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poésie

Je pouvais écrire des romans et des paquets de nouvelles, mais j'étais incapable d'aligner un seul poème valable, c'était un terrain que je sentais pas très bien. J'éprouvais une admiration sans bornes pour ces types qui trouvaient le moyen de vous descendre en quelques phrases, qui vous coupaient la respiration, l'ennui c'est qu'ils étaient tous à moitié cinglés. Une des questions que je me posais était de savoir si la poésie rendait fou ou si c'était l'inverse qui se produisait. Enfin ce que je voyais, c'était qu'un écrivain pouvait encore préparer le repas du soir, tandis qu'un poète, c'était tout juste bon à glisser les pieds sous la table.

Auteur: Djian Philippe

Info: Maudit manège, J'ai lu, 2000

[ écriture ]

 

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drogue

...et moi-même, une fois, en Iran, en fumant seul avec Sarah, alors qu'elle n'avait aucune passion pour les drogues douces ou dures, j'ai eu la chance d'être caressé par sa beauté lorsque la fumée grise vidait mon esprit de tout désir de possession, de toute angoisse, de toute solitude : je la voyais réellement, et elle resplendissait de lune - l'opium ne déréglait pas les sens, il les rendait objectifs ; il faisait disparaître le sujet, et ce n'est pas la moindre des contradictions de ce stupéfiant mystique que de, tout en exacerbant la conscience et les sensations, nous tirer de nous-mêmes et nous projeter dans le grand calme de l'univers.

Auteur: Enard Mathias

Info: Boussole

[ effets ]

 

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patient-sur-psy

Il émanait de lui un rayonnement qui le rendait irrésistible. Cet homme était doté d’un tel charisme que je ne pouvais m’empêcher d’imaginer combien il devait être difficile de faire une analyse avec lui. Il nous enseignait que l’analyste devait laisser au patient l’espace nécessaire pour pouvoir être lui-même, et devait lui demander : "Mais vous, où êtes-vous ?" Cependant, en présence d’une personnalité aussi énorme, il était difficile de trouver son propre espace. Il n’y pouvait rien, c’était son caractère. C’est à mon avis pour cette raison que les femmes avaient avec lui une relation fusionnelle, alors que les hommes finissaient toujours par se quereller avec lui et disparaître de sa vie. 

Auteur: Jacoby Mario

Info: A propos de C. G. Jung, 12 novembre 1994, Zollikon

[ autorité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

bouc-émissaire

Au moment où j’écris, on traite beaucoup les intellectuels silencieux de déserteurs. Eh bien voilà qui nous rajeunit puisque Michelet traitait justement les prêtres et les moines de "déserteurs de la vie sociale" ! A l’époque où la vie sociale commençait très lentement à se désertifier. Pourquoi déserteurs ? Parce qu’ils "énervent le pays par le célibat et l’ascétisme". Déserter le désert, est-ce que c’est correct ? Est-ce que c’est gentil, solidaire, philanthropique ? Le 19e qui sentait sous lui se dérober ses jarrets en rendait responsable le clergé. L’Eglise est devenue la cause diabolique de l’effondrement de la société parce qu’il fallait que celle-ci trouve un responsable à l’affaissement sans raison de son propre concept…

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 300

[ différence impardonnable ] [ désimplication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déprime

Les gens disent que la frontière entre la vie et la mort est très claire. La vie est la vie, la mort est la mort et les deux ne se rencontrent jamais. Mais je crois qu'en réalité, elles cohabitent dans un même corps. On peut être vivant à l'extérieur - manger, boire, travailler - et se sentir mort à l'intérieur.
Lorsque mon mari m'a emmenée voir un prêtre pour me guérir de mes désirs mauvais, j'ai demandé au religieux comment il se pouvait qu'on soit vivant à l'extérieur et mort à l'intérieur. Il m'a répondu que c'était possible parce que parfois l'âme mourait mais l'esprit ne s'en rendait pas compte et ordonnait au corps de continuer à vivre.

Auteur: Radhika Jha

Info: La beauté du diable

[ dépression ]

 

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administration

Les rares fois où le nom correspondait, Ben passait immédiatement à l'action et se rendait à l'aéroport pour intercepter le suspect de terrorisme avec la police thaïlandaise. Ce qui revenait inévitablement à enfermer un innocent homme d'affaires saoudien,et à attendre les heures nécessaires pour vérifier et revérifier ses papiers à l'aide des diverses bases de données de Washington. Bien entendu, Ben ne parlait ni thaï ni arabe, les Thais ne parlaient, eux,ni arabe ni anglais, et l'homme suspecté d'être un terroriste ne parlait qu'arabe ou un autre obscur langage tel que l'ourdou ou le farsi.
La plus grande partie de la journée était donc consacrée à communiquer des choses simples comme: j'ai faim ou j'ai besoin d'aller aux toilettes.

Auteur: Haskell Smith Mark

Info: Salty

[ internationale ]

 

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enfance

Face à la Samaritaine, vivait une famille de vieux ayant une fille aussi âgée que la Samaritaine et qui fut vite l'objet de mon attention. Elle était très gentille, légèrement bossue, et ma mère, qui la prenait en "pitié" pour sa bosse, la rendait plus amusante pour moi. Sa bosse, c'était quelque chose de très intrigant, et l'oncle, qui avait une idée sur chaque chose mystérieuse, me déclara quand je lui demandai ce qu'il y avait dedans, que c'était une sorte d'os qui poussait et que d'une bosse analogue sortaient les ailes des anges, qui sont bossus, comme chacun sait. N'ayant pas été choisie pour voler dans le ciel, couronnée de son auréole, elle errait sur la terre, précisément dans notre immeuble.

Auteur: Fred Deux

Info: La Gana

[ personnage ] [ prolétariat ]

 

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passion

Tst, je connais cette femme. Elle vivait avec une troupe d'oiseaux sur l'Avenue Lenox. Je connais son mari, en plus. Il est tombé pour une fille de dix-huit ans avec un de ces amours tordus, profonds, qui le rendait si triste et si heureux qu'il l'a tuée juste pour garder cette sensation. Quand la femme, elle s'appelle Violette, est allée à l'enterrement pour voir la fille et lui taillader son visage mort, on l'a jetée par terre puis hors de l'église. Alors elle a couru, dans toute cette neige, et quand elle est rentrée à la maison, elle a sorti les oiseaux de leurs cages et les a posés derrière la fenêtre pour qu'ils gèlent ou qu'ils volent, y compris le perroquet qui disait : "Je t'aime".

Auteur: Morrison Toni

Info: Jazz

[ couple ] [ littérature ]

 

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insociable sociabilité

Mais Anna n'était pas du genre à se laisser convaincre. Elle avait une curieuse réticence à l'égard des gens ordinaires, et en particulier à l'égard de la jeune femme de son temps. Elle ne voulait pas aller en société à cause du sentiment de malaise que les autres lui inspiraient. Et elle n'avait jamais pu décider si c'était sa faute ou la leur. Elle respectait à moitié ces autres personnes, et une constante désillusion la rendait dingue. Elle voulait les respecter. Pourtant, elle pensait que les gens qu'elle ne connaissait pas étaient merveilleux. Ceux qu'elle connaissait lui semblaient toujours la limiter, l'attacher à de petites faussetés qui l'irritaient au plus haut point. Elle préférait rester à la maison et éviter le reste du monde, le laissant dans l'iillusoire.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: The Rainbow (Annotated) 1915

[ . ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

sériosité

En fait, pour lui, esprit simple et peu porté aux préciosités, le monde des hommes se divisait en deux : les opposants au chaos et les complices de celui-ci. Les complices du chaos, actifs ou passifs, pouvaient être drôles, brillants, habiles, fins, séduisants, charismatiques, géniaux même, pourquoi pas, ils étaient néanmoins ses adversaires, ses ennemis et ils le désolaient quand ils ne le faisaient pas carrément dégueuler. Il est des époques qui imposent un minimum de sérieux et, surtout, de conscience d’un intérêt général, d’une simple nécessité de survie. François pensait que nous vivions l’une de celle-là. Cela le rendait peu amène et même assez largement odieux, insortable en tout cas. Il n’était ni léger, ni détaché, ni brillamment cynique, crimes mondains dont on ne se relève pas. 

Auteur: Nimier Roger

Info: Les enfants tristes, 1951, éditions Gallimard, coll. Folio, 1983

[ gravité ] [ personnage sérieux ]

 

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Ajouté à la BD par miguel