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homme-végétal

J' ai étudié la patience du chêne rouge, elle qui se perfectionnait d'année en année, et sa résistance au froid. A l' automne, elle se préparait en aspirant sous terre l' énergie du soleil, pour la stocker dans ses racines, un peu comme je conservais la récolte de mon jardin. Tout au long d'une saison en apparence trop froide pour que rien ne survive, l' arbre attend, simplement, continue de grandir intérieurement et rêve du printemps. Sans bien comprendre encore la raison de mon retour, je commençais à songer que c'était pour ça, pour retrouver un langage que j' avais connu autrefois. Le langage de cet endroit.


Auteur: Wilson Diane

Info: Les Semeuses

[ analogie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

crépuscule

La nuit arriva dans un grand coup de vent. Elle n'était pas venue comme une eau par un flux insensible à travers les arbres, mais on l'avait vue sauter hors des vallées de l'est. D'un coup, elle avait pris d'abord jusqu'aux lisières du fleuve puis, pendant que le jour restait encore un peu sur les collines de ce côté-ci elle s'était préparée, écrasant les osiers sous ses grosses pattes noires, traînant son ventre dans les boues. Au premier vent elle avait sauté. Au premier vent elle avait sauté. Elle était déjà loin, là-bas devant, avec son haleine froide ; ici on était caressé par son corps tiède plein d'étoiles et de lune.

Auteur: Giono Jean

Info: Le chant du monde

 

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navigation

Les navigateurs vikings savaient-ils vraiment naviguer, faire le point, ou allaient-ils un peu au hasard ?
Il faudrait, pour le savoir, retrouver des habitudes de pensée, une mentalité que nous avons depuis longtemps oubliées. L'empirisme des primitifs avait atteint un haut degré de perfection qui durait encore dans le haut moyen-âge. Il est certain qu'au début des grandes navigations vikings, des experts - on disait des sages - savaient établir un itinéraire marin d'après les étoiles ou le vol des oiseaux, d'après la direction de la houle et des vents dominants.
Par temps clair, tenir un cap est relativement facile. Le jour, chacun sait à toute heure où se trouve le soleil, la nuit l'étoile polaire indique le nord....

Auteur: Blond Georges

Info: La grande aventure des océans. L'atlantique, chapitre III, Les dragons de la mer froide

[ orientation ] [ historique ]

 

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science-fiction

Pour la première fois j'étais entré en contact avec les esprits de Grosbeck et de Timoféiev.
Timoféiev était totalement pur, propre et simple comme du lin blanc - un homme simple. Les tensions et le stress de la vie quotidienne n'affectaient pas les profondeurs de son psychisme.
Grosbeck était très différent, son esprit, animé, jacassant comme un poulailler plein de volailles, était sale par endroits propre à d'autres. Il était brillant, puant, vivant, pétulant, remuant.
Je saisis chez eux un reflet de mon propre esprit. Timofeïev me trouvait froid, hautain, glacial et mystérieux ; pour Grosbeck j'étais comme un gros bloc de charbon, il n'arrivait pas à voir grand chose dans mon esprit et il n'y tenait pas.

Auteur: Smith Cordwainer

Info: Le colonel revient du grand Néant, In les seigneurs de l'instrumentalité tome 1, Folio SF

[ rapports humains ] [ télépathie ]

 

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nature

Subitement il fit très froid. Antonio sentit que sa lèvre gelait. Il renifla. Le vent sonna plus profond; sa voix s'abaissait puis montait. Des arbres parlèrent; au-dessus des arbres le vent passa en ronflant sourdement. Il y avait des moments de grand silence, puis les chênes parlaient, puis les saules, puis les aulnes; les peupliers sifflaient de gauche et de droite comme des queues de chevaux, puis tout d'un coup ils se taisaient tous. Alors, la nuit gémissait tout doucement au fond du silence. Il faisait un froid serré. Sur tout le pourtour des montagnes, le ciel se déchira. Le dôme de nuit monta en haut du ciel avec trois étoiles grosses comme des yeux de chat et toutes clignotantes.

Auteur: Giono Jean

Info: Le chant du monde

[ obscurité ] [ littérature ] [ nocturne ]

 

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imagination

Je me suis étendue sur la couchette pour regarder le plafond. Ne rien faire est aussi une occupation que j'ai prévue. Elle est importante. Et difficile. Allongée les yeux ouverts, je me suis efforcée de seulement percevoir le courant d'air qui passait par l’œil-de-bœuf comme un visiteur délicat. Il était à peine plus froid que le mélange dans lequel j'évolue tous les jours quand je suis à l'intérieur, mais il avait quelque chose de plus vif, de plus fringuant, de salé. Il faisait vibrer très bas une corde de mon violoncelle en passant. Je l'entendais, loin au bout de la pièce, un son très doux, infime, un son qui n'aurait pas été audible sans la caisse de l'instrument. Je croyais l'entendre.

Auteur: Minard Céline

Info: Le Grand Jeu

[ passe-temps ] [ invention ] [ rêverie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cycles

[...] Il était satisfaisant pour l'esprit de pouvoir établir une correspondance étroite entre les quatre humeurs, les quatre qualités (sec, humide, chaud, froid) et les quatre éléments (eau, air, terre, feu). A quoi pouvaient s'ajouter, pour constituer un monde symétrique, les quatre âges de la vie, les quatre saisons, les quatre directions de l'espace, d'où soufflent quatre vents différents. La mélancolie, par la vertu de l'analogie, allait se voir liée à la terre (qui est sèche et froide), à l'âge présénile, et à l'automne, saison dangereuse où l'atrabile exerce sa plus grande force. Ainsi se construit un cosmos cohérent, dont les quadripartitions fondamentales se retrouvent dans le corps humain, et où le temps n'est que le parcours régulier de quatre stations.

Auteur: Starobinski Jean

Info: L'encre de la mélancolie

[ conjonction ]

 

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grand esprit

Tout individu de génie est plus ou moins un scandale pour son temps, parce qu’il se sent déjà, lui, évoluer avec le plus grand naturel au cœur d’un autre temps d’où il envoie ses œuvres, dans le temps de tout le monde, comme de vertigineux messages. C’est pourquoi, neuf fois sur dix, l’avenir tel qu’on le rêve couramment ne lui fait ni chaud ni froid ; c’est pourquoi aussi le souvenir du passé, handicapant pour la plupart, lui paraît en général enthousiasmant ; c’est pourquoi enfin le présent, le moment social dans lequel il vit tout de même, se dresse plus ou moins devant lui comme une entrave, comme un ensemble de lois qu’il lui faudra bien, d’une façon ou d’une autre, violer. 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos d'Eugène Delacroix, dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 320

[ atemporel ] [ autoportrait détourné ] [ moralité ] [ visionnaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-animal

J'ai fermé les yeux et j'ai plongé dans le regard de l'ours. Celui de la baie de Vibe. Un ours en vie dans une nature hostile, au milieu de l'océan Arctique, de la zone dite froide, Zona frigida, où l'amour n'existe pas, où les animaux deviennent blancs pour se fondre dans le paysage et souffrent pour trouver à manger, sans jamais connaître une seconde de répit ni se reposer sur leurs lauriers. Ils doivent toujours chasser pour survivre, depuis que, petites pelotes de fourrure, ils sont sortis de leur tanière protégée des vents sur le Kong Karls Land pour faire leurs premiers pas dans la neige à côté d'une maman grande et rassurante. C'était une vie rude où seuls les plus forts survivaient.

Auteur: Ragde Anne B.

Info: Zona Frigida

[ grand nord ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

temps

Tandis qu'un rayon de soleil dessine le contour de ma tasse de thé froid, je vois et j'entends mon arrière-arrière-arrière-petite-fille rire dans le jardin, entre les cyprès et la balançoire. Ses éclats résonnent, saccadés, imperturbables, comme la trotteuse fraîchement posée d'une horloge rutilante, bien avant que ses pignons ne s'éliment, que ses mécanismes ne s'usent. Pour l'heure, tout fonctionne avec la justesse du neuf. C'est cela, je le crois, l'innocence, lorsque tout opère sans fatigue ni rugosité.
Plus d'un siècle me sépare de cet ange.
Moi, le très vieux monsieur du monde.
Le cliquetis autrefois limpide de mes entrailles égrène maintenant chaque seconde avec lourdeur et insistance, la grande tocante, je le sens est à bout; et je vais m'éteindre bientôt avec ce siècle fou.

Auteur: Chattam Maxime

Info: Leviatemps

[ durée ] [ nostalgie ]

 

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