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substitution

[...] le signifiant commence non pas à la trace, mais à ceci, qu’on efface la trace. Cependant, ce n’est pas la trace effacée qui constitue le signifiant. Ce qui inaugure le signifiant, c’est le fait qu’elle se pose comme pouvant être effacée. Autrement dit, Robinson Crusoé efface la trace du pas de Vendredi, mais que fait-il à la place ? S’il veut la garder, cette place du pied de Vendredi, il fait au minimum une croix, c’est-à-dire une barre et une autre barre sur celle-ci. Et ceci est le signifiant spécifique.

Le signifiant spécifique se présente à la fois comme pouvant être effacé, et comme pouvant, dans l’opération même de l’effacement, subsister comme tel. Je veux dire que le signifiant se présente déjà comme doté des propriétés propres au non-dit. Avec la barre, j’annule ce signifiant, mais aussi je le perpétue indéfiniment, j’inaugure la dimension du signifiant comme tel. Faire une croix, c’est faire ce qui, à proprement parler, n’existe dans aucune forme de repérage qui soit permise à l’animal.

[...] La barre est recouverte par une autre barre, indiquant que, comme telle, elle est effacée. Cette fonction du non du non, en tant qu’il est le signifiant qui s’annule lui-même, mérite assurément à soi tout seul un très long développement.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 103

[ abstraction ] [ défini ] [ linguistique ] [ refoulement ] [ spécificité humaine ] [ marquage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Personne ne peut comprendre sans juger, jamais. On croit pouvoir écouter les autres de façon impartiale, mais c’est faux. On juge, toujours. Même si on voudrait ne pas le faire, on n’y parvient pas. On approuve ou on désapprouve, on félicite ou on condamne, on absout ou on lynche, ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs ou des naïfs.


Auteur: Amélie Antoine

Info: Pourquoi tu pleures ?

[ impulsifs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

respiration

Inspire les petites peurs elles se changent en doutes en mots en idée en colère en haine en violence.

Expire les grandes peurs et les grands mots ils te retombent à l'intérieur c'est facile d'être ensevelie sous nos miroirs.

Insipre les petites peurs elles se chuchotent un chemin vers ta tête observe les dis leur merci d'avoir essayé de te protéger.

Expire la reconnaissance pour la beauté lovée dans tes instincts pour le courage d'aimer les petites peurs.

Inspire la dureté de l'amour inspire le parfum récompense récolte et mange mâche avale dévore tout le bon et l'amour qu'on te donne.

Expire le calme en reconnaissance de la beauté lovée dans le courage qu'il faut pour ne pas fuir l'amour.


Auteur: Tagaq Tanya

Info: Croc fendu

[ zazen ] [ dualité ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

lecture

Nous sentons la poésie comme nous sentons la présence d'une femme, ou comme nous sentons le voisinage d'une montagne ou d'une baie.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Conférences

[ sensation ] [ appartenance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

béatitude inaccessible

Comme cependant tout homme a une certaine idée de la valeur, sans néanmoins pouvoir réaliser ou voir se réaliser entièrement cette idée, il n’y a pas d’hommes heureux. Seules les femmes sont heureuses. Aucun homme n’est heureux car chacun sait dans une certaine mesure ce qu’est la liberté tout en vivant d’une manière ou d’une autre en esclavage sur terre. Seul un être entièrement passif comme la femme véritable, ou un être entièrement actif comme Dieu peut connaitre le bonheur. Le sentiment du bonheur est le sentiment de la perfection, et l’homme à la différence de la femme, ignore ce sentiment. L’homme a toujours derrière lui des problèmes, devant lui des devoirs, les problèmes ayant leur origine, les devoirs pour domaine l’avenir. Pour la femme le temps n’a ni orientation, ni sens. Aucune femme ne se pose la question de savoir quel est le but de sa vie, et cela alors même que l’univocité du temps n’est que l’expression du fait que cette vie peut et doit avoir un sens. Le bonheur ne saurait consister pour l’homme que dans l’activité, c’est-à-dire dans la liberté, et le sentiment de la faute va s’aggravant chez lui à mesure que s’avance l’idée de liberté. La vie sur terre est pour lui une souffrance ne serait-ce que parce que dans la sensation l’être humain est passif, qu’il ne peut en général s’empêcher d’être affecté, que l’expérience ne comporte pas seulement une forme, mais une matière. Aucun homme ne peut se passer de la perception, pas plus l’homme de génie que les autres, qui ne serait rien sans elle, même s’il parvient mieux que personne à y faire rentrer aussitôt tout le contenu de son moi et à l’en nourrir, et à moins besoin d’induire pour atteindre à l’idée d’une chose.

Auteur: Weininger Otto

Info: sexe et caractère (1903, 294 p.) p.232, éditions l'âge d'homme, 2012.

[ impossibilité ] [ individus ] [ archétypes ] [ douleur constante ] [ responsabilité ]

 
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prophétie

Ce que 1789 a fait pour les bourgeois, ce que 1917 a fait pour les ouvriers, la prochaine révolution mondiale le fera pour les races de couleur. Déjà l'inférieur triomphe partout. Le problème n'est qu'un problème social, un autre aspect de la lutte sociale. Démocratie noire contre aristocratie blanche.

Auteur: Morand Paul

Info: Magie noire (1928, 227 p., Grasset, les cahiers rouges)

[ affrontement racial ]

 
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écrivain-sur-écrivain

Paul Morand est le premier de nos écrivains qui ait jazzé la langue française, ce n'est pas un émotif comme moi mais c'est vraiment un découvreur de style - un authentique écrivain-né - de très rare espèce, un satané authentique orfèvre de la langue - je le reconnais pour un maître.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettre de Louis-Ferdinand Céline à Milton Hindus en juin 1947 dans Lettres à Milton Hindus (1947-1949- Gallimard, 2012, 304 p.)

[ éloge ] [ admiration ] [ influence littéraire ]

 
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écrivain-sur-écrivains

Chère Marie mille mercis pour Miller. Il va vous être renvoyé - Très instructif. On prend soin de nous avertir en préface que ce n’est ni du Céline ni du Joyce - Peut-être... Mais c’est en tout cas du Zarathoustra, du Jean-Jacques, du "Petit chose", du Vallès, du Rimbaud, du Faulkner, du Passos, du Charles Louis Philippe, vraiment je ne connais rien de plus ressassé, archi pontifié, de moins original. C’est le débraillé conventionnel du Maupassant américain, l’épaté de Kansas City, pourri de littérature. J’oubliais Dostoiewsky ! Il y a vingt génies de ce genre en permanence à la Coupole (...) Un pays qui produit des bombes atomiques doit avoir des auteurs cataclomiques ! On en catapulte aux gogos - même catafouillis chez ce Steinbeck ressasseur de Don Quichotte, de Maupassant, en bafouilleux, morne, à la sauce russe, titubant, vaseux - Je vois de très beaux jours pour Cherbuliez, Feuillet, Goncourt plagiés quand ils auront été rendus confus, bégayeurs et motorisés par les hybrides à génie des officines de traduction - Quels rugissements d’extase quand on nous ramènera les "Contes de mon Moulin" morosifiés, érotisés, cacafouillis traduits par un génie d’Arkansas ! Le sous-préfet braguette ouverte ronflant sous un essaim d’abeilles qui lui décuplent la verge ? La chèvre de Monsieur Seguin baisée toute la nuit par le Loup périssant d’amour à l’aurore ? - Voilà des factures nouvelles ! A en bramer d’admiration ! Notre vieux cheval naturaliste peinturluré américain, harnaché zazou peut encore faire de drôles de recettes !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettre de Louis-Ferdinand Céline à sa secrétaire Marie Canavaggia en décembre 1946 dans Lettres à Marie Canavaggia: (1936-1960, Gallimard, 2007, 768 p.)

[ états-unis ] [ férocité critique ] [ élan pamphlétaire ] [ avis littéraire ]

 
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rapidité

La vitesse tue la forme. D'un paysage vu à cinq cents à l'heure, que reste t-il ? Rien ; les premiers et les seconds plans sont supprimés ; au delà du 300éme de seconde, les appareils photographiques eux-mêmes défaillent. Notre oeil ne prend pas plaisir à la trajectoire d'un obus puisqu'il ne la voit plus. Le mouvement ne "déplace pas les lignes", il les anéantit. La terre perd sa variété ; en avion, il n'y a plus, sous nos pieds, de peupliers ou de châtaigniers ; il y a l'arbre... La vitesse pour les Orientaux, équivaut à la démocratie. La très grande vitesse ressemble au communisme en ce qu'elle tue l'individuel. Elle appelle et exige l'anonymat. Nous parvenons au règne du symbole. La vitesse habitue l'esprit, par la succession infinie des images, à des nouvelles synthèses. Le sociologue s'en réjouira peut-être, mais non l'artiste. L'artiste est un aristocrate , (même quand il croit faire de l'art pour le peuple) il travaille lentement. La vitesse tue la couleur : le gyroscope, quand il tourne au plus vite, fait du gris ! Regardons la peinture moderne : gris, vert-de-gris, gris-noir, Barque, Picasso, Juan Gris, Derain, Vlaminck : couleurs de torpilleur, de trains de blindé, de châssis.

Auteur: Morand Paul

Info: éloge du repos (1937, 125 p., éditions Arléa) p.118, 119

[ vélocité néfaste ] [ progrès ] [ modernité ] [ esthétique ] [ transition nocive ]

 
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prophétie

Nous ne voulons plus être des hommes autonomes ; nous demandons que l'état nous donne le sein ; plus que de gouvernants, nous avons besoin de gouvernantes. Quand la génération des vieux de 1900, la génération des derniers vrais anciens se sera éteinte, ne serons nous plus que des vieillards voués à l'enfance et qui sauteront, avec une mine poupine, du berceau au cercueil ?

Auteur: Morand Paul

Info: éloge du repos (1937, 125 p., éditions Arléa) p.30

[ assistés ] [ perte de sens ] [ transition ]

 
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