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hypothèse évolutive

Les concepts biosémiotiques de Marcello Barbieri explorent l'idée que les organismes vivants peuvent être considérés comme des systèmes de signes. Il suggère que les unités fondamentales de la vie sont sémiotiques, ce qui signifie que les organismes et leurs comportements peuvent être compris comme des processus d'interprétation et de production de signes.

Ainsi c'est un système où les organismes et leurs actions peuvent être considérés comme un langage. Tout comme nous interprétons et produisons des signes pour communiquer un sens, les êtres vivants font de même à travers leurs comportements et leurs interactions. Cette perspective nous aide à comprendre la vie comme un processus dynamique de communication et d'interprétation basé sur des signes.

Dans sa théorie biosémiotique Marcello Barbieri propose deux aspects fondamentaux : la copie et le codage.

1. La copie, qui désigne le processus par lequel l'information biologique est transmise d'une génération à l'autre. Elle implique la réplication et la transmission du matériel génétique, tel que l'ADN. Ce processus de copie assure le transfert des traits et des caractéristiques des parents à la progéniture.

2. Le codage, quant à lui, fait référence à la traduction de l'information génétique en caractères phénotypiques. Il implique le décodage et l'interprétation des instructions génétiques par la machinerie cellulaire pour produire des caractéristiques physiques et des comportements particuliers. Le processus de codage est responsable de la traduction de l'information génétique dans le développement et le fonctionnement des organismes.

Ces deux aspects fonctionnent ensemble dans la biosémiotique pour faciliter la transmission et l'expression de l'information génétique. La copie assure la continuité du matériel génétique d'une génération à l'autre, tandis que le codage permet de traduire l'information génétique en traits et comportements visibles c'est à dire qu'elles peuvent être considérées comme des signes qui transmettent des informations sur les processus internes de l'organisme et les interactions avec l'environnement. 

Il y a donc ici un lien entre la biosémiotique et l'épigénétique qui réside dans la manière dont ces deux concepts contribuent à notre compréhension de la transmission et de l'expression de l'information biologique.

L'épigénétique fait référence aux changements dans l'expression des gènes qui n'impliquent pas de modifications de la séquence d'ADN sous-jacente. Ces changements peuvent être influencés par divers facteurs tels que des indices environnementaux, des choix de mode de vie et des interactions sociales.

Changements épigénétiques qui peuvent donc être considérés comme une forme de transmission d'informations puisqu'ils influencent l'expression de l'information génétique, entraînant des modifications du phénotype d'un organisme. Ces changements peuvent ensuite être hérités d'une génération à l'autre ou se produire de manière dynamique au cours de la vie d'un individu.

Les modifications épigénétiques agissent essentiellement comme une couche d'information qui influence l'expression des gènes et peut réagir à l'environnement. Elles peuvent être considérées comme une forme de codage, où l'information génétique sous-jacente est "interprétée" et modifiée pour répondre à des circonstances changeantes.

En comprenant l'interaction entre les facteurs génétiques et épigénétiques, la biosémiotique offre un cadre permettant d'explorer la manière dont l'information est transmise, interprétée et exprimée aux niveaux génétique et épigénétique. Cela nous aide à saisir la complexité des systèmes biologiques et le rôle du traitement de l'information dans la formation de la variation phénotypique et de l'adaptation.

Auteur: chatGPT4

Info: août 2023

[ biophysique ] [ interactivité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

C’est surtout quand mes yeux se ferment qu’ils voient le mieux, car tout le jour ils tombent sur des choses indifférentes ; mais, quand je dors, ils te contemplent en rêve et, s’éclairant des ténèbres, deviennent lucides dans la nuit.

Ô toi, dont l’ombre rend si lumineuses les ombres, quelle apparition splendide formerait ta forme réelle à la clarté du jour agrandie de ta propre clarté, puisque ton ombre brille ainsi aux yeux qui ne voient pas !

Oui, quel éblouissement pour mes yeux de te regarder à lumière vive du jour, puisque dans la nuit sépulcrale l’ombre imparfaite de ta beauté apparaît ainsi à travers le sommeil accablant à mes yeux aveuglés !

Tous les jours sont nuits pour moi tant que je ne te voie pas ; et ce sont de brillants jours que les nuits où le rêve te montre à moi. 

(Trad. F. V. Hugo)



Plus je les ferme, mieux mes yeux te perçoivent, car en journée ils voient des choses sans intérêt; mais quand je dors, dans mes rêves ils te regardent, et sombrement clairs, sont clairs dans le noir dirigés.

Alors toi, dont l'ombre fait briller les ombres, comme la forme de ton ombre formerait un heureux spectacle, au jour clair avec ta lumière bien plus claire, quand aux yeux non voyants ton ombre brille tant!

 Comme, dis-je, mes yeux seraient faits bienheureux, de te contempler dans le jour vif, quand en nuit noire ta claire ombre imparfaite, demeure au sommeil profond de mes yeux sans vue !

   Tous les jours semblent à des nuits avant que je te vois, et les nuits de claires journées quand les rêves te montrent à moi.

(https://lyricstranslate.com/)



When most I wink, then do mine eyes best see, For all the day they view things unrespected; But when I sleep, in dreams they look on thee, And darkly bright, are bright in dark directed.

Then thou, whose shadow shadows doth make bright, How would thy shadow's form form happy show To the clear day with thy much clearer light, When to unseeing eyes thy shade shines so!

How would, I say, mine eyes be blessed made By looking on thee in the living day, When in dead night thy fair imperfect shade  Through heavy sleep on sightless eyes doth stay!

   All days are nights to see till I see thee,  And nights bright days when dreams do show thee me. 

(original)



Si je ferme les yeux, je peux mieux regarder, car le jour, je ne vois rien de beau, Mais quand je dors, je te vois en rêve, et l'obscurité fait place à une lumière éclatante.

Toi, dont l'ombre éclaire la nuit, que serait la splendeur de ton éclat gaspillé, S'il s'ajoutait à la lumière du soleil, puisque tu éblouis déjà les yeux fermés !

 Comme mes yeux seraient heureux ! s'ils te voyaient aussi en plein jour, puisque même ton ombre te rend si impressionnant dans l'obscurité, elle est capable de se présenter.

   Pour moi, c'est la nuit noire, je ne te vois pas, mais en plein jour, tu apparais en rêve.   

(Traduit avec DeepL, à partir d'une traduction allemande de Wolfgang Riedmann)

 

Auteur: Shakespeare William

Info: Sonnet 43, Trad. F. V. Hugo. Sonnet XLIII

[ transposition ] [ transcodage ] [ interprétation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

réflexivité

Le développement de la programmation et des codages informatiques semblent de nature à expandre et enrichir nos capacités de réflexion. J'en veux pour preuve l'apparition d'écrivains informaticiens comme Ted Chiang ou Greg Egan, clairs héritiers d'une pensée cybernétique qu'on dit initiée par Leibniz. 

Prenons le concept d'instanciation informatique  (en programmation objet : "qui définit les interactions de briques logicielles manipulées par un programme, les objets, conteneurs symboliques et autonomes incluant/englobant informations et mécanismes concernant un sujet, tangible ou conceptuel"

Ce concept initialise donc un "objet" à partir d’un espace mémoire réservé. Ceci en fonction d’un ensemble de caractéristiques nommées "classe", chaque classe regroupant membres, méthodes et propriétés/attributs/comportements communs à un ensemble d'objets. 

Comme FLP s'occupe uniquement de textes - c'est à dire des manières dont nous codons/décrivons en français nos réels et imaginaires communs d'humains parlants - nous appréhenderons pour l'instant ces classes comme des mots/concepts, si possible précisément définis. 

C'est sur la notion d'instanciation que nous voulons mettre l'accent ici.  

Cette idée "d'initialiser, à partir d’un espace mémoire réservé, un objet doté d’un ensemble de caractéristiques", peut-être perçue comme la désignation d'un lieu/source, c'est à dire un point focalisateur, plus ou moins dense, qui peut correspondre (au sens de la pensée de CS Pierce) soit à :

1) un mot/concept "quasi esprit" soit

2) carrément à une secondéité, c'est à dire un autre "esprit interprétant", donc capable d'intention. Ce point 2 faisant automatiquement basculer ce concept d'endroit/source vers le mystique ou le paranormal.

Endroit/source numéro 2 instanciateur, qui, à partir d'une volonté/désir dont nous ne connaissons rien, impulse/apporte/inspire une idée à notre esprit voire à nos songes. "Eclair, point stimulateur" insaisissable, dont la localisation potentielle laisse du coup entrevoir d'infinies possibilités sur beaucoup des échelles dont nous avons usage : temporelles, géographiques, dimensionnelles, vibratoires... Et qui nous atteint/stimule/oriente via des biais x ou y difficilement saisissables (ceux qui ne sont pas de la simple analogie/association issus de la source 1 donc). Enigmes inspiratrices/réflexives que d'aucun formaliseront sous des termes comme inconscient, télépathie, inspiration divine, manipulation extraterrestre, etc.  Nous voilà très proche de la notion de projectionniste.

C'est donc la tentative de préciser un peu mieux cette idée d'"influence externe", c'est à dire que ce ne serait pas QUE le pur hasard indéterministe qui oriente les choses et nos vies. 

Ainsi ce concept "d'impulsion externe", à l'instar de l'instanciation informatique décrite plus haut, peut être imaginé/modélisé comme un foyer de départ présentant plus ou moins de densité et de dégradés, allant du simple point focal jusqu'aux multivers intriqués, en passant par toutes les combinaisons de monades qu'on voudra. "Impulsion interne" fonctionnera pareillement ici, pour qui voudra mettre l'inconscient en avant. 

Mais revenons sur terre. C'est la rencontre avec certaines de ces idées-points-espaces instanciateurs, sous forme de mots/concepts "quasi esprit" (source 1), bien sûr représentés par des termes que nos imaginaires tripotent tous à leur manière - que FLP tente de stimuler. Avec une bonne dose de sérendipité. 

Tout ceci dans le cadre d'une lecture analytique qui s'essaye à coller le plus possible au sémantique, à la clarté du sens et à la désambiguation. A l'exception bien sûr de certains domaines comme la poésie, les jeux de mots ou l'humour. Domaines, évidemment eux aussi, "instanciateurs".

Auteur: Mg

Info: 6 janvier 2022

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ mots carrefours impulsants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

songes

Le travail du rêve [...] fait subir au matériel de pensées mis au mode optatif une élaboration tout à fait singulière. Tout d’abord, il fait le pas qui mène de l’optatif au présent, il substitue à la tournure "Ah, si seulement il était possible... " un : "Cela est." Ce "Cela est" a une destination, la figure hallucinatoire, processus que j’ai désigné du nom de "régression" du travail du rêve : la voie qui mène des pensées aux images perceptives, ou bien [...] la voie qui mène de la région des formations de pensée à celle des perceptions sensibles. En empruntant cette voie, qui est à l’opposé de la direction dans laquelle se développent les processus de complication psychique, les pensées du rêve gagnent en caractère concret ; ce qui apparaît, en fin de compte, c’est une situation plastique, qui est le noyau de l’ "image manifeste du rêve". [...] On comprend comme un nécessaire succès annexe de la régression le fait que presque toutes les relations existant à l’intérieur des pensées, relations qui ont structuré celles-ci, sont perdues pour le rêve manifeste. Ce que le travail du rêve prend en charge pour le figurer, ce n’est, pour ainsi dire, que le matériel brut des représentations, il n’y adjoint pas les rapports de pensée que celles-ci avaient les unes avec les autres, ou du moins se réserve-t-il la possibilité de n’en pas tenir compte. Par contre, il existe une autre partie du travail du rêve que nous ne pouvons faire découler de la régression, de la transformation rétroactive en images sensibles, et c’est précisément celle que nous jugeons importante pour l’analogie que nous établissons avec la formation du mot d’esprit. Durant le travail du rêve, le matériel des pensées du rêve subit une compression ou condensation tout à fait extraordinaire. [...] Les éléments communs nécessités par la condensation, qui ont été nouvellement créés, entrent dans le contenu manifeste du rêve en tant que représentants des pensées du rêve, de sorte qu’un élément du rêve correspond, pour les pensées du rêve, à un point nodal et crucial et qu’il nous faut dire de lui, en tenant compte de ces dernières, qu’il est, d’une façon très générale, "surdéterminé". Le fait que constitue la condensation est la partie du travail du rêve la plus facile à repérer : il suffit de comparer l’énoncé littéral d’un rêve tel qu’on l’a mis par écrit au texte des pensées du rêve qu’on a réussi à connaître grâce à l’analyse, pour se faire une bonne idée de l’envergure de la condensation qui est à l’œuvre dans le rêve.

Il est moins aisé de se convaincre de l’existence de la deuxième grande modification que le travail du rêve provoque en agissant sur les pensées du rêve, à savoir du processus que j’ai appelé déplacement dans le rêve. Ce dernier se manifeste comme suit : ce qui, dans le rêve manifeste, occupe une position centrale et se présente avec une grande intensité sensible, c’est cela même qui, dans les pensées du rêve, occupait une position périphérique et qui était d’importance accessoire ; et inversement. [...] Pour qu’un tel déplacement se fasse, il a fallu que l’énergie d’investissement puisse, sans être inhibée, passer des représentations importantes sur celles qui ne le sont pas, ce qui, dans la pensée préconsciente normale, ne peut que donner l’impression d’une "faute de raisonnement".

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Le Mot d'esprit et sa relation à l'inconscient", éditions Gallimard, Paris, 1988, pages 294 à 297

[ interprétation ] [ étapes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

extraterrestres

La cause de la manière extravagante dont le problème ovni est traité par l'humanité terrestre est qu'il lèche le transcendant. La science prétend - depuis Laplace - pour le monde physique, - et depuis Darwin - pour le monde vivant, qu'elle a prouvé l'inexistence de toute transcendance. Elle a décidé que tout fait non répétable est exclu de son champ. Donc tout phénomène paraissant violer les lois de la physique (du moment et fixées par elles) ne peut avoir d'existence réelle et est objet de croyance. L'ovni cumule les deux défauts en question.
L'éthique et le pragmatisme pourraient interdire un contact officiel ouvert et massif qui interdirait notre liberté relative et notre évolution. Incommunicabilité du moins au plus. Le phénomène semble d'ailleurs s'auto nier, en se camouflant, en mimant nos activités, en multipliant absurdités et contradictions. Tout ceci n'est peut-être que la traduction par notre cerveau du non interprétable. Le phénomène n'est peut-être pas prêt de se dévoiler. Il pourrait dépendre de nous de prendre la direction qu'il continuera de nous montrer discrètement. L'ovni pourrait confirmer que la nature a accouché de beaucoup plus que l'homme, nous lui laissant entrevoir, sans intervention directe, ce qui le ferait évoluer. L'ovni nous le lancerait par l'étalage de ses performances.
Bien qu'il reconnaisse que nous ne pouvons rien comprendre du surhumain, ne rien voir de l'absolument nouveau et, dans le nouveau partiel, qu'interpréter par analogie avec du connu, l'auteur s'y essaye, proposant un modèle compliqué. Le fait qu'un phénomène qui pourrait - s'il le voulait - passer inaperçu, mais se laisse voir et manie parfois même l'ostentation y conduit en tout cas.... Par exemple en Belgique, se mêler à la désinformation.... puis se renier... a peut-être une signification en rapport avec notre évolution dans l'Univers. Univers, dont la fonction, inscrite dans les conditions initiales du Grand Boum et la miraculeuse combinaison des constantes universelles réglées à la vingtième décimale, est de créer des êtres pensants. Il semble dans ce cas qu'un psychisme ne peut comprendre d'un psychisme supérieur que la partie qu'ils ont en commun. Le fossé est infranchissable.
Le point sur lequel l'auteur renouvelle l'ufologie, c'est la démonstration d'analogies signifiantes entre le phénomène ovni et l'expérience ante-mortem. L'une et l'autre auraient pour fonction de nous approcher du point oméga de Teilhard, super humanité au cerveau collectif, dont les cerveaux humains seraient les neurones, super organisme faisant franchir à l'espèce un niveau d'organisation aussi fort que le passage de la conscience directe animale à la conscience réfléchie humaine. La rencontre rapprochée ou l'expériences au seuil de la mort pourrait avoir comme effet (Picard est adepte de Kenneth Ring) de métamorphoser l'expérienceur par un changement de la perception du soi et de l'échelle des valeurs, générant une quête du sens, un sentiment de mission à accomplir, une élévation spirituelle hors du cadre dogmatique des religions et éveillant peut-être des capacités paranormales, médiumniques et de rêve lucide pour catalyser l'évolution psychospirituelle de l'humanité vers l'esprit planétaire collectif et transcendant d'une humanité-ruche dont les éléments possèderaient une conscience réfléchie élargie et non pas seulement des instincts. Le Rencontré semblant être sous influence, la preuve en étant qu'on a de nombreuses photos d'ovnis éloignés, aucune d'ovni proche. En bref l'ovni est un révélateur et un stimulant de la pensée sollicitée à ses limites. Nous avons là un livre intéressant qui n'est pas une compilation de plus, les observations ne servent qu'à étayer le raisonnement. S'il devait y avoir des objections la principale serait que l'auteur se veut obstinément optimiste. A mon sens l'univers n'a jamais démontré être une institution particulièrement charitable.

Auteur: MG

Info: critique de : Ovnis, laboratoire du futur, Du camouflage politique et socioculturel à l'hypothèse ET, par Michel Picard, édition JMG, 2002

[ ufos ]

 

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advaita

Au cours de cette même période de sa vie, Bohm continua également d'affiner son approche alternative de la physique quantique. En examinant plus attentivement la signification du potentiel quantique, il se rendit compte qu'il présentait un certain nombre de caractéristiques qui impliquaient une rupture encore plus radicale avec la pensée orthodoxe. L'une d'elles est l'importance de l'intégralité. La science classique avait toujours considéré l'état d'un système dans son ensemble comme le simple résultat de l'interaction de ses parties. Cependant, le potentiel quantique remettait en cause cette vision et indiquait que le comportement des parties était en fait organisé par le tout. Non seulement l'affirmation de Bohr selon laquelle les particules subatomiques ne sont pas des "choses" indépendantes, mais font partie d'un système indivisible, fut poussée plus loin, mais on suggéra même que la totalité était en quelque sorte la réalité la plus primaire. Il expliqua également comment les électrons dans les plasmas (et d'autres états spécialisés tels que la supraconductivité) pouvaient se comporter comme des ensembles interconnectés. Comme l'affirme Bohm, ces "électrons ne sont pas dispersés car, grâce à l'action du potentiel quantique, l'ensemble du système subit un mouvement coordonné qui ressemble davantage à une danse de ballet qu'à une foule de personnes non organisées". Il note une fois de plus qu'"une telle activité globale quantique est plus proche de l'unité du fonctionnement organisé des parties d'un être vivant que du type d'unité que l'on obtient en assemblant les pièces d'une machine."

Une caractéristique encore plus surprenante du potentiel quantique était ses implications au niveau de la localisation. Dans notre vie quotidienne, les choses ont des emplacements spécifiques, mais l'interprétation de la physique quantique par Bohm indiquait qu'à l'échelle subquantique, celle où le potentiel quantique opère, la notion d'emplacement n'existe plus. Tous les points de l'espace sont alors égaux à tous les autres points de l'espace, et il est inutile de parler d'une chose comme étant séparée d'une autre. Les physiciens appellent cette propriété "non-localité". Aspect non local du potentiel quantique qui a permis à Bohm d'expliquer la connexion entre des particules jumelles sans que celà viole l'interdiction faite par la relativité restreinte pour tout ce qui se déplace plus vite que la vitesse de la lumière. Pour illustrer comment, il propose l'analogie suivante : Imaginez un poisson qui nage dans un aquarium. Imaginez également que vous n'avez jamais vu de poisson ou d'aquarium auparavant et que votre seule connaissance à leur sujet provient de deux caméras de télévision, l'une dirigée vers l'avant de l'aquarium et l'autre vers son côté. Lorsque vous regardez les deux écrans de télévision, vous pouvez penser à tort que les poissons qui s'y trouvent sont des entités distinctes. Après tout, comme les caméras sont placées à des angles différents, chacune des images sera légèrement différente. Mais en continuant à regarder, vous finirez par réaliser qu'il existe une relation entre les deux poissons. Quand l'un se tourne, l'autre fait un tour légèrement différent mais correspondant. Quand l'un fait face à l'avant, l'autre fait face à l'arrière, et ainsi de suite. Si vous n'avez pas conscience de l'ampleur de la situation, vous pourriez conclure à tort que les poissons communiquent instantanément entre eux, mais ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de communication parce qu'à un niveau plus profond de la réalité, la réalité de l'aquarium, les deux poissons sont en fait une seule et même chose. Selon Bohm, c'est précisément ce qui se passe entre des particules telles que les deux photons émis lors de la désintégration d'un atome de positronium. 


Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: L'univers holographique

[ brahman ] [ biais dual ]

 

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transition scientifique

B.T. Dobbs a fait de l’alchimie du XVIIe siècle un portrait qui donne des indications irremplaçables concernant le problème des "pratiques" alchimiques. Cette époque charnière représente en effet un moment clé dans l’histoire de l’art hermétique, puisque celui-ci va subir une "métamorphose" qui explique pour une large part les erreurs contemporaines relatives à sa juste compréhension. Selon B.T. Dobbs valorisant ce changement radical, l’alchimie qui jusque-là était étroitement liée à des "spéculations mystiques (...) trop fortement orientées vers l’illumination intérieure" va recevoir une "influence apaisante du rationalisme et de la nouvelle philosophie mécaniste. La voie était tracée, est-il ajouté, pour que l’alchimie s’ouvre à la rationalisation, qu’elle admette une formulation chimique, bref qu’elle accepte une clarification de ses méthodes et de ses modes de pensée". Plusieurs groupes, dont celui de Hartlib, seront responsables de ce processus révolutionnaire. Son objectif connu consistait en une "opération concertée ayant pour but la fabrication et la commercialisation de l’or". Cette démarche, dont B.T. Dobbs note qu’elle était étrangère à "la littérature alchimique antérieure", visait dans le même temps à "faire partager au plus grand nombre les secrets alchimiques". Il s’agit donc d’une triple sécularisation : vénale, commerciale et démocratique qui engage l’alchimie traditionnelle dans une voie rationnelle, puis expérimentale. Les conceptions de S. Hartlib n’eurent d’influence sur Newton que par l’intermédiaire d’un de ses plus proches disciples, d’ailleurs plus connu, R. Boyle, qui poursuivra le projet d’assimilation de l’œuvre alchimique à la vision mécaniste naissante de l’univers. Celui-ci "réfute la théorie alchimique des trois Principes (Soufre-Mercure-Sel) et les qualifie de paradoxes antichimiques", ce qui montre l’ampleur de la rupture qui se prépare. Toutefois, à côté de ces objectifs vulgaires, certains aspects de l’ancienne quête alchimique vont être également victimes d’une sorte de détournement de sens. La réalisation, notamment, de "l’eau mercurielle" qui, d’après B.T. Dobbs, ne fut auparavant "décrite nulle part en termes physiques" fut l’objet dans ces milieux novateurs d’investigations expérimentales qui d’ailleurs n’aboutirent pas à grand chose, selon leurs propres témoignages.

Un peu plus tard (au XVIIIe s.), on sait que H. Bœrhaave fera encore cette expérience de "chauffer du mercure" sans davantage de succès. Or, c’est ce même genre d’opération qu’entreprend Newton vers 1660. Ainsi, l’alchimie devient-elle, une fois débarrassée de son mystère, "une branche respectable de la physique". Curieusement, dans un climat déjà paradoxal, l’alchimie est simultanément respectée, vénérée et défigurée. Son ésotérisme n’étant plus compris, il faut en reconstituer la signification sur des bases nouvelles, sans rapport avec les anciennes, afin de retrouver la clé tant recherchée de l’univers. L’intention profonde de Newton, dans cette perspective, est de chercher à élucider "les mouvements des corps de petites dimensions, de manière à compléter, rapporte B.T. Dobbs, le système universel qu’il était en train d’édifier". Pour ce faire, et aussi étrange que cela puisse paraître, Newton essaiera d’extraire le "mercure" des métaux. Il participe donc à cette large entreprise de matérialisation des Principes hermétiques, de telle sorte que cette néo-alchimie en vint à concevoir l’existence d’un "mercure philosophique" concret. On peut donc penser qu’il ne l’était pas à l’origine, d’où une contradiction avec ce qu’affirmait au début de son livre B.T. Dobbs, qui admet la coexistence de "deux aspects" de l’ancienne alchimie : "la science occulte et les expériences au fourneau". Or, il apparaît clairement, d’après sa propre enquête, que cette concrétisation est le fait de chimistes manipulateurs tardifs, soucieux "d’expérimentations quantitatives". Cette mutation n’a d’ailleurs pu s’effectuer que par une sorte de transcription des "mythes" de l’alchimie ancienne en opérations de laboratoire, et ceci explique pourquoi Newton étudia avec tant de zèle ces vieux traités hermétiques.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", pages 56-57

[ historique ] [ interprétation littérale ] [ incompréhension ]

 

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citation s'appliquant à ce logiciel

S'associant avec des termes qui ne sont pas dans les citations/extraits, les tags de ce logiciel en sont la valeur ajoutée la plus évidente.

Maintenant, pour comprendre au moins mal la structuration de ce logiciel, il faut savoir que nous sommes partis de ce que nous voulons appeler notre miroir corps-esprit, tel qu'exprimé par un des titres du logiciel : "Tentative d'une inversion de la sphère physique de notre jeunesse en une sphère écrite de notre âge mûr." C'est à dire que chacun des extraits a résonné à un moment ou à un autre d'une certaine manière avec notre expérience.

Egomorphisme... autisme ? A voir.  Nous voilà avec une belle et robuste subjectivité en tous les cas.(idiosynchrasie projetée ?)

Nous nous sommes donc appuyé sur la structure commune au plus grand nombre, les mots, issus de notre réel et de son évolution. Un vocabulaire séquencé à partir des termes les plus simples et concrets de l'enfance : manger-boire, papa-maman, souffrir-jouir, prendre-donner... avec déjà beaucoup de dualité. Pour aller ensuite vers des appellations plus génériques et conceptuelles : vie-mort, bonheur-malheur, théorie-pratique... Nous trouvant ainsi un peu plus engagé dans l'interprétation et le subjectif, avec déjà des possibilités quasi infinies de combinaisons. Ces mots et leurs combinaisons suffiraient aisément pour cette classification mais les hommes ne sont pas si simples, ils associent. Pour qui voudra approfondir les notions d'"association induite" ou d'"association libre" il suffira de consulter certaines typologies, comme celles tentées par Jung il y a déjà plus d'un siècle. Typologies par ailleurs soumises et subordonnées aux idiomes. Il y a là, par parenthèse, un champ d'exploration qui semble fort peu défloré et qui pourrait, qui sait !, déboucher sur l'émergence d'archétypes et autres concepts terminologiques nouveaux qui accompagneront les prometteurs champs de la science que sont la biophysique ou l'informatique.

Mais revenons sur terre. Le classement de ce logiciel, de par son étiquetage humain, ouvre et optimise les associations puisque les corrélats, qui ne font pas partie du texte de la citation, sont pris en compte dans une recherche. "Tags/Corrélats" supposé préciser ou éclairer le ou les sens d'un extrait. L'unique hiérarchie de ces tags étant que le premier (le plus significatif, le plus pertinent ?...) est nommé CATEGORIE. Mais nous en avons déjà parlé. Donc pas question ici de trop hiérarchiser les tags-corrélats qui sont venus à l'esprit du tagueur "sans trop réfléchir", instinctivement. Nous pensons qu'un classement plus précis, plus réfléchi, serait déjà une limitation... la mise en place d'une mécanique figée.

Il y a donc la possibilité d'associer - et de rechercher - des corrélations à deux termes comme : agonie - mort, souffrance - apprentissage, admiration - enthousiasme, etc... Termes associés qui forment l'embryon d'une table des matières à venir, appelée à constituer petit à petit une sorte de dictionnaire "plus précis", mais aussi plus ouvert pour la classification, la recherche et donc la réflexion à partir d'une pensée. Couples de termes qui vont évidemment de deux quasi synonymes, (ce qui en général centrera la recherche) jusqu'aux termes complètement antagonistes, dont les interactions ne seront pas moins intéressantes. Avec l'espoir de pouvoir implémenter un jour des recherches plus complexes.

Comme dit plus haut, s'affine aussi avec le temps l'organisation du classement via des tags-corrélats plus précis comme "hommes-par-femmes", "femmes-par-hommes", "fond-forme"... (pour plus de détail aller voir le mode d'emploi du soft ... ou lire le texte explicatif qui commence par : A l'origine il y a cet atavisme...)

Tout ceci partant évidemment du point de vue que les sensations du tagueur correspondent pour bonne partie à celles de ses collègues humains. Avec cet agacement central, peut-être une de nos limitations les plus importante, frustrante : l'homme ne parle ici qu'à lui-même. Mais qu'importe. Si l'auteur de ces lignes n'est qu'une pauvre illusion. Vous en êtes une autre.

Auteur: Mg

Info: 17 juillet 2013

[ indexation ] [ écriture ] [ témoignage ]

 

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humaine syntonisation

À la suite de Bernard d’Espagnat qui a proposé une interprétation permettant de résoudre les problèmes soulevés par la théorie des états relatifs d’Everett, j’ai développé une position, le solipsisme convivial, qui s’intègre dans le cadre de la théorie de la décohérence. Cette position suppose qu’on refuse de se placer dans le cadre du réalisme empirique pragmatique. Bien que défendant par ailleurs une position différente qu’il serait trop long de détailler ici, je me placerai ici dans le cadre du réalisme métaphysique.

La décohérence est alors le mécanisme qui explique l’apparence classique pour nous d’une réalité qui demeure essentiellement quantique, c’est-à-dire enchevêtrée. Le solipsisme convivial fait entrer l’observateur lui-même dans le grand système. Le raisonnement que nous avons décrit conduit alors à considérer que l’observateur est aussi dans un état enchevêtré avec le système, l’appareil et l’environnement. Du point de vue de la réalité profonde (et non de l’apparence de cette réalité pour nous), seule une fonction d’ondes globale superposée "existe". Dans cette fonction d’ondes, les différents résultats possibles de mesure sont présents et sont corrélés ainsi que tous les états correspondants de l’observateur. La décohérence intervient et permet de régler un certain nombre de problèmes que nous n’avons pas eu la possibilité d'évoquer : quelle est la grandeur mesurée par exemple, ce qui a pour effet de résoudre la difficulté que nous avons signalée à propos de l’interprétation d’Everett. Le solipsisme convivial consiste alors à considérer que la conscience de l’observateur est "accrochée" à l’une des branches de la fonction d’ondes ne lui permettant d’observer que la partie classique correspondante. La conscience joue en quelque sorte le rôle d’un filtre ne permettant de voir qu’une partie de la fonction d’ondes globale.

Une définition précise de ce processus permet de montrer que les prédictions habituelles de la mécanique quantique sont respectées malgré le fait que la fonction d’ondes n’est jamais rigoureusement réduite. Le point surprenant est alors que rien n’oblige deux observateurs différents à être accrochés à la même branche. Pour une mesure donnée, un observateur peut être accroché à la branche donnant le résultat A alors qu’un autre le sera à la branche donnant le résultat B. Comment peut-il en être ainsi alors qu’on sait que deux observateurs de la même expérience sont ”en général” d’accord sur le résultat ? La raison en est que la communication entre observateurs est elle-même un processus de mesure et que le mécanisme d’accrochage garantit la cohérence des observations pour un observateur.

Supposons qu’André a observé le résultat A et Bernard le résultat B. Les deux observations ne sont que l’accrochage de la conscience d’André et de Bernard à leur branche propre de la fonction d’ondes globale qui contient les deux possibilités. Si André demande à Bernard ce qu’il a vu, l’interaction entre André et Bernard qui en résulte contient la totalité des possibilités, donc à la fois une branche où Bernard répond A et une branche où Bernard répond B. La fonction d’ondes d’André sera après l’interaction avec Bernard dans un état enchevêtré contenant les deux réponses mais la conscience d’André s’accrochera à la branche correspondant à la réponse cohérente avec son observation précédente, il entendra donc Bernard répondre A conformément à son attente. C’est la raison pour laquelle cette interprétation porte le nom de solipsisme convivial : chaque observateur vit dans son monde qui peut être totalement différent de celui des autres, mais il n’existe aucun moyen de se rendre compte des désaccords et les observateurs sont en parfait accord. Ceci fournit une nouvelle explication de l’intersubjectivité : il n’y a aucun moyen de constater un désaccord.

Signalons pour terminer une conséquence étrange sur l’indéterminisme de la mécanique quantique. La fonction d’ondes de l’Univers évolue de manière parfaitement déterministe par l'équation de Schrödinger, seul le mécanisme d’accrochage tire au sort la branche à laquelle chaque observateur s’accroche. Ce n’est donc plus Dieu qui joue aux dés, c’est l’homme, mais avec le constat étrange que deux joueurs peuvent voir le même dé tomber sur une face différente. 

Auteur: Zwirn Hervé

Info: Mécanique quantique et connaissance du réel.

[ prospective scientifique ]

 

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gestion capitaliste avancée

Peut-être faudrait-il considérer le citoyen non pas simplement comme un électeur en colère, mais comme un consommateur politique pressé d'acheter.

La question de la consommation nous entraîne au coeur de la nouvelle économie, et en particulier des pratiques de la société géante Wal-Mart. Ce distributeur mondial pratiquant le discount employait 1,4 million de salariés à travers le monde en 2004 ; avec 258 milliards de dollars de recettes, il représentait "2% du PIB américain et huit fois la taille de Microsoft". Cette nouvelle société a innové sur le plan de ses fournisseurs, faisant appel à une industrie chinoise en plein essor, et dans son utilisation des technologies avancées. Selon le McKinsey Institute, Wal-Mart est l'acmé même de l'entreprise de l'arête tranchante (cutting edge), avec sa productivité assise sur une "innovation managériale continue", laquelle a concentré le pouvoir au centre du géant, a laissé les syndicats démunis, traitant sa masse de salariés comme s'il s'agissait d'employés provisoires et temporaires. Pour les consommateurs, l'attrait de ce mégalithe tient à ce qu'ils trouvent au même endroit tout ce qu'ils peuvent désirer acheter : vêtements, produits auto, alimentation, parfum, ordinateurs, etc... La centralisation du commandement paraît se refléter dans la position du consommateur qui déambule dans les allées de Wal-Mart, tous les articles étant disponibles instantanément - les habits se trouvant à quelques pas seulement des ordinateurs. Bien que ses employés, si j'en crois mon expérience, soient pour la plupart serviables, le vendeur, en tant que représentant d'une classe, a été évacué chez Wal-Mart du processus de consommation : il n'y a pas ici de médiation ni de persuasion sur le mode du face-à-face. En cela, la société ressemble aux autres bureaucraties de l'arête tranchante qui ont écrémé leur couches de personnel intermédiaires, interprétatives. La décision relative au produit discount à acheter dépend de l'image et du marketing en général.

Si absurde que cela puisse paraître, nous pourrions préciser ainsi la question sur l'économie et la politique : les gens font-ils leur marché parmi les politiciens comme ils font leurs courses chez Wal-Mart? Pour dire les choses autrement, l'emprise centralisée des organisations politiques s'est-elle accrue aux dépens de la politique des partis, locale et médiatrice? Le marchandisage des dirigeants politiques a-t-il fini par ressembler à celui de la vente de savonnettes, avec des marques aussitôt reconnaissables que le consommateur politique choisirait sur les rayonnages?

Si la réponse à toutes les questions qui précèdent est oui, le coeur de la politique devient le marketing, ce qui paraît mauvais pour la vie politique. L'idée même de démocratie requiert la médiation et discussion en face-à-face ; elle requiert la délibération plutôt que le packaging. Suivant cet axe de pensée, on observerait avec consternation que tous les artifices séducteurs de la publicité sont désormais utilisés pour vendre les personnalités et les idées des politiciens ; plus subtilement, de mêmes que la publicité rend rarement les choses difficiles à la clientèle, le politicien fait tout pour être d'achat facile.

C'est cette réponse évidente que j'entends contester. Non qu'elle soit fausse, mais le fait est que la nouvelle économie rend le marketing et la politique plus compliqués. Wal-Mart a certainement opprimé ses employés, mais ce groupe répond à un véritable besoin de la clientèle. Il faudrait être snob pour regarder de haut les produits bon marché; devrions-nous regarder de haut la politique "bon marché" ? La version politique du mégastore pourrait réprimer la démocratie locale mais permettre, comme le fait la publicité, la fantaisie individuelle ; éroder le contenu et la substance de la politique, mais stimuler l'imagination pour le changement.

Le politiquement droit n'y verra que frivolité intellectuelle. Les avatars du nouveau capitalisme ont cependant plaidé avec force que les nouvelles structures mobilisent l'imagination du changement. Il nous faut au moins garder l'esprit ouvert sur les façons dont les hommes politiques sont aujourd'hui vendus, et les institutions qui les vendent, même si cet effort pour garder l'esprit ouvert en la matière, il me faut l'admettre, m'est personnellement difficile, puisque la disparition de la politique locale, médiatrice, me paraît être une blessure fatale. Si l'économie continue de se diriger vers le modèle de l'arête tranchante, cependant, et que les idéaux politiques demeurent empreints de nostalgie, l'idéal n'est plus qu'un regret impuissant.

Auteur: Sennett Richard

Info: La culture du nouveau capitalisme

[ hard discount ] [ émergence des extrêmes ] [ inégalités ] [ analogie ] [ efficacité managériale ]

 

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