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nature
Ici, le ruisseau jaillit d’une niche moussue à flanc de colline, et il a sculpté un bassin de pierre à l’endroit de son impact, une eau froide et limpide au goût métallique, un bassin grand comme une chambre à coucher où trempent des troncs d’arbres usés, rendus duveteux par le temps. Turtle s’assied sur un tronc, ôte tous ses vêtements, pose le fusil dessus avant de glisser dans la piscine de pierre, les pieds d’abord – car elle vient chercher ici son réconfort, étrange et personnel, et elle a le sentiment qu’ici règne le réconfort des lieux froids, d’une entité limpide et glacée et vivante. Elle retient son souffle et s’enfonce jusqu’au fond du bassin, elle remonte les genoux à ses épaules, ses cheveux flottent autour d’elle comme des algues, elle ouvre les yeux, lève la tête et aperçoit les images grossies sur la surface piquetée de gouttes de pluie, et les silhouettes des tritons aux doigts écartés, leurs ventres rouge et or exposés au-dessus d’elle, leurs queues oscillant paresseusement.
Auteur:
Tallent Gabriel
Années: 1987 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
My absolute darling
[
beauté
]
[
magie
]
[
émerveillement
]
tiercités
Le corps est quelque chose d’absolument mystérieux, écrivait-il. Le fait que nous puissions le décrire avec une telle exactitude ne signifie nullement que nous le connaissions. C’est la conclusion de l’ouvrage de Spinoza, cet homme qui polit des lentilles, pour que nous puissions mieux voir les choses, et invente une langue archi-difficile pour exprimer sa pensée. Car on dit : voir, c’est savoir.
Moi, je veux savoir, et non pas m’adonner à la logique. Qu’ai-je à faire d’une preuve extérieure, qui prend l’apparence d’une démonstration géométrique ? Une telle preuve n’apporte qu’un semblant de conséquence logique, et cet ordre qui est si agréable à nos esprits. Il y a le A, ensuite vient le B ; d’abord, les définitions, puis les axiomes et les propositions numérotées, et enfin quelques appendices en conclusion. Pareille démonstration ressemble, du moins telle est mon impression, à une planche anatomique parfaitement dessinée où chaque élément est désigné par une lettre et où tout semble clair et limpide. Mais, en définitive, on ne sait toujours pas comment tout cela fonctionne.
Auteur:
Tokarczuk Olga
Années: 1962 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Pologne
Info:
Les Pérégrins
[
limitées
]
déclarations d'amour
Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d'amour. Ton bien-aimé qu'est-il de plus qu'un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu'est-il de plus qu'un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ?... Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre dix mille. Sa tête est un or très fin ; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau ; ses yeux,
comme des colombes près des ruisseaux d'eau, baignés dans le lait, bien enchâssés; ses joues, comme des parterres d'aromates, des corbeilles de fleurs parfumées ; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide ; ses mains, des rondelles d'or, où sont enchâssés des chrysolithes ; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs ; ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d'or fin ; son port, comme le Liban, distingué comme les cèdres ; son palais est plein de douceur, et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !
Auteur:
La Bible
Années: -0800 - av. J.-C. - 100
Epoque – Courant religieux: Empire romain
Sexe: R
Profession et précisions: livre religieux, recueil chrétien
Continent – Pays: Proche&moyen Orient - Europe
Info:
Cantique des Cantiques, Extraits du chapitre 5, 8 à 16
[
.
]
rétrospective
Juché tout en haut des grands mâts qui oscillaient à me donner le vertige au-dessus du pont des navires, j'ai contemplé l'eau illuminée par le soleil : des profondeurs de turquoise surgissaient des coraux irisés. J'ai commandé la manoeuvre qui devait mettre les navires à l'abri dans les lagons limpides comme des miroirs, où les ancres descendaient tout près de plages de corail ombragées de palmiers. Je me suis battu furieusement sur les champs de bataille du temps passé : même quand le soleil était au terme de sa course, le carnage ne cessait pas ; il se continuait pendant la nuit, sous les étoiles qui brûlaient au ciel. Et la fraîcheur du vent nocturne, refroidi aux lointains pics neigeux sur lesquels il avait passé, n'arrivait pas à sécher la sueur de la bataille : et puis je redevenais le petit Darell Standing qui à la ferme paternelle courait pieds nus dans l'herbe humide de la rosée printanière. Où, comme aux froids matins d'hiver, j'allais, de mes mains couvertes d'engelures, porter le foin aux bestiaux dans la tiède étable qu'emplissaient leurs haleines fumantes.
Auteur:
London Jack
Années: 1876 - 1916
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Le Vagabond des étoiles
[
vie
]
[
océan
]
révélateur
Positano guérit de tout, vous ouvre l’esprit sur les douleurs passées, vous éclaire sur les présentes, et vous préserve souvent de tomber dans l’erreur. C’est curieux, mais parfois j’ai l’impression que cette conque protégée à l’arrière par les bastions des montagnes oblige, comme un " miroir de vérité ", à se regarder bien en face, avec devant soi cette grande mer presque toujours limpide et calme, qui, elle aussi, pousse à la révision de ce que nous sommes. C’est pour ça que les couples de vingt ans arrivent là en croyant être heureux et en quelques semaines se séparent, ou qu’au contraire des gens restés seuls depuis des années et des années trouvent ici un compagnon. Des hommes persuadés d’être des mâles à cent pour cent se découvrent amoureux d’un garçon. Oui, pour les problèmes moraux c’est la même chose, ici, on ne peut échapper à l’impulsion de la vérité. Lorenzo appelle Positano le tombeau de l’amour et il a raison, mais bien souvent la vérité ne peut éclore qu’en passant à travers la mort absolue de ce que l’on était auparavant, ou croyait être.
Auteur:
Sapienza Goliarda
Années: 1924 - 1996
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: comédienne et écrivain
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
Rendez-vous à Positano
[
identité
]
nature
La rivière était haute et nerveuse. Les berges sifflaient et de petits tourbillons glougloutaient éperdument à la surface avant d'être balayés et ramenés dans les rangs. Je sentais la terre trembler sous mes pieds, je sentais l'euphorie du courant et j'en étais tout réjoui et comme paralysé d'émotion. J'aimais cette rivière. Je sentais mon coeur battre chaque fois que je l'approchais. Je comptais parmi les plus belles choses de ma vie le simple fait de m'asseoir à ses côtés, la regarder, l'écouter, sous le soleil, sous la pluie, qu'elle fût calme ou exaspérée, limpide ou noire comme de l'encre, je connaissais ses humeurs, ses chants, ses sortilèges, elle me parlait, me réconfortait ou me plongeait dans de sombres états d'âme, elle dansait comme un ange ou se dandinait comme une infâme putain, j'avais passé des heures et des heures avec elle, les yeux fixés dans ses reflets, alanguis ou rougis de larmes ou fiévreusement écarquillés lorsque le jour tombait et qu'un dernier rayon déclenchait la plus étonnante et hiératique symphonie que je pouvais imaginer, certainement oui j'éprouvais à son égard un amour véritable.
Auteur:
Djian Philippe
Années: 1949 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: romancier, nouvelliste, parolier et scénariste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Crocodiles
[
contemplation
]
[
eau
]
introspection
Il se passe actuellement dans mon âme quelque chose que je n'arrive absolument pas à analyser moi-même. J'ai peu de désirs, peu de projets, je me pose peu de questions, et il y a tellement de pensées qui s'emmêlent et s'agitent dans ma tête que je ne parviens pas à les démêler. Si au moins je pouvais attraper l'extrémité d'une seule d'entre elles ! Par exemple, il m'arrive d'avoir l'impression que tout est clair, et je commence à croire vraiment que tout est limpide, littéralement tout, et soudain, tout paraît se recouvrir de brouillard et il m'est impossible de comprendre quoi que ce soit. Et surtout, je n'ai personne avec qui partager mes pensées. Maman ? Elle arrive à la maison, elle mange et elle se couche. Elle est si fatiguée maintenant. Tamara ? Mais comment partager quoi que ce soit avec elle et que saisira-t-elle dans ce que je lui dirai, et partager quoi ? En fait, la seule chose qu'il y ait en moi, c'est un vide, un vide véritable. Je ne comprends rien, ou plus exactement je comprends tout, seulement je ne sais pas ce qu'il y a à comprendre.
Auteur:
Moukhina Lena
Années: 1924 - 1991
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Russie
Info:
Le Journal de Léna, 27 novembre 1941
[
perdu
]
racines
Personne n’est la patrie. Même pas le haut cavalier
qui dans l’aube d’une place déserte
régit un coursier de bronze le long du temps
(…)
Personne n’est la patrie. Même pas les symboles.
Personne n’est la patrie. Même pas le temps
chargé de batailles, d’épées et d’exodes
et du lent peuplement de ces régions
(…)
La patrie, mes amis, c’est un acte perpétuel
comme le perpétuel univers (si l’Eternel
Spectateur cessait de nous rêver
un seul instant, nous serions foudroyés
par le blanc et soudain éclair de son oubli)
Personne n’est la patrie, mais nous devons tous être dignes
de ces anciens gentilhommes qui jurèrent
qu’ils seraient ce qu’ils ignoraient, des Argentins,
(…)
Nous sommes l’avenir
De ces vaillants, la justification
de ces morts. Sauvons-les, assumons cette charge
de gloire que lèguent ces ombres à notre ombre.
Personne n’est la patrie, mais nous le sommes tous.
Que dans mon cœur et dans le vôtre, incessamment
brûle la limpide flamme mystérieuse.
Auteur:
Borges Jorge Luis
Années: 1899 - 1986
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, devint aveugle, non-voyant
Continent – Pays: Amérique du sud - Argentine
Info:
Oda escrita, 1966, extraits. In "L’autre, le même". Pour célébrer le cent-cinquantenaire de l’indépendance de l’Argentine, traduction Ibarra
[
poème
]
[
nation
]
[
continuité
]
oiseaux
Aube d'octobre
Il fait un peu plus froid.
Le rouge-queue chante dans l'aube qui se dissipe.
C'est comme si chantait un charbon.
En plein midi, soudain, deux martinets très haut dans le ciel à côté d'un nuage en forme de tour blanche, légère — comme je ne sais quelle apparition foudroyante, énigmatique, ou quelle mesure de la hauteur de l'air, quelle révélation de l'espace aérien, quelle flèche de fer dans le cœur. Une joie bizarre, d'à peine une seconde — et en me relisant, je me rappelle le gerfaut des Solitudes, "scandale bizarre de l'air" —, une lettre tracée sur le bleu puis effacée, un trait — ou le crochet d'un hameçon ? Sait-on qui a pu vous ferrer ainsi ?
La fauvette dans le tilleul : chant extraordinairement, mystérieusement clair, comme s'il traversait, transperçait une enveloppe, franchissait une limite.
Fauvette
dernier oiseau parleur en plein été
de quoi me parles-tu ainsi de loin en loin
dans le feuillage du tilleul ?
De quoi peut donc parler voix si limpide ?
Auteur:
Jaccottet Philippe
Années: 1925 - 2021
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: poète et traducteur d'expression française
Continent – Pays: Europe - Suisse
Info:
Autres journées, Fata Morgana, 1987, pp 28, 34, 46, 82, 88 - extraits sélectionnés par Tristan Hordé
[
question
]
analgésique
Mes Mains se sont posées inertes
Comme des oiseaux aux ailes ouvertes
Sur l'oreiller de ma douleur
L'aube limpide est annoncée
Rien n'est encore dit sur les fleurs
On attend que la graminée
Ouvre les lèvres de son cœur
La perfusion coule en douceur
Dans mes veines catapultées
Rien n'est encore dit sur le jour
Je suis livrée et délivrée
Par la morsure des acides
Qui m'auront déflagré le ventre
Toute la nuit de mes tortures
Silence il n'y a rien à dire
Toute la nuit de mes brûlures
La morphine est mon seul recours
Mon seul baiser mon seul amour
L'axe qui me tient en mon centre
Mes ailes ma splendeur mon guide
Mes floraisons mes chevauchées
La Galaxie de mon Vide
Éblouissante et satinée
Glisse-toi petite Morphine
Comme une blanche et douce hermine
Dans le sel des veines brûlées
Par la soif et le désespoir
De mes boyaux troués de noir
Rends-moi ma vie déchiquetée
Viens lécher ma chair affamée
Ta morsure soit mon espoir
L'apothéose du Printemps
La fleur de toutes mes années
Et mon dernier couronnement.
Auteur:
Grisélidis Réal
Années: 1929 - 2005
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine, prostituée, poétesse
Continent – Pays: Europe - Suisse
Info:
Chair vive, Morphine. CESCO, Genève, le 8 mai 2005, dédié aux infirmières et infirmiers du Cesco. GR est décédée le 30 mai
[
poème
]
[
dernières paroles
]
[
soins palliatifs
]
[
antalgique
]