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exil

Qu'on ne se contente pas trop facilement des explications les plus simples - un hasard, le mécénat, les commandes - quand il s'agit de cette question qui me paraît essentielle : pourquoi un peintre a-t-il changé de pays, laissant pour d'autres horizons, d'autres couleurs, et toujours une autre lumière, le lieu où il a vécu, où il a déjà travaillé ? Puisque sa grande page immobile peut s'ouvrir aux mouvements les plus rapides du ciel, aux indices les plus furtifs du passage de la journée ou du siècle, puisque son regard peut suivre sur un visage le cours paisible ou tragique de l'existence, puisque son rêve - si c'est cela qu'il préfère - peut s'évader de ce monde par simplement la contemplation d'un peu de pierre qui brille ou d'un bateau qui quitte le port, pourquoi fallait-il qu'il se dédidât à partir, et quelquefois pour si loin, comme s'il se lançait dans une poursuite, et cédait donc à une inquiétude ? Que peut espérer découvrir, là où il n'est pas arrivé encore, celui qui accède à tout, déjà, ou presque à tout, en chaque endroit où il passe ? Que semble promettre l'ailleurs à ceux qui savent l'ici du monde ?

Auteur: Bonnefoy Yves

Info: Début de "Le peintre dont l'ombre est le voyageur", in "Rue Traversière, et autres récits en rêve", éd. Poésie-Gallimard, p. 159-160

[ interrogation ] [ voyage ] [ quête ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

monde paroles

Pour découvrir les limites d'une affirmation, le seul moyen d'y parvenir est de la dépasser par une seconde phase qui, non seulement inclut la précédente, mais qui démontre également qu'il existe d'avantage de réalité que cette première phase ne le laissait alors concevoir.

Hegel dénomme 'dialectique' cette progression plutôt complexe dont le but n'est pas d'assembler une multitude de perspectives limitées mais plutôt de produire à chaque fois une condition nouvelle.

Comme l'avance Hegel, une seule perspective à la fois peut être considérée au cours de ce processus, or une fois ses limites identifiées, on peut de fait en déduire que celle-ci a DÉJÀ été dépassée et que, par là, l'évaluation d'une nouvelle perspective est déjà en cours. Il s'agit d'une marche en avant où l'on observe une perspective en transcender une autre, et ainsi de suite. On comprend alors rapidement que toute la réalité est dialectique, et que c'est seulement la totalité qui contient l’ensemble des perspectives pouvant être. Comme l'explique Hegel: 'L'ensemble des configurations traversé par la conscience au fil de son évolution, représente en fait l'histoire détaillée de son propre développement à partir de la position finale du savoir absolu.

Auteur: Marshall George J.

Info: Hegel and the Elephant. — In: The Paideia Project 1999

[ observateur miroir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

évasion

- un des plus grands problèmes de l'humanité - commença Davide - à part les autres, évidemment... c'est que les hommes ne veulent pas donner à l'imagination la place qui lui est due... de nos jours, dans notre quotidien. ils veulent de l'argent, oui, mais avec cet argent ils ne sont pas foutus de chercher à acquérir du plaisir, du savoir... et laisser libre cours à l'imagination ne coûte rien...tu comprends ce que je veux dire? - à peu près - imaginer, imaginer...faire usage de cette faculté qui nous sépare des autres êtres. la pierre n'imagine pas, elle attend. la fleur n'imagine pas, elle fleurit. l'oiseau migre, la baleine nage, le cheval galope. avant de migrer nous imaginons, nous sommes capables d'imaginer tout en nageant et nous pouvons découvrir de nouvelles et innombrables façons de courir, en imaginant. même pour dominer le cheval et le faire galoper pour nous, nous avons dû l'imaginer auparavant. et cela fait partie de notre condition, belle, d'humains, fait partie de notre condition d'êtres libres, prisonniers, reclus, malheureux, et jusqu'aux derniers instants de nos jours, nous imaginons... et c'est de cela que la science et l'humanité ont besoin: de l'imagination

Auteur: Ondjaki Nadu de Almeida

Info: Les transparents. Le compilateur voit ici une manière de vanter la consommation de biens non tangibles.

[ durable ] [ rêve ]

 

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thérapies

Quand on venait quérir dans son officine quelque médicament et qu’on expliquait son mal, il restait silencieux un instant, comme s’il n’avait point de réponse à fournir, prenait un air absorbé, presque distant, puis il disparaissait dans son laboratoire et revenait enfin avec une préparation dont il ne disait souvent rien mais qui, toujours, apportait au patient toute satisfaction. La scène, inlassablement, se jouait dans un silence théâtral. Plus d’une fois on le vit corriger discrètement le diagnostic d’un illustre médecin – bien que cela fût rigoureusement interdit par les maîtres de la profession – et proposer à ses visiteurs une cure différente de celle préconisée par le supposé savant, et alors, dit-on, jamais il ne se trompait. On raconte même qu’il soigna bien des pauvres âmes que la médecine avait depuis longtemps abandonnées et qu’il ne se privait jamais de faire payer davantage ses clients les plus aisés pour assurer, sans la moindre ostentation, la gratuité aux démunis. Cela, encore, contredisait le serment prêté par les maîtres pharmaciens, mais l’homme était un iconoclaste et faisait passer la santé de ses semblables avant le respect de sa confrérie, ce qui lui valut, comme on le découvrira, quelques mésaventures.

Auteur: Loevenbruck Henri

Info: L'apothicaire

[ personnalisées ]

 

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anthropocentrisme

Je viens de découvrir un nouveau gourou. Pas besoin de les chercher, ils sont comme les feuilles d'automnes, un peu partout suivant la saison, il suffit de savoir lire ou écouter. Celui-ci se nomme Jean-Pierre Garnier Malet. Il développe une théorie (comme quoi on a tous un double) qui expliquerait tout et son contraire. Système qu'il tente de rendre cohérent via de nombreuses acrobaties verbales, tout ça en agitant des papiers universitaires et en affirmant qu'il a passé des années et des années à y travailler 18 heures par jour. Bon. C'est toujours fascinant de constater combien on est prêt à gober à peu près n'importe quoi... Le plus drôle c'est que ce mec a peut-être raison ou partiellement raison. Mais comment savoir, pourquoi le croire lui ? Quelle est la différence entre ses dires et un bouqin de SF ? Que peut-il affirmer de différent des autres puisqu'il use des mêmes mots, vocables usés jusqu'à la corde, limités, aveuglants, prisons... Miroirs aux alouettes. Présent, passé, vie, mort... Aah, les conventions du langage, que nous voulons "fixées" puisque ce sont elles qui permettent d'établir un réel homéostatique rassurant. Les humains sont parvenus à créer leur propre réalité. Ils sont des parvenus.

Auteur: Mg

Info: 3 nov. 2019

[ . ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

spéculation financière

Le voilà parti, il emporte le tableau dans sa voiture, il le promène chez ses amateurs, parmi lesquels il a répandu la nouvelle qu’il venait de découvrir un peintre extraordinaire. Un de ceux-ci finit par mordre et demande le prix. - Cinq mille. - Comment ! cinq mille ! le tableau d’un inconnu, vous vous moquez de moi ! — Écoutez, je vous propose une affaire : je vous le vends cinq mille et je vous signe l’engagement de le reprendre à six mille dans un an, s’il a cessé de vous plaire. — Du coup, l’amateur est tenté : que risque-t-il ? bon placement au fond, et il achète. Alors, Naudet ne perd pas de temps, il en case de la sorte neuf ou dix dans l’année. La vanité se mêle à l’espoir du gain, les prix montent, une cote s’établit, si bien que, lorsqu’il retourne chez son amateur, celui-ci, au lieu de rendre le tableau, en paie un autre huit mille. Et la hausse va toujours son train, et la peinture n’est plus qu’un terrain louche, des mines d’or aux buttes Montmartre, lancées par des banquiers, et autour desquelles on se bat à coups de billets de banque !

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 14 : L'Oeuvre

[ beaux-arts ] [ mécanisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cosmologie

C’est au fond la même métaphysique qui gouverne la théorie de la forme artistique depuis le romantisme : la métaphysique bourgeoise de la totalité. [...]

Cette théorie sert d’idéologie de base à tout ce qu’on a pu dire du poétique (la psychanalyse elle-même n’y échappe pas) : ambiguïté, polysémie, polyvalence, polyphonie de sens – il s’agit toujours d’une irradiation du signifié, d’une simultanéité de significations. [...]

Densité sémantique du langage, richesse d’information, etc. : le poète "libère" toutes sortes de virtualités [...]. Tout ce mythe joue sur une antériorité "sauvage", préconceptuelle, sur une virginité du sens. [...] il s’agit de découvrir "les secrètes correspondances qui existaient entre les choses".

Théorie "géniale" et romantique, cette vision trouve aujourd’hui paradoxalement à se réécrire en termes informatiques. La "richesse" polyphonique peut se dire en termes de "surcroît d’information". Au niveau du signifié : la poésie de Pétrarque constitue un capital immense d’information sur l’amour (Umberto Eco). Au niveau du signifiant : un certain type de désordre, de rupture, de négation de l’ordre habituel et prévisible du langage accroissent le taux d’information du message. [...]

Ainsi, l’imaginaire sémiologique concilie très bien la polyphonie romantique avec la description quantique.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 340 à 342

[ cybernétique ] [ transformation ] [ transposition moderne ] [ plurivocité ] [ observateur ordonnant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

savoirs

Les "sciences humaines" ne sont des sciences que par une flatteuse imposture. Elles se heurtent à une limite infranchissable, car les réalités qu'elles aspirent à connaître sont du même ordre de complexité que les moyens intellectuels qu'elles mettent en oeuvre. De ce fait, elles sont et seront toujours incapables de maîtriser leur objet.

Jusqu'au XIXe siècle au moins, la chance des sciences "dures" a été que leurs objets furent considérés comme moins complexes que les moyens dont l'esprit dispose pour les étudier. La physique quantique est en train de nous apprendre que cela n'est plus vrai et qu'à cet égard une convergence apparaît entre les différentes sciences (ou prétendues telles). Seulement, même si les réalités dernières du monde physique sont inconnaissables, le physicien parvient à découvrir entre elles des rapports exprimables en termes mathématiques, et dont des expériences lui permettent de démontrer l'exactitude.

Pour nous autres des sciences humaines, ces expériences sont hors de portée. Aussi, quand nous nous efforçons - et c'est le sens de l'entreprise structuraliste - de substituer, à la connaissance illusoire de réalités impénétrables, la connaissance - possible, celle-ci - des relations qui les unissent, nous en sommes réduits aux tentatives maladroites et aux balbutiements. 

Auteur: Lévi-Strauss Claude

Info: Le Monde, 8 octobre 1991.

[ rationalisme miroir ] [ limitation cognitive ] [ solipsisme anthropique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

isolement

La solitude est parfois dure à supporter ; elle comporte des coups de cafard, à l'heure où le soleil se couche et où commence une soirée vide. Mais elle dispense tant de joies ! Se lever très tôt à l'aurore et s'en aller, à son gré, à son heure, c'est déjà une joie. Sentir avec intensité tout ce que l'on ressent, parce que l'on s'y donne en entier, c'est une richesse de plus. Poursuivre un même problème, âprement, de toute son attention, et déjeuner à trois heures s'il le faut, c'est une force. Aussi ai-je parfois tendance à penser que - sauf exceptions, naturellement - dans nos vies d'ici-bas, tous les lots sont équivalents. Je veux dire par là qu'un mari, un amant, des enfants sont des sources de hautes joies, mais entraînent aussi des soucis, des inquiétudes pour eux ou à cause d'eux, des espoirs parfois trompés, des déceptions, des absences. Celui qui n'a pas les joies n'a pas non plus les soucis. et, libres d'eux, il peut découvrir, s'il sait y parvenir, d'autres plaisirs sans prix, qui n'appartiennent qu'à lui. La solitude, on peut aussi l'appeler liberté : il faut seulement, comme pour la liberté en général, savoir la vivre et en vivre.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info: Sur les chemins de Sainte-Victoire

[ outil ]

 

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champs de réflexion

[...] les sciences mathématiques ne s'occupent que de la cause formelle, à prendre cette cause formelle seulement dans l'ordre accidentel de la quantité, nombre ou étendue. Les sciences d'ordre expérimental s'occuperont, d'une certaine manière, de la cause matérielle et formelle ; mais non pas au sens essentiel de ces mots. Elles s'occupent des propriétés de l'être corporel, qui découlent de sa nature, plutôt que de cette nature elle-même : ou, si elles s'occupent de la substance elle-même, ce n'est point pour saisir ses principes essentiels ; ce n'est que pour découvrir les éléments ou les corps simples qui entrent dans la constitution du composé. De même, si elles s'occupent de la cause efficiente ou finale, ce n'est que dans la sphère ou les limites de tel être ou de telle catégorie, et encore pour autant qu'il s'agit de la cause immédiate qu'on pourra avoir à utiliser ou de la fin tout à fait prochaine, qui est, en quelque sorte, l'utilisation même de l'être corporel qu'on étudie. Seule, la philosophie a pour objet propre d'étudier toutes ces causes, et de les étudier selon toute l'étendue de leur sphère d'action eu égard à l'universalité de l'être mobile, comme tel, et même à l'universalité de l'être tout court.

Auteur: Pègues Thomas

Info: Dans "Aperçus de philosophie thomiste et de propédeutique", page 111

[ catégories de la pensée ] [ définies ] [ différences ] [ aristotélisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson