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subconscient

Affectif n'est pas la même chose qu'affectueux. Ce qu'il faut entendre sous le mot, c'est une liaison plus étroite des pensées avec les sources de la vie ; cette liaison s'observe chez tous les malades, quel que soit le sexe ; mais elle est normalement plus étroite chez la femme, par la prédominance naturelle des fonctions de grossesse et d'allaitement, et de tout ce qui s'y rattache. D'où des changements d'humeur dont les causes sont naturelles, mais dont les effets donnent souvent l'apparence de la fantaisie, de l'incohérence, de l'obstination. Sans aucune hypocrisie ; car il faut une profonde sagesse, et fort rare dans le fait, pour expliquer un mouvement d'humeur par ses véritables causes, attendu que la vraie cause change aussi nos motifs. Si une fatigue à peine sentie m'enlève le goût de la promenade, elle me fait trouver aussi des raisons de rester chez moi. On entend souvent sous le nom de pudeur une dissimulation des vraies causes ; je crois que c'est plutôt une ignorance des vraies causes et comme une transposition naturelle et presque inévitable des choses du corps en langage d'âme.

Auteur: Alain

Info: Propos II, la Pléiade, nrf Gallimard 1970 <14 décembre 1912, p.283>

 

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personnage

Bébel et Léo ont en commun la honte. Elle est tenace, constante. Elle a modifié leur corps : démarche hésitante, épaules en creux, yeux baissés, hoquet des syllabes, le pied qui râpe le sol et n’ose franchir une ligne imaginaire qui terrifie. Mais tout bringuebalant qu’il est, le fait d’être forcé de rester à la surface du sens oblige Léo à un détachement singulier qui ressemble à de la prestance. Le léger déplacement de son être dans les limbes du langage a fini par rendre magistrale sa présence aux autres. Car on le remarque toujours. Quoi qu’il dise ou taise. Ses yeux verts jaugent et jugent si bien, qu’il est difficile de soutenir son regard. Léo est un regard. Il voit avant tout le monde. Anticipe. Devine. Il décèle la beauté là où les hommes ordinaires ne la remarquent jamais. Il la voit s’allumer en néons bleus au sommet de la grande tour, dans le hall de l’immeuble dont les murs sont recouverts de moquette marron, le long de la voie de chemin de fer désaffectée, sur le parvis de l’usine où le vent fait danser des flocons de polystyrène.

Auteur: Ladjali Cécile

Info: Illettré

[ présence ] [ guetteur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

évolution humaine

La naissance prématurée de petits enfants très sensibles a aussi ses inconvénients. Ces esprits intelligents habitaient des corps minuscules et pathétiquement sans défense. Pourtant - cela est étrange - la famille et la civilisation viennent de l’impuissance de ses nouveaux nés. Les femelles étaient forcées de modifier leur stratégie de sélection sexuelle. Elles désiraient un nouveau type d'homme singe. Les jeunes mères s'attachaient à des mâles qui s'occuperaient d'elles pendant qu'elles prendraient soin de leurs enfants, fragiles et pas encore formés. Les femelles choisissent des mâles pourvus d'un gros cerveau et les mâles pourvus d'un gros cerveau choisissaient des femelles avec des hanches larges : des boucles de rétroaction s’amorçaient. L'intelligence commençait à engendrer l'intelligence. Plus précisément, les anthropologues pensent que les premiers hommes, en jetant des pierres, en assommant ou en tuant des petites proies, ont été catapultés dans une nouvelle niche évolutive. Les talents psychomoteurs nécessaires pour estimer la trajectoire des projectiles, pour tuer à distance, dépendaient de l'augmentation de la taille de l'hémisphère gauche du cerveau. Les facultés du langage (associées à l'hémisphère gauche du cerveau qui commande la main droite) sont peut-être apparues fortuitement en même temps que cette augmentation de la taille du cerveau.

Auteur: Margulis Lynn

Info: L'univers bactériel, l'homme égocentrique, pp 233 et 234

[ nourrissons ] [ palier ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réel-symbolique-imaginaire

[...] qu’y a-t-il en premier, le signifiant ou une impasse dans le Réel ? Parfois, Lacan présente comme un fait premier la colonisation traumatique du corps vivant par un Ordre symbolique parasite : c’est l’intervention du symbolique qui fait dérailler et sortir de ses gonds la mécanique bien équilibrée de l’organisme naturel, en transformant les instincts naturels en pulsions monstrueuses qui ne peuvent jamais être pleinement satisfaites puisqu’elles sont condamnées au retour éternel et à une immortalité obscène. Ailleurs et à d’autres moments, sur un mode plus mythico-spéculatif, Lacan semble être à la recherche d’une sorte d’excès ou de déséquilibre naturel, d’un mauvais fonctionnement ou d’un déraillement monstrueux ; il conçoit alors l’Ordre symbolique comme une in(ter)vention secondaire destinée à "civiliser" cet excès monstrueux et à résoudre son impasse. Il est tentant de soutenir que c’est ici, entre ces deux versions, que se trace la ligne de partage entre matérialisme et idéalisme : la primauté de l’Ordre symbolique est clairement idéaliste, ce n’est en dernier ressort qu’une nouvelle version de l’intervention divine dans l’ordre de la nature ; alors que la deuxième version – l’apparition de l’Ordre symbolique comme réponse à un excès monstrueux dans le Réel – est la seule solution vraiment matérialiste.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 133-134

[ oscillation ] [ langage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Tandis que je parlais le langage des vers
Elle s'est doucement tendrement endormie
Comme une maison d'ombre au creux de notre vie
Une lampe baissée au coeur des myrtes verts

Sa joue a retrouvé le printemps du repos
O corps sans poids posé dans un songe de toile
Ciel formé de ses yeux à l'heure des étoiles
Un jeune sang l'habite au couvert de sa peau

La voila qui reprend le versant de ses fables
Dieu sait obéissant à quels lointains signaux
Et c'est toujours le bal la neige les traîneaux
Elle a rejoint la nuit dans ses bras adorables

Je vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
Qu'elle reste pareille aux marches du silence
Qui m'échappe pourtant de toute son enfance
Dans ce pays secret à mes pas interdit

Je te supplie amour au nom de nous ensemble
De ma suppliciante et folle jalousie
Ne t'en va pas trop loin sur la pente choisie
Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble

J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le coeur de ce coeur que j'écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux.

Auteur: Aragon Louis

Info: Poème à Elsa

[ poème ]

 

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société

Nous avons coutume de considérer que nous formons un grand corps démocratique dont les membres sont liés entre eux par une communauté de sang et de langage, et dont l'unité indissoluble est assurée par tous les modes de communication qu'ait pu tramer l'ingéniosité de l'homme ; nos vêtements, notre alimentation sont identiques ; nous lisons les mêmes journaux (exactement, titre, poids et tirage mis à part) ; nous sommes le peuple le plus collectiviste du monde, hormis quelques peuplades primitives que nous tenons arriérés dans leur développement. Et pourtant...
Pourtant, malgré tant d'apparences qui sembleraient prouver que nous sommes étroitement liés et apparentés ; que nous vivons en bons voisins ; que nous avons bon caractère ; que nous sommes serviables, compatissants, fraternels presque, nous sommes un peuple solitaire, un troupeau morbide et dément, se démenant de tous côtés dans une rage frénétique et jalouse ; un peuple qui voudrait oublier qu'il n'est pas ce qu'il croit, un peuple qui n'est pas réellement uni ; dont les individus n'ont, les uns pour les autres, aucun dévouement réel, aucune attention réelle, ne sont, en vérité, que des unités brassées par Dieu sait quelle main invisible, selon une arithmétique qui n'est pas notre affaire.

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 1 : Sexus

[ solitude ] [ égoïsme ]

 

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définition

Pourquoi le sujet de la psychanalyse, le sujet de l’inconscient, aussi appelé "sujet du signifiant" s’écrit-il S barré ($) ?

Le sujet, ce n’est pas "la subjectivité", ni le "je" de la grammaire, le sujet de la psychanalyse n’émerge en tant que sujet de l’inconscient que comme le produit d’une double négation (ou négation de la négation): d'abord la castration m’a nié en me coupant de l’immédiateté de mon corps et en me forçant à passer par le langage, puis le langage lui-même aura été nié, le sujet ne s'y trouvant pas, étant toujours "représenté" par un signifiant pour un autre signifiant qui ne le représente pas...

Lorsque quelque "chose" est niée, j'obtiens en lieu et place de cette chose un "rien" ("res" qui signifie "chose" est l'étymon latin de rien); puis ce rien est nié à son tour et je me retrouve avec un "moins que rien", un rien marqué du signe négatif, pas un rien qui serait la négation d’une "chose": ça c'était la première négation, mais la négation d'un rien, une sorte d'inconsistance pré-ontologique qui crée un manque au cœur même du vide (raison pour laquelle, le Dieu de la Kabbale fut prié de créer au préalable ...le néant!)

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 05.03.19

[ monde symbolique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réfléchir

L'écriture transforme la liste et la liste à son tour transforme la série et la classe. Elle "transforme la série" : je veux dire par là que, dans l'écrit, la perception du schème organisateur (pattern) est surtout (quoique pas exclusivement) d'ordre visuel. Dans certains domaines, quand il s'agit de nombres par exemple, il serait extrêmement difficile de formuler une série (une liste organisée) sans transposer les données auditives en données visuelles, simplement parce que, pour ce qui est de l'examen global des informations fournies, l'oeil opère très différemment de l'oreille. La liste transforme la classe, lui donne corps. Je veux dire par là que la liste implique nécessairement une limite, un commencement et une fin. Quand on ne se sert que du langage oral, il y a peu d'occasions, voire aucune, où l'on ait à faire la liste des légumes, des arbres ou des fruits. (…) Un problème du genre : la tomate est-elle un fruit ou un légume ? ne rime absolument à rien dans un contexte oral ; il est même d'un intérêt douteux pour la plupart d'entre nous, mais il peut se révéler décisif concernant la classification et l'évolution des espèces naturelles. C'est ce genre de problèmes qu'engendrent les listes écrites.

Auteur: Goody Jack

Info: La raison graphique, pp. 186/187

[ cataloguer ] [ recenser ] [ réflexion ] [ imaginer ] [ lecture ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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psychose

Le travail psychanalytique avec un enfant psychotique, c’est la remise en circuit d’une communication entre les trois personnes – père, mère, enfant – de sa scène primitive. Le transfert du psychanalyste sur leur enfant aide les parents. Son mode de travail, la recherche de l’interlocuteur enfermé dans la prison que leur enfant s’est construite modifie, parfois sous leurs yeux, l’habitus stéréotypé de l’enfant. [...]

Pour l’enfant psychotique lui-même, c’est autour des premières relations retrouvées comme celles d’un tout petit nourrisson avec ses parents, que le traitement commence à montrer ses fruits. La difficulté vient de ce que les enfants psychotiques ont à passer par des peurs paniques de vivre autrement, pour sortir d’une angoisse généralement colmatée. Ils passent, au début de traitement psychanalytique, et surtout dès que ce traitement est agissant, par des périodes agressives et déréglées dans leur comportement et dans leurs habitus viscéraux qui, très souvent, font suspendre le traitement, parce que ces troubles sont pris pour une contre-indication au traitement psychologique ou pour une maladie organique. Hôpital, examens, etc., le cycle angoissé des adultes reprend. De nouveau, on isole l’enfant, au lieu de continuer le traitement malgré les perturbations fonctionnelles ou somatiques, que le psychanalyste doit chercher à comprendre avec l’enfant comme un langage réactionnel à son angoisse de guérir.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, pages 228-229

[ psychanalyse ] [ déroulement ] [ étapes ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

refuge

Il existait beaucoup de légendes sur l'origine de la taïga. Falaleï en avait fait le récit à Marco, alors que celui-ci allait le voir dans son isba. C'étaient des mythes fort anciens, que les hommes s'étaient peut-être racontés entre-eux peu après avoir inventé le langage, et quand ils expliquaient toutes choses au moyen d'histoires imaginaires.

L'une racontait que la terre avait inventé la taïga parce qu'elle voulait se soustraire aux furies du ciel et se créer un abri contre la violence des orages continuels. Une autre disait que la forêt avait été crée, au contraire, afin que les hommes qui poursuivaient l'élan femelle avec des arcs et des bâtons perdent ses traces. Cette femelle immense et maternelle, avec son museau de chameau et son corps mi-cheval mi-cerf, était la mère antique, la génitrice de tous les animaux de la forêt. La toundra résonnait du bruit rythmé de ses sabots, qui dans sa fuite éperdue s'entrechoquaient à une cadence régulière. Les animaux prièrent les dieux de la terre de sauver pour toujours leur grand-mère, et alors la toundra et la steppe se transformèrent d'un seul coup en une forêt sans fin, où tout poursuivant se perdrait et où les animaux, au contraire, se sentiraient parfaitement chez eux. Ainsi l'élan fut sauvé et la taïga devint un labyrinthe inextricable, où tout chasseur s'égarerait.

Auteur: Sgorlon Carlos

Info: Le coquillage d'Anataï

[ dédale ] [ jungle ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste