Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 745
Temps de recherche: 0.0527s

éthique

Nécessité de la morale : L'ensemble des règles morales forme vraiment autour de chaque homme une sorte de barrière idéale, au pied de laquelle le flot des passions humaines vient mourir, sans pouvoir aller plus loin. Et, par cela même qu'elles sont contenues, il devient possible de les satisfaire. Aussi, que, sur un point quelconque, cette barrière vienne à faiblir, et aussitôt, par la brèche ouverte, les forces humaines jusque-là contenues se précipitent tumultueusement ; mais, une fois lâchées, elles ne peuvent plus trouver de terme où elles s'arrêtent ; elles ne peuvent que se tendre douloureusement dans la poursuite d'un but qui leur échappe toujours. Que, par exemple, les règles de la morale conjugale perdent de leur autorité, que les devoirs auxquels les époux sont tenus l'un envers l'autre soient moins respectés, et les passions, les appétits que cette partie de la morale contient et réglemente se déchaîneront, se dérégleront, s'exaspéreront par ce dérèglement même ; et, impuissantes à s'apaiser parce qu'elles se seront affranchies de toutes limites, elles détermineront un désenchantement Emile, qui se traduira d'une manière visible dans la statistique des suicides.

Auteur: Durkheim

Info: L'éducation morale, 1903, Quadrige, PUF 1963 <p.36>

 

Commentaires: 0

déclaration d'amour

J'ai longtemps rêvé de vous parler chérie
Bien avant de vous connaître
Je vous avais vue brillante au fond des nuits
De tous mes rêves champêtres
Ou dans la campagne, comme aujourd'hui,
Oui, mais j'ai perdu la tête.
Ma chanson commence comme elle finit
Le grand amour me rend bête
{Refrain:} Vous êtes jolie mon petit oiseau Près de vous les fleurs ne sont plus si belles
J'inventais pour vous des mots et des chansons
Bien avant de vous connaître
Je vous les disais souvent dans les buissons
Ou le soir à la fenêtre
Mais tous ces grands airs, ces opéras
Aujourd'hui je les oublie
Et cette chanson s'arrête là...
Parce que vous êtes jolie
{au Refrain}
La source qui court et les fraîches eaux
N'ont pas votre voix, vous riez mieux qu'elles
Que dire de vos yeux, que dire de vos mains, de vos ch'veux
De tout votre corps jaloux de tout l'amour que j'veux
Vous êtes pour moi le petite fée
Le petit oiseau de mon coeur qui vous aime.
Vous êtes jolie mon petit oiseau. Vous êtes jolie mon petit oiseau... bleu.

Auteur: Trenet Charles

Info: Vous êtes jolie

[ chanson ]

 

Commentaires: 0

existence

Les gouttes de pluie sur la vitre ont un bombement argenté et une bordure laiteuse. La pluie s'arrête. Les gouttelettes ne partent pas tout de suite. Elles forment une voix lactée cloutée. Elles semblent figée comme parfois nos vies. Puis l'une se met en route. Il est difficile de ne pas penser qu'elle va vers sa mort. La jeune élue, poussée par le vent, s'éloigne de ses sœurs idolâtres, crispées dans une fausse immortalité. La petite vivante avec sa joie muette glisse en oblique vers l'abîme, dans l'angle de la vitre encadrée d'acier froid. Voilà. C'est fini. Vivre n'est rien d'autre que donner sa lumière, traverser la voie lactée des épreuves, disparaître - et continuer, car telle était la parole qui se matin se fracassait en dizaines de gouttes d'eau sur la vitre insensible d'un train entre Paris et Genève : aucune lumière ne se perd. Nous sommes des paillettes d'or détachées d'une statue vivante. Nous sommes des instants de son souffle, des pollens de sa voix, des petites gouttes de pluie qui prennent le train sans billet jusqu'à l'éternel qui est ceci, ici, maintenant.

Auteur: Bobin Christian

Info: Un bruit de balançoire

[ éphémère ] [ instant présent ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

océanique

Dans cette île, nous n'avons jamais beaucoup aimé la mer, persuadés qu'elle nous a amené tous nos malheurs. Je ne suis donc allée qu'une ou deux fois m'y baigner, cet été là, mais j'ai longtemps imaginé ses grondements durant le jour et les soirs sa plainte hagarde roulant dans l'épaisseur de la nuit. J'aimais marcher le long de la dentelle des algues sur le sable et sentir la mer me lécher les pieds. J'aimais la mer comme la danse, j'aimais le risque physique et le plaisir. J'aimais ses mystères d'écume, de sel et d'eau. Les yeux grands ouverts je rêvais de son désordre fantasque et violent tout au loin. De sa poésie si amère. De son ventre d'eau pleine de toutes sortes d'animaux vivants et morts, de vieilles carcasses à la dérive, de sables mouvants et fins, d'algues de toutes les couleurs, de coraux étranges. L'idée de la vie et de la mort dans ce ventre d'eau du monde devenait un songe bienfaisant qui m'enchantait. Et quand le songe ne trouvait plus où s'arrêter, je le laissais filer au-dessus de l'eau, m'enivrant d'air et de sel.

Auteur: Lahens Yanick

Info: Dans la maison du père

[ amniotique ]

 

Commentaires: 0

islam

La différence entre l'Orient et l'Occident, c'est la Turquie. Je ne sais pas si elle est le résultat de la soustraction, mais je suis sûr que la distance qui les sépare est grande comme elle. Nous, c'était là que nous vivions. Dans un pays où les politiciens, à la télévision, rappelaient tous les jours l'importance de la géopolitique. Au début, je ne savais pas comment comprendre. Cela voulait-il dire que notre pays était comme un bâtiment délabré devant lequel s'arrête en pleine nuit un autobus à l'intérieur ténébreux et aux phares éblouissants ? Qu'il est un immense pont de 1 565 kilomètres de long sur le Bosphore. Un pont géant infligé aux habitants de ce pays. Un vieux pont entre l'Orient aux pieds nus et l'Occident bien chaussé, sur lequel passe tout ce qui est illégal. Tout cela me chiffonnait. Et en particulier ces gens que l'on appelle les clandestins...Nous faisions tout notre possible pour qu'ils ne nous restent pas en travers du gosier. Nous avalions notre salive et nous expédions tout le contingent là où il voulait aller... Commerce d'une frontière à l'autre...D'un mur à l'autre...

Auteur: Günday Hakan

Info: Encore

[ christianisme ] [ transit ]

 

Commentaires: 0

nature

<Fablebarge> Je sais, je suis un hêtre extraordinaire! ^^
<LuDaX> Un hêtre? Ta langue a fourché dans ta buche? :)
<Fablebarge> Arrête! Tu me chêne!
<LuDaX> Allons allons... tu es gland maintenant! Tu ne dois plus rougir de ce genre de choses
<Fablebarge> Tu sais bien que je m'écorce d'être drôle!
<LuDaX> Et tu fais du très bon bouleau pour ça!
<Fablebarge> Stop!!! Tu vas me faire pleureur! :D
<LuDaX> Je suis un peuplier de rire!
<Fablebarge> Sapinrlipopette!
<LuDaX> Mais quelle source inépuisable! Tes idées bourgeonnent à une vitesse incroyable!
<Fablebarge> Oui! A chaque fois je suis cyprès du but!
<LuDaX> Et tu y arrives très bien! Marron-nous encore quelques minutes avant mon départ!
<Fablebarge> Mélèze tomber frangin!!!
<LuDaX> Mais tu es connecté sur l'encyclopédie du bois ma parole! Tu es le saule que je connaisse avec qui je peux avoir un délire pareil!
<Fablebarge> Epicéa ça que tu sers au taff? A délirer sur les arbres?
<LuDaX> Boah tu sais, si je ne t'avais pas, je ne prendrais pas racines ici!
<Fablebarge> Il n'y a pas à dire, on tient le bambou! :-)
<LuDaX> Allez a+ vieille branche...

Auteur: Internet

Info:

[ forêt ] [ jeu de mots ] [ dialogue-web ]

 

Commentaires: 0

femmes-hommes

Il était près de midi quand la chaleur de juillet réveilla enfin Amy Robinson et Jan Huebner. Jan s'était endormi comme une masse sur le lit d'Amy et elles se trouvaient allongées côte à côte, comme au temps où elles étaient camarades de chambre, se plaignant tour à tour de la vodka de mauvaise qualité et de l'âge mûr. Jan lui confessa qu'elle était ménopausée depuis quelques mois. "Aussi asséchée que la Pecos, dit-elle. Et tu sais ce qu'il fait ce salopard de Richard, sitôt qu'il voit ça, l'ordure, il me quitte pour trouver des eaux plus arrosées. Il me fait au revoir de la main. Un sourire. Et s'en va tranquillement.
- Arrête, arrête, arrête, dit Amy.
- Tu as raison, je suis grotesque. Jan gémit et se rassit. Son rouge à lèvres Prune de Minuit était assorti aux poches bouffies qui lui cernaient les yeux. Une question importante, est-ce que la Pecos est asséchée ?
- Là, c'est une colle.
- Le Sahara, alors ?
- C'est déjà mieux. Mais à mon avis, ce n'est pas une rivière.
- Pas une rivière ?
- Je ne crois pas.
- Merde alors.

Auteur: O'Brien Tim

Info: juillet, juillet

[ règles ] [ cycles ]

 

Commentaires: 0

pensée-de-femme

Devrait-elle évoquer les nuits sans sommeil, le nombre de fois qu'elle doit se laver les mains en une journée, la lessive à étendre, à plier, les sacs dans lesquels il faut mettre puis ôter les vêtements de rechange, couches et lingettes, la cicatrice tordue qui court sur son ventre et semble la narguer, la solitude absolue, les heures qu'elle passe agenouillée par terre, un hochet, une clochette ou un cube à la main, si bien qu'elle a parfois envie d'arrêter des femmes plus âgées dans la rue pour leur demander comment elles s'y prenaient,comment elles ont réussi à traverser cete période ? A moins qu'elle ne mentionne cet élan féroce auquel elle ne s'attendait pas, ce sentiment que le terme 'amour', bien trop réducteur, est impuissant à décrire, car, parfois, elle croit qu'elle pourrait s'évanouir tant elle a besoin de cet enfant qui lui manque cruellement quand il n'est pas juste à côté d'elle - cette sorte de folie, de possession qui la pousse souvent à se faufiler dans la pièce où il vient de s'endormir juste pour le regarder, pour s'assurer que tout va bien, pour lui parler tout bas.

Auteur: O’Farrell Maggie

Info: Cette main qui a pris la mienne p. 313-314

[ maman ] [ efforts ] [ difficulté ]

 

Commentaires: 0

entités

Une autre remarque s’impose encore, au sujet de l’emploi que nous faisons du mot "être" lui-même, qui, en toute rigueur, ne peut plus s’appliquer dans son sens propre quand il s’agit de certains états de non-manifestation dont nous aurons à parler, et qui sont au delà du degré de l’Être pur. Nous sommes cependant obligé, en raison de la constitution même du langage humain, de conserver ce terme même en pareil cas, à défaut d’un autre plus adéquat, mais en ne lui attribuant plus alors qu’une valeur purement analogique et symbolique, sans quoi il nous serait tout à fait impossible de parler d’une façon quelconque de ce dont il s’agit ; et c’est là un exemple très net de ces insuffisances d’expression auxquelles nous faisions allusion tout à l’heure. C’est ainsi que nous pourrons, comme nous l’avons déjà fait ailleurs, continuer à parler de l’être total comme étant en même temps manifesté dans certains de ses états et non manifesté dans d’autres états, sans que cela implique aucunement que, pour ces derniers, nous devions nous arrêter à la considération de ce qui correspond au degré qui est proprement celui de l’Être.

Auteur: Guénon René

Info: Les états multiples de l'être, avant-propos, p 3.

[ manifestations ] [ émergences ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

religieux-civil

La liberté que Rome leur laisse, la plupart des catholiques ne s’en servent guère aujourd’hui. Dans le clergé, dans le bas clergé surtout, les idées libérales sont odieuses ou suspectes. L’esprit de réaction, fomenté dans son sein par la presse religieuse, a, depuis la révolution du 4 septembre [1870 : proclamation de la République] et les désillusions des dernières années, pris sur lui un nouvel ascendant. […] La faute en est-elle uniquement aux préventions de son éducation, étrangère au monde et isolée du siècle, aux conseils des feuilles qui, loin de l’éclairer sur une société qu’il ignore, persistent à le bercer de dangereux souvenirs et de décevantes espérances ? Non, pour n’être pas injuste, nous devons reconnaître que la faute en est en partie à d’autres, à ceux qui, se targuant du nom de libéraux ou de démocrates, arrêtent leur libéralisme à leurs amis et à leurs doctrines; à ceux qui, faussant cyniquement la notion de liberté, prétendent faire de l’intolérance religieuse la marque du libéralisme; à tous ceux, en un mot, dont l’exclusivisme sectaire entretient la répulsion des catholiques pour les libertés modernes et travaille à les dégoûter de la société contemporaine.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 271-272

[ antimoderniste ] [ antagonismes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson