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naître

Au début on ne lit pas. Au lever de la vie, à l'aurore des yeux. On avale la vie par la bouche, par les mains, mais on ne tache pas encore ses yeux avec de l'encre. Aux principes de la vie, aux sources premières, aux ruisselets de l'enfance, on ne lit pas, on n'a pas l'idée de lire, de claquer derrière soi la page d'un livre, la porte d'une phrase. Non c'est plus simple au début. Plus fou peut-être. On est séparé de rien, par rien. On est dans un continent sans vraies limites - et ce continent c'est vous, soi-même.

Auteur: Bobin Christian

Info: Une petite robe de fête, incipit

[ sens ] [ immersion ]

 
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femmes-hommes

Un jour Madame a pris son courage à deux mains, et a demandé à l'amant s'il l'aime un peu. Il a souri et il a dit qu'on n'aime pas un peu. Ou on aime, ou on n'aime pas. Madame était allongée sur le lit, nue à côté de lui, qui s'est relevé brusquement, s'est rhabillé, est passé dans la pièce d'à côté. Alors Madame a senti l'épouvante la frôler, elle s'est rhabillée aussi en se promettant de ne plus jamais poser de questions aussi idiotes. Des questions aussi idiotes détruisent toute la magie et, sans magie, la vie a un goût d'épouvante.

Auteur: Agus Milena

Info: Battement d'ailes

[ rapports humains ]

 

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boire

La chambre au toit en terrasse était un grand bain de sueur, et Stefano s’approchait de la fenêtre basse où le mur jetait un peu d’ombre, où le pot de terre rafraîchissait ; de celui-ci, Stefano, avec ses mains, serrait les flancs sveltes et vaguement humides, et il le soulevait afin de l’approcher de ses lèvres. Avec l’eau, descendait une saveur de terre, âpre aux dents, que Stefano appréciait encore plus que l’eau, on aurait dit la saveur du vase même. il y avait là-dedans quelque chose de caprin, de sauvage, en même temps que très doux, qui rappelait l’odeur des géraniums.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", La prison, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, page 87

[ madeleine de Proust ] [ aqua simplex ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

maman-enfant

L'enfance de Myriam [au Gabon] se résume à la proximité des corps, sensations plutôt que souvenirs. Le rythme du pas de sa mère décolle son ventre de bébé du dos protecteur, puis l'y recolle en ventouse. Le corps n'est jamais enfermé dans le froid de la solitude, il est posé sous le bras, écrasé contre la poitrine, manié par les grandes mains, contact permanent de la chair tiède, souffle de la respiration, un coeur marquant le tempo de l'autre, palpitation grouillante des organes, ronronnement du ventre, éclats des voix, des rires. Jamais séparée, la petite fille est toujours reliée à une autre vie.

Auteur: Granotier Sylvie

Info: La rigole du diable, p. 113

[ fusion ] [ famille ]

 

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poème

Transformateur destiné à utiliser les petites énergies gaspillées comme :
l'excès de pression sur un bouton électrique.
l'exaltation de la fumée de tabac.
la poussée des cheveux, des poils et des ongles.
la chute de l'urine et des excréments.
les mouvements de peur, d'étonnement, d'ennui, de colère.
le rire.
la chute des larmes.
les gestes démonstratifs des mains, des pieds, les tics.
les regards durs.
les bras qui en tombent du corps.
l'étirement, le bâillement, l'éternuement.
le crachement ordinaire et de sang.
les vomissements.
l'éjaculation.
les cheveux rébarbatifs, l'épi.
le bruit de mouchage, le ronflement.
l'évanouissement.
le sifflage, le chant.
les soupirs, etc.

Auteur: Duchamp Marcel

Info: Aphorismes

[ économie ] [ écologie ]

 

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saisons

J'aime pas l'hiver qui se balade sous les vêtements et qui te crevasse les mains, j'aime pas le printemps qui te baratine en te promettant monts et merveilles, j'aime pas l'été qui déverse des nuées de bestioles et qui brûle les promesses, et j'aime pas non plus l'automne qui repeint le décor avec des belles couleurs pour le supprimer après. J'aime pas les saisons d'ici. Y a jamais rien qui change durablement, rien à espérer que de dérouler une corde que d'autres ont enroulée pour nous, rien qui vaille la peine de sa battre. On gagne jamais, on attend que ça se passe.

Auteur: Bouysse Franck

Info: Plateau

[ dénigrement ]

 

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judaïsme

Je suis un juif ! Un juif n'a-t-il pas des yeux ? ... Un juif n'a-t-il pas de mains, des organes, des proportions, des sens, des affections, des passions ? ... N'est-il pas nourri de la même nourriture, blessé des mêmes armes, sujet aux mêmes maladies, guéri par les mêmes moyens, échauffé et refroidi par le même été et par le même hiver qu'un chrétien ? ... Si vous nous piquez, est-ce que nous ne saignons pas ? ... Si vous nous chatouillez, est ce que nous ne rions pas ? ... Si vous nous empoissonnez, est ce que nous ne mourons pas ? .... Et si vous nous outragez, est-ce que nous ne vengerons pas ?

Auteur: Shakespeare William

Info: le marchand de Venise Acte III, scène 1

 

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personnages

Momo prend son air de prophète inspiré, se frotte les mains, lève les yeux au ciel et se penchant vers le cadavre il propose :

"Le mieux, pour l'instant, c'est de le cacher dans la chambre froide. Parmi les pièces de boeuf. Il y a un renfoncement où personne ne va jamais. Si vous en êtes d'accord..."

Max hausse les épaules, répète qu'il serait partisan d'avertir la police, mais il est bien placé pour savoir qu'on ne lutte pas contre la volonté de deux fous en action, comme Momo et Herman. Il les regarde. Ils lui font penser à une paire de superlatifs absolus.

Auteur: Bartelt Franz

Info: Le Grand Bercail

[ résumés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

solipsisme

L'homme contient l'univers entier dans son être : c'est pourquoi on l'appelle l'unificateur de la multiplicité, le macrocosme. Allah l'a créé de Ses deux mains, Sa main de grâce et Sa main de toute contrainte, broyant puissance et colère. Il est par conséquent un miroir qui montre les deux côtés, à la fois ce qui est grossier et épais et ce qui est subtil et raffiné.
Alors que tous les Noms divins sont manifestations dans l'homme, toutes les autres créations ne sont qu'à un seul aspect. Allah a créé le Diable maudit de Son attribut de colère contraignante. Il a créé les anges de Son attribut de grâce.

Auteur: El-Qader El-Jilani

Info: Secret des Secret, pp. 110-111

[ Islam ] [ bipolarité ]

 

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symbiose

Gatzo prit quatre éperlans et une loche. Moi, un vairon. Dès lors nous menâmes une vie passionnante. Nous avions dans nos mains la nourriture ! Quelle nourriture ! Car ce n’était pas là un aliment banal, acheté, préparé, offert par d’autres mains, mais notre nourriture à nous, celle que nous avions pêchée nous-mêmes, et qu’il nous fallait nettoyer, assaisonner, cuire nous-mêmes.
Or, les pouvoirs secrets de cette nourriture donnent à celui qui la mange de miraculeuses facultés. Car elle unit sa vie à la nature. C’est pourquoi entre nous et les éléments naturels un merveilleux contact s’établit aussitôt. L’eau, la terre, le feu et l’air nous furent révélés.

Auteur: Bosco Henri

Info: L'enfant et la rivière

[ magie ] [ enfance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel