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jazz

Souvent, je songeais que mon père était né de la musique - une mélodie entêtée qui prit la forme d'un homme. Il entendait de la musique partout, dans le grincement de ressorts rouillés du lit et le bourdonnement des mouches. Pour lui, les robinets qui goutent étaient remplis de rythmes, comme les clignotements irréguliers du néon déglingué derrière notre fenêtre. Certains secouaient la tête et le prenaient pour un dingo, mais je n'ai jamais cru cela. Il mettait les enregistrements d'Art Tatum, d'Arthur Rubenstein et d'autres, et s'exclamait les yeux étincelants : " Qu'est-ce que c'est bath ! De toute beauté ! " On écoutait parfois des disques toute la nuit. Quand il n'y avait pas de concerts à la régulière, Papa avait de courts engagements dans des bars d'hôtel, où son jeu exquis n'était pas souvent, et c'est le moins que l'on puisse dire, pas apprécié à sa juste valeur. C'était toujours les mêmes types qui posaient problème - un ivrogne de passage, sans la moindre oreille musicale, d'ordinaire flanqué d'une quelconque pute flasque de bar d'hôtel. Ils chancelaient jusqu'au piano, appuyés sur les touches, et disaient un truc du style : " Et la pédale douce, vieux ? " ou bien " Tu connais celui-ci ? " avant de se mettre à siffler un air mièvre en crachotant dans l'oreille de papa des sifflements faux et puants. Il prenait chaque fois son mal en patience, ne prononçant jamais le moindre mot, mais moi qui le connaissais, je voyais son esprit se flétrir juste derrière ses yeux. Quand je sentais sa blessure, je m'imaginais être l'Abominable Docteur Phibes, échafaudant des morts diaboliques pour ces critiques de comptoir de bar, ou bien je me transformais en Rodan, attrapant mes victimes par leur cou gras et rougeaud avec mes talons-rasoirs. Je les emportais à tire-d'aile vers un caveau souterrain, où, bourreau masqué, j'attendais, prête à mettre fin partout à la vie des imbéciles et des chahuteurs qui ne reconnaissaient pas la beauté quand ils l'entendaient.

Auteur: Albany Amy-Jo

Info: Low Down : jazz, came, et autres contes de la princesse Be-Bop

[ univers sonore ] [ papa ]

 

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femmes-hommes

On a retrouvé en de mains endroits du proche orient des amulettes et autres supports, dont les origines remontent au moins jusqu'au 10e millénaire av. J.-C, qui représentent l'aigle et le serpent de la légende d'Etana. Un des mythes fondateurs de l'humanité. "L'aigle et le serpent vivaient dans le même arbre. Un jour l'aigle et son fils eurent de mauvaises pensées et mangèrent les oeufs du serpent. Le serpent alla alors demander conseil au chef des dieux qui l'autorisa à se venger. Le serpent revint alors pour se cacher dans le cadavre d'un animal. Quand, à son retour, l'aigle se posa pour manger la carcasse, le serpent se dressa, l'attrapa et l'enferma dans un trou. Etana, premier roi de l'humanité, nommé par les dieux, ne pouvait avoir d'enfants. Il alla alors vers l'aigle enfermé et ils lui proposa un pacte. Il le libérait si celui ci était d'accord de l'aider et de le transporter jusqu'à la grande Déesse du Ciel. Ce qui fut fait et assura à Etana une fécondité dont il était privé jusqu'alors et lui permit d'établir une dynastie." Au Turkménistan les fouilles sur le site de Karakoum - haut lieu d'une civilisation pré-sumérienne des oasis vieille de plus de 5000 ans - confirment l'existence d'un peuple urbain très avancé et offrent des indices clairs sur les modes de vie et les croyances des habitants. Raffinés, ils attachaient une grande importance à la beauté et les femmes jouissaient d'un grand prestige. La mise au jour de statuettes féminines confirme même qu'il s'agissait d'une société fondée sur le matriarcat (les sceaux de commandements découverts sont féminins). Pourtant, la découverte de toute une série d'amulettes racontant l'histoire d'Etana permet d'identifier ce qui aurait été une rupture dans cette civilisation des oasis. Elle aurait progressivement passé d'un âge de la pierre, matriarcal, à un âge de l'agriculture, patriarcal, simultanément, à la prolifération de la légende d'Ethana. Ce mythe, très répandu dans la pré antiquité symboliserait donc la prise du pouvoir par les mâles.

Auteur: Sur Arte TV

Info: 9 octobre 2004, émission Les secrets du Karakoum sur les recherches dirigées par l'archéologue italien Gabriele Rossi-Osmida

[ historique ] [ civilisation ] [ mésopotamie ] [ inversion ]

 

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art pictural

"Toute pensée exprimée est une supercherie." Dans la poésie, ce qui n'est pas dit et qui pourtant brille par la beauté du symbole, agit plus puissamment sur le cœur que ce qui est exprimé par des mots. Le symbolisme confère au style même la substance artistique d'une poésie inspirée, transparente, illuminée dans son entier comme les parois délicates d'une amphore en albâtre dans laquelle brûle une flamme.

Les personnages peuvent également servir de symboles. Sancho Pança et Faust, Don Quichotte et Hamlet, Don Juan et Falstaff, selon les mots de Goethe, sont des "schwankende Gestalten". (Formes fluctuantes)

Les apparitions qui hantent l'humanité, parfois de manière répétée d'une époque sur l'autre, l'accompagnent de génération en génération. Il est impossible de communiquer en quelque mot que ce soit l'idée de tels caractères symboliques, car les mots ne font que définir et restreindre la pensée alors que les symboles expriment l'aspect illimité de la vérité.

De plus, nous ne pouvons nous contenter de cette vulgaire exactitude de la photoqraphie expérimentale. Nous percevons et  avons la prémonition, selon les allusions de Flaubert, Maupassant, Turgenev, Ibsen, de mondes nouveaux et encore inconnus de notre impressionnabilité. Cette soif de l'inexpérimenté, en quête de nuances insaisissables, de l'obscur et de l'inconscient dans notre sensibilité, est le trait caractéristique de la poésie idéale à venir. Baudelaire et Edgar Allan Poe ont déjà dit que le beau doit quelque peu étonner, doit paraître inattendu et extraordinaire. Les critiques français ont plus ou moins réussi à nommer cette caractéristique : l'impressionnisme.*

Tels sont les trois éléments majeurs de ce nouvel art : un contenu mystique, des symboles et l'expansion de l'impressionnabilité artistique.

Pas de conclusion positiviste, aucun calcul utilitaire, mais seulement une foi créative en quelque chose d'infini et immortel pour enflammer l'âme de l'homme, créer des héros, des martyrs et des prophètes... Les gens ont besoin de foi, ils ont besoin d'inspiration, ils aspirent à quelque sainte folie dans leurs héros et leurs martyrs.

Auteur: Merejkovski Dimitri

Info: The Silver Age of Russian Culture: An Anthology. Sur les raisons du déclin et sur les nouvelles tendances de la littérature contemporaine. Trad Mg. *peinture apte à noter les impressions fugaces, la mobilité des phénomènes

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

panthéisme

Ils portent des noms gutturaux. Ils s'appellent Tséfayok, Lafko, Yatsé, Yuras, Tchakval, Ksafak, pour les hommes... Waka, Chayatakara, Tellapakatcha, Samakanika, Kamankar, Yerfa, pour les femmes. Ils sont petits, un mètre cinquante en moyenne, avec un gros torse et des pieds de canard gluant de crasse. Ils sont nus, mais sans pilosité, les femmes comme les hommes, avec, en revanche, une tignasse noire pleine de poux, et le corps enduit de graisse de phoque. Ils empestent terriblement. Ils ne rient pas, ou très rarement. L'ethnologue José Emperaire, qui a recueilli in extremis l'essentiel du vocabulaire de cette langue moribonde, souligne que s'ils avaient trente façons de nommer des vents différents, ils n'en avaient en revanche aucune pour exprimer la beauté, la gaieté, le bonheur. Quant à la bonté, n'en parlons pas. Leurs dieux sont terrifiants. Ce sont des dieux qui n'existent que pour les écraser !
Le premier, le plus puissant, c'est Ayayéma. C'est lui qui déclenche les tempêtes, les naufrages, les accidents, les incendies. Le deuxième, tout aussi effrayant. s'appelle Kwatcho. Il règne sur la nuit et les rivages. S'il surprend un Alakuf la nuit hors du tchelo, il lui crève les yeux et l'étrangle. On ne le voit jamais. Il n'attaque que par-derrière. Enfin, Mwono, le troisième larron, fait énormément de bruit. C'est lui qui précipite les valanches, les blocs de glacier, les pans de montagne, les coulées de boue, les rochers, et ces funestes tourbillon de vent, les williwaw, qui tombent sur les malheureux Alakalufs. Imaginons une nuit de campement d'hiver, qui n'en finit pas, dans un chenal, sur une grève, des milliers et des milliers de nuits tout aussi intensément obscures de la tempête, qui n'a d'autre abri que sa hutte de peau, avec, par-dessus le marché, ces trois divinités infernales qui le guettent pour l'achever. Chose étrange : mis en présence du Christ rédempteur et de l'Évangile prêché par les missionnaires, c'est-à-dire une religion de compassion et de recours, les Alakalufs la refuseront, la fuiront, contrairement aux Yaghans et aux Onas, qui, d'ailleurs, en mourront tout autant...

Auteur: Raspail Jean

Info: Adios, Tierra del Fuego

[ naturalisme ]

 

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tube rock

[…] il était j'imagine pas très loin de minuit lorsque je lui proposai de mettre de la musique, ce qui depuis longtemps était la seule chose à faire, la seule chose possible dans notre situation, il acquiesça avec reconnaissance et là je ne me souviens plus trop bien de ce qu'il a mis parce que j'étais moi-même complètement saoul, saoul et désespéré, le fait de repenser à Camille m'avait achevé en quelques secondes, immédiatement avant je me sentais le mec fort, le sage et le consolateur, et d'un seul coup je n'étais plus qu'une merde à la dérive, enfin je suis sûr qu'il nous a mis ce qu'il avait de mieux, ce à quoi il tenait le plus. Le seul souvenir précis que j'ai, c'est un enregistrement de Child in time, un pirate réalisé à Duisburg en 1970, la sonorité de ses Klipschorn était vraiment exceptionnelle, esthétiquement c'était peut-être le plus beau moment de ma vie, je tiens à le signaler dans la mesure où la beauté peut servir à quelque chose, enfin on a dû se le passer trente ou quarante fois, à chaque fois captivés, sur le fond de la calme maîtrise de John Lord, par le mouvement d'envol absolu par lequel Ian Gillan passait de la parole au chant, puis du chant au cri, et ensuite revenait à la parole, immédiatement après s'ensuivait le break majestueux de Ian Paice, il est vrai que John Lord le soutenait avec son habituel mélange d’efficacité et de grandeur, mais quand même le break de Ian Paice était somptueux, c'était sans doute le plus beau break de l'histoire du rock, puis Gillan revenait et la seconde partie du sacrifice était consommée, Ian Gillan s'envolait à nouveau de la parole au chant, puis du chant au cri pur, et malheureusement peu après le morceau se terminait et il n'y avait plus qu'à replacer l'aiguille au début et nous aurions pu vivre éternellement ainsi, éternellement je ne sais pas c’était sans doute une illusion mais une illusion belle...

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Dans "Sérotonine", pages 226-227 à propos d'un morceau de Deep Purple

[ description sonore ] [ chanson ]

 
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mythologie grecque

Ulysse a été métamorphosé par Athéna pour reprendre ses traits propres: Ulysse avec vingt ans de plus. Il se retrouve donc face à Pénélope dans toute sa beauté de héros, et celle-là n'arrive toujours pas à se décider à le reconnaître. Télémaque est furieux contre elle. Eurycée aussi. On reproche à Pénélope son coeur de pierre. Mais elle a justement ce coeur d'airain qui lui a permis de résister à tout ce que les prétendants lui ont fait subir. "Si cet homme est bien le seul et l'unique Ulysse, nous nous retrouverons parce qu'il y a entre nous un signe secret et sûr, un signe irréfutable que nous sommes, lui et moi, seuls à connaître." Ulysse sourit, il se dit que tout va bien. Comme elle est maligne, au soir couchant, elle demande à ses servantes d'apporter le lit de sa chambre pour Ulysse parce qu'ils ne vont pas dormir ensemble. A peine a-t-elle donné ces ordres qu'Ulysse voit rouge, il rentre dans une véritable fureur: "Quoi, apporter ici le lit? Mais ce lit, on ne devrait pas pouvoir le déplacer! - Pourquoi? -Parce que, s'exclame Ulysse, ce lit, c'est moi qui l'ai construit; je ne l'ai pas dressé mobile sur quatre pieds, un de ses pieds, c'est un olivier enraciné dans la terre, c'est sur cet olivier, taillé et coupé, à partir de lui, intact dans le sol, que j'ai bâti cette couche. Elle ne peut pas bouger." A ces mots, Pénélope tombe dans ses bras: "Tu es Ulysse."

Ce signe secret, qu'ils sont seuls à partager et à conserver en mémoire en dépit des années, évoque surtout ce qui les lie et fait d'eux un couple, l'homophrosunè, la communauté de pensée. Quand Nausicaa s'est laissée aller à évoquer devant lui son mariage, Ulysse lui a déclaré que l'homophrosunè était la chose la plus importante pour un homme et pour une femme quand ils vont se marier: le fait qu'il y ait accord de pensée et de sentiment entre l'époux et l'épouse. Et c'est cela que représente le lit nuptial.

Auteur: Vernant Jean-Pierre

Info: L'univers, les dieux, les hommes

[ lien conjugal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déprise de soi

Bien qu'aujourd'hui on semble l'ignorer, la formation de la faculté d'attention est le but véritable et presque l'unique intérêt des études. La plupart des exercices scolaires ont aussi un certain intérêt intrinsèque ; mais cet intérêt est secondaire. Tous les exercices qui font vraiment appel au pouvoir d'attention sont intéressants au même titre et presque également.

Les lycéens, les étudiants qui aiment Dieu ne devraient jamais dire : "Moi, j'aime les mathématiques", "Moi, j'aime le français", "Moi, j'aime le grec". Ils doivent apprendre à aimer tout cela parce que tout cela fait croître cette attention, qui, orientée vers Dieu, est la substance même de la prière.

N'avoir ni don ni goût naturel pour la géométrie n'empêche pas la recherche d'un problème ou l'étude d'une démonstration de développer l'attention. C'est presque le contraire. C'est presque une circonstance favorable.

Même il importe peu qu'on réussisse à trouver la solution ou à saisir la démonstration, quoiqu'il faille vraiment s'efforcer d'y réussir. Jamais, en aucun cas, aucun effort d'attention véritable n'est perdu. Toujours il est pleinement efficace spirituellement, et par suite aussi, par surcroît, sur le plan inférieur de l'intelligence, car toute lumière spirituelle éclaire l'intelligence.

Si on cherche avec une véritable attention la solution d'un problème de géométrie et si, au bout d'une heure, on n'est pas plus avancé qu'en commençant, on a néanmoins avancé, durant chaque minute de cette heure, dans une autre dimension plus mystérieuse. Sans qu'on le sente, sans qu'on le sache, cet effort en apparence stérile et sans fruit a mis plus de lumière dans l'âme. Le fruit se retrouvera un jour, plus tard, dans la prière. Il se retrouvera sans doute aussi par surcroît dans un domaine quelconque de l'intelligence, peut-être tout à fait étranger à la mathématique. Peut-être un jour celui qui a donné cet effort inefficace sera-t-il capable de saisir plus directement, à cause de cet effort, la beauté d'un vers de Racine. Mais que le fruit de cet effort doive se retrouver dans la prière, cela est certain, cela ne fait aucun doute.

Auteur: Weil Simone

Info: "Attente de Dieu"

[ persévérance ] [ gratuité ] [ karma yoga ] [ travail ]

 

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véhicule

Déjà, aux premiers temps de la civilisation, on avait remarqué combien les formes nouvelles des machines rompaient violemment avec les traditions artistiques du passé et rappelaient, au contraire, les créations de la nature.

L’automobile avait été le premier instrument d’usage courant donnant quelques indications en ce sens. Aux temps barbares on s’était imaginé de concevoir l’automobile un peu à la manière d’un temple grec ou d’un meuble Louis XV ; volontiers, on eût dissimulé ses parties mécaniques sous une carrosserie de style rappelant un navire romain ou une chaise à porteurs, et les projets les plus fantastiques furent alors réalisés. Il fallut l’intervention de la nécessité pour que l’on comprît combien cette conception était vieillotte et s’appliquait mal aux idées nouvelles.

Les voitures de course, aux prises avec les exigences immédiates de la vitesse, furent les premières à indiquer la voie qu’il fallait suivre ; les artistes les qualifièrent tout d’abord de monstres ; puis, petit à petit, se dégageant des préjugés anciens, ils en célébrèrent l’harmonie nouvelle et l’impérieuse beauté.

Et bientôt, lorsque l’automobile eut conquis sa forme nouvelle, grâce aux seules indications de l’empirisme, on comprit un beau jour, qu’elle réalisait tout simplement, sans que l’on y prît garde, la structure logique et complète d’un animal nouveau.

Depuis la tête, avec ses yeux, jusqu’à la noire évacuation de l’échappement, l’automobile se comportait comme un simple animal, avec les mêmes faiblesses, les mêmes défaillances, la même fièvre à certaines heures du jour, la même reprise de force à la tombée de la nuit, avec le cœur battant de ses soupapes, la colonne vertébrale de sa transmission, envoyant le mouvement aux pattes motrices d’arrière par l’intermédiaire d’un cardan en forme de bassin, tandis que les roues d’avant tâtaient le chemin. La circulation d’eau, la circulation d’huile, l’innervation électrique, autant de réseaux distincts, nécessités par la logique, indiqués impérieusement, comme si, dans toute construction, certaines lois naturelles exigeaient les mêmes formes, les mêmes procédés. L’être nouveau se distinguait des êtres naturels par l’idée de la roue et des engrenages, mais il ne s’en distinguait que par là.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 241-242

[ anthropomorphisme ] [ organismes ] [ organique ]

 

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matriarchie

Elles sont déjà là, en réalité, toutes les déesses-mères, elles sont de retour même si elles ne s’appellent pas Isis ou Astarté. Elles occupent toute la place qui leur est due dans le "ciel" du nouveau matriarcat profondément anti-biblique, anti-judaïque et anti-chrétien, les nouvelles matrones tutélaires implacables, les Grandes Nounous garantes de la réasexuation de la société et de la réinfantilisation des humains, voire de leur bestialisation douce dans une vaste nursery high-tech parfaitement télésurveillée de partout, avec des pornos à toute heure, pour assurer la disparition du désir, et la lecture collective et quotidienne au réfectoire, pour les mêmes raisons, d’un chapitre de La vie sexuelle de Catherine M. par la Mère supérieure, en alternance avec un passage du Bébé de Darrieussecq. Toutes ces choses vont très bien ensemble. Le Panoptikon de l’avenir est indifféremment une pouponnière, une crèche, une couveuse, un bordel, mais les véritables aventures s’y résument, au nom du principe de précaution, à prévenir diarrhées, rubéoles, varicelles, scarlatines et oreillons des petits pensionnaires. L’univers qui s’installe est un jardin d’enfants où patrouillent de sévères puéricultrices veillant à ce que leurs jeunes protégés ne soient pas dès leur âge le plus tendre conditionnés à des rôles sexués […]. L’art du passé au premier chef doit être nurseryfié, car cet art du passé représente ce qu’a pu être l’affirmation virile et adulte la plus haute de la période historique. C’est la raison pour laquelle un musée qui n’aurait pas son service poussettes et le nombre de chauffe-biberons réglementaires devrait fermer ses portes instantanément. Je me souviens, l’année dernière, avoir visité l’exposition "Picasso érotique" littéralement suivi, de salle en salle, par une jeune femme qui poussait un landau démoniaque dont les roues grinçaient. Allant ainsi d’œuvre en œuvre avec son landau vide (le bébé était promené par son père, une espèce de forçat à la traîne, livide et ahuri), par sa seule présence décidée elle effaçait la beauté sexuelle des œuvres de Picasso. Et il était impossible de penser qu’elle ne savait pas très bien ce qu’elle faisait ; ni que c’était pour cela seulement qu’elle était venue.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 134-135

[ désérotisation ] [ critique de l'idéalisme féministe ] [ hommes-femmes ]

 

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réfléchir

Essai d'une méthodologie pour chaînes de réflexion, et d'écriture au sens large

A) QUEL EXTRAIT, OU PROBLÉMATIQUE ? Avec les bons mots ?

1 - Choisir un sujet/citation (En général un truc qui a résonné en nous)

2 - Se mettre d'accord sur les mots, le sens (avec les synonymes, voire en cherchant le terme exact, exemple : nullipare : femme qui n’a pas eu d’enfant.) Ou même en créant le mot pour pouvoir ainsi cerner simplement une situation-objet-concept. (exemple : ertezoute).

B) S'ASSURER du SENS

1 - Une fois les mots bien compris. S'assurer du sens des phrases.

2 - Evaluer les nuances dans les idées. La citation d'un auteur est souvent un piège grossier : la beauté d'une formule fait qu'on la reprend, alors qu'après réflexion, on n'est d'accord qu'avec 90 % de ce qu'elle signifie. C'est sur les 10 % qui restent qu'apparaissent les erreurs et les malentendus.

3 - Identifier et préciser ces % douteux.

C) SITUATION DE DÉPART

1 - Suis-je partie prenante ou est-ce un simple jeu mental ?

2 - Est-ce un simple intérêt spéculatif et exploratoire pour préciser quelque chose (ex : quelle est une bonne définition de "biophysique" ?)...

3 - Autres

D) OBJECTIF - DIRECTION - PISTES

1 - Tentative d'affiner (mieux formuler) une conjecture. Ou simple désir de passer le temps (en rédigeant par exemple un dialogue - confrontation)

2 - Je veux me situer par rapport à cette idée de départ (donc creuser le point B1, avec plus de sincérité et de profondeur... Pourquoi suis-je touché, concerné ? Etc... )

3 - Je désire contrer avec force cette réflexion de départ (genre réponse politique ou médiatique)

4 - En forme de conclusion non conclusive : reprendre la problématique (A) de départ et repasser (itération) par toutes les étapes, c'est à dire reconsidérer, affiner, tenter d'imaginer l'avenir de cette idée parallèlement à notre vie, la société, etc...

E) CONCLUSION. Seulement possible en cas d'abandon de la chaine

Auteur: Mg

Info: 23 sept.2016

[ approfondir ] [ raisonner ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ marche à suivre ]

 

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