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révolution française

[...] ... Les députés du tiers arrivaient à Versailles avec les plus fortes préventions contre la cour. Les méchants propos de Paris ne manquant jamais de se répandre dans les provinces, ils croyaient que le Roi se permettait les plaisirs de la table jusqu'à des excès honteux ; ils étaient persuadés que la Reine épuisait les trésors de l'Etat pour satisfaire au luxe le plus déraisonnable : presque tous voulurent visiter le Petit Trianon. L'extrême simplicité de cette maison de plaisance ne répondant pas à leurs idées, quelques-uns insistèrent pour qu'on leur fît voir jusqu'aux moindres cabinets, disant qu'on leur cachait les pièces richement meublées. Enfin, ils en indiquèrent une qui, selon eux, devait être partout ornée de diamants, avec des colonnes torses, mélangées de saphirs et de rubis. La Reine ne pouvait revenir de ces folles idées et en entretint le Roi qui, à la description que ces députés avaient faite de cette chambre aux gardiens de Trianon, jugea qu'ils cherchaient la décoration de diamants de composition, qui avait été faite sous le règne de Louis XV, pour le théâtre de Fontainebleau.

Auteur: Campan Madame

Info: Mémoires de madame Campan, première femme de chambre de Marie-Antoinette

[ rumeurs ] [ racontars ] [ calomnie ]

 

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économie

[...] l’argent étant impossible à éliminer, il s’agit de savoir de quel côté sont les moindres risques d’abus. Si, sous prétexte de désintéressement et de justice sociale, on barre à tous l’accès à la fortune privée, on aboutit nécessairement au capitalisme d’Etat, c’est-à-dire à la généralisation de la condition prolétarienne. Ce qui entraîne trois conséquences :


  1. Suivant la belle formule de Koestler, la mainmise absolue de l’Etat, qui représente l’infini, sur l’individu isolé et sans défense, égal à zéro.

  2. L’érosion de l’esprit d’initiative et du sens des responsabilités (avec l’inertie et le gaspillage qui en résultent), chaque travailleur étant inséré dans un engrenage trop vaste et trop anonyme pour qu’il puisse saisir le lien entre son intérêt personnel et le bien commun.

  3. La constitution d’une oligarchie de profiteurs grassement rétribués qui jouissent, par les avantages directs et indirects liés à leur fonction, de tous les privilèges de la fortune privée, à l’exception de ses risques et de ses devoirs. [...]


Ainsi, le mépris inconsidéré de l’argent risque d’aboutir à sa concentration absolue, c’est-à-dire à l’aggravation de sa pesanteur aliénante sur les plus faibles et les plus démunis.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, pages 215-216

[ socialisme ] [ communisme ] [ accroissement des inégalités ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

normalisation

Je n’ai absolument pas besoin de lire le traité de Maastricht, sécrétion mégalomane, pataquès comploté par douze potentats en phase maniaque, pour savoir ce que c’est que l’Europe. Seules les conséquences de ce micmac lugubre dans la vie quotidienne m’intéressent ; pas les déclarations d’intention. Une "psychopathologie de la vie quotidienne" est d’ailleurs à réinventer : transmettre, à partir des moindres détails, à partir des plus futiles événements le dégoût de tout ce qui est sur le point de se mettre en place sous le nom d’Europe en serait l’un des axes principaux. Cette Europe, donc, j’en ai approché la réalité il y a quelques jours, quand je me suis fait refiler pour la première fois, au tabac du coin, mon premier paquet de Gitanes en chocolat formatées "aux nouvelles normes européennes". La Gitane de l’an 2000 était arrivée ! "Son diamètre a légèrement diminué, passant à 7.9mm", disait le petit mot d’excuse qui l’accompagnait. Légèrement, tu parles ! Elles n’ont plus que le papier sur les os ! Rabougries, ratatinées, rétrécies, abrégées, réduites, contractées, amaigries, nanifiées, ce ne sont plus des Gitanes, ce sont des résumés de cigarettes, des condensés, des digests, des saloperies dévaluées, amoindries, exténues, des difformités.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", page 331

[ arnaque ] [ enfantilisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

essai

L'Abrégé de Grammaire hébraïque paraît dans son ensemble, étranger aux problèmes dont l'étude a fait de Spinoza un grand philosophe. Mais Spinoza y a travaillé, l'a rédigé, et, à sa mort, l'a laissé avec d'autres manuscrits à Louis Meyer. Et les éditeurs de 1677, qui connaissaient bien Spinoza puisqu'ils étaient ses amis, n'ont pas hésité à le publier en même temps que l'Éthique et le Traité de la Réforme de l'entendement. Il n'est donc pas permis à  un historien des idées s'efforçant de comprendre la philosophie de Spinoza de négliger un tel ouvrage. À une époque où, pour éclairer la pensée d'un auteur, on va parfois chercher ses moindres brouillons, comment un Traité, non achevé sans doute, mais mis en forme jusqu'au trente-troisième chapitre pourrait-il demeurer inconnu de presque tous ? À vrai dire, cela serait d'autant plus regrettable que l'on attache aujourd'hui, avec raison, la plus grande importance au rapport de la philosophie de Spinoza et de la tradition juive. Comment alors ne pas s'interroger sur ce que Spinoza a pensé de la langue dans laquelle cette tradition lui a été transmise ? D'autre part, les philosophes contemporains accordent de plus en plus d'intérêt au problème du langage. Est-il possible de négliger les pages que Spinoza a consacrées à un tel sujet ?

Auteur: Alquié Ferdinand

Info: Préface à la première édition française du Compendium de Spinoza en 1968

[ livre ] [ enjeux ] [ questions ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sécularisation

Et en effet, pour envisager la question dans toute son étendue, un peuple, une société peuvent-ils, du faîte à la base, dans la variété des couches étagées qui les composent, se passer impunément de toute foi religieuse? et, s’ils parviennent à s’en dépouiller, si, ce que le monde civilisé n’a encore jamais vu à aucune époque de l’histoire, ils mettent entièrement de côté la religion, s’ils bannissent de l’éducation des générations futures Dieu, l’âme, les espérances immortelles, et toutes les fortes croyances que la plupart des hommes ne se transmettent que sous l’enveloppe traditionnelle des dogmes religieux, qui profitera de celte nouvelle évolution des sociétés civilisées, de cette sorte de désenchantement de l’humanité? Sera-ce la liberté ou sera-ce le despotisme ? L’incertitude en pareille matière suffirait à troubler les hommes avant tout préoccupés de l’avenir des sociétés contemporaines. Une chose à nos yeux incontestable, c’est que, si telle ou telle forme religieuse, si le catholicisme notamment, paraît opposer des obstacles à l’établissement de la liberté, les doctrines qui s’en disputent la succession, celles qui semblent du moins avoir le plus de chances d’en recueillir l’héritage parmi les foules, le matérialisme, l’athéisme, le naturalisme épicurien, plus ou moins déguisés sous le voile du positivisme, opposent des obstacles non moindres, sinon à l’établissement de la liberté, du moins à la solidité et à la durée des institutions libres.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 8-9

[ laïcité ] [ idéologie de substitution ] [ questions ] [ christianisme ]

 
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médias

- Une radio libre ne doit dépendre ni de l'Etat, ni de la presse régionale, ni des notables, ni des puissances de l'argent ! Et le moyen de cette indépendance est la publicité.
- Pas du tout ! Une radio libre, un outil militant anticapitaliste, ne peut pas se plier aux lois de l'argent et par conséquent à la publicité.
- Mais alors, si vous n'avez ni activité commerciale, ni publicité, qui va financer vos radios ? L'Etat ? Les partis politiques ? Des financiers occultes ? Et dans ce cas, où est votre indépendance ?!
- Ce sont les auditeurs qui doivent financer leur radio !
C'est Mitterrand qui tranchera ce débat. Elu, le nouveau président tiendra sa promesse : les radios libres sont autorisées, de manière marginale au départ, avec une puissance limitée, sans publicité. Il voulait nous transformer en quelque chose de minuscule. Cependant, des centaines d'émetteurs fleurissent au lendemain de mai 1981. Mais c'était sans compter certains acteurs, comme NRJ, qui vont investir pour acheter des émetteurs plus puissants. Les socialistes vont progressivement jouer la carte de la libéralisation totale. Et les audacieux capitalistes, dont on vante tant aujourd'hui l'esprit d'entreprise, se sont engagés sur la bande FM quand les risques étaient moindres et que le business publicitaire a pu s'y déployer librement. Les radios commerciales ont complètement écrasé les radios qui avaient des volontés d'expression.

Auteur: Laurent Galandon

Info: Interférences, p. 117-118

[ libéralisation ] [ compétition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

inventions

Ce matin, je crois bien avoir découvert la trace d'un nouveau pudendum, d'un nouveau motif de honte encore inconnu dans le passé. Pour le moment, je l'appelle "la honte prométhéenne", et j'entends par là "la honte qui s'empare de l'homme devant l'humiliante qualité des choses qu'il a lui-même fabriquées".

J’ai visité avec T. une exposition technique que l’on venait d’inaugurer dans le coin. T. s’est comporté d’une façon des plus étranges, si étrange que j’ai fini par l’observer, lui, plutôt que les machines exposées. Dès que l’une des machines les plus complexes de l’exposition a commencé à fonctionner, il a baissé les yeux et s’est tu. J’ai été encore plus frappé quand il a caché ses mains derrière son dos, comme s’il avait honte d’avoir introduit ses propres instruments balourds, grossiers et obsolètes dans une haute société composée d’appareils fonctionnant avec une telle précision et un tel raffinement. [...]

Si j’essaie d’approfondir cette "honte prométhéenne", il me semble que son objet fondamental, l’ "opprobre fondamental" qui donne à l’homme honte de lui-même, c’est son origine. T. a honte d’être devenu plutôt que d’avoir été fabriqué. Il a honte de devoir son existence – à la différence des produits qui, eux, sont irréprochables parce qu’ils ont été calculés dans les moindres détails – au processus aveugle, non calculé et ancestral de la procréation et de la naissance.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 37-38

[ rabaissement ] [ définie ] [ haine du hasard ] [ transhumanisme ] [ hommes-machines ]

 
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gratitude

Un lieu où règne la douleur est terre sainte. On comprendra un jour ce que cela veut dire. Jusque-là, on ne saura rien de la vie. Quand, de ma prison, on m'amena entre deux policiers, devant le tribunal des faillites, Robbie attendait dans le sinistre et long couloir afin de pouvoir, devant toute la foule, qu'un geste si simple et si charmant réduisit au silence, soulever gravement son chapeau tandis que, menottes aux mains et tête basse, je passais devant lui. Des hommes sont allés au ciel pour de moindres actes que celui-ci.
(...) Je ne lui ai jamais soufflé mot de ce qu'il avait fait. Jusqu'à présent, j'ignore s'il sait que j'ai eu conscience de son geste. Ce n'est pas là une chose pour laquelle on puisse exprimer des remerciements conventionnels avec des mots conventionnels. Je la conserve dans le sanctuaire de mon coeur. Je la garde là comme un dette secrète que, je suis heureux de le penser, je ne pourrai jamais payer.
Alors que la sagesse ne m'était d'aucun secours, que la philosophie demeurait stérile, que les sentences et les phrases de ceux qui cherchaient à me consoler me laissaient dans la bouche un goût de cendre, le souvenir de ce petit geste d'amour, silencieux et charmant, a descellé pour moi le puits de la pitié, a fait fleurir le désert comme un rose, m'a arraché à l'amertume de la solitude et de l'exil pour me mettre en harmonie avec le grand coeur blessé du monde.

Auteur: Wilde Oscar

Info: De profundis ; La Ballade de la geôle de Reading

[ reconnaissance ]

 

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anarchie

Le dixième siècle est probablement le plus atroce de notre histoire. Avec la décadence de l’autorité carolingienne, les calamités recommençaient : au Sud, les Sarrasins avaient reparu, et un autre fléau était venu : les Normands s’enhardissaient et dévastaient le pays.

L’impuissance des Carolingiens à repousser ces envahisseurs hâta la dissolution générale. Désormais, le peuple cessa de compter sur le roi. Le pouvoir royal devint fictif. L’État est en faillite. Personne ne lui obéit plus. On cherche protection où l’on peut. L’autorité publique s’est évanouie : c’est le chaos social et politique. Plus de Francie ni de France. Cent, mille autorités locales, au hasard des circonstances, prennent le pouvoir. Le gouverneur de province, le gouverneur de canton, le duc, le comte, de moindres personnages, s’établissent dans leurs charges, les lèguent à leurs enfants, se comportent en vrais souverains.

Ce serait une erreur de croire que les populations eussent été hostiles à ce morcellement de la souveraineté. Tout ce qu’elles demandaient, c’étaient des défenseurs. La féodalité naissait de l’anarchie et du besoin d’un gouvernement, comme aux temps de l’humanité primitive. Représentons-nous des hommes dont la vie était menacée tous les jours, qui fuyaient les bandits de toute espèce, dont les maisons étaient brûlées et les terres ravagées. Dès qu’un individu puissant et vigoureux s’offrait pour protéger les personnes et les biens, on était trop heureux de se livrer à lui, jusqu’au servage, préférable à une existence de bête traquée.

De quel prix était la liberté quand la ruine et la mort menaçaient à toute heure et partout ? Ainsi naquit une multitude de monarchies locales fondées sur un consentement donné par la détresse. 

Auteur: Bainville Jacques

Info: Histoire de France, 1924

[ millénarisme ] [ haut moyen-âge ] [ historique ] [ désordres ]

 

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prolétariat

Plus les salaires sont bas, plus les conditions sont abusives. Les travailleurs des secteurs de l’alimentation et de l’hôtellerie, de l’agriculture, de la construction, des services domestiques, des centres d’appels, de l’industrie du vêtement, des entrepôts, de la vente au détail, des services de pelouse, des prisons, de la santé et d’aide à la personne sont les plus touchés. Walmart, par exemple, qui emploie près de 1 % de la main-d’œuvre américaine (1,4 million de travailleurs), interdit les conversations de couloir qu’il qualifie de "vol de temps". Le géant de l’industrie alimentaire Tyson empêche ses travailleurs de prendre des pauses toilette, ce qui les oblige à uriner sur eux-mêmes ; en conséquence, certains travailleurs doivent porter des couches. Les travailleurs plus âgés et intérimaires qu’Amazon emploie souvent sont soumis à des cadences exténuantes de 12 heures d’affilé au cours desquelles les moindres faits et gestes de l’employé sont scrutés électroniquement en vue de maintenir la productivité horaire. Certains travailleurs d’Amazon marchent des kilomètres sur un sol en béton et doivent souvent s’agenouiller pour faire leur travail. Ils souffrent souvent de blessures handicapantes suite à cela. Les employés blessés signent des décharges (indiquant que les blessures constatées ne sont pas liées au travail) avant de se faire licencier. Deux tiers des travailleurs des secteurs à bas salaires sont victimes de vols de salaires, perdant un montant estimé à 50 milliards de dollars par an. De 4 à 14 millions de travailleurs américains, sous la menace de réductions salariales, de fermetures d’usines ou de licenciements, ont subi des pressions de la part de leurs employeurs pour soutenir des candidats et des causes politiques favorables aux entreprises.

Auteur: Hedges Christopher Lynn

Info:

[ oppression ] [ néolibéralisme ] [ profit ] [ rationalisation ]

 
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