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pensée-de-femme

Elle [M-A Murail à l’âge de 12 ans] :

De toutes mes forces je refuse the murder of soul ! L'assassinat d’une âme à cause de deux ou trois bambins. Le matériel ne me tuera pas. Frotter les cuivres, faire l’argenterie, vu ? Dans une famille chacun doit porter sa part de médiocrité quotidienne ou bien il y a une sacrifiée. L'éternelle sacrifiée. Mais moi, je ne serai pas celle-là. Pas par égoïsme mais par refus de la facilité, je ne serai pas celle-là.

Moi [M-A Murail aujourd’hui] :

Tu refuses d'être une femme comme "celle-là", j'ai refusé d'être une mère comme "celle-là". Puis j'ai été une femme comme les autres, une mère comme toutes les mères. Est-ce que je le regrette ? C'est ça que tu veux savoir ?

Je me suis parfois étonnée de ce que maman se satisfit d'une vie artistique par procuration, mais j'ai été blessée de ce que mon père, malgré ses quatre enfants, considérait sa vie comme ratée parce qu'il était un poète incompris.

Qu'est-ce que j'en conclus ? Que pour moi le carton plein, la vie réussie, c'est Dickens et ses dix enfants ? Mais il s'agit là d'une figure masculine.

Si tu regardes du côté des femmes écrivains, que vois-tu ?

Jane Austen, pas d'enfant ; les sœurs Brontë, pas d'enfant ; Madame d'Aulnoy, une "Chatte blanche" et un "Oiseau bleu" ; Béatrix Potter, des lapins ; Marguerite Yourcenar, pas d'enfant ; Colette, une fille à 40 ans ; Alexandra David-Néel, un fils adoptif tibétain ; Simone de Beauvoir, une fille adoptée à l'âge adulte ; Anaïs Nin, pas d'enfant ; Virginia Woolf, pas d'enfant ; Hannah Arendt, pas d'enfant ; Selma Lagerlöf, pas d'enfant ; Karen Blixen, pas d'enfant … OK, la comtesse de Ségur, huit enfants, mais elle publia après les avoir élevés.

Aurais-je écrit mieux si j'avais été une femme libre, sans enfant à surveiller au jardin, sans caddie à remplir à Carrefour ? J'aurais sans doute écrit davantage. Et sûrement autre chose.

J'écrivais dans le brouhaha de la vie, mon cahier sur les genoux, des gamins prenant leur goûter ou faisant leurs devoirs à côté de moi, avec Goldorak en fond sonore.

Je n'ai eu la chambre à soi qu'à 42 ans, et contrairement à la recommandation de Virginia, elle ne fermait pas à clé. Quand j'écrivais, j'avais un ange dans mon dos.

Auteur: Murail Marie-Aude

Info: En nous beaucoup d'hommes respirent

[ écriture ] [ femmes-par-femme ] [ littérature ] [ maternité ]

 
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famille

Le soir, lorsque son papa rentre à la maison et qu’il s’aperçoit que la maman est en train de crier dans la cuisine, il rouspète : "Quand je t’ai épousée, tu n’étais pas comme ça." La maman devient blanche, bat des cils : le papa est très vilain. A dîner, il y a la soupe de légumes que les enfants détestent : "J’aime pas ça", dit le petit garçon. La maman remplit une cuillère de potage et l’avance vers l’enfant : il pince les lèvres et secoue la tête, il tache la nappe ; son papa le réprimande, mais la maman pose la main sur la tête de son fils, pour le défendre contre ce père qui gronde ; elle demande qu’on emporte la soupe, qu’on n’en parle plus, qu’on serve plutôt un bifteck pour son enfant, un peu de morue pour elle et pour son mari, agrémentée de beaucoup de pommes de terre pour le papa. Après quelques bouchées, le mari éloigne le plat, repousse le pain, sa serviette tombe par terre et, tandis qu’il boit, il murmure : "Ma mère faisait cuire la morue dans du lait." Sa femme voit qu’il lorgne le bifteck de son fils : "Ma parole, il serait capable d’arracher la nourriture de la bouche de son fils", se dit-elle en lui lançant un regard méprisant. Elle aussi a envie de viande, elle aussi déteste la morue, mais avec ce qu’il gagne ! – comme il ne cesse de le lui répéter chaque fois qu’elle veut acheter une rose pour la placer dans un vase au milieu de la table ou deux bonbons pour le petit. Cependant, elle fait un effort ; elle coupe la moitié du bifteck dans l’assiette de son fils et, d’un ton tout à fait naturel, elle lance : "Donnes-en un peu à papa." L’enfant ne bronche pas, son père rougit, la mère recoupe la viande très lentement au même endroit où elle l’a déjà coupée et, finalement, l’homme dit ce que tous s’attendaient qu’ils disent : "Non, non, il en a plus besoin que moi." Ce mari et cette femme s’aiment vraiment, et ils aiment vraiment leur enfant, c’est pour cela qu’ils se sont si souvent du mal : ils se mortifient, et ils s’imaginent qu’ils doivent faire des sacrifices, ils ont une fausse idée de l’amour et ne font qu’aggraver la situation.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", pages 98-99

[ sentiments ] [ repas ] [ description ] [ tensions ]

 

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spiritualité

Imhotep a bouleversé la vie quotidienne égyptienne en introduisant des sciences nouvelles : médecine, architecture, mathématiques et le premier livre religieux, 2500 ans avant la rédaction de la première Bible sous Ptolémée II à Alexandrie. L'homme se découvre alors une âme, deuxième entité qui l'incite à vivre dans le droit chemin, à pratiquer la tolérance, à aimer sa femme et ses enfants et à vivre en conformité avec les lois de la nature en protégeant les espèces... Tous principes de vie en société qui s'appliquent directement à la conscience humaine, à laquelle on offre en contrepartie de cette vie exemplaire la possibilité de renaître après avoir satisfait au jugement de son âme à un nouveau état plus glorieux et moins fragile que celui de l'existence temporaire terrestre et d'entrer de plein pied (comme les dieux) dans la vie éternelle. Le contrôle probatoire de l'âme sera supervisé (symboliquement) par ; la déesse Mâat (de la vérité), le dieu Thot de la Sagesse et des Ecritures et le grand juge Osiris lequel prononcera soit l'admission au Paradis, soit l'anéantissement de l'âme qui sera alors dévorée par un étrange animal composite pour le punir de son inconduite et de ses mauvaises actions commises durant sa vie sur Terre. Il n'y a que peu d'images représentant Imhotep en tant que 1er Ministre égyptien de la 3e dynastie, car malgré tous les titres d'honneur et tous les pouvoirs que lui a conféré le Roi Djoser(Djeser) pour mener à bien ses réformes, le Grand Vizir a toujours refusé d' être honoré comme un dieu. Il reste fils de Ptah (un personnage momifié aux origines inconnues) et serviteur du roi et grand Dieu Invisible Atoum. Il gouvernera l'Egypte à partir de Memphis, capitale administrative entourée de hautes murailles blanches pour assurer sa sécurité) ville située à la jointure des deux royaumes : celui du sud et celui du Nord (Moyenne et Haute Egypte). Pour plusieurs millénaires la seule image que nous avons de lui est celle d'un modeste scribe assis dans le plus simple apparat, sans bijou, ni vêtement de luxe, avec un rouleau de papyrus ouvert sur ses genoux qu'il tient entre ses deux mains. Le peuple le considérera durant trois millénaires (jusqu'à l'avènement du christianisme en tant que religion d'Etat) comme l'exemple à suivre et comme une divinité faisant le lien entre le ciel et la terre, capable de réaliser des miracles...

Auteur: Gardiner Alan H.

Info: Internet. Imhotep, grand chancelier de basse Egypte, prince royal, grand prêtre d'Héliopolis, médecin royal, architecte et chef des principaux corps de construction des grands chantiers ...

[ ancienne Egypte ] [ historique ]

 

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cité imaginaire

Quand on arrive à Fillide, on est heureux de voir combien de ponts différents traversent les canaux : ponts en dos d'âne, ponts couverts, ponts sur piliers, ponts sur bateaux, ponts suspendus, ponts à parapets percés ; combien de fenêtres différentes s'ouvrent sur les rues : à meneaux, mauresques, en lance, en pointe, à lunettes ou à rosaces ; combien de types de pavés recouvrent le sol : pavés, dalles, bardeaux, tuiles bleues et blanches. En tout point, la ville offre des surprises à l'œil : une touffe de cabestans dépassant des murs de la forteresse, les statues de trois reines sur une étagère, un dôme à oignons avec trois petits oignons collés sur la flèche. "Heureux celui qui a un jour Fillide sous les yeux et qui n'a jamais fini de voir les choses qu'il contient", vous exclamez, avec le regret de devoir quitter la ville après l'avoir seulement effleurée du regard.

     Au lieu de cela, vous vous arrêtez à Fillide et y passez le reste de vos jours. Bientôt la ville s'efface de vos yeux, les rosaces, les statues sur les étagères, les coupoles s'effacent. Comme tous les habitants de Fillide, vous suivez des lignes en zigzag d'une rue à l'autre, vous distinguez les zones de soleil et les zones d'ombre, une porte ici, un escalier là, un banc où poser son panier, une bosse où votre pied trébuchera si vous ne faites pas attention. Tout le reste de la ville est invisible. Fillide est un espace dans lequel des chemins sont tracés entre des points suspendus dans le vide, le chemin le plus court pour atteindre la tente de ce marchand en évitant la porte de ce créancier. Tes pas courent après ce qui n'est pas à l'extérieur de tes yeux mais à l'intérieur, enfoui et effacé : si entre deux portiques l'un continue à paraître plus gai c'est parce que c'est celui où une fille aux larges manches brodées est passée il y a trente ans, ou c'est seulement parce qu'il reçoit de la lumière à une certaine heure comme ce portique dont tu ne te souviens plus où il était.

     Des millions d'yeux lèvent les yeux sur les fenêtres du pont des cabestans et c'est comme s'ils défilaient sur une page blanche. De nombreuses villes comme Fillide échappent aux regards, à moins que vous ne les preniez par surprise.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ baroque ]

 

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industrie du divertissement

Ce sont des Juifs qui ont imaginé la technique perverse des burlesque shows, l'exploitation systématique d'un érotisme que l'on exacerbe avec de diaboliques raffinements sans jamais lui permettre de se satisfaire. Ce sont eux qui ont inventé les taxi girls, cette forme de la traite des blanches plus avilissante que la prostitution. Ce sont eux qui ont multiplié à travers New-York ces gigantesques salles de spectacle dont la monstruosité est la honte de notre époque. À Paris, le Rex de M.Jacques Haïk, avec son plafond badigeonné au bleu d'outremer et piqué d'étoiles, avec ses nymphes de plâtre, ses minarets, ses balcons gothiques et ses pergolas, nous offre un assez bel exemple de ce que peut réaliser Israël lorsqu'il a les coudées franches. Les Juifs de New-York ne sont ni moins ni plus barbares que M.Jacques Haïk, mais comme ils sont beaucoup plus puissants que leurs compatriotes du ghetto de Paris, leur mauvais goût s'étale et s'impose avec plus d'insolence encore. C'est une débauche de colonnades corinthiennes et de gargouilles, d'ornements massifs outrageusement dorés, et de lambris aux couleurs criardes, l'accumulation forcenée de tout ce qu'il ne faut pas faire, de tout ce qu'il faut éviter. Le voyageur qui a visité le Paramount de New-York, ou le Roxy, ou l'Hippodrome, se hâte de conclure que les Américains ne conçoivent que des monstruosités. Ce qui est très injuste. Je ne prétends certes point que les Américains ont dans l'ensemble le goût très sûr. (Ils ont cependant créé en Nouvelle-Angleterre et dans les États du Sud un "style colonial" qui ne manque pas de charme). Mais les fautes de goût les plus visibles, les plus affligeantes que l'on note à New-York et ailleurs (je pense aux castels médiévaux des ploutocrates d'Hollywood) sont d'abord la manifestation de l'esthétique juive triomphante. Les vrais Américains — en ceci comme pour bien d'autres choses — supportent les conséquences de leur méconnaissance du problème juif. Ils se sont laissé asservir et on les tient pour responsables des attentats auxquels se livrent leurs conquérants. On dit également chez nous, pour flétrir l'immonde Paris-Soir des distingués industriels Beghin et Prouvost, qu'il a introduit dans notre presse les mœurs américaines. Américaines ? Allons donc... Il n'y a pas de journaux américains à New-York. Il n'y a que des journaux juifs. Et ceux qui ne le sont pas complètement ont bien été forcés de suivre le mouvement, de copier la formule qui réussit si merveilleusement, de tout sacrifier au scandale, au sensationnel, de fignoler des présentations tapageuses, d'élever à la hauteur d'un art le mépris du lecteur.

Auteur: Cousteau Pierre-Antoine

Info: l'Amérique Juive (1942, 100 p.)

[ laideur ] [ antisémitisme ] [ nouveau monde ] [ presse ] [ colonisation ] [ noyautage ] [ capitalisme ] [ cosmopolitisme ]

 

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ufo

Le mercredi 17 juillet 1957, à l'aube, un bombardier de reconnaissance électronique RB-47H Stratojet de l'USAF, indicatif Lacy 17, se rend à Oklahoma City, avec 6 officiers à bord, dont le commandant Mac Clure, et le major Lewis D. Chase.
A 10500 m il repère une grosse et intense lumière blanche-bleutée, comme le rappelle le résumé de l'American Institute of Aeronautics and Astronautics.
Muni d'un appareillage électronique de contre-mesures (ECM) le RB-47 de l'Air Force sera suivi par un objet non identifié sur plus de 1200 km pendant 1 heure et 30 minutes, tandis qu'il survole le Mississippi, la Louisiane, le Texas et atteint l'Oklahoma. L'objet fut à plusieurs reprises vu directement par l'équipe du poste de pilotage comme une très vive lumière ; il fut acquis par un radar au sol et détecté par les appareils de contrôle ECM du RB 47. Une transmission de micro-ondes à 3 Ghz a été détectée par l'équipage du RB-47. L'opérateur #2 des contre-mesures électroniques de Lucy 17 (identifiant), du RB47, intercepta près de Meridian, Mississippi, un signal ayant les caractéristiques suivantes : fréquence 2995 à 3.000 Ghz; étendue du signal pulsé : 2.0 microsecondes; fréquence de répétition du signal : 600 Hz (cycles par seconde); taux de balayage 4 tours/mn; polarité verticale. Le signal s'est rapidement déplacé sur l'écran du localisateur, indiquant un déplacement rapide de la source émettrice; la source est en vol. L'intérêt de ce cas tient aux apparitions et disparitions constatées simultanément par 3 canaux distincts et à la rapidité des manoeuvres qui dépassait tout ce dont l'équipage avait eu jusque-là l'expérience 1.
L'objet disparaît ainsi des écrans radar plusieurs fois de suite, pour réapparaître simultanément en suivant presque tout le temps l'avion à une distance d'environ 17 km, avant de changer rapidement de position pour se trouver devant l'avion. Chase oublie un moment sa mission et met le cap sur la mystérieuse lumière qui disparaît à son approche. Chase reprend son cap initial mais la "cible" réapparaît sous le Stratojet. L'avion pique à nouveau vers l'ovni qui disparaît encore une fois. A court de kérosène, le Boeing doit retourner sur sa base de Forbes.
10 ans plus tard, la commission Condon est saisie du cas, mais classera l'affaire faute de pouvoir accéder au dossier, ayant fait ses recherches sur la date erronée du jeudi 19 septembre.
Par la suite, James E. McDonald retrouve la date correcte du mercredi 17 juillet, et de ce fait beaucoup plus d'informations.
Philip Julian Klass proposera des explications de ce cas qui seront contestées, notamment par Brad Sparks 6 qui arguera que sans le vouloir Klass n'avait en fait que renforcer ce cas.

Auteur: Internet

Info:

[ ovni ] [ témoignage ]

 

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inconscient collectif

Le terme utilisé pour définir ces faux souvenirs collectifs qui se multiplient depuis une dizaine d’années est l’"effet Mandela". Il a été créé en 2005 par une blogueuse, Fiona Broome, alors que, persuadée que Mandela était mort en prison dans les années 90, elle apprit qu’il était encore vivant, pour s’apercevoir ensuite que beaucoup de gens autour d’elle avaient également le souvenir de cette mort, et même du discours de sa veuve, Winnie Mandela, à l’annonce de celle-ci. Parmi les exemples les plus connus d’"effets Mandela", on trouve les personnes qui se souviennent d’avoir vu quatre personnes (et non six) dans la voiture de JFK le jour de son assassinat, Dark Vader dire "Luke, je suis ton père" dans L’Empire contre-attaque (alors qu’il dit : "Non, je suis ton père"), le petit personnage du logo de Monopoly portant monocle (il n’en a pas), le manifestant chinois se faire écraser par le char pendant les émeutes de la place Tien Anmen, enfin "Miroir, mon beau miroir" prononcé par la Reine dans Blanche Neige, et non "Miroir magique au mur" comme on peut le vérifier quand on revoie le dessin animé.

Des psychologues ont pu se demander si l’effet Mandela n’était pas une variante rétroactive de l’hallucination collective. Mais si nous nous refusons à tout jugement, nous dirons que l’un comme l’autre sont ce que naguère on appelait des "apparitions". Des visions de la Vierge aux invasions extraterrestres, les apparitions peuvent être considérés comme des tentatives d’expression sous la forme d’images mouvantes. Que ce soit la Terre, le cosmos ou nous-mêmes, quelqu’un ou quelque chose essaie de nous dire quelque chose sur ce qui nous arrive, et pour cela doit s’adapter à notre langage propre, quitte à produire en retour des effets assez monstrueux. Le plus génial des ufologues, John A. Keel en a très bien parlé dans La prophétie des ombres : les apparitions d’OVNI ne sont que des versions adaptées à leur époque d’expériences observées tout le long de l’Histoire, des visions dont l’objectif est de provoquer un changement d’état. "Elles projettent souvent de puissants rayons de lumière vers le sol et les gens soumis à ces rayons voient leur personnalité se modifier de manière remarquable. Leur Q.I. monte en flèche, ils changent de travail, divorcent et, dans de nombreux cas étudiés, s’élèvent soudain bien au-dessus de leur condition première, souvent assez médiocre. Ils deviennent hommes d’État, savants, poètes ou écrivains." Pour John Keel, "tout le fatras interplanétaire" peut bien être oublié, mais "des individus isolés sur des routes désertes seront encore pris dans des rayons lumineux subitement jaillis du ciel, puis ils quitteront leur famille, leur travail, et deviendront soudainement célèbres, à moins qu’ils ne plongent dans l’enfer de la folie et de la ruine."

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: http://www.pacomethiellement.com/corpus_texte.php?id=433

[ défini ] [ déformations signifiantes ] [ émergence ]

 
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propagande

Le livre de Naomi Oreskes et Erik M. Conway vise à montrer comment l'industrie américaine a systématiquement financé des campagnes dont le but était d'invalider des conclusions scientifiques pourtant incontestables et accablantes dans des domaines parallèles : par exemple pour la rentabilité des producteurs de cigarettes quant à la nocivité du tabac, et pour la politique de défense stratégique menée par les Etats-Unis quant au danger militaire représenté par l'Union soviétique.
L'industrie du tabac
Le premier thème examiné systématiquement est celui de la cigarette. Depuis 1930, des découvertes nazies en avaient mis en évidence l'aspect dangereux. C'est ainsi qu'Adolf Hitler refusait que l'on fume autour de lui. Aux Etats-Unis, les premiers constats concernant la dangerosité du produit sont apparus dans les années 50, lorsque des chercheurs ont montré que du goudron de cigarette étalé sur la peau des souris produisait des cancers mortels. On appelle ce cancer aux États-Unis le "cancer de la cartouche".
Ce fut là un tournant pour l'industrie du tabac qui fit appel aux services d'une firme de relations publiques pour contrer les preuves scientifiques que fumer peut tuer. Cette firme suggéra d'inclure le mot "recherche" dans le titre de son nouveau comité parce qu'un message pro-cigarette aurait besoin du soutien de la science. Dès ce moment, l'industrie du tabac s'appuya sur celle-ci et finança des recherches extrêmement coûteuses pour émettre des doutes sur les liens entre tabagisme et cancer. Elle finança aussi de grands programmes de recherche sur des sujets annexes afin de détourner la suspicion.
Cette campagne de désinformation s'appuya sur l'aide de journalistes, chargés d'arbitrer le prétendu pour et contre et d'experts de plus en plus prestigieux, chargés de contrer les arguments pourtant indiscutables et de témoigner lors des procès. L'industrie du tabac n'hésita pas à engager un certain Frederick Seitz, dès 1979, comme directeur et recruteur. Seitz était un scientifique, président de l'Académie nationale des sciences, responsable de la recherche nucléaire, conseiller de la Maison Blanche, connu pour ses positions ultra-libérales, anti-communistes, critiques vis-à-vis des mouvements de révolte de ses pairs et des étudiants face au pouvoir.
L'argument principal des détracteurs du tabac était que celui-ci causait de nombreuses maladies et déficiences, en plus du cancer. L'industrie du tabac répondait qu'on ne pouvait jamais établir un lien sûr, clair, entre la maladie et l'usage du tabac, puisque d'autres facteurs pouvaient être incriminés, comme l'environnement, le stress, la génétique. À cette affirmation la science peut répondre qu'il s'agit d'un facteur adjuvant et que le caractère-même du vivant implique toujours des incertitudes.
Finalement l'Histoire donna raison à la science lors de fameux procès intentés par les consommateurs, où la responsabilité de certaines grandes firmes fut reconnue parce qu'elles avaient caché depuis les années 1950 certaines études financées par elles allant dans un sens contraire à leurs intérêts.

Auteur: Oreskes Naomi

Info: L'industrie du tabac, in Les marchands de doute, 2010, présenté sur le blog Jorion par Madeleine Théodore. Ecrit avec Erik M. Conway

[ mensonge ] [ consumérisme ] [ libéralisme ]

 

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drogue psychotrope

C'est au summun de notre adolescence, autour des 17-18 ans qu'avec mes copains nous avons pris du LSD. Oh pas des centaines de foi, ni même des dizaines, mais en tous les cas autant que les doigts des deux mains.

L'expérience de l'acide est dit-on indescriptible, incommunicable, à moins de pouvoir prendre quelqu'un avec soi dans son cerveau pour la partager. Une chose est certaine, c'est un voyage fort, biblique, mystique. Mon souvenir conserve de cette expérience que si notre cerveau filtre les informations, le LSD enlève tout ou partie de ces filtres, pas dans le sens d'une désorganisation mais d'un affutage, d'une plus grande capacité cérébrale. Par exemple si je discute avec vous au restaurant je suis normalement focalisé sur vous. Avec l'acide le décor se complexifie, s'enrichit et on a alors l'impression de pouvoir AUSSI suivre les discussions des tables alentours, le bruit du percolateur devient d'une netteté incroyable, le son de la TV du fond de la salle aussi. Vous fixez le coin d'une porte, c'est à dire un angle droit, le voilà beaucoup plus à angle droit qu'auparavant, etc. Le solo de guitare en avant plan de la musique qui passe sur le juke box n'est plus musique, mais pâte brillante qui sort spasmodiquement d'un tube de dentifrice sonore...

Et puis ce que le type en face de vous raconte est d'un prévisible effarant, tant les rapports humains sont basés sur des conventions de langage, situations répétées.... pensées préprogrammées sans surprise aucune.

Et d'un coup on se retrouve sans sollicitation externe ; c'est parti pour un voyage gamberge introspectif. Il me souvient m'être ainsi embarqué dans un long raisonnement, implacable et étayé, dont la conclusion irrévocable fut : "C'est ça, t'es complètement fou, dingo-sinoque irrécupérable"... Constat que j'accueillis avec sérénité ce jour-là, comme une évidence de sagesse.

Ensuite vous vous retrouvez à l'extérieur. Le ballet des mouettes au-dessus de vous écrabouille les meilleurs effets spéciaux de la guerre des étoiles, les oiseaux dessinant par leurs vols croisés d'incroyables trajectoires dont vous comprenez les paramètres comme si vous étiez le frère de la calculatrice qui les aurait créés. Au sol les lignes des zones bleues sur le macadam sont phosphorescentes et font 5 centimètres d'épaisseur...

Vous avez l'impression d'enfin voir et comprendre l'univers, d'avoir vieilli d'un coup. Je me rappelle avoir pensé que cet état "en trip" était celui qui serait le mien à un âge avancé, quand j'aurai beaucoup de recul et une grande sensibilité. Par la suite les quelques fois où je me suis quelque peu rapproché de cette sensation générale ce fut lors d'états de grande fatigue, comme lors de ces journées qui suivent une nuit blanche.

C'était il y a près de quarante ans. Ces expériences nous marquèrent avec force.

Auteur: Mg

Info: 12 sept 2013

[ hyperconscience ] [ simultanéité ] [ témoignage ] [ déséquilibre homéostasique ]

 
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célébrité

Cette séduction a la blancheur spectrale des étoiles, comme elles furent si bien nommées. Tour à tour les masses n'ont été  "séduites", à l'ère moderne, que par deux grands événements : la lumière blanche des stars, et la lumière noire du terrorisme. Ces deux phénomènes ont bien des choses en commun. Comme les étoiles, les stars ou les actes terroristes "clignotent" : ils n'éclairent pas, ils ne rayonnent pas d'une lumière blanche et continue, mais froide et intermittente, ils déçoivent en même temps qu'ils exaltent, ils fascinent par la soudaineté de leur apparition et l'imminence de leur disparition. Ils s'éclipsent aux-mêmes, dans une perpétuelle surenchère.

Les grandes séductrices ou les grandes stars ne brillent jamais par leur talent ou par leur intlligence, elles brillent par leur nullité, et leur froideur, qui est celle du maquillage et du hiératisme rituel (le rituel est cool, selon MacLuhan). Elles métaphorisent l'immense processus glaciaire qui s'est emparé de notre univers de sens pris dans les réseaux clignotants de signes et d'images- mais en même temps à un moment donné de cette histoire et dans une conjoncture qui ne se reproduira plus, elles le transfigurent en effet de séduction. 

Le cinéma n'a jamais resplendi que par cette séduction pure, par cette pure vibration du non-sens- vibration chaude d'autant plus belle qu'elle veneit du froid.

Artifice et non-sens : tel est le visage ésotérique de l'idole, son masque initiatique. Séduction d'un visage expurgé de toute expression, sinon celle d'un sourire rituel et d'une beauté non moins conventionnelle. Visage blanc, de la blancheur des signes voués à leur apparence ritualisée, et non plus soumis à quelques loi profonde de signification. La stérilité des idoles est bien connue : elles ne se reproduisent pas, elles ressuscitent à chaque fois de leurs cendres, comme le phénix, ou de leur miroir, comme la femme séductrice.

Ces grandes effigies séductrices sont nos masques à nous, ce sont nos statuts de l'île de pâques. Mais ne nous y trompons pas ; s'il y a eu historiquement les foules chaudes de l'adoration, de la passion religieuse, du sacrifice et de l'insurrection, il y a maintenant les masses froides de la séduction et de la fascination. Leur effigie est cinématographique, et elle est celle d'un autre sacrifice.

La mort des stars n'est que la sanction de leur idôlatrie rituelle. Il faut qu'elles meurent, il faut qu'elles soient déjà mortes. Il le faut pour être parfaite et superficielle, dans le maquillage aussi. Mais ceci ne doit pas nous incliner à une abrécation négative. Car il y a là derrière la seule immortalité qui soit, et qui est celle de l'artifice, l'idée, incarnée par les stars, que la mort elle-même brille par son absence, qu'elle peut se résoudre dans une apparence brillante et superficielle, qu'elle est une surface séduisante.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: de la séduction (1988, 246 p., folio essais) p.132, 133, 134.

[ vedette ] [ fausse gloire ] [ manipulation ] [ néant ] [ populace ]

 

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