pensait pas non plus que la véracité puisse être détachée du souci de la vérité. La vérité en tant qu'idéal conserve son pouvoir, et au-delà de la considérer comme sans importance ou malléable, la question principale est de savoir comment la rendre supportable.

Auteur: Williams Bernard Arthur Owen Sir

Info: Truth and Truthfulness: An Essay in Genealogy. Princeton University Press, 2002; 2010. p. 16

[ insoutenable ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

confusion

"J'ai besoin de rester occupé" et "J'ai besoin de boire" étaient au coude à coude. Bon, pensa-t-il, je ne peux pas être sûr à cent pour cent de celle qui est arrivé en premier, mais je peux au moins réfléchir pour savoir laquelle a le plus de poids, ou de vérité. "J'ai besoin de rester occupé." C'était vrai. Il avait toujours été quelqu'un de très occupé... La question, maintenant, consistait à savoir si "J'ai besoin de boire" arrivait avant "J'ai besoin de rester occupé" ou s'il pouvait en toute sincérité le placer en deuxième. Il griffonna sur une feuille à part : "J'ai besoin d'être occupé tous les jours", et, à côté : "J'ai besoin de boire tous les jours." Il n'y avait malheureusement pas de contestation possible. La seconde de ces affirmations était la plus vraie. Il écrivit "J'ai besoin de boire" tout en haut de sa liste de besoins. "Je veux être Premier ministre" faisait bizarrement face à "J'ai besoin de boire", mais les deux étaient vrais.

Auteur: Campbell Alastair

Info: Tout est dans la tête

[ psychiatrie ]

 

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idées arrêtées

Au commencement, alors que le monde était jeune, il y avait beaucoup de pensées mais aucune vérité. L'homme faisait les vérités lui-même et chaque vérité était un composite de beaucoup de pensées vagues. Les vérités étaient partout dans le monde et elles étaient toutes belles. [...]

Il y avait la vérité de la virginité et la vérité de la passion, la vérité de la richesse et de la pauvreté, de l'économie et de la prodigalité, de l'insouciance et de l'abandon. Innombrables étaient les vérités et elles étaient toutes belles.

Et puis les gens sont arrivés. Chacun, au fur et à mesure de son arrivée, s'est emparé d'une de ces vérités et certains furent assez forts pour en saisir une douzaine.

Ce sont ces vérités qui rendaient les gens grotesques. Le vieil homme avait une théorie élaborée sur la question. Il pensait que dès que quelqu'un s'approprie une certitude, l'appele sa vérité et essaye de vivre sa vie en fonction d'elle, il devient grotesque et la certitude qu'il a adoptée devient un mensonge. 

Auteur: Anderson Sherwood

Info: Winesburg, Ohio

[ bêtise ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ principes ] [ intolérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désert

Quel soulagement, quelle joie toute physique, cette arrivée à l'ombre, où la brise est un peu fraîche, où nos yeux douloureux se reposent sur le vert profond des beaux palmiers, sur les grenadiers aux fleurs de sang et sur les lauriers roses en touffes. Après l'eau de mensonge [le mirage], le goût de la vérité. Nous nous étendons à terre, pour n'entrer à Béchar que vers le soir, après la sieste.
Djilali s'endort, et moi je regarde ce décor nouveau qui ressemble à d'autres que j'ai aimés, qui m'ont révélé le charme mystérieux des oasis. J'y retrouve aussi cette légère odeur de salpêtre, si spéciale aux palmeraies humides, cette odeur de fruit coupé qui pimente tous les autres parfums de la vie à l'ombre.
Dans la quiétude profonde de cette clairière isolée, d'innombrables lézards d'émeraude et des caméléons changeants se délectent dans les taches de soleil, étalés sur les pierres. Pas un chant d'oiseau, pas un cri d'insecte. Quel beau silence! Tout dort d'un lourd sommeil, et les rayons épars glissent entre les hauts troncs des dattiers comme des chevelures de rêve...

Auteur: Eberhardt Isabelle

Info: Montagne de lumière, Dans l'ombre chaude de l'islam

 

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révélateur

Positano guérit de tout, vous ouvre l’esprit sur les douleurs passées, vous éclaire sur les présentes, et vous préserve souvent de tomber dans l’erreur. C’est curieux, mais parfois j’ai l’impression que cette conque protégée à l’arrière par les bastions des montagnes oblige, comme un " miroir de vérité ", à se regarder bien en face, avec devant soi cette grande mer presque toujours limpide et calme, qui, elle aussi, pousse à la révision de ce que nous sommes. C’est pour ça que les couples de vingt ans arrivent là en croyant être heureux et en quelques semaines se séparent, ou qu’au contraire des gens restés seuls depuis des années et des années trouvent ici un compagnon. Des hommes persuadés d’être des mâles à cent pour cent se découvrent amoureux d’un garçon. Oui, pour les problèmes moraux c’est la même chose, ici, on ne peut échapper à l’impulsion de la vérité. Lorenzo appelle Positano le tombeau de l’amour et il a raison, mais bien souvent la vérité ne peut éclore qu’en passant à travers la mort absolue de ce que l’on était auparavant, ou croyait être.

Auteur: Sapienza Goliarda

Info: Rendez-vous à Positano

[ identité ]

 

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cosmosophie

Selon une légende d’inspiration gnostique, une lutte se déroula au ciel entre les anges, dans laquelle les partisans de Michel vainquirent ceux du Dragon. Les anges qui, irrésolus, se contentèrent de regarder furent relégués ici-bas afin d’y opérer le choix auquel ils n’avaient pu se résoudre là-haut, choix d’autant plus malaisé qu’ils n’emportaient aucun souvenir du combat et encore moins de leur attitude équivoque. Ainsi le démarrage de l’histoire aurait pour cause un flottement, et l’homme résulterait d’une vacillation originelle, de l’incapacité où il était, avant son bannissement, de prendre parti. Jeté sur la terre pour apprendre à opter, il sera condamné à l’acte, à l’aventure, et il n’y sera propre que dans la mesure où il aura étouffé en lui le spectateur. Le ciel seul permettant jusqu’à un certain point la neutralité, l’histoire, tout au rebours, apparaîtra comme la punition de ceux qui, avant de s’incarner, ne trouvaient aucune raison de se rallier à un camp plutôt qu’à un autre. On comprend pourquoi les humains sont si empressés d’épouser une cause, de s’agglutiner, de se rassembler autour d’une vérité. Autour de quelle espèce de vérité ?

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Écartèlement

[ indécision initiale ] [ humains ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spiritualité

J'ai souvent eu le sentiment que le judaïsme porte, en ses langages, quelque chose qui résonne avec cette idée. L'identité juive repose elle aussi sur une vacance. Tout d'abord parce qu'elle n'est pas prosélyte et ne cherche pas à convaincre l'autre qu'elle détient l'unique vérité. Ensuite, parce qu'elle peine à formuler ce qui la fonde. Nul ne sait vraiment ce qui fait un juif et encore moins un "bon juif". Est-ce une origine, une pratique, une croyance, une tradition culinaire ? L'identité juive est toujours au-delà de ce qu'on pourrait en dire, et ne se laisse jamais emmurer dans une définition unique qui réduirait ses possibles.

Pour le dire autrement : "le" judaïsme est toujours plus grand que le "mien". Il préserve un espace libre pour une autre conception que la mienne, et donc une transcendance infinie : celle de la définition qu'en donnera un autre.

Le judaïsme garantit en son sein la place d'Elsa (Cayat) et la mienne, celle d'une juive non croyante et celle d'un rabbin, sans qu'aune de nous puisse se revendiquer plus légitime. Aucune ne peut s'affirmer "plus" ou "meilleure" juive que l'autre. 

Auteur: Horvilleur Delphine

Info: Vivre avec nos morts, p 30

[ judéité ] [ ouverture ] [ tolérance ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

impossible

Socrate affirme […] le savoir interne au jeu du signifiant. Il pose en même temps que ce savoir entièrement transparent à lui-même est ce qui en constitue la vérité. 

[…] Le pas sans doute essentiel de Socrate assure l’autonomie de la loi du signifiant, et prépare pour nous ce champ du verbe qui lui aura permis de critiquer tout le savoir humain comme tel. Mais la nouveauté de l’analyse, si tant est que ce que je vous enseigne concernant la révolution freudienne soit correct, c’est justement ceci, que quelque chose peut se sustenter dans la loi du signifiant, non seulement sans que cela comporte un savoir, mais en l’excluant expressément, en se constituant comme inconscient, c’est-à-dire comme nécessitant à son niveau l’éclipse du sujet, pour subsister comme chaîne inconsciente, comme constituant ce qu’il y a d’irréductible, en son fond, dans le rapport du sujet au signifiant.

C’est pour cette raison que nous sommes les premiers, sinon les seuls, à ne pas être forcément étonnés que le discours proprement socratique, celui de l’épistémè, du savoir transparent à lui-même, ne puisse pas se poursuivre au-delà d’une certaine limite concernant tel objet, quand cet objet […] est l’amour.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 145

[ psychanalyse ] [ dépassement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

antiracisme

Dire qu'ils sont nonchalants est une ineptie. Dire qu'ils se distinguent par leur joie de vivre tout autant que les blancs de la même classe se distinguent par leur apathie et leur tristesse de vivre est une vérité. Leur sensibilité, leur grâce et leur puissance quasi surnaturelle en tant qu'êtres humains sont une évidence. Ils s'habillent avec un sens esthétique dont aucune autre population américaine ne fait preuve, même de loin ; ils sont en train de créer sans doute le plus distingué des arts lyriques américains de leur époque ; ceux qui sont "non créatifs" sont sensibles à l'art et à une subtilité de sentiments et de comportements comme aucun blanc ne l'a été depuis trois siècles ; ils aiment avec une grâce lubrique et tombent en désamour avec une franchise que peu de blancs occidentaux ont su atteindre depuis l'époque de saint Paul : et, pour faire court, il semble plutôt évident, après avoir observé plusieurs milliers d'entre eux vivre leur vie d'exclus, qu'ils constituent à maints égards majeurs une race non pas égale mais supérieure : et que ce qu'ils ont enduré ces quelques dernières générations a, tout autant que la nature éternelle et le pouvoir de l'intelligence, contribué à cette supériorité.

Auteur: Agee James Rufus

Info: Une saison de coton, Trois familles de métayers, Sur les Noirs dans le Sud des USA en 1936, P 177

[ noirs ] [ usa ] [ louange ]

 

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