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enfance

Les souillures ne sont plus internes puisque nous n’avons plus de péché préexistant, elles sont devenues externes et on est par conséquent autorisé à édifier un nombre croissant de barrières de chasteté autour de l’enfant qui n’avait jamais été si protégé, c’est-à-dire réprimé et accablé de lois morales et d’interdits disciplinaires et prophylactiques du temps où personne ne se faisait d’illusions sur sa pureté et sa chasteté. La négation du péché originel n’est rien d’autre que la condition rusée d’implantation du refoulement sexuel le plus impitoyable. Vraiment atroce : celui qui veut vous sauver. L’art poétique d’être grand-père. L’art d’imposer son gâtisme. L’inhibition Hugo-Michelet devant le péché.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 556

[ idéalisation ] [ historique ] [ projections ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

chômage

L’impossibilité licite d’échapper aux parents en gagnant de l’argent par son travail sape le sens de la vie inhérent aux pulsions génitales et contredit les pulsions anales du faire qui valoriserait l’adolescent dans sa classe d’âge s’il trouvait à travailler. Ceci explique en grande partie la petite délinquance juvénile qui semble se généraliser et traduit l’épreuve dans laquelle se trouve notre jeunesse. Comment avoir de l’argent pour vivre sous un toit personnalisé, et pour pouvoir y emmener l’objet de son désir, vivre à deux, en couple, s’il n’est pas possible de travailler ? Comment prendre le plaisir, nécessaire pour conserver son narcissisme, si seuls des désirs passifs – d’attente patiente – sont autorisés, lorsqu’il n’y a pas de travail ?

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 207

[ pauvreté ] [ autonomie financière ] [ effets psychologiques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

incompatibilité

- (ET) Bon. La perception de la mort est un problème important d’une grande partie de l’humanité actuelle, parfaitement mis en évidence par les attentats du 11 septembre. Le déferlement médiatique qui a suivi a montré, une fois de plus, l’antagonisme de perception de la mort entre les philosophies judéo-chrétiennes et musulmanes. Les chrétiens ont mis l’homme au centre, considérant qu’il est sacré, ce qui est une attitude naturelle et normale tant qu’elle ne va pas jusqu’à des aberrations de comportements, comme si la mort était maudite. Cette attitude est déraisonnable, beaucoup trop ego-culturelle et raço-centrée. En ce domaine les musulmans sont plus humbles et ouverts. Eux se considéreraient plutôt comme un petit accident que Dieu aurait autorisé. En réalité ce sont deux attitudes extrêmement conservatrices.

Auteur: Gaichel Millar

Info: Dans "Pensées d'ailleurs", pages 36-37

[ religion ] [ erreur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

oppression

En deux mois d'occupation, les Allemands, ont déjà transféré plus de quatre cent mille Polonais de la province incorporée dans le General gourvernement. (...) Les gens de la classe moyenne qui ne se sont pas fait enregistrer comme Allemands sont emprisonnés sans avertissement. Les paysans, les ouvriers et les artisans reçoivent l'ordre d'évacuer leur maison dans les deux heure. Ils sont autorisés à emporter cinq kilos de vivres et de vêtements. Leur maison doit être nettoyée et mise en ordre pour accueillir leurs successeurs allemands, à qui ils doivent laisser tous leurs biens. Souvent la police oblige les enfants à faire des bouquets de fleurs et à les placer sur les tables et les seuls des maisons comme symboles de bienvenus pour l'arrivée des colons allemands.

Auteur: Karski Jan

Info: Mon témoignage devant le monde, p. 133

[ vingtième siècle ]

 

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éthique

Toute recherche de pouvoir qui ne ferait pas allégeance à la morale est donc assimilable au mal absolu. Mieux : la morale en soi est une activité de substitution. Combien de personnes ne doivent leur statut qu'à leur morale égalitaire ? Combien d'associatifs, de militants, de journalistes ? La compétition morale est la seule quête de pouvoir autorisée. Avoir du pouvoir, c'est avoir une bonne morale, BHL a davantage de pouvoir qu'un ministre de l'Intérieur. Si vous ne faites pas allégeance à la morale dominante, vous êtes exclu du groupe et mis à l'écart de toute compétition statutaire. Cette sélection sociale a remplacé la sélection naturelle. Il vaut mieux posséder une bonne morale que n'importe quoi d'autre. Depuis la guerre, toute autre forme de compétition est rejetée. Nous devons être humanistes, pacifistes.

Auteur: Obertone Laurent

Info: La France orange mécanique

[ manipulation ]

 

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société de contrôle

Tuer l’exigence de mort. Pour que vivent les hommes ? Non : pour qu’ils meurent de la seule mort autorisée par le système – vivants séparés de leur mort, et qui n’échangent plus que la forme de leur survie, sous le signe de l’assurance tous risques. Ainsi de la sécurité automobile. Momifié dans son serre-tête, ses ceintures, ses attributs de la sécurité, ficelé dans le mythe de la sécurité, le conducteur n’est plus qu’un cadavre, enfermé dans une autre mort, non mythique celle-là : neutre et objective comme la technique, silencieuse et artisanale. Rivé à sa machine, encloué sur elle, il ne court plus le risque de mourir, puisqu’il est déjà mort. Là est le secret de la sécurité, comme du bifteck sous cellophane : vous entourer d’un sarcophage pour vous empêcher de mourir.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 290

[ biopouvoir ] [ sécuritarisme ] [ coma artificiel ] [ abrutissement ] [ monde assurantiel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnage

Dans cette région habitaient des gens merveilleux, comme le clochard Bambas. Il ne travaillait pas du printemps jusqu'à l'hiver, il allait à la pêche près du Rocher du Diable. Il se préparait cinq morceaux de sucre par jour dans un sachet en toile. C'était tout ce qui lui restait de l'hiver, époque où il trouvait un peu de travail. Sa vie me fascinait et même par la suite, quand d'autres garçons rêvaient d'être écrivains ou aviateurs, moi je voulais être Bambas. Il dormait dans une cabine à moitié effondrée avec pour couverture une peau de chevreuil mitée. C'était un pêcheur fantastique qui attrapait les poissons de toutes les manières autorisées et surtout interdites. Maman n'aimait pas me voir avec Bambas, elle avait peur qu'il déteigne sur moi. Malheureusement , ce n'est pas arrivé.

Auteur: Ota Pavel

Info: Comment j'ai rencontré les poissons, p.74

[ enfance ] [ héros ]

 

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libération

Si un prisonnier devait être libéré de ses liens, autorisé à se retourner et à observer ce qui l'entoure, il aurait un véritable choc. En fait, il croirait probablement que ce qu'il a connu auparavant était la vérité, et que ceci est une sorte d'hérésie. Progressivement, il réalisera que ce qu'il pensait être un homme était en fait l'ombre de la statue d'un homme. Un plus grand choc encore serait de sortir les prisonniers de la grotte, à la lumière du soleil. Le premier effet serait l'aveuglement. Doucement, ils pourraient s'adapter à ce nouveau monde... commençant par distinguer ce qu'ils connaissent - les ombres - ... ensuite, ils pourraient examiner le ciel, mais seulement de nuit. L'étape finale serait la possibilité d'observer le ciel de jour... de regarder en face la lumière du soleil.

Auteur: Thompson Craig

Info: Blankets manteau de neige

[ voir ] [ clarté ] [ incompréhension ]

 

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couple

Aimer quelqu'un, c'est comme emménager dans une maison, disait Sonja. Au début, on tombe amoureux de la nouveauté. On s'étonne chaque matin que tout cela ne vous appartienne, comme si on craignait qu'on n'annonce qu'il y a eu méprise, que nous ne sommes en réalité pas autorisés à habiter une si belle demeure. Puis les années passent et la façade se ternit, le bois se fissure par endroit, et on commence à aimer la maison moins pour sa perfection que pour ses imperfections. On apprend par coeur chacun de ses coins et recoins ; comment éviter de coincer la clé dans la serrure quand il fait froid ; quelles lattes du parquet ploient quand on marche dessus ; comment ouvrir la penderie sans faire grincer la porte. Ce sont tous ces petits secrets qui font que c'est notre maison.

Auteur: Backman Fredrik

Info: Vieux, râleur et suicidaire : La vie selon Ove

[ temps ] [ complicité ] [ littérature ] [ analogie ]

 

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marchandisation

Le marché évince la morale. Prenez cet exemple d’une crèche où certains parents arrivaient trop souvent en retard pour reprendre leurs enfants. La crèche réagit et pense résoudre le problème en infligeant des sanctions monétaires aux retardataires. Le résultat fût à l’exact opposé. On assista à une multiplication des retards. En effet, dès lors que le retard se monnaye, on change le système de valeurs qui règle la relation des parents à la crèche. Avant, les parents se sentaient liés par un contrat moral. Être en retard les mettait dans une situation fort inconfortable : ils se savaient en dette à l’égard des personnels de la crèche sans avoir aucun moyen simple pour se libérer de cette dette. Cependant, dès lors qu’ils sont autorisés à payer, la situation se transforme radicalement. La dette peut être annulée. Cet exemple montre bien que la marchandisation véhicule certaines valeurs qui viennent se substituer aux valeurs antérieures.

Auteur: Sandel Michael

Info: Ce que l’argent ne saurait acheter, Seuil

[ amorale ] [ consumérisme ] [ immoral ]

 

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