Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 106
Temps de recherche: 0.0517s

rythme de la vie moderne

Dans sa guerre contre la Manutention du monde, la diffraction dispose d’une devise : "Ne travaillez jamais !".

"Ne travaillez jamais !" ne signifie évidemment pas : prenez des vacances, mais assassinez ce faux temps qui meut d’autant mieux le monde qu’il est concrètement mort. Le travail-mort coagulé dans la marchandise pétrifie les vivants par sa fausse fluidité circulatoire saccadée en instants interchangeables, dévalisés de toute intensité, purs produits de consommation d’une existence vouée à la vacuité.

Le désormais fameux jamais de Debord n’est pas un nevermore ; c’est un murmure tamtamé sur un mur, un dard empoisonné fiché dans l’épiderme du temps spectaculaire.

Auteur: Zagdanski Stéphane

Info: Debord ou la diffraction du temps, Gallimard, 2008

[ mécanique ] [ opposition ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

voile sémantique

Chaque individu est à la fois victime et bénéficiaire de la tradition linguistique dans laquelle il est né - bénéficiaire dans la mesure où le langage lui donne accès aux archives accumulées de l'expérience d'autrui, victime dans la mesure où ça le conforte dans la croyance que cette conscience réduite est la seule conscience ce qui entrave son sens de la réalité, de sorte qu'il est trop enclin à prendre ses concepts pour des faits, ses mots pour des choses réelles. Pour le coup,  dans le langage religieux, ce que nous nommons "ce monde", n'est que l'univers formulé d'une conscience réduite, et, pour ainsi dire, pétrifié par le langage.

Auteur: Huxley Aldous

Info: The Doors of Perception & Heaven and Hell

[ langage ] [ limitation anthropocentrique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Nous regardons pétrifiés, immobiles eux aussi ou évoluant lentement sur le fond d'un firmament nocturne, les hiéroglyphes de l'invisible. Nous les regardons : des forces qui sommeillaient en nous et attendaient depuis des millénaires, depuis le commencement, obstinément, patiemment, les forces qui éclatent dans la violence et le rutilement des couleurs, qui déroulent les espaces et engendrent les formes des mondes, les forces du cosmos se sont levées en nous, elles nous entraînent hors du temps dans la ronde de leur jubilation et ne nous lâchent pas, elles n'arrêtent pas - parce que même elles ne pensaient pas qu'il fût possible d'atteindre "un tel bonheur". L'art est la résurrection de la vie éternelle.

Auteur: Henry Michel

Info: voir l'invisible. Sur Kandinsky

[ philosophie ] [ mystère ]

 

Commentaires: 0

rapports humains

La pensée qu’il se retrouvait à présent, lui, du côté de ceux qu’on manipule, et auxquels on tente de faire gober des sornettes, le pétrifiait. En tant que vendeur d’illusions, il avait toujours méprisé ses clients, et tous ceux qui tombaient dans les pièges grossiers que leur tendaient des gens comme lui.

"Détourne leur attention, embrouille-les, et ils oublieront très vite ce qu’ils veulent, pour se mettre à te suivre partout", disait toujours son père. Et il avait raison. Les gens sont cons. Mais pas lui. Son père lui avait enseigné la suspicion ; il lui avait appris à chercher systématiquement la motivation secrète et à ne pas laisser les autres la manipuler aisément.

Auteur: Shoham Liad

Info: Oranges amères

[ méfiance ] [ calcul ] [ piégé ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

conjonction des opposés

Voyez-vous, d'habitude nous faisons l'expérience des opposés à l'extérieur de nous-même. Nous sommes ancrés dans une position, c'est nous qui avons raison et l'autre a complètement tort. Puis ... nous finissons par nous rendre compte que l'opposant ne pourrait être qu'un symbole de nous-même, de notre propre ombre; que si l'on est tellement opposé à lui, c'est qu'on est si semblable... La chose ultime à admettre, c'est, pour un homme, qu'il est aussi une femme, et pour une femme, c'est qu'elle est aussi un homme. Et alors, on est dans le pétrin, car que peut-on faire? Il n'y a plus personne à affronter, il n'y a plus qu'à se combattre soi-même, ce qui n'est pas très intéressant.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "L'analyse des visions"

[ conflit ] [ projection ] [ intégration violente ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

enseignement

La conviction m'est restée qu'il fallait parler aux élèves le seul langage de la matière que je leur enseignais. Peur de la grammaire ? Faisons de la grammaire. Pas d'appétit pour la littérature ? Lisons ! Car, aussi étrange que cela puisse vous paraître, ô nos élèves, vous êtes pétris des matières que nous vous enseignons. Vous êtes la matière même de toutes nos matières. Malheureux à l'école ? Peut-être. Chahutés par la vie ? Certains, oui. Mais à mes yeux, faits de mots, tous autant que vous êtes, tissés de grammaire, remplis de discours, même les plus silencieux ou les moins armés en vocabulaire, hantés par vos représentations du monde, pleins de littérature en somme, chacun d'entre vous, je vous prie de me croire.

Auteur: Pennac Daniel

Info: Chagrin d'école, pp.124-125, Gallimard/nrf, 2007

[ espérance ]

 

Commentaires: 0

illumination

J’étais seul sous le soleil, seul dans un champ à ciel ouvert, seul avec la mort physique, celle qu’on ne peut méconnaître.
Ce n’était pas juste cette forme immobile au bord de la route, ni le sang séché sur sa fourrure : des choses comme ça, j’en avais déjà vu. C’était autre chose – une réalité nouvelle, qui tenait aux tons bleutés, luisants, inouïs de ces entrailles débraillées, arrachées du plus profond du corps, éparpillées dans une lumière qui ne leur était pas naturelle. Le regard fixe, pétrifié devant ça au grand jour, j’éprouvai, pour la première fois peut-être, une absolue solitude. Et moi qui adorais la solitude à cet âge, je sus que ça, c’était la mort, la solitude la plus radicale.

Auteur: Haines John Meade

Info: Vingt-cinq ans de solitude : Mémoires du Grand Nord

[ cadavre ]

 

Commentaires: 0

autoportrait

Je percevais ma vie comme un tohu-bohu d'événements hasardeux. Rien n'avait la moindre signification, rien ne raccordait à rien. Il me parut important de faire une tentative pour mettre de l'ordre dans mes souvenirs. Il ne me vint jamais à l'idée de m'interroger sur les motifs d'une telle entreprise. Elle m'apparaissait seulement comme de la plus haute importance.

Un jour, m'arrêtant devant le miroir piqué de la cuisine, je vis le visage familier qui m'observait, mais je ne pus l'identifier avec rien de ce que je savais de moi. Tout ce que je savais, c'était que ce visage terreux, hirsute, aux yeux ternes, était à moi, produit de presque vingt-neuf ans de vie, et tout cela semblait n'avoir ni rime ni raison.

Auteur: Priest Christopher

Info: La Fontaine pétrifiante

[ perdu ] [ désemparé ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

avenir

Ainsi que la plupart des gens de ma génération, j'ai été élevé selon le principe que l'oisiveté est mère de tous les vices. Comme j'étais un enfant pétri de vertu, je croyais tout ce qu'on me disait, et je me suis ainsi doté d'une conscience qui m'a contraint à peiner au travail toute ma vie. Cependant, si mes actions ont toujours été soumises à ma conscience, mes idées, en revanche, ont subi une révolution. En effet, j'en suis venu à penser que l'on travaille beaucoup trop de par le monde, que de voir dans le travail une vertu cause un tort immense, et qu'il importe à présent de faire valoir dans les pays industrialisés un point de vue qui diffère radicalement des préceptes traditionnels.

Auteur: Russell Bertrand

Info: Mai 2020

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ occupation du temps libre ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

pensée-d’homme

Oui, pensais-je, cette femme était la mort, la mort des danses macabres représentées en fresques dans les églises, mais elle était aussi le néant autour duquel je tournais, depuis si longtemps, et qui finalement se présentait à moi sous sa véritable apparence.
Je grimpai donc sur le lit et me jetai sur ces os avec une relative ardeur.
Au fond, réfléchissais-je tandis qu'elle se pressait contre moi, enserrant mes flancs de ses cuisses, poussant contre mon ventre les os de son bassin, c'était là une sensation neuve et étrange de posséder un squelette en pénétrant dans son sexe tendre et vivant qui y demeurait encastré un peu comme un chaud nid d'oiseau reste pris entre les branches sèches et froides d'un arbre pétrifié par l'hiver.

Auteur: Moravia Alberto

Info: L'attention

[ baisant ] [ forniquant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel