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pouvoir sémantique

Refuser les mots " décolonial ", " woke ", " cancel culture ", " intersectionnalité ", dénoncer d’emblée leur caractère pervers, c’est refuser le débat, refuser qu’il ait lieu, refuser les mots pour disqualifier la discussion elle-même. Ce n’est ni une attitude historique, ni une attitude scientifique. Je ne suis pas totalement à l’aise avec ce vocabulaire qui n’est pas celui de ma génération mais j’ai envie d’en savoir plus sur ces concepts. Il faut les prendre au sérieux, les étudier historiquement, voir comment un mot est né, pourquoi, et quels sont les emplois successifs qui en sont faits. 


Auteur: Perrot Michelle

Info: Le temps des féminismes, pp 167-168

[ ouverture ] [ compréhension ] [ vocabulaire ]

 

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procréation

Il y a cinquante ans, les femmes pouvaient déjà choisir par elles-mêmes. Mais, dans certains milieux, la bourgeoisie par exemple, le modèle traditionnel restait puissant et une femme qui décidait de ne pas avoir beaucoup d'enfants et de privilégier son travail était encore regardée de manière un peu bizarre, sympathique ou hostile selon la personne.

Aujourd'hui, une jeune fille n'a pas à rompre, elle a à aménager. Un nouveau standard s'est installé, celui du cumul, qui n'est pas du tout beauvoirien. Il conjugue le modèle de la femme active et celui de la famille, avec des enfants. En France, où le désir d'enfant est très fort, les jeunes femmes ont donc souvent deux vies à mêler. Elles ont le choix, certes, mais de façon un peu pernicieuse, ce choix est devenu une manière de norme. Le modèle français est exigeant, combinant fort taux d'activité des femmes et fort taux de natalité, dans les deux cas les plus élevés en Europe.


Auteur: Perrot Michelle

Info: Le temps des féminismes, 2023

[ femmes-hommes ] [ Gaule ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

On le voit très bien dans le droit de vote : pour Sieyès, les femmes sont des citoyennes passives, qui ont droit à la protection de leur personne et de leurs biens mais ne votent pas. Elles n’ont aucun accès à la décision politique. Néanmoins, son discours n’est pas sans nuance puisqu’il précise : " du moins dans l’état actuel ", comme si les femmes n’étaient pas encore capables à ce moment-là d’être citoyennes et de participer à la vie publique, mais pourraient l’être un jour. -- Cette distinction a été immédiatement récusée par les femmes, en particulier par Olympe de Gouges, la première à avoir eu conscience que cet universalisme proclamé était un piège. Elle objecte que si les femmes ont le droit de monter à l’échafaud, elles ont aussi le droit de monter à la tribune, à la fois lieu matériel et symbolique. Publiée en 1791, en fait très peu diffusée (elle l’affichait elle-même sur les lieux accessibles), sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est d’une grande clarté, et on pourrait toujours la revendiquer aujourd’hui. En voici deux extraits.

Article VI : " La Loi doit être l’expression de la volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation ; elle doit être la même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents. "

Article XVI : " Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution : la Constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation n’a pas coopéré à sa rédaction. "

En matière de liberté d’expression, il n’y a pas tant d’événements véritablement créateurs dans l’histoire. La Révolution en est un, assurément. La déclaration d’Olympe de Gouges aussi.

Auteur: Perrot Michelle

Info: Le temps des féminismes, 2023, p 142

[ égalité ] [ législation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

entre-deux morts

Le désir d’ŒDIPE, c’est ce désir d’en savoir le fin mot sur le désir. Quand je vous dis que "Le désir de l’homme est le désir de l’Autre" quelque chose me revient dans l’esprit qui, je crois, chante dans Paul ELUARD sous le terme du dur désir de durer. Ce dur désir de durer n’est rien d’autre que ce désir de désirer. 

Pour l’homme du commun, donc, en tant que le deuil de l’ŒDIPE est à la source, à l’origine du surmoi, la double limite au-delà de la mort réelle risquée - jusqu’à la mort préférée, assumée, jusqu’à l’Être pour la mort - ne se présente que sous un voile. Ce voile, c’est précisément ceci qui s’appelle, dans JONES*, la haine, qui fait que c’est dans l’ambivalence de l’amour et de la haine que tout auteur analytique conscient, si je puis dire, met le dernier terme de la réalité psychique à laquelle nous avons affaire. 

La limite extérieure qui est celle qui retient l’homme dans le service du bien est le primum vivere. C’est bien la crainte, comme on nous le dit. Mais vous voyez combien son incidence est en quelque sorte superficielle. C’est entre les deux, et dans la zone intermédiaire, que gît, pour l’homme du commun l’exercice de sa culpabilité, reflet de cette haine pour celui - car l’homme est créationniste - créateur, quel qu’il soit, qui l’a fait si faible et si insuffisante créature. 

Bien sûr, ces balivernes ne sont rien pour le héros, pour lui, qui s’est effectivement avancé dans cette zone, pour ŒDIPE. Pour ŒDIPE, qui va jusqu’au μὴ ϕῦναι [mé phunai] du véritable "Être pour la mort", les épousailles avec l’anéantissement considéré comme le terme de son vœu, de cette malédiction consentie du μὴ ϕῦναι** [mé phunai]. Ici il n’y a rien d’autre que cette véritable et invisible disparition qui est la sienne. L’entrée dans cette zone est celle, pour lui, de ce renoncement aux biens et au pouvoir en quoi consiste la punition qui n’en est pas une. L’acte d’arrachement au monde qui est constitué par le geste de s’être aveuglé, celui-là seul - les anciens le savaient - qui échappe aux apparences, peut arriver à la vérité. 

Le grand HOMÈRE est aveugle, TIRÉSIAS aussi. C’est entre les deux que, pour ŒDIPE, se joue le règne absolu de son désir. Ce qui est suffisamment souligné par le fait qu’on nous le montre jusqu’à son terme : irréductible, exigeant tout, n’ayant renoncé absolument à rien, et absolument irréconcilié.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 29 juin 1960, *Ernest Jones, psychanalyste proche de Freud **tirée de la tragédie de Sophocle, signifie "ne pas être né" ou "mieux vaut ne pas naître".

[ mythologie ] [ quête ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychanalyse

Est-ce que la fin d’une analyse, si nous devons la concevoir comme pleinement terminée, pour quelqu’un qui doit se trouver ensuite, par rapport à l’analyse, en position responsable, c’est-à-dire lui-même analyste, est-ce qu’elle doit idéalement, je dirai en droit, se terminer sur cette perspective de confort qui est celle qui est promue dans ce que, tout à l’heure, j’ai épinglé de la note de cette sorte de rationalisation moralisante où elle tend à s’exprimer aujourd’hui trop souvent ?

Est-ce que vraiment est tenable, pour nous partisans, du moment où nous avons articulé - et je crois dans la droite ligne de l’expérience freudienne - cette année la dialectique de la demande, du besoin et du désir, est-ce qu’il est tenable de réduire, si l’on peut dire, le succès de l’analyse, à ce quelque chose que nous pouvons décrire comme une sorte de position de confort individuel liée à quelque chose d’assurément fondé et de légitime, que nous pouvons appeler, pour donner à ces termes tout leur poids, le service d’un certain nombre de biens : biens privés, biens de la famille, biens de la maison, d’autres biens dont nous savons aussi qu’ils nous sollicitent : biens du métier, de la profession, de la cité ? Est-ce que cette cité, même, nous pouvons, de nos jours, si facilement la clore ? Qu’importe !

Il n’est que trop manifeste que l’aspiration au bonheur de ceux qui viennent recourir à nous concrètement, effectivement, dans notre société, implique comme un miracle, comme une promesse que, quelque régularisation que nous apportions à leur situation, la place restera encore ouverte pour qu’il se trouve un mirage de génie original, d’excursion vers la liberté - caricaturons ! - de possessions de toutes les femmes pour un homme, de l’homme idéal pour une femme, dont assurément en toute rigueur on pensait que, vous faire les garants que le sujet puisse d’aucune façon y trouver son bien même, est une sorte d’escroquerie. Disons qu’il n’y a aucune raison que nous nous fassions les garants de la rêverie bourgeoise. Un peu plus de rigueur, un peu plus de fermeté est exigible dans notre affrontement de la condition humaine. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 29 juin 1960

[ objectif ] [ amoralisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

conjonction des opposés

L'harmonie est la loi suprême. Elle crée des rapports différents entre les êtres, et ce sont ces différents rapports qui sont cause de la souffrance, car ce qui est bon pour un être ne l'est pas pour un autre ; ce qui est agréable sous un certain rapport, ne l'est pas sous un autre.


Auteur: Héraclite d'Éphèse

Info: In Les échos de Saint Maurice de Jean Eracle

[ dualité ] [ chiasme ]

 

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deuils

Je ne pouvais imaginer que mon oncle allait disparaître et je n'y croyais pas encore. Toute mon enfance si pâle et tous les moments qu'il nous avait donnés apparaissaient pour disparaître et j'ai senti de nouveau, mais avec une force inédite, qu'on mourait un nombre incalculable de fois dans une vie, des petites morts qui nous laissaient là, debout, pétrifiés, survivants, comme Robinson sur l'île qu'il n'a pas choisie, avec nos souvenirs pour bricoler la suite et nul Vendredi pour nous aider à la cultiver.

Auteur: Lançon Philippe

Info: Le Lambeau

[ jalons ]

 

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date de naissance

Je suis né le 29 décembre 1907, c'est-à-dire presque en 1908, de sorte que j'ai presque un an de moins que l'âge que je suis censé avoir.


Auteur: Henry Maurice

Info: ''Point de repère'', plaquette autobiographique imprimée en accordéon en 1967 par Sergio Tosi, à Milan - p.7

 

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assoupissement

Adrien s’endort, et soudain tourbillonne dans l’espace : il rêve. 


Auteur: Henry Maurice

Info: Les métamorphoses du vide

[ décollage ]

 

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homme-animal

Des scientifiques révèlent des similitudes entre la structure du chant des baleines à bosse et le langage humain 

(Photo : Baleine à bosse et son baleineau dans le lagon calédonien.)

Une équipe de chercheurs a découvert des points communs entre le chant des baleines à bosse et la communication humaine. Ces résultats inattendus viennent d'être publiés dans la prestigieuse revue "Science". La biologiste calédonienne Claire Garrigue fait partie de l'aventure. 

C’est une découverte qui devrait faire date dans le monde scientifique. Le magazine Science s’en est d'ailleurs fait l’écho dans un article paru ce 7 février. Une nouvelle étude menée par des chercheurs internationaux révèle que l’apprentissage des langues chez les humains s’applique également au chant des baleines à bosse, avec des similitudes troublantes.

Pour le démontrer, une équipe de six scientifiques s’est appuyée sur une base de chants de cétacés recueillis pendant huit ans. Parmi ces données, de nombreuses séquences de chants de baleines à bosse, collectées dans le lagon calédonien par l’association Opération cétacés.

Une structure statistique similaire

Cette équipe pluridisciplinaire, composée de spécialistes en écologie comportementale, sciences du langage ou encore bioacoustique "a émis l’idée de rechercher la structure de ces chants", explique Claire Garrigue, membre d'Opération cétacés, qui fait partie de ce petit groupe de scientifiques. 

Pour étudier la composition de ces chants, les chercheurs ont appliqué des méthodes quantitatives, que l’on retrouve dans les sciences du langage, destinées à étudier la parole des enfants en bas âges. "À notre grande surprise, on a découvert qu’il présentait la même structure statistique que celle qu’on va retrouver dans le langage humain", résume la scientifique, basée à Nouméa. 

Plus concrètement, on retrouve dans le langage humain des mots qui sont très souvent utilisés et beaucoup d'autres mots qui le sont peu. On note également que les mots les plus courts sont ceux qui sont utilisés le plus souvent. Or, le même phénomène est observé chez les baleines à bosse. 

Cette découverte a pu être réalisée à partir des unités sonores qui composent le chant de baleines. "Cela peut être des sons de violons, des grincements, des couinements, des mugissements…, énumère la biologiste marin. En écoutant un chant, on peut le décomposer comme une partition sur laquelle on placerait les mots 'mugissements' ou 'claquement de porte', à la place des notes de musique."

Des chants qui se transmettent entre individus

Ce n'est pas la première fois que ces chercheurs font une découverte étonnante à partir du chant des baleines. Il y a quelques années, ils avaient démontré que ces chants se transmettaient de l’Ouest du Pacifique vers l’Est du Pacifique, soit de l’Australie vers l’Equateur, tel un "tube de l'été", sourit Claire Garrigue, avant de laisser la place à un autre "tube". 

"Cela montre que le chant est un comportement appris et qui est transmis culturellement
, pointe Claire Garrigue. C’est la seule espèce non humaine pour laquelle on constate une transmission culturelle à une telle échelle géographique." A noter que seuls les mâles chantent parmi ces baleines à bosse. 

L'Homme et la baleine... pas si éloignés

Or, cette nouvelle découverte publiée dans Science "devrait avoir des répercussions et ouvrir la porte à des études semblables chez d’autres animaux", souligne Claire Garrigue. Elle vient également conforter une fois de plus la thèse d'une intelligence animale.

"On a beaucoup trop sous-estimé les animaux. Découvrir, comme on vient de le faire, ce point commun entre deux espèces aussi éloignées du point de vue de l’évolution, que sont la baleine à bosse et l’humain, cela peut remettre en question bon nombre de nos idées préconçues et notamment la supériorité humaine. Cela devrait nous faire réfléchir à être un peu plus humble."



 



 

Auteur: Internet

Info: https://la1ere.francetvinfo.fr/, Coralie Cochin, 9 février 2025

[ mâles-femelles ] [ sémiotique ] [ comparée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel