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beaux-arts

Le grand Art, à employer ce mot dans son sens absolu, c'est la région des Egaux.
Avant d'aller plus loin, fixons la valeur de cette expression, l'Art, qui revient souvent sous notre plume.
Nous disons l'Art comme nous disons la Nature ; ce sont là deux termes d'une signification presque illimitée. Prononcer l'un ou l'autre de ces mots, Nature, Art, c'est faire une évocation, c'est extraire des profondeurs l'idéal, c'est tirer l'un des deux grands rideaux de la création divine. Dieu se manifeste à nous au premier degré à travers la vie de l'univers, et au deuxième degré à travers la pensée de l'homme.
La deuxième manifestation n'est pas moins sacrée que la première. La première s'appelle la Nature, la deuxième s'appelle l'Art. De là cette réalité : le poète est prêtre.
Il y a ici-bas un pontife, c'est le génie.

Auteur: Hugo Victor

Info: William Shakespeare

[ visionnaire ] [ hiérarchie ]

 

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langage

Mais que l’on nous fiche la paix avec tous les mots creux qui ont permis jusqu’à ce jour de mener les masses vers un idéal de meurtres et de dominance, toujours pour la bonne cause : celle de l’amour, de la responsabilité, de la liberté, de la fraternité, de l’espérance. Ne serait-il pas alors possible d’atteindre la paix et la tolérance, en louant la haine, l’irresponsabilité, l’esclavage, l’égoïsme et le désespoir ? […] Qu’on en finisse avec les humanistes bêlants qui tentent de nous faire croire au père Noël et à la force des mots. Il ne leur en coûte pas beaucoup de les prononcer. Le sens de la vie humaine n’est sans doute que l’accès à la connaissance du monde vivant sous laquelle celle du monde inanimé n’aboutit qu’à l’expression individuelle et sociale des dominances sous la couverture mensongère du discours.

Auteur: Laborit Henri

Info: Éloge de la fuite

[ tromperie ] [ démagogie ]

 
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sciences

Notre XIXe siècle, à la différence du XVIIIe, n'est pas dogmatique ; il semble éviter de se prononcer, il n'est pas pressé de conclure ; il y a même de petites réactions superficielles qu'il a l'air de favoriser en craignant de les combattre. Mais, patience ! sur tous les points on est à l'oeuvre ; en physique, en chimie, en zoologie, en botanique, dans toutes les branches de l'histoire naturelle, en critique historique, philosophique, en études orientales, en archéologie, tout insensiblement change de face ; et le jour où le siècle prendra la peine de tirer ses conclusions, on verra qu'il est à cent lieues, à mille lieues de son point de départ. Le vaisseau est en pleine mer ; on file des noeuds sans compter ; le jour où l'on voudra relever le point, on sera tout étonné du chemin qu'on aura fait.

Auteur: Sainte-Beuve Charles-Augustin

Info: Portraits littéraires/Robert Laffont Bouquins 1993 <Pensées, p.1077>

[ transitoire ]

 

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rapports humains

Et pourtant nos cœurs n’étaient toujours pas vides. C’était comme si nous avions mal calculé tout ce que nous pouvions nous dire et qu’il nous restait encore assez de rancœur pour protéger ce qui se trouvait au plus profond, ce qui ne pouvait s’exprimer que par des paroles de réconciliation et de pardon – des paroles pour reconnaître que nous étions liés par le sang et la famille, et même malgré notre volonté qu’il en soit autrement, par l’amour. Des paroles si effrayantes que nous fermions hermétiquement la bouche, n’osions pas une seule syllabe de ce langage-là. Parce que nous comprenions tous deux que, une fois que l’on ouvre la bouche pour prononcer ces mots-là, on ouvre aussi son cœur. On l’ouvre aussi grand qu’une porte de grange, on démonte les gonds, et du coup n’importe quoi peut en sortir ou y entrer. Y-a-t-il quoi que ce soit de plus effrayant ?

Auteur: Rash Ron

Info: Le chant de la Tamassee

[ sincérité impossible ] [ intimité ]

 

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autodestruction

C'est un des épisodes les plus important de mon existence. J'ai pris l'avion pour le Canada en février 1972 pour prononcer un discours à la Convention de science-fiction de Vancouver, où j'étais l'invité d'honneur. J'ai senti un poids énorme me quitter quand je suis parti. Je trouvais oppressante l'atmosphère de guerre qui régnait ici (*), elle me rendait malade. J'ai donc loué un appartement et coupé les ponts avec mon passé. Mais je n'avais aucun ami là-bas, et j'ai fini par me sentir très seul. J'ai essayé de me tuer en avalant sept cent milligrammes de bromure de potassium. J'avais aussi écrit en chiffres énormes le numéro d'un centre anti-suicide sur un carton grand comme une pochette de 33 tours, au cas où je changerais d'avis. Et j'ai changé d'avis. Heureusement qu'il se terminait par un "1" (**), j'ai à peine eu la force de le composer sur le cadran du téléphone.

Auteur: Dick Philip K.

Info: Interview publié dans Vertex - février 1974, (*) guerre du Vietnam.  (**) rappelez-vous les cadrans de téléphone d'antan, où le 1 était plus rapide à composer que le 9

[ suicide ] [ témoignage ]

 

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monothéisme

Quand le bon Dieu, sortant enfin de son antique routine, se résolut à mettre un peu d'ordre dans le chaos, il s'occupa d'abord de séparer la Lumière des Ténèbres. Les mémoires de l'époque sont assez chiches de détails sur la façon dont s'opéra cette division. Les ecclésiastiques prétendent que le Créateur n'eut qu'à prononcer les mots Fiat lux et que la lumière fut ; mais pour tout homme un peu versé dans la pratique des sciences physiques, il est clair que les choses ne s'accomplirent pas aussi facilement.
Quoi qu'il en soit, l'opération laissa fort à désirer.
La science actuelle, qui a déjà construit des appareils photographiques infiniment plus parfaits que l'oeil humain, est en train de reconnaître le peu de conscience ou tout au moins l'étrange ignorance humour dont Dieu fit preuve en cette occasion.
Dieu, à qui nous reconnaissons, d'ailleurs, une foule d'autres mérites, a agi, dans tout cela, comme un enfant.

Auteur: Allais Alphonse

Info: Oeuvres posthumes, Bouquins 1990 <Le Journal, 28 février 1896 p.301>

[ enfantin ] [ puéril ] [ humour ]

 

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rite funéraire

L'interdiction de prononcer le nom du mort est généralement observée avec beaucoup de rigueur. C'est ainsi que certaines tribus sud-américaines considèrent que c'est infliger aux survivants la plus grave offense que de prononcer devant eux le nom du parent mort, et la punition qu'entraîne cette offense est la même que celle dont est frappé le meurtre. Il n'est pas facile de comprendre la raison de la sévérité de cette interdiction mais les dangers se rattachant à cet acte ont fait naître une foule d'expédients, intéressants et significatifs à beaucoup d'égards. C'est ainsi que les Massaï, de l'Afrique, ont eu recours au moyen qui consiste à changer le nom du décédé immédiatement après sa mort ; à partir de ce moment, il peut être nommé sans crainte, toutes les interdictions ne se rapportant qu'à son ancien nom. Ce faisant, on suppose que l'esprit ne connaît pas son nouveau nom et ne sait pas que c'est de lui qu'il s'agit.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Totem et tabou

[ prohibition ]

 

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inflexion idiomatique

Une impression d'accent peut reposer sur l'articulation des sons de la langue (ou phonèmes), sur leur mélodie, leur intensité et leur durée (ce qu'englobe le terme de prosodie) ou d'autres schibboleths, qui peuvent être interprétés comme typiques d'un accent donné. Ce mot "schibboleth" est utilisé en linguistique pour désigner un prononciation ou un mot précis auxquels on reconnaît l''origine d'un locuteur. Signifiant "épi" en hébreu biblique, il permettait aux gens de Galaad de démasquer leurs ennemis d'Ephraïm. La Bible nous raconte dans le livre des Juges (chapitre 12, verset 5-6 - traduction œcuménique):

"Galaad s'empara du gué du Jourdain, vers Ephraïm. Or, lorsqu'un des rescapés d'Ephraïm disait: "Laisse-moi passer", les hommes du Galaad lui disaient: "es-tu Ephraïmite?" S'il répondait "non", alors ils lui disaient: "Eh, bien! dits Shibboleth." Il disait "Sibboleth", car il n'arrivait pas à prononcer comme il faut. Alors on le saisissait et on l'égorgeait près des gués du Jourdain. Il tomba en temps là quarante-deux mille hommes d'Ephraïm."

Auteur: Boula de Mareüil Philippe

Info: D'où viennent les accents régionaux ?

[ musique ]

 

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empirisme sémantique

Commençons la pragmatique du troisième degré par le principe des performatifs décrit dans l'introduction en citant un passage de "L'Histoire de ta vie" de Ted Chiang, le langage ne sert pas qu'à communiquer : il s'agit aussi d'une forme d'action. Selon la théorie des actes de langage, "Vous êtes en état d'arrestation", "Je baptise ce navire" ou "Je vous le promets" était un énoncé performatif : le locuteur n'effectuait l'action qu'à condition de prononcer les mots. Pour ces actes, savoir ce qui serait dit ne changeait rien. Au cours d'un mariage, chacun s'attendait à entendre la phrase "Je vous déclare unis par les liens du mariage", mais, jusqu'à ce que l'officiant les prononce, la cérémonie ne comptait pas. Dans un langage performatif, dire égalait faire. Pour les heptapodes, toute langue était performative. Au lieu d'utiliser le langage pour informer, ils s'en servaient pour réaliser. Bien sûr, ils savaient déjà ce qui allait se dire durant une conversation ; mais, afin que ce savoir s'avère, la conversation devait avoir lieu.

Auteur: Landragin Frédéric

Info: Comment parler à un alien ?

[ faire ce qu'on dit et dire ce qu'on fait ]

 
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indéterminisme

Dans un article publié dans The Monist de janvier 1891, je me suis efforcé de montrer quelles idées devraient constituer l’enchaînement d'un système philosophique, et j'ai particulièrement souligné celle de la chance absolue. Dans le numéro d'avril 1892, j'ai plaidé plus avant en faveur de cette façon de penser, qu'il conviendra de baptiser tychisme (de τύχη, chance). Un étudiant en philosophie sérieux ne doit en aucun cas se presser d'accepter ou de rejeter cette doctrine, mais il y verra l'une des principales attitudes que la pensée spéculative peut adopter, sentant bien que ce n'est pas à un individu, ni à une époque, de se prononcer sur une question philosophique si fondamentale. C'est une tâche à laquelle toute une ère doit s'atteler. J'ai commencé par montrer que le tychisme doit donner naissance à une cosmologie évolutive dans laquelle toutes les régularités de la nature et de l'esprit sont considérées comme produits d'un développement, et à un idéalisme à la Schelling qui considère la matière autant comme un esprit partiellement spécialisé que partiellement inerte.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: The Law of Mind (1892) First published in The Monist Vol. II, No. 4 (July 1892), p. 533

[ hasard ]

 

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