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beaux-arts

- Qu'est-ce que le Dadaïsme ?
Une pâquerette au milieu de l'autoroute, le vol du papillon au milieu du béton, un pique nique dans le tramways, faire l'amour alors que le monde se fissure autour de nous, marcher nus au milieux de la foule, pétrir du pain à Pouldresic, a la claire fontaine te dire que jamais je ne t'oublierais, marcher légèrement au milieu de la désolation, la petite souris qui trotte dans ma tête, les coquelicots au milieu des blés, une fée légère perdue dans les pages de mon roman, te porter ma raison comme un fruit sans raisons, te gratter la noreille au milieu de mon cynisme, une poussière d'étoile accrochée au balais, des petites notes de musique qui se mêlent à la pluie qui tombe, avoir mal alors que tu es la, crever de trop t'aimer, un couteau sans manche et sans lame, réfléchir les miroirs, conter l'argent, le goût de menthe de mon café, la beauté de la laideur, le lutin qui passe sur mon lit pendant que je dors, ta main qui ne trouve pas mes cheveux, le goût sucré de l'océan, l'amer amertume de nos baisers d'adolescents, le goût d'amande de tes taches de rousseurs, le bruit assourdissant des flocons de neige venus mourir à mes pieds, un chat qui est un chien, Je qui est un autre mais qui est moi, un lapin blanc en retard et qui me bouscule, le bruit rose de l'amour de mes voisins, mon regard usé sur le nouveau né, la force de ta main qui serre ma faiblesse, le noeud au creux de mon ventre quand je déploie mes sentiments, les traces de pollens sur ta peau silencieuse, ton odeur d'absence.... Dis je peux t'appeler Shalaoshou ?

Auteur: Aghouchy Sofiya

Info:

[ littérature ] [ perdu ]

 

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musique

La complexe magnificence du contrepoint de Bach, malgré une symétrie parfois trop apparente voire mécanique, m'émeut. Probablement parce qu'il y a ici la perception de notre petitesse, de nos limites au sein de l'extraordinaire intrication des choses de la nature. Et les cathédrales sonores du maître semblent sans frontières, à l'instar du cosmos. En poussant aussi loin l'art de la conjugaison des sons Bach a démontré la puissance et la beauté que peut produire l'intellect humain lorsqu'il fait coïncider passion et discipline de fer, sans crainte ni limitation aucune dans sa quête. Il a créé une sorte de monde intermédiaire, onirique, titanesque diamant scintillant de millions de facettes, facettes aux reflets changeants puisqu'animées par des interprètes de chair. Un monde mathématique soyeux qui préfigure de fait l'espace dodécaphonique qu'apportèrent Schoenberg, Berg et Webern, même si ce système stérile et trop austère est probablement arrivé trop tôt pour des humains pas encore assez éduqués ou raffinés. En captant notre esprit et en le libérant, ce monde intermédiaire de Bach nous fait entrevoir par contraste combien la vie est un combat lourd parce que subordonnée au poids de la chair dans sa lutte souvent trop répétitive et monotone de tous les jours.

Cette élévation spirituelle, en nous présentant quelque chose qui ressemble à l'immuable, révèle simultanément la grandeur de l'homme, et sa petitesse devant l'extraordinaire et raffiné équilibre, sans cesse mouvant, qu'offre la réalité ordonnée par ses sens. L'ordre des hommes est souvent haïssable parce que trop compréhensible. Celui de la nature merveilleux parce qu'infini et au-delà de notre compréhension. L'univers intermédiaire de Bach, développé humblement par un allemand puissant et équilibré qui voulait célébrer la création et surtout le Créateur, nous subjugue, nous bouleverse, et nous aide à vivre.

Auteur: Mg

Info: 22 mai 2016

[ éloge ] [ classique ] [ triade ] [ technique ] [ miroir anthropique ]

 

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émerveillement

Lorsque je partis pour la Lune, j'étais un pilote d'essai, un ingénieur et un scientifique tout aussi pragmatique que n'importe lequel de mes collègues. [...] À maintes reprises, ma vie a reposé sur la validité de certains principes scientifiques et sur la fiabilité des technologies fondées sur ces mêmes principes. [...]

Mais pendant Apollo 14, mon expérience comporta un autre aspect qui est entré en contradiction avec mon attitude d'"ingénieur pragmatique". Le tout commença avec cette expérience étonnante qui consiste à voir la planète Terre flotter dans l’immensité de l’espace.

La première chose qui me vint à l’esprit lorsque je regardais la Terre fut son incroyable beauté. Les photos les plus spectaculaires sont très en deçà de la réalité. C’était un spectacle majestueux que ce magnifique joyau bleu et blanc sur un ciel de velours noir. Avec quelle paix, quelle harmonie merveilleuses elle semblait s’insérer dans le processus évolutionnaire qui sous-tend l'univers! J'eus alors une expérience paroxystique; la présence du divin devint presque palpable et je sus que la vie dans l’univers était autre chose qu'un accident du hasard. Ce savoir me vint directement, d’une façon noétique. Il n'avait rien à voir avec le raisonnement discursif ou l’abstraction logique. C’était une cognition expérientielle. C’était une connaissance acquise à travers une prise de conscience subjective et personnelle, mais qui était – et qui est toujours – tout aussi réelle que les données objectives sur lesquelles reposent, disons, le programme de pilotage ou le système de communication. Manifestement, l’univers avait un sens et une direction. Ce n’était pas perceptible par les organes sensoriels, mais c’était là quand même, une dimension invisible derrière la création visible, qui lui donne un dessein intelligent et qui donne un but à la vie.

Auteur: Mitchell Edgar

Info: “From Outer Space to Inner Space...,” ed. J. White (Putnam’s, 1976).

[ vue de l'espace ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

quête

Il y a, à l'évidence, une cause simple et centrale à notre vie, et à l'incroyable complexité que la nature dispense devant nos sens ébahis.

M'interrogeant sur la force qui "pousse" derrière tout ça j'en conclus qu'il y a nécessité d'ouverture totale des moyens afin que cette exploration progressive de la matière - progression qui semble par essence destinée à s'en libérer - laisse passer le moins possible des opportunités "combinatoires" qui se présentent.

Il y a comme une volonté de toujours repousser les limites du réel donné. L'humain en est un exemple particulier. Avide il devance, anticipe. Littérature et science-fiction sont apparues. (Et nous voilà avec des hommes télépathes qui explorent la galaxie, rencontrent d'autres espèces, approfondissent et simplifient leur spiritualité devant l'immensité des énigmes posées... )

Il semble que le peu que nous connaissons et observons de l'évolution, passionnante, ainsi que le résultat qui s'offre à nous en ce moment même (semence de Dieu ?!) indique - si on réfléchit à ce qui sous-tend cette action globale -, que bien des mots-notions changent notablement de signification une fois appliqués à des échelles différentes.

Tenez : l'agressivité serait, au niveau cosmique, une sorte d'exploration pondérée et curieuse ; alors qu'au plan animal il y aurait plutôt une notion de peur et de force défensive. Voir de survie. Ou encore : l'avidité de l'animal, ou de l'homme glouton... ressemblerait plutôt, si on envisage la nature dans son ensemble, à de la générosité. Pensons aux milliards de spermatozoïdes, de têtards, bébés tortues... majoritairement morts très vite...

Maintenant ce terme : complexité. Souvent détourné et perverti chez l'humain, ce mot se transforme, en termes de contemplation non analytique, en simple beauté émerveillée.  Monde insondable.

Auteur: Mg

Info: 3 aout 2015

[ désir ] [ langage ] [ relativité sémantique ] [ religion ] [ spéculation ] [ plan global ]

 

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pendaison

Et il se retourna et s’en alla.

          Descendant les collines il vit très clairement

Deux images dans son esprit : celle de la mort de Fawn

Avec la gorge tranchée, l’autre de lui-même qui s’était pendu,

Et il devait choisir. D’une nature honnête,

Il choisit la seconde et se pendit avec une bride en crins

Sous une poutre de la grange.

          Il n’aura plus jamais à

Brailler à la recherche de la vérité, la vérité, bien qu’elle fût

venimeuse,

Ni à sentir deux mille ans d’instruction s’affaisser sous ses pieds

Comme un plancher pourri. Il ne sentira plus le vent,

Ni le goût de la pluie, ni ne verrait à nouveau la beauté suprême de l’année, cette tempête venant du sud-est

La semaine de Noël ou du Nouvel An, quand le vent s’acharne contre le toit comme un homme vertueux

Tire son épouse infidèle par les cheveux

Du lit jusqu’à la porte, et quand sous les rugissements du ciel bleu-noir l’océan

Noir enflamme tout de son écume blanche,

Et que pas un oiseau ne vole. Ferguson ne verra pas

Ces deux goélands voler au-dessus du feu d’une soirée d’avril

Sur le genou de la montagne. L’herbe fraîche et maculée de sang,

Les veaux hurlent, les hommes sont épuisés et brutaux, le whisky est bu,

Et dans le crépuscule bleuâtre deux goélands aux ailes arquées en faux

Dérivent au-dessus de la beauté rougeoyante du feu,

Raillant, et étirant leur cou : puis quelqu’un lève les yeux

Et se fend d’une étrange pensée. Ce ne sera pas Ferguson.


Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, pages 54-55

[ suicide ] [ mélancolie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

On a dit d'Homère qu'il était plus difficile de lui enlever un vers que d'arracher à Hercule sa massue. On peut en dire autant de Shakespeare. Le moindre trait de son génie porte une empreinte qui crie à tout le monde : "J'appartiens à Shakespeare!" Et malheur aux beautés étrangères qui ont le courage de se place à côté de celle-ci!
Il faut étudier Shakespeare et non le piller. Si nous avons du génie, il sera pour nous ce qu'est la chambre obscure pour le peintre de paysage : il faut y regarder pour apprendre comment la nature se projette sur une seule surface; mais il n'y faut rien prendre.
(...) Tout, jusqu'aux plus petites parties, dans Shakespeare, est taillé suivant les grandes proportions du drame historique; et celui-ci est à la tragédie dans le goût français à peu près comme une large fresque est à une miniature pour bague.
Qu'est-ce que cette dernière peut emprunter à l'autre, si ce n'est peut-être une tête, une seule figure, tout au plus un petit groupe, qu'il faut ensuite traiter comme un tout complet? Ainsi des pensées détachées de Shakespeare deviendraient des scènes entières; et des scènes qu'on lui emprunterait deviendraient des actes. Si l'on enlève la manche de l'habit d'un géant, et qu'on veuille en tirer parti pour un nain, il ne faut pas en faire une manche, mais un habit tout entier.
Et celui qui le ferait pourrait être en repos du côté de l'accusation de plagiat. Peu de gens reconnaîtraient dans le fil la toison d'or d'où il serait tiré. Et quant au petit nombre des connaisseurs, ils ne trahiraient pas l'artiste, sachant qu'un grain d'or peut être travaillé assez artistement pour que le mérite de la forme dépasse de beaucoup la valeur de la matière.

Auteur: Lessing Gotthold Ephraim

Info:

[ historique ]

 

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détail

Une crise d'urémie assez légère était cause qu'on lui avait prescrit le repos. Mais un critique ayant écrit que dans la Vue de Delft de Ver Meer (prêté par le musée de La Haye pour une exposition hollandaise), tableau qu'il adorait et croyait connaître très bien, un petit pan de mur jaune (qu'il ne se rappelait pas) était si bien peint, qu'il était, si on le regardait seul, comme une précieuse oeuvre d'art chinoise, d'une beauté qui se suffirait à elle-même, Bergotte mangea quelques pommes de terre, sortit et entra à l'exposition. Dès les premières marches qu'il eut à gravir, il fut pris d'étourdissements. Il passa devant plusieurs tableaux et eut l'impression de la sécheresse et de l'inutilité d'un art si factice, et qui ne valait pas les courants d'air et de soleil d'un palazzo de Venise, ou d'une simple maison au bord de la mer. Enfin il fut devant le Ver Meer qu'il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu'il connaissait, mais où, grâce à l'article du critique, il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. Ses étourdissements augmentaient; il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur. "C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune". Cependant la gravité de ses étourdissements ne lui échappait pas. Dans une céleste balance lui apparaissait, chargeant l'un des plateaux, sa propre vie, tandis que l'autre contenait le petit pan de mur si bien peint en jaune.

Auteur: Proust Marcel

Info: La Prisonnière. Vermeer

[ art pictural ] [ littérature ] [ peinture ]

 
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déclaration d'amour

Parthénice, il n'est rien qui résiste à tes charmes:
Ton empire est égal à l'empire des dieux;
Et qui pourrait te voir sans te rendre les armes,
Ou bien serait sans âme, ou bien serait sans yeux.

Pour moi, je l'avouerai, sitôt que je t'ai vue,
Je ne résistai point, je me rendis à toi:
Mes sens furent charmés, ma raison fut vaincue,
Et mon coeur tout entier se rangea sous ta loi.

Je vis sans déplaisir ma franchise asservie;
Sa perte n'eut pour moi rien de rude et d'affreux;
J'en perdis tout ensemble et l'usage et l'envie:
Je me sentis esclave, et je me crus heureux.

Je vis que tes beautés n'avaient pas de pareilles:
Tes yeux par leur éclat éblouissaient les miens;
La douceur de ta voix enchanta mes oreilles;
Les noeuds de tes cheveux devinrent mes liens.

Je ne m'arrêtai pas à ces beautés sensibles,
Je découvris en toi de plus rares trésors;
Je vis et j'admirai les beautés invisibles
Qui rendent ton esprit aussi beau que ton corps.

Ce fut lors que voyant ton mérite adorable,
Je sentis tous mes sens t'adorer tour à tour:
Je ne voyais en toi rien qui ne fût aimable,
Je ne sentais en moi rien qui ne fût amour.

Ainsi je fis d'aimer l'heureux apprentissage;
Je m'y suis plu depuis, j'en aime la douceur;
J'ai toujours dans l'esprit tes yeux et ton visage,
J'ai toujours Parthénice au milieu de mon coeur.

Oui, depuis que tes yeux allumèrent ma
Je respire bien moins en moi-même qu'en
L'amour semble avoir pris la place de mon
Et je ne vivrais plus, s'il n'était plus en moi.

Vous qui n'avez point vu l'illustre Parthénice,
Bois, fontaines, rochers, agréable séjour,
Souffrez que jusqu'ici son beau nom retentisse,
Et n'oubliez jamais sa gloire et mon amour.

Auteur: Racine Jean

Info: Stances à Parthénice, le 2 juin 1661 ?

[ poème ]

 

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hyper-complexité

Il est aisé de s'apercevoir que la variété prodigieuse qui apparaît à la fois dans les œuvres de la nature et dans les actions des hommes, et qui constitue la plus grande partie de la beauté de l'univers, est due à la multitude de manières différentes dont ses diverses les pièces sont mélangées ou placées à proximité les unes des autres. Mais, parce que le nombre de causes qui concourent à produire un événement ou un effet donné est souvent si immensément grand, et les causes elles-mêmes sont si différentes les unes des autres, qu'il est extrêmement difficile de compter toutes les différentes manières dont elles se produisent. peuvent être arrangés ou combinés ensemble, il arrive souvent que des hommes, même les plus intelligents et les plus circonspects, soient coupables de cette faute de raisonnement que les auteurs de logique appellent l'énumération insuffisante ou imparfaite des parties ou des cas : en sorte que j'oserai affirmer que c'est la principale, et presque la seule, source du grand nombre d'opinions erronées, et celles trop souvent dans des matières de grande importance, que nous sommes susceptibles de former sur tous les sujets que nous abordons. réfléchir, qu'elles se rapportent à la connaissance de la nature, ou aux mérites et motifs des actions humaines. Il faut donc admettre que cet art qui apporte un remède à cette faiblesse ou à ce défaut de notre entendement, et nous enseigne ainsi à énumérer toutes les manières possibles dont un certain nombre de choses peuvent être mélangées et combinées ensemble, que nous peut être certain que nous n'avons omis aucun arrangement d'entre eux qui peut conduire à l'objet de notre enquête, mérite d'être considéré comme le plus éminemment utile et digne de notre plus haute estime et attention. Et c'est l'affaire de l'art, ou doctrine des combinaisons.  

Auteur: Bernoulli Jakob

Info: "Ars Conjectandi" 1713

[ limitation ] [ esprit de listes ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

nature

Au-delà du jardin, se trouvait le verger, où cerisiers, pruniers et pommiers se dressaient au milieu d’un tapis de menthe, de ciboulette, de persil et d’autres plantes aromatiques. Devant la fenêtre de la cuisine, une antique vigne tordait son tronc noueux autour d’un pin et étendait son feuillage au-dessus d’une treille. Au printemps et en été, on cuisinait souvent à l’ombre de cette vigne qui, à l’automne, donnait les raisins muscats les plus sucrés qui soient.

[…] Dans la plupart des langues européennes, les mots servant à désigner le "jardin" et le "paradis" appartiennent à la même famille que le vieux vocable persan paradaiza, signifiant "l’enclos du Seigneur". En Perse, où la saison des pluies est très courte et l’eau un élément rare, la création d’un jardin signifiait traditionnellement celle d’un paradis personnel, du reflet ici-bas des jardins d’Eden. Cela exprimait l’aspiration de l’âme vers la paix et la beauté éternelles. Les tapis persans, avec leurs oiseaux et leurs plantes stylisés, était à l’origine une représentation du paradis ; jusqu’au tapis volant des contes de fées qui était associé au désir d’un retour à la pureté originelle.

Le jardinier persan était censé produire une atmosphère de safa, mot qui signifie "sérénité" mais évoque également la fraîcheur, l’apaisement, la beauté. Le jardin persan traditionnel, lieu d’élection du rossignol et de la rose, célébré par les poètes et les écrivains à travers les siècles, était l’expression d’un génie national dont les autres manifestations étaient la fabrication des tapis, la peinture de miniatures, l’écriture de poèmes. Hélas, rares sont les grands jardins d’antan qui subsistent encore aujourd’hui. Plus fragiles que les vers ou la peinture, ils n’ont pas survécu aux soubresauts de notre histoire. Et pourtant, chacun aspire comme avant à créer dans la mesure de ses moyens sa paradaiza personnelle.

Auteur: Guppy Shusha

Info: Un jardin à Téhéran, p 98

[ beauté ] [ oasis ] [ sanctuaire végétal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel