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portrait

[Au collège de Bâle] les élèves s’exprimaient avec distinction en allemand et en français, mais lui [Jung] ne parlait pas le français, et son allemand était plutôt hésitant, si bien qu’il se contentait de marmonner le dialecte de son village. Il était robuste, trapu, plus grand que beaucoup de ses camarades et déjà bien musclé. Toujours débraillé, il arrivait mouillé les jours de pluie et ne sentait pas très bon. Ses habits étaient miteux, et il allait parfois pieds nus dans des souliers percés. Toujours prêt à se battre, il se retrouvait fréquemment mêlé à des rixes, voire à de véritables pugilats. Son comportement agressif lui valait d’être en permanence rabroué ou puni par ses professeurs. Avec l’âge, il en viendrait à penser que sa conduite découlait d’une "mauvaise conscience" injustifiée et que tout cela était à mettre sur le compte de la "mauvaise ambiance" qui régnait chez lui et qui probablement le "déprimait".

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 54

[ scolarité ] [ jeunesse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

festivités

J’ai pu les lire, moi aussi, ces journaux, quand on est arrivés une heure plus tard. C’était peut-être pire encore que ce que m’en avait dit Angélique. Le ton des articles, pour commencer, était d’une allégresse effrayante. On ne comprenait pas d’où les auteurs avaient pu ramener une telle gaieté. Et le plus grave encore était à venir. De Paris on avait fait descendre, pour animer le site, le redécouvrir, loin de la routine et des tabous, plusieurs groupes, dont Contre-Attaque ludique, avec chorégraphes et plasticiens, costumiers, amateurs de tous âges. Le programme s’annonçait merveilleux. Entre autres, on prévoyait une longue parade avec des marionnettes symboliques, des pantins immenses et rachitiques aux ventres percés d’un grand trou pour évoquer la faim dans le monde. On verrait aussi des femmes-échasses, d’autres déguisées en crustacés. Les organisateurs tenaient énormément à la présence d’enfants, pendant cette fête, un maximum de tout-petits pour communiquer aux adultes énergie et créativité.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "On ferme !" pages 670-671

[ faux subversif ] [ bouffonnade ] [ asphyxie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

anti-psychanalyse

Lowenstein, vous tenez là la raison pour laquelle je hais le siècle où je suis né. Pourquoi a-t-il fallu que je voie le jour au siècle de Sigmund Freud ? Je méprise son jargon, ses disciples fanatiques, ses obscures incantations au psychisme, ses improuvables et rêveuses théories, ses catégorisations à n'en plus finir de tout ce qui est humain.
Je tiens donc à faire une déclaration solennelle, fruit d'une mûre réflexion et d'une longue délibération. J'emmerde Sigmund Freud. J'emmerde sa mère, son père, ses enfants et ses grands-parents. J'emmerde son chien, son chat, son perroquet et tous les animaux du zoo de Vienne. J'emmerde ses livres, ses idées, ses théories, ses rêves éveillés, ses fantasmes cochons et la chaise où il s'asseyait. J'emmerde ce siècle, année par année, jour par jour, heure par heure, et j'englobe tout dans ce misérable avortement de cent années de temps que je balance dans l'odorante chaise percée de Sigmund Freud.

Auteur: Conroy Pat

Info: Le Prince des Marées

[ dénigrement ]

 

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koan

Il y avait jadis une vieille femme qui tenait une maison de thé au pied du mont Tai-chan, où se trouvait un monastère Zen célèbre dans tout l’Empire. A chaque moine voyageur qui lui en demandait le chemin, elle répondait : "Allez tout droit." Si le moine prenait la direction indiquée, elle commentait : "Encore un qui prend la même voie !" Les moines Zen ne savaient trop comment prendre cette remarque.
L’histoire parvint à Joshu qui dit : "Très bien, j’irai voir le genre de femme que c’est." Joshu, arrivé à la maison de thé, demanda à la vieille femme la route du Tai-chan. Elle fit la réponse attendue, et Joshu fit ce que les autres moines avaient fait. Là-dessus, la femme commenta : "Quel excellent moine ! Il prend exactement la même route que les autres." Joshu, revenu dans sa communauté, déclara : "Aujourd’hui je l’ai percée à jour et de fond en comble."

Auteur: Suzuki Daisetz Téitaro

Info: Dans "Bouddhisme Zen et psychanalyse", page 82

[ anecdote ] [ deux poids deux mesures ] [ attitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

macchabées

-  Qu'est-ce que Simmons ne m'a pas dit ?

[...]

Il fallu un bon moment à Wolf pour identifier ce qui était le plus déconcertant dans la scène surréaliste qui s'offrait à ses yeux : une jambe noire attachée à un torse blanc. Incapable de comprendre ce qu'il contemplait, il s'avança. Peu à peu, il remarqua les énormes points de suture qui reliaient des morceaux de corps mal assortis, la peau étirée là où elle avait été percée ; une jambe d'homme noir, une jambe blanche ; une grande main d'homme d'un côté, une main fine et hâlée de l'autre ; une chevelure noir de jais emmêlée qui retombait de manière perturbante sur la poitrine menue et couverte de taches de rousseur d'une femme. Baxter vint se placer auprès de lui, se délectant sans complexe de son écoueurement.

- Il ne t'a pas prévenu... Un cadavre certes, mais... six victimes ! [...]

Auteur: Cole Daniel

Info: Ragdoll

[ assemblage ] [ serial killer ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

contemplation

Cet endroit ensoleillé, tel un trou percé par la lumière entre les bois sombres et humides de cèdres et de bambous, ouvert vers le ciel, était différent du souvenir qu’elle en avait gardé, mais il lui plut immédiatement, sans qu’elle sache vraiment pourquoi. 

Il était parsemé de vieilles souches d’arbres et des violettes poussaient entre les fondrières. La floraison était déjà terminée, les capsules de graines semblaient sur le point d’éclater. Imaginer toutes ces violettes en fleurs la rendit heureuse. Mais lui fit aussitôt regretter d’avoir manqué un tel spectacle. 

Elle s’assit sur l’une des souches et sentit son esprit s’apaiser, tandis qu’une sensation de calme se diffusait en elle. Cernée par les jeunes camphriers, les châtaigniers et les bouleaux, elle avait l’impression qu’une petite chose très précieuse – une petite chose douce, chaude et adorable – se cachait quelque part dans les environs. Comme un petit, un tout petit nid douillet, festonné de plumes duveteuses d’un petit, d’un tout petit oiseau.

Auteur: Nashiki Kaho

Info: L'été de la sorcière

[ nature ] [ symbiose ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femmes

[Elle a] feuilleté les journaux en pile que Claudine lisait. Consternation. Sur un ton de connivence amusée, foison de petits conseils pour être une putain à la page. Et se mêlant de tout, que tout rentre dans des cases, et comment il faut jouir, et comment il faut rompre, et comment se tailler, se teindre jusqu'aux poils de la chatte, et comment on doit être du dedans au dehors. Ton faussement débonnaire, propagande imbécile pour être comme il faut.
Après des siècles d'interdiction de montrer, femmes sommées d'exhiber qu'elles ont bien tout aux normes, qu'elles se sont calibrées : voilà mes jambes interminables, glabres et hâlées, mon derrière correctement musclé, mon ventre plat nombril percé, mes seins énormes fermes et moulés, ma belle peau saine et pas vieillie, mes cils sont longs, mes cheveux brillants.
Contrairement à ce qu'elle croyait auparavant, il ne s'agit pas d'une soumission aux désirs des hommes. C'est une obéissance aux annonceurs, il faudra que tout le monde y passe. Ils régissent le truc, au fil des pages : voilà ce qu'on vend, alors voilà ce qu'il faut être.

Auteur: Despentes Virginie

Info: Les jolies choses, p. 82-83

[ consumérisme ] [ standardisation ]

 

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complexification

Comment la technologie modifie-t-elle la nature hiérarchique de notre monde ? L'histoire révèle une tendance générale vers une coordination toujours plus poussée sur des distances toujours plus grandes, ce qui est facile à comprendre : les nouvelles technologies de transport rendent la coordination plus efficace (en permettant un bénéfice mutuel du déplacement des matériaux et des formes de vie sur de plus grandes distances) et les nouvelles technologies de communication facilitent la coordination. Lorsque les cellules ont appris à envoyer des signaux à leurs voisines, de petits organismes multicellulaires sont devenus possibles, ajoutant un nouveau niveau hiérarchique. Lorsque l'évolution a inventé les systèmes circulatoires et les systèmes nerveux pour le transport et la communication interne, les grands animaux sont devenus possibles. L'amélioration de la communication par l'invention du langage a permis aux humains de se coordonner suffisamment bien pour former d'autres niveaux hiérarchiques comme les villages, tout comme d'autres percées en matière de communication, de transport et de diverses technologies ont permis la création des empires de l'Antiquité. La mondialisation n'est que le dernier exemple en date de cette tendance à la croissance hiérarchique, vieille de plusieurs milliards d'années.

Auteur: Tegmark Max

Info: Life 3.0: Being Human in the Age of Artificial Intelligence (2017)

[ développement ] [ progression ] [ avancement ] [ positivisme ] [ syntropie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

avril

Il y a quelque chose dans le mot printemps qui suggère non seulement la fragilité des pousses nouvelles, mais aussi ce monde humide, glacé, terreux, odorant de mousse, que les brins d'herbe couleur d'émeraude, les fourreaux et les dagues transparentes ont percé pour émerger enfin à l'air libre.

Le mot printemps, empreint comme il l'est du vert même des tiges de jacinthes, du bleu des œufs de fauvette, du reflet des pétales de chélidoines, est chargé d'une signification à la fois nostalgique et humaine : il oblige l'esprit à se replier, par-delà la supplication de chaque son et de chaque paysage printaniers, jusque dans l'obscure terre primordiale saturée de pluie d'où toute chose sont issues, jusque dans des lieux humides et froids où les baguettes cinglantes du coudrier frappent la peau, où le sol dissimule traitreusement ses marécages, où de jeunes oiseaux et de jeunes lapins sont dévorés par les faucons, où les effluves provoquent de dangereuses accalmies et le retour de douloureux souvenirs, où de noirs liquides empoisonnés suintent du tronc des hêtres, où les bourgeons des prunelliers sont autant de présages du destin, du malheur et de la mort subite.

Auteur: Powys John Cowper

Info: Givre et sang

[ clair-obscur ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

littérature

A cause d'un caoutchouc percé, on donne naissance hu hu. Naissance, c'est-à-dire moisissure, et aussi cet assassin qui grandit dans vos propres entrailles, en donnant des coups de pieds, histoire, déjà, de vous faire mal. Vous dévorant, déjà. Car moi, entre nous, l'amour, c'était pas pour avoir un enfant. Il grandissait en moi, il grandissait, me bouffait, cognait, il s'augmentait de ma propre vie, mais je n'y tenais pas tellement. Ratage intégral : il naît. Trop tard pour le tuer. Vit. Gigote. Tant pis. On ne peut plus. Grandir, eh oui. Sans doute trop forte la pression du foutre sur le caoutchouc. Ou alors, mauvaise qualité. Ça arrive. Alors, à un moment, il faut bien. Voilà. On l'appelle Jérôme Bauche. C'est un genre de malentendu, toute cette histoire, voilà. Il est là. On dit. C'est un genre d'histoire courant. Je me moquais bien des radotages de mamame. Il y avait bien longtemps que je savais à quel misérable miracle je devais la vie (d'après pas mal de gens, et puis d'après des statistiques, et puis d'après mes lectures, la prison contre les murs de laquelle je me cognais la tête tous les jours, c'était ce qu'on appelle, en général, la vie. Oui, c'est comme ça, qu'on l'appelle, à ce qu'il paraît).

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ reproduction ] [ accident ] [ malheur ]

 

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