Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 215
Temps de recherche: 0.0641s

philosophie

Ce n’est pas le moindre paradoxe que de voir la science expérimentale moderne, fréquemment adepte d’un matérialisme mécanique rigoureusement déterministe, ne pas se rendre compte que le choix d’un protocole d’expérimentation n’est possible que si l’on présuppose la liberté de l’expérimentateur.

Le passage du réel au virtuel s’effectue par les outils qu’utilise l’esprit pour se représenter le monde. À cet égard, la mathématisation du réel n’a pu s’imposer que par la notion mathématique de variable, dont le paradigme est le nombre réel : une variable x est un nombre dont je peux choisir librement la valeur. Il n’est donc pas aberrant de dire que toute l’algèbre (et une bonne part de la logique) repose sur la possibilité de choisir librement un élément dans un ensemble. (Que l’on pense aux notions de monoïde libre, de groupe libre, etc.) Si l’on n’accepte pas de conférer au psychisme humain - au point sur un plan méthodologique - cette liberté de choix, on se condamne à d’inextricables contradictions. 



 

Auteur: Thom René

Info: Actualité du déterminisme, 1987, figure dans le recueil " Apologie du logos ", 1990

[ indépendance ] [ subjectivité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

optimisme

L'incompatibilité apparente entre l'abondance de planètes habitables dans notre Galaxie et l'absence de visiteurs extraterrestres, connue sous le nom de paradoxe de Fermi, suggère l'existence de ce que Hanson appelle un "Grand Filtre", un barrage évolutionnaire/technologique quelque part sur le chemin du développement de la matière non vivante vers une vie apte à coloniser  l'espace. Si nous découvrons une vie primitive ayant évolué de manière indépendante dans notre système solaire, cela suggérerait que la vie primitive n'est pas rare et que le barrage se situe après le stade de développement actuel de l'humanité - peut-être parce que l'hypothèse 1 est fausse, ou parce que presque toutes les civilisations avancées s'autodétruisent avant d'être capables de coloniser. Je croise donc les doigts pour que toutes les recherches de vie sur Mars et ailleurs ne donnent rien : ce qui serait cohérent avec le scénario dans lequel la vie primitive est rare, mais où nous, les humains, avons eu de la chance, de sorte que le barrage est derrière nous et que nous avons un potentiel futur extraordinaire.

Auteur: Tegmark Max

Info:

[ humanisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

individu-collectif

- La personne qui proclame bien haut " Je ne représente que moi-même " captera-t-elle un jour autant d'attention médiatique qu'un type qui prétend s'exprimer au nom de la moitié de la population ?

- Quand des gens comme toi la leur accorderont.

-  Tu sais, ce n'est pas aussi simple que ça. Et puis... imagine ce qui s'est passé avec le féminisme ou – tant qu'on y est – le mouvement pour les droits civiques si personne n'avait jamais le droit de parler " au nom " d'un groupe quelconque sans le consentement certifié unanime dudit groupe ? D'accord, certains des illuminés actuels sont comme des parodies des anciens leaders, mais ça ne veut pas dire que nous en serions là où nous en sommes si les producteurs des journaux télévisés avaient dit : " Désolé, révérend Luther King, désolé, miss Germaine Greer, désolé, monsieur Charles Perkins, mais si vous ne pouvez pas éviter ces généralisations excessives et circonscrire vos déclarations à votre cas personnel, nous allons être obligés de vous couper l'antenne. "



 




Auteur: Egan Greg

Info: L'Enigme de l'univers

[ question ] [ dangereuses simplifications ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

autoportrait

Mon enfance, qui s'est étalée sur environ vingt-cinq ans, fut principalement modelée par le canal de Suez, Abbotsholme et Balliol. Depuis cette époque, j'ai tenté plusieurs carrières, parvenant chaque fois à échapper à un désastre programmé inévitable. Tout d'abord, en tant qu'instituteur, je me suis penché sur les évangiles avant de donner des cours d'histoire biblique. Ensuite, dans un bureau d'expédition de Liverpool, j'ai bricolé des documents de transport puis, à Port Saïd, ai naïvement laissé des capitaines obtenir plus de charbon qu'ils n'en avaient besoin. 

Ayant ensuite décidé de céer une démocratie éduquée, je me suis retrouvé au milieu des mineurs de Workington, des ouvriers de Barrow et des cheminots de Crewe, qui tous  m'apportèrent une bien meilleure éducation que celle que je pouvais leur donner.

Depuis lors, deux sujets ont dominé ma vie : la philosophie et le tragique désordre de notre ruche terrestre. Après une timide mise en cause de la philosophie académique, j'ai écrit quelques livres sur des sujets philosophiques et plusieurs œuvres de fiction fantastique traitant de la carrière de l'humanité.   

Auteur: Stapledon William Olaf

Info: Philosophy and Living (1939)

[ résumé autobiographique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

jeunes-vieux

La jeunesse est le levain qui fait fermenter dans le monde toutes ces attitudes interrogatives, éprouvantes.  S'il n'y avait pas cette activité gênante de la jeunesse, avec sa haine des sophismes et des gloses, son insistance sur les choses telles qu'elles sont, la société mourrait par pure décadence.  La politique de la génération plus âgée, au fur et à mesure qu'elle s'adapte au monde, est de cacher les choses désagréables là où elle le peut, ou de préserver une conspiration du silence et de faire semblant qu'elles n'existent pas.  Mais pendant ce temps, les plaies continuent à suppurer de la même manière.  La jeunesse est un antiseptique radical.  Elle ne laisse pas les anciens pleurer en paix, là où il n'y a pas de paix.  Par ses sarcasmes féroces, elle maintient les problèmes en vie dans le monde jusqu'à ce qu'ils soient réglés correctement.  Elle fait sortir les squelettes des placards et insiste pour qu'ils soient expliqués.  Il n'est pas étonnant que la vieille génération craigne et se méfie de la jeune.  La jeunesse est la Némésis vengeresse à ses trousses.

Auteur: Bourne Randolph

Info: republié dans "Left and Right : The Prospects for Liberty", Left and Right : A Journal of Libertarian Thought 1, no 1 (printemps 1965), p. 22.

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

heimatlos

Anne, je ne veux pas vivre... Écoute, la vie est belle, mais je ne peux pas la vivre. Je ne peux même pas l'expliquer. Je sais que ça semble idiot... mais si tu savais ce que je ressens. D'être en vie, oui, exister, mais de ne pas pouvoir la vivre. C'est là que le bât blesse. Je suis comme une pierre... enfermée et hors de tout ce qui est réel... Anne, connais-tu un truc pareil, entends-tu ???  J'aimerais, ou je pense que j'aimerais, souffrir de quelque chose, car alors je pourrais être courageux, mais ne pas mourir, et pourtant... et pourtant être derrière un mur, à regarder tout le monde s'intégrer là où je ne peux pas, à m'exprimer derrière un mur gris et brumeux, à vivre mais à ne pas y parvenir, ou y parvenir de travers... à tout faire de travers... crois-moi, (le peux-tu ?)... ce qui ne va pas. Je veux être à ma place. Je me sens comme le juif qui se retrouve dans le mauvais pays. Je n'en suis pas un des rouages. Je ne suis pas partie prenante. Je suis pétrifié.

Auteur: Sexton Anne

Info: Anne Sexton: A Self-Portrait in Letters

[ déconnecté ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

homme-machine

 J’aimerais pouvoir dire que je suis optimiste quant au genre humain, je crains hélas que nous ne soyons trop stupides, et myopes. Et je me demande si nous arriverons à ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure avant de nous auto-détruire. […]

Deuxièmement, lorsque le moment viendra où les robots deviendront, je le souhaite, suffisamment intelligents pour nous remplacer, je pense qu’ils devraient le faire. Nous avons connu de nombreux cas, au cours de l’évolution humaine et de la vaste évolution de la vie auparavant, où une espèce en a remplacé une autre parce que l’espèce remplaçante était, d’une manière ou d’une autre, plus efficace que l’espèce remplacée. Je ne pense pas que l’homo sapiens possède un quelconque droit divin à être au premier rang. S’il y a quelque chose de mieux que nous, qu’elle prenne la première place. En fait, j’ai le sentiment que nous faisons un boulot à ce point médiocre pour préserver la Terre et ses formes de vie que je ne peux m’empêcher de penser que plus vite nous serons remplacés, mieux ce sera pour toutes les autres formes de vie.

Auteur: Asimov Isaac

Info: Arte : l’étrange testament du père des robots, oct. 2022

[ singularité technologique ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par miguel

réciprocité

C'est "dans" la chose donnée que se trouve la "force" qui contraint le récipiendaire à redonner. C'est un concept de chez nous les maoris de Nouvelle Zélande qui est de portée générale : les choses échangées, les taongas, y sont dotées d'un esprit, le hau. Loin d'être inertes, c'est d'elles que vient l'obligation qui pèse sur le donataire.

Le hau est la force des choses, qui explique que je dois te donner la chose (taonga) que l'on m'a donnée en échange de celle que tu m'avais préalablement donnée : "Cette taonga qui m'est offerte par un tiers, c'est le hau des taongas qui m'avaient été donnés par toi auparavant." 

Le hau est comme une obligation de rendre en dehors de tout "marché", sans "prix fixé". Le hau n'est donc pas une contrepartie fixée à l'avance comme lors d'un contrat chez les occidentaux. Ce qui est fixé, c'est qu'il faut une contrepartie de la chose donnée. Le hau comporte une dimension de justice et de sanction. "Si je ne conservais ce deuxième taonga que pour moi, il pourrait m'en venir du mal, sérieusement, même la mort".

Auteur: Ranapiri Tamati

Info: Extrait de l'Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques de Marcel Mauss,  via l'analyse qu'en fait Nicolas Olivier dans "Le hau  : de l'esprit à la contrepartie"

[ rapports humains ] [ potlatch ] [ superstition ] [ tribalisme ] [ troc spirituel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

illumination

(après avoir ingéré une molécule qui décuple les capacités intellectuelles)

Peu importe ce que j'étudie, je peux voir des structures. Je vois la gestalt, la mélodie dans les notes, dans tout : mathématiques et sciences,  art et  musique, psychologie et sociologie. Lorsque je lis les textes, je ne puis que constater combien les auteurs progressent péniblement d'un point à l'autre en tâtonnant à la recherche de liens qu'ils ne voient pas. Ils ressemblent à ces gens qui ne savent pas lire la musique et qui examinent la partition d'une sonate de Bach en essayant d'expliquer comment une note mène à une autre. Aussi admirables que soient ces modèles, ils m'ouvrent la voie vers d'autres. Il existe d'autres motifs qui attendent d'être découverts, des gestalts à une toute autre échelle. Pour ce qui les concerne je suis moi-même aveugle ;  mes propres sonates  ne sont qu'isolés points de données en comparaison. Je n'ai aucune idée de la forme que pourraient prendre ces structures cachées, mais cela viendra avec le temps. Je veux les trouver, et les comprendre. Je le veux plus que tout ce que j'ai jamais voulu auparavant.

Auteur: Chiang Ted

Info: La tour de Babylone, Comprends

[ soif intellectuelle ] [ drogue ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

matin

J’ai embrassé l’aube d’été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route

du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes

se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.

A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,

je la chassais.

En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu

son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi. 



 

Auteur: Rimbaud Arthur

Info: Illuminations. Aube

[ poème ] [ nature ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste