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femmes-hommes

- Ulik, comment trouvez-vous les femmes occidentales ?
- Très jolies.
- Merci. Mais les femmes Inuits ne sont-elles pas jolies ?
- Si, bien sûr. Mais deux paysages différents peuvent être également beaux.
- À votre avis, est-ce qu'une femme inuit serait heureuse en vivant ici ?
- Je crois qu'elle serait heureuse de découvrir tous ces produits de beauté que vous avez ici. Là-bas, elles essaient d'en fabriquer, mais elles n'ont pas grand-chose, à part la graisse de quelques animaux.
- Qu'est-ce qui lui plairait encore ?
- Elle pourrait apprendre une spécialité, un métier, comme vous. Mais peut-être n'en auraient-elles pas envie.
- Pourquoi ?
- Elles ont été habituées autrement. Et puis si elles avaient le même métier que les hommes, à quoi serviraient les hommes ?
- Mais c'est ainsi que ça se passe ici, vous savez, les femmes et les hommes font presque les mêmes métiers.
- Oui, je sais bien. J'ai compris que les femmes peuvent être aussi bonnes que les hommes, dans les métiers d'ici en tout cas. Même chez nous, certaines savent très bien conduire les chiens. Elles sont courageuses.
- Croyez-vous que les femmes d'ici sont aussi courageuses que les femmes inuit ?
- Ce n'est pas le même courage. Les femmes Inuits doivent affronter le froid, la faim, souvent la mort de leurs nouveau- nés, et, bien sûr, le risque de croiser un ours quand elles s'éloignent du camp.
- Et les femmes d'ici ?
- Je peux dire ce que je pense ?
- Mais bien sûr, Ulik.
- Je pense qu'elles sont très courageuses pour affronter la solitude. Même moi, au début, il m'était difficile de rester seul dans une chambre : cela n'arrive presque jamais dans mon pays. Mais j'ai compris qu'ici beaucoup de femmes vivent seules, sans homme.
- Mais elles l'ont peut-être choisi.
- Peut-être, mais choisie ou pas, affronter la solitude demande beaucoup de courage. Autant que pour affronter le froid ou un ours, même si ce n'est pas la même sorte de courage.
- Et, à votre avis, pourquoi vivent-elles seules ?
- Je ne sais pas, je n'ai pas encore tout compris de votre culture.
- Vous n'avez pas une idée ?
- Je pense qu'ici les femmes ne donnent pas l'impression qu'il faut les protéger. Alors peut-être que les hommes ne se sentent pas obligés de rester.
- Vous pensez qu'on reste près d'une femme pour la protéger ?
- Dans mon pays en tout cas. Autrement comment se nourrirait-elle ? Mais, bien sûr, c'est encore mieux si on continue à l'aimer. De toute façon, dans mon pays, les femmes doivent se marier et faire des enfants, nous sommes si peu nombreux.
- Donc vous trouvez les femmes d'ici très différentes des femmes Inuits ?
- En apparence, en tout cas. Ici les femmes parlent plus, j'en ai même vu commander les hommes.
- Alors, elles n'ont plus besoin des hommes pour les protéger ?
- Je ne sais pas. Je crois qu'elles en ont peut-être besoin, mais c'est devenu seulement un sentiment. Je crois qu'elles aimeraient se sentir protégées, même si elles n'en ont plus besoin. Mais peut-être que les hommes ici ne savent plus le faire.

Auteur: Lelord François

Info: Ulik au pays du désordre amoureux

[ dialogue ] [ nord-sud ] [ comparaison ]

 
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besoin de transcendance

A leur parler, on ressent souvent qu’il y a en un déprimé un grand virage non encore négocié, ainsi que l’attente d’un basculement radical de valeurs, avec un appel fervent envers une autre forme de vie. En attendant, les déprimés sont de la nuit, et dans la nuit. Mais tous ceux qui désirent atteindre une manière nouvelle doivent passer par la nuit et par l’obscur. On appelle cela parfois : la traversée du désert, la nuit des sens. Et on pourrait également appeler la dépression : la nuit du Sens.
Au commencement de toute rénovation de l’esprit et de l’âme, se trouve la "mort", qui est le détachement et l’arrachement ultimes des anciennes visions, des anciennes valeurs, des anciennes façons de vivre. C’est l’arrachement de l’absurde et du non-sens, comme on arracherait une vieille peau. C’est la mue de l’âme. Mais tant que les lumières nouvelles n’ont pas jailli, cet abandon des choses anciennes est ressenti comme une nuit. Car l’être humain ne peut approcher son "noyau* profond qu’après avoir rejeté ce qui n’’est pas essentiel pour lui, et que ne correspond pas à son organisation et son ordre intérieurs.
L’alchimie passe, elle aussi, par la nuit. Après le mariage du souffre et du mercure, apparaît la couleur noire. C’est la phase de "putréfaction", mais aussi de promesse. Puis la pierre devient progressivement blanche ; c’est la résurrection. La matière noire renaît, perd de sa noirceur, jusqu’à atteindre le rouge de la rubification, que l’on peut symboliser par un jeune roi couronné. Ainsi, "l’or philosophal" se trouve enclos dans le noir de l’âme, et dans la promesse de la nuit du Sens…
On a tendance à cloisonner le déprimé dans l’ "anormal". Mais est-ce aussi anormal qu’on voudrait le dire ? Et anormal par rapport à quoi ? Par rapport à la vie courante ? C’est-à-dire ? N’existe-t-il pas un "endroit" de cet "envers" qui est le sien ? Et cet envers sur lequel il marche ne marque-t-il pas une frontière entre ce qu’il parait être pour l’instant et l’appel qui se trouve en lui ? Posons même la question : paradoxalement, n’est-il pas plus profondément normal que la plupart des gens dits normaux ?
La dépression fait songer à ces états de personnes ayant frôlé la mort et qui en reviennent en décrivant des images de tunnel au bout duquel se trouvaient d’intenses lumières. Cependant, en cloisonnant les déprimés dans l’anormal, on les étiquette, on les bourre de médicaments. Mais on ignore qu’il y a en eux "autre chose", qui n’est deviné que d’eux seuls. Qu’il y a en eux un profond secret, et un mystère central. Alors, ne faut-il pas retourner, faire basculer, la notion de dépression ? Comme on doit le faire avec tant de choses ? Au lieu de se trouver "en-bas", ils sont probablement, au contraire, proches d’un "en-haut" qu’ils ne peuvent temporairement atteindre. En attendant, leur nuit est un retour au sein maternel…
Cette "anormalité" de la dépression ne serait-elle pas le chemin vers une supra-normalité ? Ne serait-il pas une démarche vers un "quelque chose" que la plupart ignorent ? Dit autrement : la dépression n’est-elle pas le canal, le tunnel vers une lumière, et vers une haute valeur ignorée ou refoulée chez la plupart ?

Auteur: Daco Pierre

Info: Dans "Psychologie et liberté intérieure"

[ nouveau regard ] [ adéquation au monde ] [ toucher le fond ]

 
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cognition

Les couleurs et les sons

Leonard Bernstein a affirmé : " Un compositeur de symphonie a devant lui toutes les notes de l'arc en ciel". Plus qu’une transdisciplinarité, l’association de la musique et de la couleur est un énomène qui a toujours existé. Les expériences multisensorielles dans l’art sont nombreuses. Voyons ici comment mettre à profit ce lien son/couleur dans l’apprentissage des enfants, notamment en ce qui concerne la lecture et l’écriture.

Chromesthésie

Derrière ce nom compliqué, se cache la capacité à percevoir différemment le son et à le ressentir "visuellement". Cette particularité ne concerne que peu de personnes et fait référence de manière plus large à l’expérience singulière de la synesthésie, terme signifiant en grec ensemble et sens. Autrement dit, certains individus goûtent une couleur, voient un son ou bien sentent un mot. 

Entre autres synesthètes célèbres, l’on trouve Vincent Van Gogh, Duke Ellington, Jean Sibelius ou encore Wagner avec son œuvre d’art totale le Gesamtkunstwerk. Goethe quant à lui a déclaré que "la couleur et le son ont la même source […] mais coulent dans des conditions différentes". Ainsi, textures, formes et couleurs apparaissent dans le champ de perception du synesthète lors de la stimulation par la musique ou les notes. En 1842 Franz Liszt aurait à ce sujet interloqué les musiciens de l’orchestre de Weimar lors d’une répétition en leur demandant de jouer "un peu plus bleu […] et "moins rose".

Faciliter l'apprentissage par les sons et les couleurs

Ce phénomène neurologique étrange et individuel nous emmène au potentiel pédagogique contenu dans l’association des sons et des couleurs. Comment faciliter les apprentissages des enfants si ce n’est par l’aspect multisensoriel et ludique des vibrations et de la couleur ? Lorsque par exemple à travers la lecture les enfants ne reconnaissent pas toutes les voyelles dans un texte, les couleurs auxquelles ils sont très réceptifs les aident. En effet, plus ils rencontrent les graphies d’un son coloré, plus ils s’en imprègnent facilement.  D’autre part, ils parviennent à déchiffrer les sons non appris grâce aux couleurs. Les enfants allophones apprennent de plus les couleurs comme premiers mots. 

Le principe pédagogique pour s’approprier la correspondance entre les graphèmes et la couleur est le suivant : le son est inclus dans le nom de la couleur : jAUne, rOUge nOIr, marrON etc. Créer un arc-en-ciel de sons complexes représente un outil efficace pour les plus petits ou les enfants en difficulté car il repose sur un moyen mnémotechnique simple. Ce dernier contribue à faciliter le décodage et l’encodage des associations graphèmes phonèmes. Le son audible par l’oreille associé à une couleur perceptible par l’œil ancre mentalement la phonétique.

Il est aussi possible de trouver une correspondance entre timbres des instruments de musique et couleurs ; ainsi les enfants peuvent manipuler et moduler les sons et jouer à reconnaître les couleurs de leur choix.  Lorsque les sens sont associés et que les gestes se joignent à la parole et à l’écoute des sons, cela concourt à l’apprentissage tant de la lecture que de l’écriture. Composer et lire des syllabes en couleurs constitue un véritable tremplin sensoriel pour développer les capacités de l’enfant.

Auteur: Alcais Claire

Info: https://icm-association.fr/le-blog/collectivites-locales/les-couleurs-et-les-sons. 19 avril 2022

[ éducation ] [ pédagogie ] [ ondes ] [ double perception ] [ septénaires ]

 

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monades et leur limites

Un peu de science-fiction pour présenter/entamer cette chaine

Tout d'abord il y a ici un problème de point de vue. D'où parle le créateur lecteur de cette chaine FLP ? A l'évidence il le fait depuis le sol terrestre, armé de ses sens, de la logique, et du langage, tous fortement grégaires, de son époque. Il sait qu'il n'est qu'un produit de tout ceci. 

Donc, avec le temps, les explorations multiples et tout le recul qu'il en acquiert, ces outils lui paraissent limitants.

Et puis, Internet aidant, il y a accès à de multiples sites/vidéos/témoignages, qui parlent d'autres réalités, mondes parallèles, mentaux, éthériques... Appelez-les comme vous voulez, ces autres dimensions, elles aussi fortement imprégnées par la culture de ceux qui en font témoignages, et donc sujettes à caution, voire peut-être plus à interpréter comme les projections de la singularité de chaque conteur-univers. Ici apparait une fois encore le tropisme humain, qui consiste à vouloir analogiser, catégoriser, conforter, etc. bref à développer des modèles rassurants. 

Mais oublions cela.

Ces autres réels permettent, même si c'est fortement virtuel, de se placer d'un point de vue d'où notre "réalité consensuelle humaine" peut être appréhendée avec un plus de distanciation. 

Et ça c'est bien sympatoche. 

Ainsi, bien calés depuis cette nouvelle perspective, on peut y aller avec des questions qui, n'en doutons pas, donneront à beaucoup une forte "impression d'olé olé". Et alors ?

Donc : est-ce qu'il existe une limitation personnelle, plus qu'une limitation d'espèce ? Quelle est la part limitative de l'individu au sein de sa race ?  Si nous sommes tous quelque part connectés à ce qu'on nommera au-delà, ceci via un "higher self", ce dernier est-il  limité à l'akashique Gaïa ? (ce qui est mon impression personnelle au passage) 

Autrement dit : les limitations se transcendent-elles mieux, ou plus facilement, au niveau personnel ou au niveau collectif ?... 

Exprimé différement : s'il existe un "Moi supérieur" métempirique, mieux averti, hyper conscient ou autre... est-il autant éloigné des autres "Moi supérieurs" que les "petits moi-ego" humains le sont entre eux à notre niveau inférieur ?

D'un point de vue astral élargi on pourrait aussi le formuler comme ceci : quelles sont les analogies entre mondes à basses vibrations (planétaires ?) et ceux dépeints comme "mondes supérieurs ou mondes à plus hautes vibrations", ces derniers étant par définition beaucoup plus vastes, plus élargis... plus ouverts. 

D'où, au-delà de ce questionnement quant aux éloignements des entités entre elles, cette question : s'il existe des analogies entre les divers niveaux vibratoires, planètes, univers... quelles sont elles ?

Et, pour pousser le bouchon plus au large : qu'en est-il alors de ceux aptes à se déplacer entre les couches, verticalement, pour autant que ce terme puisse avoir un sens ? 

Les anges en sont parait-il, même si les sources indiquent - par exemple - que notre niveau vibratoire pris à son plus haut point possible reste comme situé au fond d'un abime très difficilement accessible (trop bas) pour un ange. 

Bref tout ceci est bien amusant, et permet de tenter, humblement et sémantiquement, de tatouiller des limites qui semblent bien être celles de nos perceptions... et puis, de nos langages.

Auteur: Mg

Info: 26 août 2020

[ extrapolations ] [ prospectives ] [ anticipation ] [ moi miroir ] [ point de singularité ]

 
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credo

En quoi quelque crédo en un "monde inaccessible" à notre état de connaissances et de développement pourrait-il être castrateur. Dit autrement : qui peut être dérangé par un Dieu, indifférent en apparence ? Ou par des extraterrestres, éventuellement créateurs de l'homme et pareillement inatteignables. Ou tout autre projectionniste, intact de nos dogmes et autres blablateries écrites ?

Restons ouverts, nazes que nous sommes... conscients de nos limites. Et attisons la curiosité des jeunes puisque chaque découverte ou avancée élargit la représentation d'un univers dont nous sommes les enfants-miroirs, chaque progression et nouvelle compréhension des forces en interaction améliorant notre humilité. 

Parce que dans le réel terrestre véritable que voit-on, au niveau humain, en-deça de l'émergence de Gaïa ? Beaucoup de rapports de pouvoirs, d'envies... égoïsmes et frustrations... Jalousies. Comme si ces pulsions de puissance, ou d'impuissance, conduisaient l'homme. Jumelles de ce qu'il projette aussi sur la ou les divinités. 

Croyances "carotte ou bâton". Sempiternelle dualité. 

Et puis est venue au jour la double hélice de l'adn et sa prodigieuse mémoire, accumulée par l'utilisation d'un codage en base 4. Qui fait penser aux propriétés du carbone (ou tétravalence, ou double dichotomie, ou tétralemme...). Qui nous montre surtout, effet miroir encore - mais plus fin -, le développement d'une méthodologie de la Source. Tactique d'Une Poussée Qui Sonde, Tente, Essaye...  Retente, Expérimente d'autres pistes... Ose ailleurs... "Retient ce qui marche" dans les profondeurs incroyables de Ses mémoires combinées... pour Tenter encore et encore... et encore... sans cesser de réutiliser les anciennes recettes dans les impasses rencontrées... Développant ainsi des complexités inouïes, d'une profondeur temporelle si étendue que Chronos lui-même y perd sa stature.  

Curiosité Source, Tâtonnante, projettée par l'homme en reflet.

Question : cette progression est-elle totallement impersonnelle et neutre ? Sans médiation autre que ce que l'épigénétique nous révèle ?... Sans interventions externes - rares ou pas - destinées à éviter tel ou tel écueil. 

Peut-il en être autrement ? 

Nos représentations personnelles, on aura compris, s'orientent volontiers vers d'infinies hiérarchies avec niveaux et recoins inconnus, foisonnants et interagissants au sein d'univers-plurivers multipliés à l'infini. Avec possibilité d'ingérence extra-muros. De médiations entre les lignes. Tout est dans tout. 

Point de vue depuis la limitée assise d'un mammifère terrestre, qui croit penser parce que membre d'une espèce dotée d'une intelligence collective écrite.

Et donc, si on se focalise sur un concept "mono" en ce domaine, Dieu ressemble à une entité qui, par notre entremise de concert avec toutes les strates d'émergences biologiques : plantes, bestioles, civilisation humaine... Explore. 

En attendant de nouveaux points de comparaison extérieurs, planétaires, cosmiques - et autres êtres inimaginés ou ovnis. 

Un Mono qui Se découvre Elle-même. 

Sissi, Dieu est féminin. 

Quelqu'un pour démontrer le contraire ? 

Alors, pris sous cet angle d'Unicité Divine, ELLE seule existe, localement certes. Mais de manière un peu moins éphémère.

Avec ce constat. Ni athée - pourquoi pas un ou plusieurs dieu(x) ? Ni agnostique - oui, on se pose la question. Mais celui d'une incroyance fondamentale en "quelque chose de fixé". 

Tout "signe en ce sens" qu'aura pu voir pointer notre petit entendement ressemblant plus, après réflexion, à quelque biais de confirmation du self qui produit ces lignes.

Auteur: Mg

Info: déc 2022

[ théologie ] [ ouverture ]

 

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étatisme

D'abord Hitler a proclamé la guerre totale ; d'autre part, massacre total. Et l'on sait les lois de sa guerre ... Tout le monde a dû s'aligner sur lui - et faire la guerre totale, c'est à dire la guerre d'extermination des populations civiles (fort bien réussie !) et l'utilisation illimitée de toutes les forces et ressources des nations aux fins de la guerre. On ne pouvait faire autrement pour vaincre. Évidemment. Mais est-ce si certain que cela que l'on puisse vaincre le mal par le mal ? Ce qui est en tout cas incontestable, c'est qu'en nous conduisant à la nécessité des massacres des populations civiles, Hitler nous a prodigieusement engagé dans la voie du mal. Il n'est pas certain que l'on puisse en sortir si vite. Et, dans les projets de réorganisation du monde actuel, à voir la façon dont on dispose des minorités, dont on prévoit les transferts de populations, etc., on peut se demander si l'influence en ce qui concerne le mépris de la vie humaine (malgré de belles déclarations sur la vie humaine ! ) n'a pas été plus profonde qu'on ne le croirait.

D'autre part, la mobilisation totale a eu des conséquences parallèles. Non seulement le fait que les forces mobilisées accomplissent une tâche pour laquelle elle ne sont pas faites, mais surtout, le fait que l'Etat est couronné de la toute-puissance absolue.

Bien sûr ! On ne pouvait pas faire autrement. Mais il est assez remarquable de constater que là encore nous avons dû suivre les traces d'Hitler. Pour réaliser la mobilisation totale de la nation, tout l'Etat doit avoir en mains tous les ressorts financiers économiques, vitaux, et placer à la tête de tout des techniciens qui deviennent les premiers dans la nation. Suppression de la liberté, suppression de l'égalité, suppression de la disposition des biens, suppression de la culture pour elle même, suppression des choses, et bientôt suppression des gens inutiles à la défense nationale. L'Etat prend tout, l'Etat utilise tout par le moyen des techniciens. Qu'est ce donc sinon la dictature ? C'est pourtant ce que l'Angleterre aussi bien que les Etats-Unis ont mis sur pied ... et ne parlons pas de la Russie. Absolutisme de l'Etat. Primauté des techniciens. Sans doute nous ignorons le mythe anti-juif, mais ignorons nous le mythe anti-nazi ou anti-communiste ? Sans doute ignorons nous le mythe de la race, mais ignorons nous le mythe de la liberté ? Car on peut parler de mythe lorsque dans tout les discours il n'est question que de liberté alors qu'elle est pratiquement supprimée partout.

Mais dira-t-on, ce n'est que pour un temps, il le fallait pour la guerre, dans la paix on reviendra à la liberté. sans doute pendant quelques temps après la guerre, il est possible que dans certains pays favorisés on retrouve une certaine liberté, mais soyons rassuré que ce sera de courte durée. Après 1918, on a aussi prétendu que les mesures de guerre allaient disparaître ... Nous avons ce qu'il en a été ... D'ailleurs, deux choses sont à retenir ; d'abord les quelques plans économiques dont nous pouvons avoir connaissance (le plan Beveridge, le Plan du Full Employment, le plan financier américain) démontrent abondamment que l'Emprise de l'Etat sur la vie économique est un fait acquis et qu'on s'oriente vers une dictature économique sur le monde entier. Ensuite une loi historique : l'expérience de l'histoire nous montre que tout ce que l'Etat conquiert comme pouvoir, il ne le perd jamais.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Article paru dans le journal hebdomadaire Réforme le Samedi 23 juin 1945

[ conséquences ] [ seconde guerre mondiale ] [ interventionnisme ] [ victoire après-coup ] [ nationalisme fou ]

 
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hallucination

De toute façon, il pensait lentement, les mots lui coûtaient un effort, il n’en avait jamais assez, et parfois, lorsqu’il parlait avec quelqu’un, il arrivait que son interlocuteur, tout à coup, le regardât avec étonnement, ne comprenant pas tout ce qu’il pouvait y avoir dans un seul mot, quand Moosbrugger lentement l’extrayait. Il enviait tous les hommes qui avaient appris dès leur jeunesse à parler facilement ; lui, comme par dérision, les mots lui collaient au palais comme de la gomme juste au moment où il en avait le plus urgent besoin ; alors, il se passait parfois un temps interminable jusqu’à ce qu’il réussît à dégager une syllabe, et repartît. […]

La conscience que sa langue, ou quelque chose de plus profond encore en lui, était paralysé comme par de la colle, lui donnait un sentiment d’insécurité pitoyable qu’il lui fallait pendant des jours s’efforcer de dissimuler. Alors apparaissait soudain une subtile, on pourrait presque dire même une silencieuse frontière. Tout d’un coup, un souffle glacé était là. Ou bien, tout près de lui, dans l’air, une grosse boule émergeait et s’enfonçait dans sa poitrine. Dans le même moment, il sentait quelque chose sur lui, dans ses yeux, sur ses lèvres, ou bien dans les muscles faciaux ; il y avait comme une disparition, un noircissement de tout ce qui l’entourait, et tandis que les maisons se posaient sur les arbres, un ou deux chats, peut-être, se sauvant à toute vitesse, bondissaient hors du taillis. Cela ne durait qu’une seconde, puis tout était de nouveau comme avant. […]

Ces périodes étaient tout entières sens ! Elles duraient parfois quelques minutes, parfois elles s’étendaient sur toute une journée, parfois encore elles se prolongeaient en d’autres, semblables, qui pouvaient durer des mois. Pour commencer par ces dernières, parce qu’elles sont les plus simples, […] c’étaient des périodes où il entendait des voix, de la musique, ou bien des souffles, des bourdonnements, des sifflements aussi, des cliquetis, ou encore des coups de feu, de tonnerre, des rires, des appels, des paroles, des murmures. Cela lui venait de partout ; c’était logé dans les cloisons, dans l’air, dans les habits et dans son corps même. Il avait l’impression qu’il portait cela dans son corps tant que cela restait muet ; mais dès que cela éclatait, cela se cachait dans les environs, quoique jamais très loin de lui. Quand il travaillait, les voix protestaient contre lui, le plus souvent avec des mots détachés ou de courtes phrases, elles l’injuriaient, le critiquaient, et quand il pensait à quelque chose, elles l’exprimaient avant qu’il en ait eu le temps, ou disaient malignement le contraire de ce qu’il voulait. Que cela suffît à le faire juger malade, Moosbrugger ne pouvaient qu’en rire ; lui-même ne traitait pas ces voix et ces visions autrement que si ç’avait été des singes. Cela le distrayait de les entendre et de les voir se démener ; c’était incomparablement plus beau que les pensées pesantes et tenaces qu’il avait lui-même, mais quand elles le gênaient trop, il se mettait en colère, finalement c’était assez naturel. [...]

Il lui était arrivé dans sa vie de dire à une fille : "Votre bouche est une rose !" mais tout à coup le mot se défaisait aux coutures, et quelque chose de très pénible se produisait : le visage devenait gris comme la terre que couvre le brouillard, et devant lui, sur une longue tige, une rose se dressait ; affreusement grande alors était la tentation de prendre un couteau, de la couper ou de la frapper pour qu’elle rentrât de nouveau dans le visage. 

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, pages 372-375

[ point de vue intérieur ] [ cristallisation signifiante ] [ décompensation psychotique ]

 

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machine pensante

Cette IA de Deepmind pourrait révolutionner les maths et " repousser les frontières de la connaissance humaine "

DeepMind vient de frapper un grand coup : le laboratoire d'IA de Google a annoncé en janvier avoir développé AlphaGeometry, une intelligence artificielle révolutionnaire capable de rivaliser avec les médaillés d'or des Olympiades internationales dans la résolution de problèmes de géométrie. Si cela ne vous parle pas, sachez que les médailles Fields - Terence Tao, Maryam Mirzakhani et Grigori Perelman - ont tous les trois été médaillés d'or lors de cette compétition annuelle de mathématiques qui fait s'affronter les meilleurs collégiens et lycéens du monde. Or, AlphaGeometry a résolu avec succès 25 des 30 problèmes de géométrie de l'Olympiade, se rapprochant ainsi du score moyen des médaillés d'or humains. C'est 15 de plus que son prédécesseur. Mais comment les scientifiques de DeepMind ont-ils accompli un tel exploit ?

L'approche neuro-symbolique, la petite révolution de l'IA

AlphaGeometry est le fruit d'une approche neuro-symbolique, combinant un modèle de langage neuronal (MLN) et un moteur de déduction symbolique (MDS).

Les MLN sont des réseaux de neurones artificiels entraînés sur de vastes ensembles de données textuelles. Ils sont capables d'apprendre et de reconnaître des schémas et des structures dans les données textuelles, ce qui leur permet de générer du texte cohérent et de comprendre le langage naturel. Les MDS sont, pour leur part, particulièrement efficaces pour traiter des problèmes qui nécessitent une manipulation formelle des symboles et des règles logiques.

L'approche neuro-symbolique permet de faire travailler ces deux composantes en tandem : dans le cadre d'AlphaGeometry, le MLN prédit des constructions géométriques potentiellement utiles, puis le MDS utilise ces prédictions pour guider la résolution du problème. Cette combinaison offre à l'IA les capacités intuitives des réseaux de neurones et la rigueur logique des moteurs de déduction symbolique, ce qui lui permet de résoudre efficacement des problèmes de géométrie complexes.

Pour surmonter le manque de problèmes mathématiques de niveau Olympiades qui auraient dû servir de données d'entraînement à AlphaGeometry, les chercheurs ont développé une méthode innovante de génération de données synthétiques à grande échelle, permettant au génial bébé de DeepMind de s'entraîner sur un ensemble de 100 millions d'exemples uniques.

(Image : Alphageometry résoud un problème simple...) 

Mission : repousser les frontières de la connaissance

Cette réalisation marque une avancée significative dans le développement de systèmes d'IA capables de raisonner et de résoudre des problèmes mathématiques complexes, rapportent les chercheurs de DeepMind dans un article paru dans Nature en février dernier. Bien que présentant des résultats impressionnants, AlphaGeometry se heurte tout de même à quelques défis, notamment celui de s'adapter à des scénarios mathématiques de plus en plus complexes et à mobiliser ses compétences dans des domaines mathématiques autres que la géométrie. 

Malgré tout, cette avancée ouvre la voie à d'extraordinaires possibilités dans les domaines des mathématiques, des sciences et de l'IA. Ses créateurs ne cachent d'ailleurs pas leur ambition : " Notre objectif à long terme reste de construire des IA capables de transférer leurs compétences et leurs connaissances dans tous les domaines mathématiques en développant la résolution de problèmes et le raisonnement sophistiqués dont dépendront les systèmes d'IA généraux ", assènent Trieu Trinh et Thang Luong, les responsables du projet dans un communiqué. 

Le ton est donné : autrement dit, les systèmes d'IA développés par DeepMind doivent acquérir des capacités de résolution de problèmes sophistiquées et de raisonnement, ce qui implique la capacité à identifier des schémas, à formuler des hypothèses, à déduire des conclusions et à prendre des décisions logiques dans des contextes variés. Le tout en " repoussant les frontières de la connaissance humaine ". Très ambitieux, mais peut-être pas impossible.

Auteur: Internet

Info: https://www.futura-sciences.com/ - mars 2024

[ robot intelligent ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

humeurs

Le discours dominant exalte le culte des émotions.

En témoigne l’aura du signifiant "émotion" dans les médias où la viabilité d’une émission (et même d’une information) se juge au degré d'émotion qu’elle est susceptible de susciter.

Cette dérive s’est propagée jusque dans l'enseignement où "l'émotion" des élèves est valorisée au détriment de leurs connaissances: "ce n'est pas ce que je ressens" est une objection qui autorise désormais l'élève à contredire son prof de philo...

C’est ainsi que par une curieuse rétroversion qui prend le contrepied d’un aboutissement logique de trente siècles de civilisation, on dit désormais se croire vivant "parce qu’on ressent", alors qu’il est connu depuis la haute antiquité que "le ressenti ment" et que les sensations manifestent, par leur fixation dans une signification, un etat de mort psychique, dû au fait que l’é-motion est "status", un mouvement immobilisé, qui s’oppose à la pensée logique, dialectique qui, elle, reste du côté du mouvement, du jeu incessant des métamorphoses et de la vie.

Si l’émotion est devenue à ce point un signifiant-phare du capitalisme de la bien-pensance, c’est que la communion par "les émotions" est ce qui vient se substituer à l’absence de lien social, et si des matchs de football ou des obsèques de vedettes de variétés suscitent tant de ferveur, c’est par l’illusion que ces "événements" montés en épingle nourrissent chez le spectateur l’illusion d’appartenir de plein droit à une communauté organique, le rassurant sur son "identité" toujours en souffrance...

[...]

Le recours aux émotions laisse croire à une vérité d’ordre supérieur qui serait contenue dans la spontanéité, associée à l’authenticité, qui prendrait le pas sur la réflexion et sur la pensée, or ce qui dans nos sociétés infantilisées, se couvre sous le nom trompeur de "spontanéité" n'est en vérité rien d'autre que la propension infantile à se laisser aller à ses impulsions immédiates...

Pour Kant, "se laisser aller à ses impulsions immédiates" est l'indice que nous ne sommes pas libres mais enchaînés au lien causal qui nous relie à la chaîne des causes et des effets.

La spontanéité authentique, telle qu'elle fut redéfinie par l'idéalisme allemand, ne peut pas avoir lieu sans un moment de réflexivité: ce qui semble me venir de l'extérieur ne me détermine que dans la mesure où je l'aurai toujours déjà fait mien, autrement dit les raisons externes (les prétextes à mes actes) ne comptent que si je les "accepte déjà comme miennes", ainsi la détermination de mon sujet par autre chose (cause), que je présente comme extérieure ("ce n’est pas de ma faute...") est toujours déjà une autodétermination de mon sujet lui-même.

C'est ainsi que toute référence à ma nature immédiate ("je suis comme ça, qu'y puis-je...") est fausse, mon rapport à mes propres impulsions ne me détermine que dans la mesure où je les ai déjà reconnues comme miennes, où je les assume comme miennes, voilà pourquoi je suis entièrement responsable de mes actes (et de mes paroles) même si je ne peux jamais en connaître, à l'avance, les conséquences...

Les émotions, comme les sensations, les sentiments, les affects, les perceptions... restent donc à interpréter, de la même manière qu’on interprète un rêve, grâce aux procédés mis à jour par Freud du déplacement, de la condensation, de l’inversion, car si les "émotions" nous trompent, c’est en nous masquant la réalité en tant que Wirklichkeit, en constituant une échappatoire commode, rationnalisante et cependant imaginaire, de ce qui est réellement en jeu à ce moment-là dans le Symbolique, la logique des pensées qui s’enchaînent dans l’inconscient...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 04.10.2021

[ démystification ] [ alibi du système marchand ] [ fausse innocence ] [ émoi ]

 

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greenwashing

J'ai travaillé dans la chimie végétale, la chimie "verte". Et là, il faut que je vous explique le principe de la matière "biosourcée" selon ses promoteurs dans l'industrie. Tous les industriels de la chimie veulent remplacer la matière fossile (issue du pétrole) par de la matière biosourcée (issue des plantes). Pourtant, le produit final est le même. Même chimiquement. Par exemple, les fabricants de plastifiant ne peuvent pas distinguer le plastifiant biosourcé du plastifiant fossile une fois produit, ils les mélangent et garantissent un label selon le pourcentage de matière biosourcée qui est rentré dans le mélange. Pourtant l'usage est le même, le camion qui roule au biodiesel pollue pareil, etc... Mais le CO2 rejeté lors de l'usage ou de la destruction est censé avoir été compensé par l'absorption du CO2 par la plante lors de sa croissance. Autrement dit, le camion roule au biodiesel, consomme pareil, pollue pareil, émet des particules, du soufre, du CO2, mais au lieu de sortir du pétrole du sol pour le produire, on a fait pousser du colza, alors on peut dire que le CO2 émis est compensé par le CO2 absorbé.



Première objection, à partir du moment où l'on a fait pousser du colza et qu'on en a tiré de l'huile, on pourrait utiliser cette huile autrement que pour faire du carburant et ainsi ne pas rejeter de CO2 du tout. Par exemple de l'huile alimentaire.



Deuxième objection, il faudrait voir ce qu'il y avait avant ce champ de colza qui sert à faire du biodiesel. S'il y avait un champ de colza alimentaire, alors on n'absorbe pas plus de CO2 qu'avant, seulement on en émet davantage en brûlant le carburant au lieu de consommer l'huile comme aliment. S'il y avait une prairie avec des fleurs et des arbustes, il n'est pas dit que notre champ de colza absorbe davantage de CO2. S'il y avait une forêt, alors là c'est certain on absorbe beaucoup moins de CO2 en y mettant du colza à la place. S'il y avait un parking de supermarché, alors là d'accord. Mais entre nous ça m'étonnerait que ce cas de figure existe.



C'est ça qu'on appelle décarboner. Et toute la promesse du biosourcé repose sur ce calcul illusoire (voir de profonde mauvaise foi de la part des industriels). Même pour le kérosène des avions. En fait, l'industrie exploite l'huile végétale comme elle a exploité le pétrole, les minerais ou les animaux, de manière inconsidérée, illimitée, perpétuelle. L'industrie verte apporte ainsi son lot de désillusions. Des procédés de fabrication qui utilisent des tonnes de solvant toxique. Des procédés d'extraction qui impliques un nombre d'étapes, une quantité d'énergie, d'eau, d'équipements complètement folle. Savez-vous pourquoi on parle d'huile obtenue par première pression à froid ? Ca n'est pas un secret, c'est parce qu'au-delà, pour extraire le reste de l'huile des oléagineux, on extrait au solvant (par exemple à l'hexane, un solvant inflammable et toxique). On lave la poudre de tourteaux (de soja par exemple) avec le solvant, l'huile se transfère dans le solvant, on sépare les tourteaux de la solution, on évapore ensuite le tout en chauffant et à la fin il reste de l'huile avec un taux résiduel de solvant qu'on juge acceptable, et que l'on contrôle bien sûr. Et cette huile est vendue sans la mention "première pression à froid". Les labels, par leur absence, sont un aveu des pires pratiques industrielles. "Sans dioxyde de titane" dans le dentifrice, "sans paraben" dans les crèmes. Sans poison, quoi. Merci, trop aimable ! A chaque nouvelle allégation, ils avouent leur mensonge précédent (voir Bodinat à propos de la pub).

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/factory.pdf

[ écologie ] [ fausses solutions ] [ omissions ] [ décarbonation ]

 

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