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beauté

Par la fenêtre je regarde la nuit tomber. Le ciel devient soudain plus clair que la terre. La nuit ici a ses façons "qui ne sont pas les nôtres". De son neuvième étage jusqu'au mont des moineaux, on voit Moscou, ville concentrique où l'étranger tourne en rond comme dans un coeur russe : gratte ciel, coupoles d'or, croix grecques, chargées de chaînes, et la Moskowa, dont les enfants, de leurs patins, biseautent la glace. Les doubles fenêtres mastiquées, bourrées de ouate, ne laissent passer aucun courant d'air, mais la neige est poussée horizontalement par un vent de Sibérie. Elle se colle aux arbres, aux façades et les double d'un trait blanc. Je suis bien. Il fait chaud comme au fond d'un lit.

Auteur: Morand Paul

Info: L'Europe galante (1925, 250 p., Grasset, les cahiers rouges) p 180

[ atmosphère ] [ dimension nocturne ] [ paysage ] [ poésie naturelle ]

 

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rapports humains

Moi aussi j'avais des amis et des camarades sur les collines mais, en huit jours, ils n'ont rien fait. Peut-être qu'ils pensent à nous mais, tu sais, comme les gens bien portants pensent aux tuberculeux. D'ailleurs, je me souviens que moi aussi j'étais comme ça, quand j'étais libre et que j'entendais dire que la repubblica avait pris un partisan; j'y pensais un moment, puis la vie continuait et je ne faisais rien. C'est comme ça, on s'en fait pas tant que ça arrive aux autres. Mais cette fois, c'est à nous que c'est arrivé. Et sais-tu ce que je vais encore te dire? Je parie que les nôtres, en parlant de nous, disent que nous avons été des idiots de nous faire prendre.

Auteur: Fenoglio Beppe

Info: Les vingt-trois jours de la ville d'Albe, Un autre mur

[ oubli ] [ impitoyable ]

 

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femmes-par-femmes

Je crois que nous jouissions pleinement de la vie, si un étranger venu chez nous pour la première fois, en voyant Emerence vaquer à la cuisine, l’avait prise pour ma tante ou ma marraine, je ne l’aurais pas détrompé, il était impossible d’expliquer la nature, l’intensité de notre relation, ou le fait qu’ Emerence était pour chacun de nous une nouvelle mère, bien qu’elle ne ressemblât à aucune des nôtres. La vieille femme ne nous harcelait pas de questions, nous ne lui en posions pas non plus, elle livrait ce qui lui semblait bon, mais en fait, elle parlait peu, comme une véritable mère dont le passé ne compte plus quand elle ne s’occupe de rien d’autre que de l’avenir de ses enfants.

Auteur: Szabo Magda

Info: La porte

[ maman ] [ maternelle ]

 

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asservissement

Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l'esclavage : on en changera tout au plus le nom. Je suis capable d'imaginer des formes de servitude pires que les nôtres, parce que plus insidieuses : soit qu'on réussisse à transformer les hommes en machines stupides et satisfaites, qui se croient libres alors qu'elles sont asservies, soit qu'on développe chez eux, à l'exclusion des loisirs et des plaisirs humains, un goût du travail aussi forcené que la passion de la guerre chez les races barrbares. À cette servitude de l'esprit, ou de l'imagination humaine, je préfère encore notre esclavage de fait. Quoi qu'il en soit, l'horrible état qui met l'homme à la merci d'un autre homme demande à être soigneusement réglé par la loi.

Auteur: Yourcenar Marguerite

Info: Mémoires d'Hadrien

[ domination ] [ maître invisible ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vacherie

Qu'incarne Jean d'Ormesson ? Tout compte fait, presque rien. Ce qu'il a produit n'est qu'un incessant bavardage dénué du moindre style mais glaviotant avec gourmandise une érudition de surface, n'ayant d'autre effet que de se donner un air philosophe et charmant à l'heure du thé, entouré de trois vieilles filles du centre-droit, sans s'apercevoir, ravi de gloussements divers, qu'à l'extérieur le monde s'écroule. Surtout cette littérature tapisserie, dont les motifs se trouvent si mal à propos, se tisse à partir des pelotes les plus tièdes. Dès qu'il est question de gouffre ou de points fondamentaux, Jean d'O s'éclipse, sceptique, avec un sourire poli et va prendre le thé ailleurs. S'il s'agissait d'insouciance… mais dans les circonstances qui sont les nôtres, ça confinerait presque à la lâcheté. Et nous crevons de cette lâcheté.

Auteur: Sangars Romaric

Info: Suffirait-il d'aller gifler Jean d'Ormesson pour arranger un peu la gueule de la littérature française ? : Suivi de Pneuma

[ extrémités ]

 

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surmoi

Je pressens (...) que bientôt viendra le moment du Grand Tournant. Le fils de la terre comprendra qu'il ne s'exprime pas en accord avec sa nature profonde, mais dans une forme artificielle qui lui est douloureusement imposée du dehors, soit par les hommes, soit par les circonstances. Il en viendra donc à avoir peur et honte de sa forme, alors que jadis il la révérait et s'en glorifiait. Nous nous mettrons bientôt à redouter notre personne et notre personnalité en discernant qu'elles ne sont pas pleinement nôtres. Et au lieu de meugler : "Voilà ce que je crois, voilà ce que je sens, voilà ce que je suis, voilà ce que je soutiens", nous dirons avec humilité : "Quelque chose en moi a parlé, agi, pensé..."


Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Ferdydurke

[ politiquement correct ] [ récit officiel ] [ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dépaysement

Mais je croyais avoir déjà donné assez de temps aux langues, et même aussi à la lecture des livres anciens, et à leurs histoires, et à leurs fables. Car c'est quasi le même de converser avec ceux des autres siècles, que de voyager. Il est bon de savoir quelque chose des moeurs de divers peuples, afin de juger des nôtres plus sainement, et que nous ne pensions pas que tout ce qui est contre nos modes soit ridicule, et contre raison, ainsi qu'ont coutume de faire ceux qui n'ont rien vu. Mais lorsqu'on. emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays; et lorsqu'on est trop curieux des choses qui se pratiquaient aux siècles passés, on demeure ordinairement fort ignorant de celles qui se pratiquent en celui-ci.

Auteur: Descartes René

Info: Discours de la méthode

[ pondération ] [ ouverture ]

 
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fuite

Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé pour l'arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C'est que le présent ordinaire nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu'il nous afflige; et s'il nous est agréable, nous regrettons de le voir s'échapper. Nous tachons de le soutenir par l'avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les Pensées

[ . ]

 

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surnaturel

Il y a un proverbe de chez nous qui affirme qu'on ne dit jamais, jamais. Car à l'opposé de ce que nous croyons, cette vie n'est pas seulement peuplée d'humains et de tout ce que nous lui connaissons, mais il y a aussi une multitude d'éléments invisibles tels les esprits, les génies et les anges qui y vivent et y assurent des missions bien déterminées. Il y en a qui sont là pour nous assister dans les missions qui sont les nôtres. Tandis que d’autres sont tels des espions et sont perpétuellement à la quête d’information pour leur maître. D’autres par contre, sont là pour intercéder entre les humains et l’éternel dada-sègbo. C’est justement pourquoi nous devons nous garder de prononcer des propos négatifs, de profaner et de promettre de réaliser ce dont nous ne sommes pas certains au préalable.

Auteur: Wassi A. Sanni

Info: Gbèdossou

[ contraste ] [ psychisme ] [ croyances ]

 

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nocturne

Tout de suite après dîner, Claude attela au traîneau Pompey et Satan, leurs deux petits chevaux noirs, secs et nerveux. La lune s'était levée bien avant que le soleil ne déclinât, elle était suspendue, toute pâle, dans le ciel presque depuis le début de l'après-midi et elle inondait maintenant d'argent les terrasses de neige qui recouvraient la terre. C'était l'un de ces soirs d'hiver étincelants où un jeune homme a le sentiment que le monde a beau être très grand, il est plus grand encore, que sous l'immensité cristalline du ciel bleu il n'est personne qui soit si chaleureux et sensible que lui-même et que toute cette magnificence lui est directement destinée. Les grelots du traîneau sonnaient, comme si, musicalement, ils avaient le coeur léger, comme heureux de chanter à nouveau, après tous les hivers qu'ils avaient passés, tout rouillés, suspendus dans la grange, envahis par la poussière.

Auteur: Cather Willa

Info: L'un des nôtres

[ hiémal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel