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banlieue

Le seul moyen de s'en sortir, il parait que c'est les études à l'école. Pour gagner sa vie. S'échapper des quartiers pourris comme le nôtre. Trouver des quartiers pourris comme le nôtre. Trouver du boulot. Manger. Dormir. Bosser. Recommencer. La moitié des gens qui vivent ici ont moins de vingt-cinq ans. Pour le moment, on compte ceux qui ont décroché leur bac sur les doigts d'une seule main. Et faut croire que le chiffre va pas augmenter très vite. Lamine et Gérald, ils vont déjà plus à l'école. Moi, je suis en cinquième. Je veux faire pilote d'avion. Je suis le meilleur de ma classe en maths. Je suis nul en orthographe, mais je m'en fous parce que pour devenir pilote ça sert à rien. Y'a rien à lire dans le ciel, à part les chiffres du tableau de bord.

Auteur: Guéraud Guillaume

Info: Cité Nique-le-Ciel

[ lecture refuge ]

 

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société

Pour exister comme individu on exhibe son intelligence, sa verve... ou sa classe, sa beauté, sa force, souplesse féline, humour... mélange de tout ça...
Mais ceux qui sont revenus de ce besoin se distinguer et de paraitre, qui donc se consacrent aux autres, à l'organisation de l'avenir, qui ainsi s'oublient par l'abandon de leur singularité et de leur égoïsme, deviennent souvent chiants comme la mort. Parce qu'ils ont perdu leur véritable enthousiasme interne et que leurs raisonnements, voulant s'appliquer au grand nombre et réguler la société, prennent une tournure mécanique. Mécanique parce qu'ils prennent refuge dans des raisonnements de comptables. Car c'est ainsi que sont organisée les rapports humains, vus d'en haut, dans nos sociétés consuméristes.
Et c'est ainsi qu'on crée un carcan, on nie l'intelligence de l'être. On bride.
Le pire étant qu'avec une propagande bien sous contrôle, ça marche.

Auteur: MG

Info: 16 aout 2012

[ politiquement correct ]

 

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passion pour le verbe

Le langage c'est ma pute, ma salope, ma maîtresse, ma femme, ma muse, ma caissière préférée du supermarché. Il est comme un chiffon de nettoyage humide et parfumé au citron, ou une lingette rafraîchissante. Le langage est est le souffle de Dieu, la rosée sur une pomme fraîche, c'est la douce pluie de poussière révélée par un rayon de soleil matinal alors que tu redécouvre une autobiographie érotique oubliée ; le langage, c'est une légère odeur d'urine sur un caleçon, c'est une fête d'anniversaire d'enfance dont on se souvient à moitié, un grincement dans l'escalier, une allumette qui craque sur une vitre givrée, le contact chaud, humide et confiant d'une couche qui fuit, la carcasse d'un Panzer carbonisé, le dessous d'un rocher de granit, le premier duvet sur la lèvre supérieure d'une jeune méditerranéenne, de vieilles toiles d'araignées que recouvre depuis perpète une vieille botte Wellington.

Auteur: Fry Stephen

Info:

[ lecture volupté ] [ écriture refuge ] [ littérature plaisir ] [ déclaration d'amour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idiome

C’était bien plus que cela. Au-delà des frontières établies de façon artificielle par des hommes, il restait quelque chose de plus fondamental : une terre qui ne se préoccupait que très rarement des échelles supérieures de la géopolitique, et que personne, pas même des autocrates, ne pourrait enlever.

Il n'y avait qu'à voir comment une culture bafouée dormait en chacun des êtres, attendant d'être délivrée de son supplice et libre au grand jour. Dans chaque foyer, alors que la langue ukrainienne avait été interdite, on s’échangeait des histoires de cosaques, on riait en ukrainien, on rêvait en ukrainien.

L'autre langue était celle de l'administration, l'officielle. On gardait l'officieuse pour les échanges importants, nos joies, l'intime.

On faisait l'amour en ukrainien. Quand une langue permet à deux êtres de s’aimer, toutes celles qui n'ont pas reçu ce rôle peuvent s'en aller un jour.

Auteur: Koszelyk Alexandra

Info: L'Archiviste

[ rassembleur ] [ refuge ] [ communautaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mère-fille

Maman adorait faire des achats. Elle n'avait pas beaucoup d'argent, mais elle se cramponnait à ce menu plaisir. Une boîte à musique avec un carrousel et une poupée occidentale avec son ombrelle, qu'une ancienne camarade de classe avait achetée pour elle au magasin d'export en gros ; un vase arraché de haute lutte à la sortie de la verrerie où l'on bradait les pièces défectueuses ; un vieux poste de radio aphone rapporté d'une brocante... Elle était comme une hirondelle qui construit son nid en rapportant des petites choses dans son bec. Toutes ces babioles inutiles étaient disposées bien en évidence dans la maison, tandis que les objets usuels, qui ne procuraient aucun plaisir esthétique, étaient soigneusement cachés. Nous vivions reclus dans une boîte de conserve hermétiquement fermée, nous avions repoussé le temps à l'extérieur, si bien que cette période de ma vie s'est écoulée avec une lenteur toute particulière.

Auteur: Yueran Zhang

Info: Le clou

[ foyer ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Les gens qui éprouvent le besoin impérieux de lire lorsqu'ils se trouvent au coeur d'une foule ou dans les transports en commun ne savent pas qu'ils adoptent un parangon de l'attitude autistique.

La lecture est un repli sur le monde intérieur de l'imagination et de la représentation mentale ; en lisant un livre en public, on se coupe de la réalité qui nous entoure parce qu'elle nous agresse par ses bruits, ses odeurs, ses images, ses mouvements spasmodiques ; lire en public, c'est refuser le contact avec autrui. Bien sûr, lire un livre permet de passer le temps tout en se distrayant ou se cultivant. Mais au coeur de la masse mouvante du peuple, lire un livre équivaut souvent à protéger sa bulle individuelle, à fermer les frontières, à ériger des barrières et à tenir à distance les quidams indésirables. Et pourtant qui osera dire que lire est un comportement pathologique ?

Auteur: Vall David

Info: De chair et de marbre

[ bouquiner ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Je t'aime d'être faible...
Je t'aime d'être faible et câline en mes bras
Et de chercher le sûr refuge de mes bras
Ainsi qu'un berceau tiède où tu reposeras.

Je t'aime d'être rousse et pareille à l'automne,
Frêle image de la Déesse de l'automne
Que le soleil couchant illumine et couronne.

Je t'aime d'être lente et de marcher sans bruit
Et de parler très bas et de haïr le bruit,
Comme l'on fait dans la présence de la nuit.

Et je t'aime surtout d'être pâle et mourante,
Et de gémir avec des sanglots de mourante,
Dans le cruel plaisir qui s'acharne et tourmente.

Je t'aime d'être, ô soeur des reines de jadis,
Exilée au milieu des splendeurs de jadis,
Plus blanche qu'un reflet de lune sur un lys...

Je t'aime de ne point t'émouvoir, lorsque blême
Et tremblante je ne puis cacher mon front blême,
Ô toi qui ne sauras jamais combien je t'aime !

Auteur: Vivien Renée

Info: Recueil : A l'heure des mains jointes

[ poème ]

 

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diversion

L’homme mûr s’absorbe dans son métier, la mère s’engloutit dans l’éducation de ses enfants ; mais cette "vie de sacrifice" n’est que le sacrifice d’une vie : un suicide, parfois presque conscient. En obéissant au "devoir" nous cédons souvent à la facilité, car l’être social est le fond de l’homme. Nous refusons l’impératif le plus dur : l’existence personnelle. Mais avec elle nous perdons la vertu qui les crée toutes : l’aptitude à se dépasser soi-même. La morale par excellence, celle qui ne va pas de soi, c’est d’accepter d’être seul. Ce n’est pas de donner mais de donner seul : quand tous donnent c’est parfois ne pas donner.

L’homme vertueux est sauvé par ses œuvres. Mais elles seront de plus en plus faciles, s’il est vrai que leur raison est dans le déchirement qu’elles nous évitent. La vertu dégénère en moralisme, mais le rite est encore plus commode : un simple geste et voici exorcisée l’angoisse de vivre.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 235

[ moralité refuge ] [ par-delà le bien et le mal ] [ souffrance ] [ solitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

orient-occident

Quelle peut être l’origine d’une différence aussi radicale dans les goûts ? Tout bien pesé, c’est parce que nous autres, Orientaux, nous cherchons à nous accommoder des limites qui nous sont imposées que nous nous sommes de tout temps contentés de notre condition présente ; nous n’éprouvons par conséquent nulle répulsion à l’égard de ce qui est obscur, nous nous y résignons comme à l’inévitable : si la lumière est pauvre, eh bien, qu’elle le soit ! Mieux, nous nous enfonçons avec délice dans les ténèbres et nous leur découvrons une beauté qui leur est propre. Les Occidentaux par contre, toujours à l’affût du progrès, s’agitent sans cesse à la poursuite d’un état meilleur que le présent. Toujours à la recherche d’une clarté plus vive, ils se sont évertués, passant de la bougie à la lampe à pétrole, du pétrole au bec de gaz, du gaz à l’éclairage électrique, à traquer le moindre recoin, l’ultime refuge de l’ombre.

Auteur: Tanizaki Junichiro

Info: Éloge de l’ombre (1933). Lagrasse : Éditions Verdier. p. 72

[ visions du monde opposées ] [ introversion-extraversion ] [ développement technique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

isolement

Cette histoire mouvementée de la solitude a laissé de nombreuses traces, littéraires surtout: les solitaires sont souvent très bavards par écrits. Ils ont laissé des confidences, des plaidoyers, des journaux intimes, des poésies, des lettres. La solitude a donné lieu à bien des débats philosophiques, religieux, littéraires, car elle n'a jamais laissé indifférent: elle fascine, intrigue, étonne, attire et scandalise, on l'admire ou on s'en moque, on en fait une vertu ou un vice, un refuge ou un enfer, mais à toutes les époques on en parle avec passion. Depuis le XIXe siècle, les sciences humaines se penchent sur ce phénomène: sociologues, psychologues, psychanalystes, médecins, philosophes lui consacrent d'innombrables travaux. Et elle continue à diviser, suivant qu'on l'envisage comme fléau social, comme composante irréductible de la condition humaine, comme anomalie ou comme plénitude de l'individu, comme détresse ou comme salut.
La solitude ne laisse ni neutre ni indifférent. Elle engage toute notre conception de la condition humaine.

Auteur: Minois Georges

Info: Histoire de la solitude et des solitaires, p. 11

[ outil ] [ mémoires ] [ journal ]

 

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