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béatitude inaccessible

Comme cependant tout homme a une certaine idée de la valeur, sans néanmoins pouvoir réaliser ou voir se réaliser entièrement cette idée, il n’y a pas d’hommes heureux. Seules les femmes sont heureuses. Aucun homme n’est heureux car chacun sait dans une certaine mesure ce qu’est la liberté tout en vivant d’une manière ou d’une autre en esclavage sur terre. Seul un être entièrement passif comme la femme véritable, ou un être entièrement actif comme Dieu peut connaitre le bonheur. Le sentiment du bonheur est le sentiment de la perfection, et l’homme à la différence de la femme, ignore ce sentiment. L’homme a toujours derrière lui des problèmes, devant lui des devoirs, les problèmes ayant leur origine, les devoirs pour domaine l’avenir. Pour la femme le temps n’a ni orientation, ni sens. Aucune femme ne se pose la question de savoir quel est le but de sa vie, et cela alors même que l’univocité du temps n’est que l’expression du fait que cette vie peut et doit avoir un sens. Le bonheur ne saurait consister pour l’homme que dans l’activité, c’est-à-dire dans la liberté, et le sentiment de la faute va s’aggravant chez lui à mesure que s’avance l’idée de liberté. La vie sur terre est pour lui une souffrance ne serait-ce que parce que dans la sensation l’être humain est passif, qu’il ne peut en général s’empêcher d’être affecté, que l’expérience ne comporte pas seulement une forme, mais une matière. Aucun homme ne peut se passer de la perception, pas plus l’homme de génie que les autres, qui ne serait rien sans elle, même s’il parvient mieux que personne à y faire rentrer aussitôt tout le contenu de son moi et à l’en nourrir, et à moins besoin d’induire pour atteindre à l’idée d’une chose.

Auteur: Weininger Otto

Info: sexe et caractère (1903, 294 p.) p.232, éditions l'âge d'homme, 2012.

[ impossibilité ] [ individus ] [ archétypes ] [ douleur constante ] [ responsabilité ]

 
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prophétie

Ce que 1789 a fait pour les bourgeois, ce que 1917 a fait pour les ouvriers, la prochaine révolution mondiale le fera pour les races de couleur. Déjà l'inférieur triomphe partout. Le problème n'est qu'un problème social, un autre aspect de la lutte sociale. Démocratie noire contre aristocratie blanche.

Auteur: Morand Paul

Info: Magie noire (1928, 227 p., Grasset, les cahiers rouges)

[ affrontement racial ]

 
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écrivain-sur-écrivain

Paul Morand est le premier de nos écrivains qui ait jazzé la langue française, ce n'est pas un émotif comme moi mais c'est vraiment un découvreur de style - un authentique écrivain-né - de très rare espèce, un satané authentique orfèvre de la langue - je le reconnais pour un maître.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettre de Louis-Ferdinand Céline à Milton Hindus en juin 1947 dans Lettres à Milton Hindus (1947-1949- Gallimard, 2012, 304 p.)

[ éloge ] [ admiration ] [ influence littéraire ]

 
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écrivain-sur-écrivains

Chère Marie mille mercis pour Miller. Il va vous être renvoyé - Très instructif. On prend soin de nous avertir en préface que ce n’est ni du Céline ni du Joyce - Peut-être... Mais c’est en tout cas du Zarathoustra, du Jean-Jacques, du "Petit chose", du Vallès, du Rimbaud, du Faulkner, du Passos, du Charles Louis Philippe, vraiment je ne connais rien de plus ressassé, archi pontifié, de moins original. C’est le débraillé conventionnel du Maupassant américain, l’épaté de Kansas City, pourri de littérature. J’oubliais Dostoiewsky ! Il y a vingt génies de ce genre en permanence à la Coupole (...) Un pays qui produit des bombes atomiques doit avoir des auteurs cataclomiques ! On en catapulte aux gogos - même catafouillis chez ce Steinbeck ressasseur de Don Quichotte, de Maupassant, en bafouilleux, morne, à la sauce russe, titubant, vaseux - Je vois de très beaux jours pour Cherbuliez, Feuillet, Goncourt plagiés quand ils auront été rendus confus, bégayeurs et motorisés par les hybrides à génie des officines de traduction - Quels rugissements d’extase quand on nous ramènera les "Contes de mon Moulin" morosifiés, érotisés, cacafouillis traduits par un génie d’Arkansas ! Le sous-préfet braguette ouverte ronflant sous un essaim d’abeilles qui lui décuplent la verge ? La chèvre de Monsieur Seguin baisée toute la nuit par le Loup périssant d’amour à l’aurore ? - Voilà des factures nouvelles ! A en bramer d’admiration ! Notre vieux cheval naturaliste peinturluré américain, harnaché zazou peut encore faire de drôles de recettes !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettre de Louis-Ferdinand Céline à sa secrétaire Marie Canavaggia en décembre 1946 dans Lettres à Marie Canavaggia: (1936-1960, Gallimard, 2007, 768 p.)

[ états-unis ] [ férocité critique ] [ élan pamphlétaire ] [ avis littéraire ]

 
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rapidité

La vitesse tue la forme. D'un paysage vu à cinq cents à l'heure, que reste t-il ? Rien ; les premiers et les seconds plans sont supprimés ; au delà du 300éme de seconde, les appareils photographiques eux-mêmes défaillent. Notre oeil ne prend pas plaisir à la trajectoire d'un obus puisqu'il ne la voit plus. Le mouvement ne "déplace pas les lignes", il les anéantit. La terre perd sa variété ; en avion, il n'y a plus, sous nos pieds, de peupliers ou de châtaigniers ; il y a l'arbre... La vitesse pour les Orientaux, équivaut à la démocratie. La très grande vitesse ressemble au communisme en ce qu'elle tue l'individuel. Elle appelle et exige l'anonymat. Nous parvenons au règne du symbole. La vitesse habitue l'esprit, par la succession infinie des images, à des nouvelles synthèses. Le sociologue s'en réjouira peut-être, mais non l'artiste. L'artiste est un aristocrate , (même quand il croit faire de l'art pour le peuple) il travaille lentement. La vitesse tue la couleur : le gyroscope, quand il tourne au plus vite, fait du gris ! Regardons la peinture moderne : gris, vert-de-gris, gris-noir, Barque, Picasso, Juan Gris, Derain, Vlaminck : couleurs de torpilleur, de trains de blindé, de châssis.

Auteur: Morand Paul

Info: éloge du repos (1937, 125 p., éditions Arléa) p.118, 119

[ vélocité néfaste ] [ progrès ] [ modernité ] [ esthétique ] [ transition nocive ]

 
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prophétie

Nous ne voulons plus être des hommes autonomes ; nous demandons que l'état nous donne le sein ; plus que de gouvernants, nous avons besoin de gouvernantes. Quand la génération des vieux de 1900, la génération des derniers vrais anciens se sera éteinte, ne serons nous plus que des vieillards voués à l'enfance et qui sauteront, avec une mine poupine, du berceau au cercueil ?

Auteur: Morand Paul

Info: éloge du repos (1937, 125 p., éditions Arléa) p.30

[ assistés ] [ perte de sens ] [ transition ]

 
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apparences

La pauvreté permet à la douleur de s'étendre en surface, la richesse et les loisirs de se développer et de se compliquer en profondeur ; mais nous n'y pensons pas. Cela tient sans doute à ce que, dans notre soicété pénétrée d'argent, la pauvreté paraît le pire des maux et le porte-monnaie garni le plus grand des bienfaits. Cette simplification crue des problèmes humains vient de ce que, comme tous les matérialistes ; nous ne croyons que ce que nous voyons : la détresse d'un être moralement disgrâcié qui n'a jamais pu se faire aimer ne se voit pas ; la détresse d'un chiffonnier se voit.

Auteur: Morand Paul

Info: éloge du repos (1937, 125 p., éditions Arléa) p.46

[ misère ] [ argent ]

 
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interrogation

Je pense à la frénésie des américains, quand soudain de la mer, monte leur New-York. C'est la patrie durement conquise, la patrie neuve, à mille mamelles, l'avenir clair, les beaux enfants, la force, l'argent facile, les vieux dansent comme des fous. Tout le monde se confond, s'interpelle. Ici, ce soir de novembre, sur ce bateau triste, pas chauffé, des prostituées modestes parfumées au guignon, des fonctionnaires mal payés et aigris, des pères de famille inquiets et ennemis du risque, des gens qui ont vu leur fortune diminuée de moitié depuis qu'ils ont ont quitté la France; des fumeurs d'opium à la langue amère ; ils sont muets, tendent le dos. Après un mois de traversée, d'amitiés vives et trop de paroles échangées, tout le monde se déteste. 

Sommes-nous devenus les fils les plus âcres de cette race d'Europe que le tigre n'aime pas, à cause de sa chair acide ?

Auteur: Morand Paul

Info: Rien que la terre (1928, 212p., Grasset, les cahiers rouges) p. 195

[ nouveau monde ] [ civilisation ] [ états-unis ] [ déclin ]

 

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navire

Un paquebot est beaucoup moins cosmopilite qu'un hôtel. Il transporte, certes, toutes les races, mais garde intacte ses caractéristiques et son atmosphère nationale. Les hôtels s'offrent à tous, acceptent tout, prêts au gain. Le paquebot travaille pour son pays, pour montrer un pavillon. Quelle compagnie de navigation s'enrichit ? Dès la passerelle, la figure du commandant, la tenue de l'équipage, l'odeur de la cuisine et un air impalpable du pays vous accueillent aussi nets que si vous traversiez une frontière. Le bateau américain est fort, gai, vulgaire.

Auteur: Morand Paul

Info: Rien que la terre (1928, 212p., Grasset, les cahiers rouges) p. 195

[ préservation ethno-culturelle ] [ univers marin ] [ patriotisme maritime ]

 

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anti-occultisme

Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel. Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ? Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Évangile de Matthieu, 22, 31-33

[ christianisme ] [ manifestation humaine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson