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langage

- Il devient de plus en plus urgent de se libérer de l'extraordinaire conformisme des gens qui parviennent à faire croire aux autres que les mots sont indexés au réel... et ainsi à les piloter... - Comment ça? les mots ne renvoient pas au réel selon vous? - Oui, mais indexés au une réalité telle que la désire celui qui la crée. En disant "les mots" ici il s'agit bien sûr des idées. Si je vous dis "un arbre", nous serons d'accord, en tout cas pour ce qui est de des aspects généraux de l'appellation. Pour le reste le réel "mis en mots" est généralement formulé dans l'idée de convaincre le lecteurs, surtout crédule - je ne fais pas autre chose ici. En clair, le bon sens de l'instinct lui est infiniment supérieur.. Hélas ce bon sens holistique est, grâce à l'efficacité de l'ingénierie sociale, toujours plus masqué, pour ne pas dire interdit.

Auteur: Mg

Info: Dialogue sur FB, 4 fév. 2020

[ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

big pharma

L'ontologie dominante actuelle nie toute possibilité de causalité sociale de la maladie mentale. La chimico-biologisation de la maladie mentale est bien sûr strictement proportionnelle à sa dépolitisation. Considérer la maladie mentale comme un problème chimico-biologique individuel présente d'énormes avantages pour le capitalisme. Premièrement, cela renforce l'élan du Capital vers l'individualisation atomistique (vous êtes malade à cause de la chimie de votre cerveau). Deuxièmement, cela fournit un marché extrêmement lucratif dans lequel les multinationales pharmaceutiques peuvent colporter leurs produits (nous pouvons vous guérir avec nos SSRI). Il va sans dire que toutes les maladies mentales sont instanciées sur le plan neurologique, mais cela ne dit rien de leur causalité. S'il est vrai, par exemple, que la dépression est constituée par un faible taux de sérotonine, il reste à expliquer pourquoi certains individus ont un faible taux de sérotonine. Cela nécessite une explication sociale et politique ; et la tâche de repolitiser la maladie mentale est urgente si la gauche veut remettre en question le réalisme capitaliste.

Auteur: Fisher Mark

Info: Capitalist Realism: Is There No Alternative? *Selective serotonin reuptake inhibitors ; antidépresseurs les plus couramment prescrits

[ pouvoir sémantique ] [ instanciation idiomatique ] [ psychiatrie ] [ troubles mentaux ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spiritualités

Qu'est-ce qui vous fait penser que les êtres humains sont sensibles et conscients ? Il n'y a aucune preuve. Les êtres humains ne pensent jamais par eux-mêmes, ils trouvent cela trop inconfortable. Pour la plupart, les membres de notre espèce se contentent de répéter ce qu'on leur dit et se fâchent s'ils sont exposés à un point de vue différent. Le trait caractéristique de l'homme n'est pas la prise de conscience mais le conformisme, et la conséquence caractéristique en est la guerre de religion. D'autres animaux se battent pour un territoire ou de la nourriture, mais, fait unique dans le règne animal, les êtres humains se battent pour leurs "croyances". La raison en est que les croyances guident le comportement, lequel a une importance évolutive chez les êtres humains. Mais à une époque où notre comportement pourrait bien nous conduire à l'extinction, je ne vois aucune raison de supposer que nous avons une quelconque conscience. Nous sommes des conformistes têtus et autodestructeurs. Toute autre vision de notre espèce n'est qu'un délire d'autosatisfaction.

Auteur: Crichton Michael

Info: The lost world

[ pouvoir sémantique ] [ animal particulier ] [ autodestruction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

habitude

Tous les rituels possèdent en commun une caractéristique fondamentale : ils augmentent la tolérance à la dissonance cognitive. Ceux qui participent à un rituel deviennent capables de combiner des attentes irréalistes avec une réalité indésirable. Un exemple : les élèves qui, régulièrement et pendant longtemps, participent au rituel de l’institution scolaire sont à même d’accepter le mythe selon lequel la nation fournirait des chances égales à tous les citoyens, alors même qu’ils apprennent simultanément à reconnaître à tout instant à quelle classe sociale précise ils appartiennent. Plus une société compte d’écoles, plus il y a de gens qui, d’une manière ou d’une autre, en viennent à croire au progrès de tout le monde, alors même qu’on a pu montrer que la principale production de l’école est celle d’une hiérarchie de recalés. De la même façon, les rituels de la médecine font croire aux gens que les traitements qu’ils subissent feront du bien à leur santé, alors même que leur résultat le plus clair est de les priver de la volonté d’exercer un contrôle sur leurs conditions de travail et d’habitat.

Auteur: Illich Ivan

Info: Némésis médicale, l'expropriation de la santé, 1975

[ conditionnement ] [ pensée réflexe ] [ filtre idéologique ] [ pouvoir sémantique ] [ itération ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

incarnation divine

Certes, la vie religieuse se présente chez l’obsessionnel sous une forme profondément remaniée, infiltrée de symptômes, mais par une sorte de curieuse conformité, cette vie religieuse, et spécialement la vie sacramentelle, se démontre parfaitement appropriée à donner aux symptômes de l’obsessionnel le sillon, le moule où il se coule si aisément, tout spécialement dans la religion chrétienne. [...] Chaque fois que Freud a eu un obsessionnel de formation chrétienne, que ce soit l’Homme aux rats ou l’Homme aux loups, il a bien montré l’importance du christianisme dans leur évolution comme dans leur économie. On ne peut pas ne pas voir que par ses articles de foi, la religion chrétienne nous met devant cette solution étonnante, hardie [...], culottée, qui consiste à faire supporter par une personne incarnée, homme-dieu, cette fonction du signifiant dont l’action est marquée sur la vie en tant que telle. Le logos chrétien en tant que logos incarné donne une solution précise au système des rapports de l’homme et de la parole, et ce n’est pas pour rien que le Dieu incarné s’est appelé le Verbe.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 503-504

[ modalité de suppléance ] [ psychanalyse ] [ pouvoir sémantique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

novation

(à propos du futur et ses perspectives négatives)

Depuis quelques décennies le terme innovation à remplacé le mot progrès, on dit : c'est normal, ça arrive... Mais quand on regarde la rhétorique sous-jacente de ce mot on s'aperçoit que la signification d'innovation ne rend pas justice à l'idée de progrès, tout simplement parce que l'idée de progrès s'appuie sur le concept que le temps qui passe est constructeur, qu'il est complice de notre liberté et de notre volonté. Il s'agit donc de configurer le futur de manière crédible, pas utopique, tout en lui conservant une certaine attractivité.

Alors que le terme d'innovation est tout autre historiquement parlant. Innovatio en latin c'est ce qu'il faut ajouter à un contrat pour qu'il demeure valide alors que quelque chose a changé, c'est un avenant. C'était donc à l'époque comment on légiférait pour que rien ne change. Ensuite le terme a été repris par Machiavel (Le Prince) dans ces termes : il ne faut rien changer sauf si le pouvoir du Prince est en danger - bref ici aussi le mot implique que rien ne doit changer. 

Auteur: Klein Étienne

Info: conférence "L'urgence du long terme", 25 octobre 2020

[ étymologie ] [ pouvoir sémantique ] [ conservatisme ] [ amélioration ] [ avenir ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

police de la pensée

Pour parler autrement, l’Histoire est sortie de l’ordre du naturel, ou de l’inconscient, c’est-à-dire de l’immortel. Elle est maintenant de l’ordre du conscient. Et, comme telle, elle est fragile. Il faut plaider pour elle, désormais. Il faut élaborer toute une néo-théologie, toute une historiologie, il faut essayer d’apporter des preuves de l’existence de l’Histoire comme on élaborait au Moyen Âge des preuves de l’existence de Dieu. […] D’où la mise en place de nouvelles valeurs absolues, toute cette démence autour de l’éthique, des droits de l’homme, du Bien, de l’humanitaire, tout ce développement international d’associations prêtes à se constituer partie civile au moindre signal, tous ces collectifs de surveillance, de vigilance et de repentance, toute cette Word Virtue Compagny, toute cette éthique planétaire, toute cette McEthic, tout ce chemin de croix de la pacification universelle, tout cela n’est rien d’autre que la constitution galopante du socle de la nouvelle théologie, et la justification par avance des persécutions à venir, de toutes les terreurs qui se préparent ou qui sont déjà là, contre les hérétiques du nouveau dogme. […] Dieu est mort, tout est permis ? L’Histoire est morte, rien ne l’est plus.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 112

[ ceintures de contention ] [ totalitarisme vertueux ] [ pouvoir sémantique rationalisé ] [ mondialisation ] [ anti transcendance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

linguistique occidentale

L'enseignement central du christianisme, la doctrine de l'Incarnation et de la Passion, était incompatible avec le principe de la séparation des styles. Christ n'était pas venu en héros et en roi, mais en homme de la plus basse condition sociale ; ses premiers disciples furent des pêcheurs et des artisans, il partagea la vie du petit peuple ... et chacune de ses paroles et de ses actions avait été néanmoins empreinte de la plus grande dignité et plus chargée de sens que tout ce qui s'était jamais produit sur la terre ; le style dans lequel sa vie fut racontée était étranger ou peu s'en faut à la culture oratoire, à la rhétorique au sens antique du mot ; il relevait du sermo piscatorius*, et néanmoins c'était un style saisissant, d'un effet plus puissant que les traits les plus sublimes de la rhétorique tragique ; et la plus saisissante de ces narrations était celle de la Passion. Que le roi des rois eût été traité comme un vulgaire criminel, qu'il fût moqué, couvert de crachats, battu de verges et finalement cloué sur une croix, un tel récit anéantit, sitôt qu'il s'imposa à la conscience des hommes, l'esthétique de la séparation des styles.

Auteur: Auerbach Eric

Info: Mimésis : La Représentation de la réalité dans la littérature occidentale, pp. 82-83. *discours de pêcheur

[ religion ] [ historique ] [ pouvoir sémantique ] [ unification ] [ démocratisation ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

progressisme

Il n’est pas rare de voir des journalistes de la salle des nouvelles orienter leurs reportages de telle manière qu’ils en viennent objectivement à faire la promotion de l’idéologie diversitaire, comme si leur devoir était de harceler médiatiquement la population pour la rééduquer — dans les bons milieux, on parle plutôt de sensibilisation, cela fait plus chic et moins antidémocratique. Au cœur de cette propagande inavouée, on trouve évidemment l’utilisation de concepts surchargés idéologiquement qui sont présentés comme des termes objectifs sans biais particulier pour décrire la réalité. […]

Il y a à gauche une course à la radicalité qui fait en sorte que celui qui crachera le plus violemment sur le grand méchant homme blanc passera pour le plus brillant théoricien. La gauche radicale joue le rôle de surmoi idéologique des sociétés occidentales : c’est elle qui fixe les paramètres idéologiques du débat public en définissant les concepts qui le structurent et le grand récit qui s’impose aux acteurs politiques et aux mouvements sociaux. Elle commande le rythme et les thèmes de la conversation publique sur le long terme. Elle fabrique la légitimité. Elle y parvient essentiellement par sa maîtrise de l’université qui représente le noyau idéologique du régime diversitaire. Les sciences sociales sont recyclées en disciplines militantes. Elles servent de savoir officiel et font passer pour des vérités scientifiques les dogmes qu’elles cherchent à imposer à tout.

Auteur: Bock-Côté Mathieu

Info: "Quand la radio publique appelle à la censure", in. blog de l’auteur, 3 octobre 2020

[ discours universitaire ] [ empire du bien ] [ manipulation des idées ] [ pouvoir sémantique ]

 

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christianisme

"Au commencement était le Verbe", je suis bien d’accord. Mais avant le commencement, où est-ce qu’il était ? C’est cela qui est vraiment impénétrable. […]

Dans l’Ecriture juive, l’Ecriture sainte, on voit très bien à quoi sert que le Verbe ait été non pas au commencement, mais avant le commencement. C’est que, comme il était avant le commencement, Dieu se croit en droit de faire toutes sortes de petites semonces aux personnes à qui il a fait un petit cadeau, du genre "petit-petit-petit", comme on donne aux poulets. Il a appris à Adam à nommer les choses. Il ne lui a pas donné le Verbe, parce que ce serait une trop grosse affaire, il lui a appris à nommer. Ce n’est pas grand-chose que de nommer, c’est tout à fait à la mesure humaine. Les êtres humains ne demandent que ça, que les lumières soient tempérées. La lumière en soi, c’est absolument insupportable. […]

Je suis pour saint Jean et son "Au commencement était le Verbe", mais c’est un commentaire énigmatique. Cela veut dire ceci : pour cet être charnel, ce personnage répugnant qu’est un homme moyen, le drame ne commence que quand le Verbe est dans le coup, quand il s’incarne, comme dit la religion, la vraie*. C’est quand le Verbe s’incarne que ça commence à aller vachement mal. Il n’est plus du tout heureux, il ne ressemble plus du tout à un petit chien qui remue la queue, ni non plus à un brave singe qui se masturbe. Il ne ressemble plus à rien du tout. Il est ravagé par le Verbe.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 89-90, * c'est-à-dire, pour Lacan, la religion romaine, ainsi qu'il s'en explique dans cette citaiton

[ angoisse ] [ subversion intérieure du discours ] [ réel ] [ pouvoir sémantique ] [ puissance de l'imaginaire linguistique ] [ désordonnée mémétique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson