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femmes-par-homme

Une femme pourra endurer beaucoup d’inconfort, se sacrifier et se passer de tout jusqu’à l’héroïsme, mais le seul luxe qui lui soit indispensable, ce sont les disputes. Partout, si transitoire que soit l’évènement, elle ne renoncera jamais à ses querelles féminines, pas plus qu’un français ne renoncerait à mitonner sa soupe dans le désert des régions arctiques. Dès le début d’une traversée en mer, avant que le voyageur mâle ait eu le temps d’apercevoir une demi-douzaine de passagers, il se trouvera une femme qui aura déjà déclenché au moins deux causes d’hostilité et elle en aura mis de côté une ou deux supplémentaires… pourvu, évidemment, qu’il y ait suffisamment de femmes à bord pour lui offrir plusieurs adversaires.

Auteur: Saki Hector Hugh Munro

Info: Le cheval impossible

[ querelleuses ] [ chamailleuses ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

monde jungle

Car le monde des adultes, c'est pas la sortie du dimanche, c'est un monde balisé, fiché, piégé aux carrefours, avec des gendarmes pour contrôler ; sans ça où irions-nous ? Vous croyiez comme ça que vous alliez tous les deux aller et venir sur la terre sans coordonnées, sans papiers, sans étiquette ni étoile jaune ? Comme des sauvages ! Mais le temps des sauvages est passé. Il dure l'espace d'une révolution. Après vient le temps des lois, du bakchich, des balises sur les routes, le temps des papiers d'identité et du brouet noir. Parce que le paradis, il y a ceux qui le cherchent et ceux qui y sont arrivés, et ce ne sont jamais les mêmes ... et les arrivés sont toujours des arrivistes.

Auteur: Mammeri Mouloud

Info: La traversée

[ pouvoir ] [ compromission ] [ ordre ] [ jeunesse naïve ]

 

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founes

Un jour, dans une librairie de gare, j’ai feuilleté la presse masculine de charme… C’était… dégueulasse ! C’était rempli de tristes américaines aux seins abominablement bombardiers, implantés, difformes… des filles propres, lisses, semblant s’ennuyer au-delà de toute mesure... Et leur sexe… intégralement épilé !! Tu le crois, ça ?! Plus un poil sur le mulot ! La plus triste des traversées du désert ! Alors on met du désodorisant quand on chie, du parfum quand on pue, et maintenant, voilà qu’on vole leur toison aux femmes ? On en fait d’immondes petites filles difformes, des ersatz, d’ignobles contrefaçons ! Où sont les buissons affolants de mon adolescence ? Les touffes animales qu’il fallait fouiller, explorer, débroussailler frénétiquement… incomparable excitation… Hygiénistes de merde !! Le mystère leur fait peur !

Auteur: Larcenet Manu

Info: Blast, tome 3 : La tête la première

[ décadence ] [ chattes glabres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couchant

Ce soir-là au crépuscule, quand Kwan A-hung se pendit sous la jaquier, un feu de plaine tournoyait dans les chaumes, une brume sale et poisseuse se répandit sur la campagne et engloutit la moitié de Krokop, le Bouk aux sangliers. Un soleil rougeoyant flottait, strié par les vapeurs et les fumées, tel un banc de carpes dorées. Des éperviers bleus aux ailes de braises ardentes, qu'illuminaient les flammes élancées vers le ciel, volaient bas en cercle et fondaient sur leurs proies en fuite dans l'océan de feu. Les plaintes de dizaines d'oiseaux s'élevaient des bosquets, les plus sonores, les plus affligées d'entre elles étaient celles des grands coucals, immobiles au bout des branches ou recroquevillés sur le sol, ils regardaient brûler leurs nitées tout juste sorites de l’œuf ou en âge de s'envoler.

Auteur: Guixing Zhang

Info: La traversée des sangliers, Incipit

[ suicide ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

songe

Après manger, il se changea, enfilant les vêtements secs rangés dans le placard, puis le sommeil de l'épuisement l'emporta, couché parmi les robes pourpres des officiants. Il rêva d'une arrière-cour traversée par un fil à linge, couverte d'une herbe épaisse, ornée de jardinières garnies de fleurs blanches ou roses. En son centre trônait une table de pique-nique en bois, entourée de ses proches et relations d'autrefois. Ses oncles, ses copains de lycée, sa mère, de vagues connaissances croisées à divers moments de sa vie. Ils se partageaient des plats débordant de poulet frit, de steaks hachés, de purée, de biscuits, de pastèque en tranches. Tout le monde avait beau manger à belles dents, les plats ne désemplissaient pas, mais chaque fois qu'il cherchait à se servir, quelqu'un l'attirait à l'écart pour lui parler ou insistait pour lui montrer quelque chose devant la maison - une nouvelle voiture, par exemple.

Auteur: Farris Smith Michael

Info: Une pluie sans fin

[ repas ]

 

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femmes-par-femmes

Tante, qu'est-ce qu'une jolie chatte pour un homme ?
- Un sexe charnu mais bien dessiné, plein sans être mal seyant, aussi bon aux baisers qu'une bouche généreuse, aux lèvres pareilles à des anémones humides, aux parois presque sèches, au toucher comme sucre fondant, niché dans une croupe somptueuse, où la verge glisse avec entrain et se retire à contrecoeur.
- Mais encore ?
- Une bonne fente est étroite sans être gênante, humide sans trop couler, chaude et musclée. Son monticule se love tout naturellement dans la paume qui le cueille. Il est doux au toucher, rebondi comme le dos lisse d'une grenade, ou légèrement incliné vers le bas. Une fente ça clapote comme les fontaines dès qu'un doigt s'y aventure, ou un membre, ou une langue. Qu'on ne s'avise pas de dire qu'elle doit rester inerte, ou ne pas frémir. Dieu a créé la fente et le plaisir. Les deux.

Auteur: Nedjma

Info: La traversée des sens, p 157

[ vagin ]

 

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interrogation

Je pense à la frénésie des américains, quand soudain de la mer, monte leur New-York. C'est la patrie durement conquise, la patrie neuve, à mille mamelles, l'avenir clair, les beaux enfants, la force, l'argent facile, les vieux dansent comme des fous. Tout le monde se confond, s'interpelle. Ici, ce soir de novembre, sur ce bateau triste, pas chauffé, des prostituées modestes parfumées au guignon, des fonctionnaires mal payés et aigris, des pères de famille inquiets et ennemis du risque, des gens qui ont vu leur fortune diminuée de moitié depuis qu'ils ont ont quitté la France; des fumeurs d'opium à la langue amère ; ils sont muets, tendent le dos. Après un mois de traversée, d'amitiés vives et trop de paroles échangées, tout le monde se déteste. 

Sommes-nous devenus les fils les plus âcres de cette race d'Europe que le tigre n'aime pas, à cause de sa chair acide ?

Auteur: Morand Paul

Info: Rien que la terre (1928, 212p., Grasset, les cahiers rouges) p. 195

[ nouveau monde ] [ civilisation ] [ états-unis ] [ déclin ]

 

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extra-humain

Il existe trois odeurs en ce monde : l'odeur du maître, l'odeur des autres hommes, l'odeur de Titi, l'odeur des différentes races d'animaux (les lièvres qui sont parfois mais rarement grands et cornus, les oiseaux et les chats) et enfin l'odeur des choses. L'odeur du maître, celle des hommes, de Titi et de toutes les bêtes est une odeur vivante et brillante tandis que celle des choses est terne et noire. Quelquefois les choses ont l'odeur des bêtes qui les ont traversées, surtout si elles y ont déposé quelque chose, mais autrement les choses sont muettes. Nous autres chiens, nous aimons faire du bien aux choses. L'odeur du maître, tout le monde la connaît et il n'est pas nécessaire que j'en parle. Gare si une telle odeur n'existait pas en ce monde. Argo serait tenté de faire ce qui lui chante, ce qui serait mal. Cette odeur rassure, guide et protège. Titi dit pareil de l'odeur de son maître mais je ne la crois pas.

Auteur: Svevo Italo

Info: In "Le destin des souvenirs", éd. Payot-Rivages, p. 95

[ empreinte olfactive ] [ primat des sens ] [ arithmétique ] [ relativité ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

temps profane

Dans une journée d'homme contemporain, il n'est presque plus rien en effet qui puisse se traduire en expérience : ni la lecture du journal, si riche en nouvelles irrémédiablement étrangères au lecteur même qu'elles concernent ; ni le temps passé dans les embouteillages au volant d'une voiture ; ni la traversée des enfers où s'engouffrent les rames du métro ; ni le cortège de manifestants, barrant soudain toute la rue ; ni la nappe de gaz lacrymogènes, qui s'effiloche lentement entre les immeubles du centre-ville ; pas davantage les rafales d'armes automatiques qui éclatent on ne sait où ; ni la file d'attente qui s'allonge devant les guichets d'une administration ; ni la visite au supermarché, ce nouveau pays de cocagne ; ni les instants d'éternité passés avec des inconnus, en ascenseur ou en autobus, dans une muette promiscuité. L'homme moderne rentre chez lui le soir épuisé par un fatras d'événements - divertissants ou ennuyeux, insolites ou ordinaires, agréables ou atroces - sans qu'aucun d'eux se soit mué en expérience.

Auteur: Agamben Giorgio

Info: Dans "Enfance et histoire", pages 24-25

[ absurde ] [ ineffable ] [ infobésité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-observation

Dans un admirable texte où Michaux décrit "le dépouillement par l’espace", l’on trouve ces lignes : "Le voyageur était émerveillé. Le participant était brassé. Cependant l’observateur incorruptible assistait. Telles étaient les trois faces de celui qui pourtant ne se sentait plus personne." L’observateur incorruptible est partout présent chez Henri Michaux. Tous les feux d’artifice, tous les désastres, toutes les dérives internes, il les vit avec le souci de les percevoir, d’en prendre consignation. Il sauvegarde à tout prix une faculté vigile qui, dans le pire dérèglement de la perception, parvient encore à enregistrer l'expérience traversée, pour en donner, après coup, dans une réminiscence aiguë, la description complète. L’écriture, la peinture deviennent ainsi chez Michaux des expériences secondes, mais sans lesquelles l’expérience première serait demeurée improductive : expériences où l'ivresse est revécue lucidement (et qui attestent qu'au sein même de l’ivresse une lucidité veillait) ; expériences qui récupèrent une aventure antécédente demeurée jusque-là inexprimée ; relation narrative développée à distance d’une épreuve révolue, mais où s’engage une nouvelle épreuve, une nouvelle aventure : celle de la narration écrite ou peinte. 

Auteur: Starobinski Jean

Info: "H M : témoignage, combat, rituel", Catalogue illustré de l’exposition, Galerie Engelberts, Genève, 1966. En référence au chapitre V. des Grandes épreuves de l’esprit, op. cit., p. 377.

[ triade ] [ témoignage ] [ création ] [ beaux-arts ]

 
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Ajouté à la BD par miguel