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déprime

Tout ça m'amène à réfléchir sur cette façon que j'ai souvent d'avoir le cafard. Le sac à charbon que l'on a au-dedans de soi et le noir qu'il vous met sur la bouillotte, ça ne veut pas forcément dire qu'on va se pendre, ou se flanquer sous un autobus, ou se jeter par la fenêtre, ou se couper la gorge avec une boîte à sardines, ou se mettre la tête dans le fourneau à gaz, ou aller fourrer la fichue défroque de sa carcasse sur une voie de chemin de fer. Parce que, quand on a vraiment le noir, on n'arrive même pas à se décoller de sa chaise.

Auteur: Sillitoe Alan

Info: La Solitude du coureur de fond

[ abattu ] [ découragé ] [ faible ] [ dépression ]

 

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dangereux cadeaux

Il était une fois un pauvre homme qui se promenait sans chaussures. Ses pieds étaient couverts de cals. Un jour, un riche prit en pitié le pauvre et lui acheta une paire de Nike. Le pauvre lui fut extrêmement reconnaissant et porta en permanence les chaussures. Un an plus tard, les chaussures tombèrent en lambeaux. Alors le pauvre dut se remettre à aller et venir pieds nus, sauf que maintenant tous ses cals avaient disparu. Il eut bientôt les pieds tout écorchés, ça s'infecta, le type tomba malade et finalement on dut lui couper les jambes et il mourut. 

J'appelle cette histoire "L'Amour, la Mort & Nike".

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles, 2ᵉ Jour : 16h01, Dans la tente

[ affaiblissement ] [ parabole ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

odeur

L'arôme des feuilles de thé, marron, presque noires, arrachées aux montagnes vertes de l'Inde; il voyageait jusqu'en Angleterre sans perdre son humidité ni son parfum astringent qui était né de la larme que le Boudha avait versé pour les malheurs du monde; des malheurs qui voyageaient également avec le thé : on buvait la montagne verte et la pluie et on buvait aussi ce que boit la reine, on buvait la reine et on buvait le travail et on buvait le dos brisé de celui qui se baisse pour couper les feuilles et de celui qui les porte. Grave aux moteurs à vapeur, on ne buvait plus les coups de fouet.

Auteur: Cabezón Cámara Gabriela

Info: Les aventures de China Iron

[ tisane ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

songe

Une méprise au sujet du rêve.
Dans le rêve, l'homme, aux époques de civilisation informe et rudimentaire, croyait apprendre à connaître un second monde réel ; là est l'origine de toute métaphysique. Sans le rêve, on n'aurait pas trouvé l'occasion de couper le monde en deux. La division en âme et corps se rattache aussi à la plus ancienne conception du rêve, de même que la croyance à un simulacre corporel de l'âme, partant l'origine de toute croyance aux esprits, et vraisemblablement aussi de la croyance aux dieux. "Le mort continue à vivre ; car il apparaît aux vivants dans le rêve" : c'est ainsi qu'on raisonna jadis, durant beaucoup de milliers d'années.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain, 1878-1879, Oeuvres I, Robert Laffont, Bouquins 1990 <5 p.444>

 

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télévision

Lire, ne serait-ce qu'un journal, n'est plus vu comme un loisir, une détente. Voyez quelle corvée c'est. Il faut d'abord trouver le lieu de la chose à lire, la choisir parmi une infinité d'autres, se ménager ensuite un petit coin pour y voir, s'installer à son aise ; puis, ouvrir ou étaler la chose devant soi, s'astreindre à tourner les pages et, comble de supplice, parcourir la chose des yeux. Comme il est exigé, en supplément, de décoder les petits signes noirs à n'en plus finir, croyez-moi, il vaut mieux couper court et aller s'écraser devant l'écran de télé. Là, y'a pas de problème, et puisque tout l'monde le fait, fais le con !...

Auteur: Brie Albert

Info: Le mot du silencieux, La majorité incurieuse, Le Devoir

 

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se débarrasser

Et si vous profitiez d'un appel d'un télévendeur ou de la sollicitation d'un vendeur de rue pour parfaire vos techniques de séduction ?
- Bonjour, je suis bien chez madame Sibelle ?
- Oui, c'est elle.
- Je me présente, je m'appelle Olivier Durameau, et je représente la société...
- Oh, quel beau nom, j'aime beaucoup !
- Ah... Merci... je disais donc que je représente...
- Et votre voix est charmante.
- Merci... euh, où en étais-je ?
- Je sais bien que c'est une question indiscrète mais... êtes-vous célibataire ?
À ce stade, l'indésirable (c'est le cas de le dire) est certainement désarçonné. Il ne vous reste plus qu'à conclure l'entretien d'un "tant pis. Au revoir..."

Auteur: Thalmann Yves-Alexandre

Info: Petit traité de contre-manipulation : Ne vous laissez plus avoir !

[ virer ] [ couper ] [ interrompre ]

 

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analogie

Il observait les poissonniers ouvrir les bêtes d'un coup vif, plonger les mains entre les tripes et les viscères, en retirer des morceaux, en couper d'autres, emballer les uns, jeter les autres... un vertige le prit. Il n'aurait pas pu dire si c'était la vue ou l'odeur de cette boucherie qui lui soulevait le cœur ou si cette nausée profonde naissait d'une épiphanie étrange, d'un parallélisme choquant entre le travail de ces hommes et son propre métier de chercheur. Depuis des semaines à présent il évidait des archives, éventrait des manuscrits moisis pour qu'ils lui fournissent quelque chose de comestible. Il se sentit soudain bien humble au milieu de cette fête foraine de nageoires et d'écailles.

Auteur: Sadler Mélanie

Info: Comment les grands de ce monde se promènent en bateau

[ méthode ] [ illumination ] [ prédation ]

 

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recherche

Pour être créatif, le scientifique a besoin de bibliothèques, de laboratoires et de la compagnie d'autres scientifiques. Une vie paisible et tranquille est certainement une aide. Le travail d'un chercheur n'est en aucune façon approfondi ou rendu plus convaincant par les privations, l'anxiété, l'angoisse ou le harcèlement émotionnel. Et pour sûr sa vie privée peut être étrangement voire comiquement emmêlée, mais pas de manière à avoir une incidence particulière sur la nature et la qualité de son travail. Si un scientifique vient à se couper l'oreille, personne n'interprétera cette action comme preuve du tourment d'une créativité malheureuse. De même le scientifique ne sera pas excusé de toute bizarrerie, même extravagante, au motif qu'il est un scientifique, même brillant.

Auteur: Medawar Peter Brian

Info: Conseils à un jeune scientifique 1979, 40

[ normalité ]

 

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censure

Il se trouve que le mot "mensonge" est interdit dans le domaine de l’art. Tout comme le mot "vérité". Pendant la période de normalisation, on ne peut pas les employer. Une autre légende de la Nouvelle Vague Tchèque, Vera Chytilova, n’a pas pu utiliser dans son film le verbe "penser".

"Je pense que…" devait dire lentement un acteur, mais la commission de contrôle avait décidé qu’il était hors de question de le laisser penser de manière aussi appuyée, car cela pouvait donner libre cours aux interprétations les plus fantaisistes. Vera Chytilova fut même obligée de couper une scène où l’un des protagonistes se retrouvait coincé dans les toilettes, et où il criait : "Je suis enfermé !"

Auteur: Szczygiel Mariusz

Info: Gottland

[ sémantique ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

kairos

L'heure fixée par Capolino était peut-être une heure en fuite réfugiée sur la terrasse du magasin de Djinjé après avoir bondi hors du système des horloges pour échapper à la compromettante et mortelle fatalité d'être réellement vécue, et dans mon coeur je remerciais Capolino de laisser les traits de son visage accueillir le frémissement montrant qu'il ne pouvait pas davantage comprendre que moi pourquoi il avait choisi et pourquoi moi j'avais approuvé cette heure ressemblant à une heure faussement irréelle et honteuse de s'être échappée de la file des heures avançant inexorablement vers le couperet de leur ultime seconde, tellement cette heure paraissait intimidée de n'avoir aucune honte d'être choisie pour nous permettre d'effectuer le réglage d'harmonisation des lits à cordes.

Auteur: Lovay Jean-Marc

Info: In "Tout là-bas avec Capolino", éd. Zoé, p. 49

[ hors du temps ] [ fiction ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama