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oraison funèbre

Le cœur ne peut errer. La chair est un songe, elle se dissipe ; cet évanouissement, s’il était la fin de l’homme, ôterait à notre existence toute sanction. Nous ne nous contentons pas de cette fumée qui est la matière ; il nous faut une certitude. Quiconque aime sait et sent qu’aucun des points d’appui de l’homme n’est sur la terre ; aimer, c’est vivre au delà de la vie ; sans cette foi, aucun don profond du cœur ne serait possible. Aimer, qui est le but de l’homme, serait son supplice ; ce paradis serait l’enfer. Non ! disons-le bien haut, la créature aimante exige la créature immortelle ; le cœur a besoin de l’âme...

Le prodige de ce grand départ céleste qu’on appelle la mort, c’est que ceux qui partent ne s’éloignent point. Ils sont dans un monde de clarté, mais ils assistent, témoins attendris, à notre monde de ténèbres. Ils sont en haut et tout près. Oh ! qui que vous soyez, qui avez vu s’évanouir dans la tombe un être cher, ne vous croyez pas quittés par lui. Il est toujours là. Il est à côté de vous plus que jamais. La beauté de la mort, c’est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées, souriant à nos yeux en larmes. L’être pleuré est disparu, non parti. Nous n’apercevons plus son doux visage ; nous nous sentons sous ses ailes. Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents.

Auteur: Hugo Victor

Info: Prononcé sur la tombe d’Émilie de Putron à Guernesey, le 19 janvier 1865. Elle était la fiancée de son fils cadet François-Victor, qui décèdera comme elle de la tuberculose en 1873.

[ au-delà ]

 
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végétaux

En attendant, j’imagine que la Seine en crue atteigne les tiroirs de nos Compactus et humidifie leur contenu. Alors l'Herbier se mettrait à germer. Au commencement serait la plantule, laquelle bourgeonnerait sagement dans l'intimité d'un rayonnage, préparant sa grande évasion vers le ciel et la lumière. L'une d'elles passerait sa tige dans l'entrebâillement d'un casier et bientôt, toutes tenteraient une sortie, dans l'ordre fixé par le bel ordonnancement des familles, les myrtes au côté des choux, les bruyères en compagnie des poivrons, tournesols et marguerites ensemble. Une fois dehors, il n'y aurait plus de classification qui tienne : le fragile édifice conceptuel si patiemment édifié par les botanistes s'effondrerait face à l'inexorable poussée des lianes. Les Schizophragma, ces hortensias grimpants aux larges fleurs crème, prendraient appui sur les tuyaux de la climatisation, hissant leurs floraisons jusque dans l'encadrement des fenêtres, leurs feuillages chatouillant les verrières. À l'abri d'une travée, un Moabi d'Afrique centrale commencerait son escalade patiente, musclant sa ramure, se préparant à soulever le toit pour qu’entrent le vent et les rayons du soleil : une fois la toiture repoussée, la végétation s'en donnerait à cœur joie, jaillissant au-dessus des toits de Paris. À soixante-dix mètres de haut, le Moabi concurrencerait Notre-Dame. Ce serait la genèse d'une forêt : la spontanéité du vivant ferait la ruine de l'Herbier, une flore mondialisée, unifiée, sauvage se ferait la malle dans les rues de Paris. Pour le moment, la Seine monte sans danger pour le Jardin des Plantes. Mais prêtez-y attention, l'air de rien, les plantes complotent au bas des trottoirs.

Auteur: Jeanson Marc

Info: Botaniste

[ arbres ] [ science-fiction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-hommes

Dans sa petite maison immaculée bâtie au milieu d'un grand jardin envahi de végétation tout près du Vieux Port, elle se penchait vers son miroir pour inspecter son matériel de maquillage, et à travers la crème, la poudre, le mascara et les cils gainés de noir, ses yeux voyaient les rides cachées, le manque d'élasticité de la peau. Elle sentait les années monter comme la marée autour d'un rocher sur une mer calme. Il existe un arsenal de la maturité, de l'âge mûr, mais cela exige un entraînement, une technique qu'elle ne possédait pas encore. Elle devait les apprendre avant de voir écrouler la structure de sa jeunesse qui la laisserait nue, pourrie, ridicule. Son succès était dû au fait qu'elle ne mettait jamais bas les armes, même quand elle était seule. Et là, à titre d'expérience, elle laissa sa bouche s'affaisser comme elle en avait envie, ses paupières se mettre en berne. Elle baissa le menton qu'elle tenait si haut, et un tendon un peu noueux apparut devant elle, dans le miroir, elle vit vingt années fondre sur elle et elle frissonna tandis que le murmure glacé lui disait ce qui l'attendait. Elle avait reculé trop longtemps ce moment. Une femme doit avoir une vitrine où vieillir, avec des éclairages, des accessoires, du velours noir, des enfants, de l'amour, de la protection, un mari serein et peu exigeant, ou bien son testament et son héritage encore plus sereins et encore moins exigeants. Une femme qui vieillit seule est un déchet inutile, une horreur fripée sans serviteurs boitillants pour hocher la tête et marmonner sur ses douleurs et le frictionner.

Auteur: Steinbeck John

Info: L'Hiver de notre Déplaisir, Deuxième partie, Chapitre II

[ vieillissante ] [ littérature ]

 

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métaphysique

Le but réel de l’initiation, ce n’est pas seulement la restauration de l’"état édénique", qui n’est qu’une étape sur la route qui doit mener bien plus haut, puisque c’est au-delà de cette étape que commence vraiment le "voyage céleste" ; ce but, c’est la conquête active des états "supra-humains", car, comme Dante le répète après l’Évangile, "Regnum cœlorum violenza pate…", et là est une des différences essentielles qui existent entre les initiés et les mystiques. Pour exprimer les choses autrement, nous dirons que l’état humain doit d’abord être amené à la plénitude de son expansion, par la réalisation intégrale de ses possibilités propres (et cette plénitude est ce qu’il faut entendre ici par l’"état édénique") ; mais, loin d’être le terme, ce ne sera encore là que la base sur laquelle l’être s’appuiera pour "salire alle stelle", c’est-à-dire pour s’élever aux états supérieurs, que figurent les sphères planétaires et stellaires dans le langage de l’astrologie, et les hiérarchies angéliques dans le langage théologique. Il y a donc deux périodes à distinguer dans l’ascension, mais la première, à vrai dire, n’est une ascension que par rapport à l’humanité ordinaire : la hauteur d’une montagne, quelle qu’elle soit, est toujours nulle en comparaison de la distance qui sépare la Terre des Cieux ; en réalité, c’est donc plutôt une extension, puisque c’est le complet épanouissement de l’état humain. Le déploiement des possibilités de l’être total s’effectue ainsi d’abord dans le sens de l’"ampleur", et ensuite dans celui de l’"exaltation", pour nous servir de termes empruntés à l’ésotérisme islamique ; et nous ajouterons encore que la distinction de ces deux périodes correspond à la division antique des "petits mystères" et des "grands mystères".

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'Ésotérisme de Dante", éditions Gallimard, 1957, pages 47-48

[ phases ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

généalogie

La propre source, c’est ce que chaque femme et chaque homme au monde reçoit en héritage par sa naissance, avec son nom propre, sans l’avoir en commun avec qui que ce soit d’autre. Qui que vous soyez, vous êtes né quelque part, de parents nés eux aussi quelque part. Ce quelque part n’est pas seulement un lieu géographique ni une histoire familiale : c’est une langue, une provenance spirituelle, une sagesse ascendante. Que vous le sachiez ou pas, qui que vous soyez votre origine est royale. La femme de ménage algérienne la plus démunie a sa propre source royale. L’ouvrier breton le plus harassé aussi. Le petit commerçant chinois endetté aussi. La prostituée albanaise aussi, comme l’Inuit alcoolisé, le Tibétain exilé, le Malais esclavagisé, le mendiant roumain, le Corse anachorète, le Juif haineux de soi…



Accéder à sa propre source n’est pas compliqué en soi. La méthode en est d’autant plus simple qu’elle n’a pas varié depuis des siècles. Commencez par méditer votre histoire familiale. Elle a été refoulée, occultée, envenimée ? Vos propres parents furent des monstres qui cherchèrent à vous détruire parce qu’eux-mêmes aussitôt nés furent écrabouillés ? Remontez plus haut, toujours plus haut, écoutez, parlez, questionnez, lisez surtout, partez à la recherche de  d’où vous venez, ce là qui est moins un lieu qu’un lien, un invisible ombilic tramé de mots, ce là où vos ancêtres vous attendent pour vous rajeunir.



Cela n’est pas compliqué, mais cela n’est pas facile. Ressusciter en pensée ne va pas de soi. Les obstacles se dressent avec autant de pugnacité que les portes dérobées s’ouvrent sans prévenir. Puis, une fois retrouvée votre propre source, rien ne peut vous empêcher de vous pâmer dans l’onde du fleuve jusque vers la mer que chérissent les hommes libres, de vous intéresser à toutes les autres cultures, d’apprendre tous les autres savoirs.

Auteur: Zagdanski Stéphane

Info: 17 janvier 2022 https://lundi.am/A-quoi-comparer-cela

[ interrogation ] [ rencontre ] [ singularités ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nature

La forêt vierge était le domaine du mensonge, du piège, du faux-semblant ; tout y était travesti, stratagème, jeu d’apparences, métamorphose. Domaine du lézard-concombre, de la châtaigne-hérisson, de la chrysalide-mille-pattes, de la larve à corps de carotte, du poisson-torpille, qui foudroyait du fond de la vase visqueuse. Lorsqu’on passait près des berges, la pénombre qui tombait de certaines voûtes végétales envoyait vers les pirogues des bouffées de fraîcheur. Mais il suffisait de s’arrêter quelques secondes pour que le soulagement que l’on ressentait se transformât en une insupportable démangeaison causée, eût-on dit, par des insectes. On avait l’impression qu’il y avait des fleurs partout ; mais les couleurs des fleurs étaient imitées presque toujours par des feuilles que l’on voyait sous des aspects divers de maturité ou de décrépitude. On avait l’impression qu’il y avait des fruits ; mais la rondeur, la maturité des fruits, étaient imités par des bulbes qui transpiraient, des velours puants, des vulves de plantes insectivores semblables à des pensées perlées de gouttes de sirop, des cactées tachetées qui dressaient à un empan du sol une tulipe en cire safranée. Et lorsqu’une orchidée apparaissait, tout en haut, au-dessus des bambous et des yopos, elle semblait aussi irréelle et inaccessible que l’edelweiss alpestre au bord du plus vertigineux abîme. Mais il y avait aussi les arbres qui n’étaient pas verts, qui jalonnaient les bords de massifs couleur amarante, s’incendiaient avec des reflets jaunes de buisson ardent. Le ciel lui-même mentait parfois quand, inversant sa hauteur sur le mercure des lagunes, il s’enfonçait dans les profondeurs insondables comme le firmament. Seuls les oiseaux étaient vrais, grâce à la claire identité de leur plumage. Les hérons ne trompaient pas, quand leur cou s’infléchissait en point d’interrogation ; ni quand, au cri du vigilant coq-héron, ils prenaient leur vol effrayé dans un frémissement de plumes blanches.

Auteur: Carpentier Alejo

Info: Le partage des eaux

[ sauvage ] [ littérature ]

 

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survie

Soumis au manque de sommeil, à la faim et la soif intense qui le pousse à boire son urine, il perd régulièrement les repères temporels et spatiaux communs. Apparaissent alors des états psychiques inhabituels. Il s’agit très souvent de souvenirs de moments heureux passés avec des amis ou sa famille, mais qui ont la particularité de se rassembler dans une lente revue panoramique du passé procurant un sentiment d’apaisement et lui permettant de délivrer une sorte de message de remerciement et d’adieu à tous ceux qu’il a côtoyés. Il peut s’agir aussi de véritables moments hallucinatoires qui n’ont pour lui ni la qualité d’un rêve ni celle d’un souvenir. Ainsi, le matin du troisième jour, il est réveillé de sa somnolence par la vision intérieure, proche d’une image télévisuelle, de sa mère hurlant le prénom de son père pour lui annoncer une mauvaise nouvelle et Ralston sait, à l’instant de cette vision, que c’est de lui dont il est question. À d’autres moments, il vit une transformation imaginaire radicale de son environnement immédiat, proche cette fois du rêve lucide, dans laquelle des visages souriants surgissent des rochers alentours ; il les associe encore à ses amis, mais le rapport à ces figures est teinté d’ambiguïté car si elles cherchent à communiquer avec lui par des gestes ou la pensée pour le rassurer, ce qui l’envahit d’un immense sentiment de réconfort, il perçoit qu’il est comme invité à venir au milieu d’elles afin d’être mené jusqu’à une limite, qu’il ne franchit pourtant jamais. En général, une voix intérieure interrompt ces moments bienheureux pour le sommer de s’occuper de son corps secoué par les spasmes dus à l’hypothermie. Ce corps, il s’en déconnecte parfois et le voit de haut, cette "conscience" pouvant s’en aller loin du canyon pour "survoler" le Pacifique comme un photon interstellaire ou un oiseau !

Auteur: Le Maléfan Pascal

Info: A propos d'Aron Ralston qui a survécu à un accident de montagne au cours duquel il a dû se couper le bras afin de pourvoir en réchapper, https://www.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2010-1-page-167.htm

[ lutte ] [ état de conscience non ordinaire ]

 
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président

Le tic de syntaxe de [François] Hollande, enfançon et bébête, consiste à redoubler le sujet avec un pronom détaché en tête : une sorte de veulerie syntaxique qu'on peut trouver mignonne chez les enfants..."Elle va mieux, la France"

Mais Hollande ne se contente pas de disloquer la syntaxe.

Je suis de plus en plus frappé par sa voix qui s'accorde bien à sa syntaxe enfançonne : même dans les circonstances les plus tragiques elle est comme primesautière. Elle sautille, elle module, elle pateline.

Il y a quelque chose de flûté, de mièvre, de doucereux, de niais, même, dans cette voix et qui s'accorde toujours miraculeusement mal aux circonstances.

Rien de *grave* dans tous les sens du mot grave : la voix n'est pas posée, trop aiguë. Le phrasé manque d'ampleur et d'épaisseur, de résonance aussi, et pour tout dire, de mâle noblesse.

Il y a toujours quelque chose d'espiègle en elle, de "trotte-menu", qui fait qu'il est rigoureusement impossible de la prendre au sérieux.

Le signifiant sonore ne claque pas, chaud et haut, dru et distinct, il se fait mignardise un peu sucrée et gracile.

Ce qui saisit, également, c'est l'absence de majesté, d'allure, d'élévation.

Je veux bien croire que cet homme fade, ce technocrate sans imagination, n'entend rien à la littérature ni à l'oralité dont elle procède : tout son corps, jusqu'à son pharynx impotent, le clame.

La matière sonore n'est pas lancée, virilement, détachée de soi, elle coule à petits hoquets sur sa bavette rose d'énarque. Son consensus mou s'exprime bien dans cette phonation indécise qui refuse de trancher dans le vide du silence, de tailler le néant par le Verbe.

Elle ne s'impose pas mais s'efface aussitôt qu'apparue en grelottant. Elle ne résonne jamais.

Édulcorée, pateline, sa voix pralinée et cucul pourrait être celle d'une nurse ou d'une nounou tentant d'apaiser un enfant qui ne veut pas dormir. Avec un zeste d'onctuosité ecclésiastique : un doux prélat un peu patelin, un peu hypocrite, qui entre miel et componction, distille une berceuse gnangnan.

Auteur: Desjardins Antoine

Info: Publication facebook du 15.11.2020

[ vacherie ] [ élocution ] [ portrait vocal ]

 

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drogue

En 1965, John Lennon, George Harrison, Cynthia Lennon et Pattie Boyd étaient en train de dîner dans la maison d'un ami dentiste et ce dernier a mis LSD dans leur café sans le leur dire. Quand il a révélé ce qu'il avait fait, John était furieux, et à juste titre. "Putain, comment oses-tu faire ça ?" a-t'il raconté au journaliste de Rolling Stone Mikal Gilmore lors d'un entretien animé avec John au sujet de leur trip au LSD et l'histoire secrète de l'album Revolver: "Ce fut comme si nous nous trouvions tout à coup au milieu d'un film d'horreur", a déclaré Cynthia Lennon. "La chambre semblait plus en plus grande." Les Beatles et leurs épouses ont alors fui la maison de Riley dans la Mini Cooper d'Harrison. (Selon Bury, John et George avaient indiqué plus tôt leur volonté de prendre du LSD, mais seulement si ils ne savaient pas à l'avance.) Les Lennons et Harrisons sont allés au Ad Lib Club Leicester Square. Dans l'ascenseur, ils ont succombé momentanément à la panique. "On a tous pensé qu'il y avait un incendie dans l'ascenseur", déclara Lennon à Rolling Stone en 1971. "Il y avait juste une petite lumière rouge, et nous étions tous à hurler, totalement hystériques." Une fois attablé à l'intérieur, quelque chose comme une rêverie a commencé à prendre place. raconta Harrison à Rolling Stone, "J'ai eu un tel sentiment écrasant de bien-être, qu'il y avait un Dieu, et que je pouvais le voir dans chaque brin d'herbe. C'était comme gagner des centaines d'années d'expérience en 12 heures."
Les couples ont terminé tout ça à la maison des Harrisons à Esher, en dehors de Londres. John dira plus tard, "Mon Dieu, c'était juste terrifiant, mais si fantastique. La maison de George semblait être comme un grand sous-marin ... qui semblait flotter au-dessus de ses murs de 18 pieds de haut, et c'est moi qui conduisais." J'ai fait quelques dessins à l'époque, avec quatre faces qui disaient: "Nous sommes tous d'accord avec toi". Bref j'ai été plutôt défoncé pendant un mois ou deux. "Cette initiation non voulue au LSD trouvera son accomplissement l'année suivante avec Revolver, album le plus courageux et le plus innovant des Beatles.

Auteur: Internet

Info: Rolling Stone, Beatles Acid Test: How LSD Opened the Door to Revolver

[ musique ] [ création ]

 

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anagogie

Au regard de la connaissance théologique, qui porte sur une Réalité infinie, le concept ne devient-il pas un obstacle, et ne doit-on pas le détruire ? C’est vers une solution de ce genre que s’est orientée toute une partie de la pensée religieuse moderne et contemporaine. Les théologies de la mort de Dieu (Dieu est mort en tant qu’idée ou concept objectif) n’envisagent le concept que comme une véritable aliénation qui interdit tout contact "existentiel" avec "Celui qui nous interpelle". Incontestablement, ce rejet de l’intellectualité en théologie trouve en Luther un précurseur : "On ne fait pas de théologien, déclarait-il, sinon sans Aristote". Aujourd’hui, les bultmanniens, catholiques ou protestants, poursuivent le même combat contre la théologie conceptuelle, mais d’une manière beaucoup plus radicale. Nous n’avons pas, dans cette étude, à nous occuper de ce suicide spéculatif, conséquence lointaine mais inévitable, de la disparition progressive de la gnose sacrée en Occident. Nous voulons seulement souligner que, certes, Denys [l'Aréopagite] les eût sévèrement condamnés. Et nous ne cacherons pas que l’une des intentions majeures de notre travail est précisément de demander à Denys de nous apprendre à écarter toute interprétation "bultmanienne", c’est-à-dire antimétaphysique, de la théologie négative, et à récuser le "heideggerisme" dévastateur qui s’est emparé de l’intelligentsia chrétienne depuis quarante ans.

Et d’une part, en effet, loin d’éliminer la théologie affirmative, Denys nous apprend que c’est un devoir, pour le théologien, de commenter et d’expliquer la science de Dieu que nous révèle l’Écriture à l’aide des idées de Cause, de Principe, d’Un, d’Être, de Vie, etc., afin que nos concepts soient aussi adéquats que possible. D’autre part, le remède aux inévitables limites d’une telle voie ne réside pas dans sa destruction. Étant donné la nature nécessairement conceptuelle de la pensée humaine, détruire la théologie affirmative ou spéculative, c’est éliminer une science juste et garantie par la Tradition (la théologie scolastique) pour lui substituer une pensée déviée et corrompue par la mentalité moderne. Le remède consiste, au contraire – le concept étant admis dans sa pleine validité théologique – à l’ouvrir vers le haut, c’est-à-dire à saisir sa nature de symbole mental, donc à le dépasser, mais en s’appuyant sur lui, comme sur un tremplin, parce qu’il nous indique, par son propre contenu, quel doit être le sens de ce dépassement. Telle est l’œuvre de la théologie négative.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 102-103

[ anti-nihilisme ] [ religion ]

 

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