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hommage

A l'évidence, il ne s'agit pas d'un livre rock'n'roll. Le jour précédent la mort de Robert, je lui avais promis d'écrire un livre sur notre amitié, l'amour que nous nous portions. Donc mon but n'était pas d'écrire sur le rock. Ma route m'a menée au rock'n'roll, mais avant il y a eu Robert. Je voulais aussi écrire un livre sur la loyauté, la découverte de soi, que ce soit à travers la poésie, le rock ou la photographie. Et que cela inspire d'autres générations. Car même si Robert est mort jeune, du sida, il n'était pas autodestructeur. Nous voulions tous les deux vivre.
(...)
J'ai écrit ce livre pour Robert, et lui qui était hyper visuel ne lisait pas. J'ai donc voulu écrire un livre qu'un non-lecteur puisse lire, mais qu'un amoureux de la littérature puisse apprécier aussi. J'ai essayé de faire un film à travers les mots, avec, en tête, la Nouvelle Vague française, Au hasard Balthazar, les films de Godard, ou plus proche, Stranger than Paradise de Jarmusch.
(...)
Il était masculin et protecteur, tout en étant féminin et soumis.

Auteur: Smith Patti

Info: Just Kids, à propos de Robert Mapplethorpe

[ amitié ] [ amour ] [ idéal ] [ couple ]

 

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remords

- Peur de vous ? Non, pas une seconde ! Peur de mourir ? Pas davantage. Il y a cinq ans que je n'ai peur que d'une seule chose... que la mort m'oublie !
- Taré ! Cracha Stanislas avec dégout.
Steinberg prit une profonde respiration avant de s'expliquer.
- Voyez-vous, monsieur de Saint Avril, hier était un anniversaire pour moi. Ma femme et mes deux enfants sont morts voilà exactement cinq ans. Une plaque de verglas dans un virage, cela a fait vingt lignes dans le journal et un abîme dans mon existence. J'ai cinquante-huit ans à présent et depuis, vous me croirez ou pas, je survis, je végète. Je fais croire que j'existe, c'est de l'illusion. Je ne suis qu'une ombre, incapable de vivre le deuil de mes fils et de ma femme. Je donne des conseils à mes patients, je les aide, les soutiens, les bouscule... mais moi... je suis impuissant à régler mon propre drame. Je n'arrive pas... je ne veux pas apaiser ce deuil... Je... Je ne pense pas que vous puissiez comprendre... Juste ceci... la voiture... c'est moi qui conduisais... !

Auteur: Ben Kemoun Hubert

Info: Les hasards sont assassins

[ deuil ] [ responsabilité ] [ famille ]

 

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disparition

Un jour, vraisemblablement en été, en une heure manifestement crépusculaire un Romain triomphateur et velu égorgea le dernier des samnites : une brute sentant la chèvre, illettré, conforté par une théologie "pauvre", bon à apprivoiser les vipères, empêché et empêtré par les "cioce' (*) d'une langue bornée, défensive et rude. Il est probable que ce meurtre final arriva tout à fait par hasard et que le Romain ignora à jamais qu'il avait résolu définitivement la "question samnite", alors que le samnite devait avoir plus qu'un soupçon d'être le dernier : cela faisait trop longtemps qu'il ne trouvait d'interlocuteurs, sinon dans les rêves, dans les longs cauchemars qui évoquaient les banquets gloutons et âpres de ses montagnes. Peut-être ne lui déplut-il pas de mourir, et, si sa culture le lui avait permis, il aurait apprécié l'occasion de faire de son propre corps le mot "fin" à un chapitre de l'histoire de la péninsule.
La fin du dernier des samnites libéra une armée de fantômes à travers l'Italie : ils n'étaient pas particulièrement redoutables, ils se montraient plutôt couards, ils étaient frustes, tour à tour déprimés ou euphoriquement fanfarons.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "L'almanach de l'orphelin samnite", éd. W, 4ème de couverture - (*) cioce : anciennes chaussures de l'Italie

[ conflit ethnique ] [ hantise ] [ antiquité ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

appariement

Il faut voir notre ADN comme un long collier constitué de perles de 4 couleurs, les 4 nucléotides A, C, T, G. Nous avons tous reçu deux colliers, un de notre père, l'autre de notre mère. Chaque collier est unique, en ce sens qu'il possède de petites singularités propres à chaque individu : une perle par-ci par-là est différente, un A à la place d'un T.

Pour former la génération suivante, nous produisons des gamètes, les ovules pour les femmes, les spermatozoïdes pour les hommes. Dans chaque gamète ne se trouve qu'un seul collier, et c'est à la reproduction que les deux colliers, l'un venant du gamète mâle et l'autre du gamète femelle, s'uniront pour former un nouvel individu.

Lors de la formation des gamètes, les premières perles viennent du collier reçu de la mère, les suivantes du collier du père, puis encore un bout qui vient de la mère, etc. Comme si, après avoir bien aligné les deux colliers, on les coupait en bouts et on rabibochait les morceaux dans l'ordre, en piochant au hasard chez le père et chez la mère.

Auteur: Heyer Evelyne

Info: L'Odyssée des gènes

[ reproduction ] [ génétique ] [ fusion ] [ tétravalence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sciences

Question : Y a-t-il quoi que ce soit de prévisible dans l'évolution ?
S. J. Gould : Oui, mais ces prédictions sont très générales. Ainsi, compte tenu des conditions qui existaient sur la Terre, j'aurais certainement prédit l'apparition de la vie. La vie est probablement la conséquence fondamentale de processus chimiques et de la physique des systèmes qui s'auto-organisent. Je pourrais également prédire qu'il y aura toujours davantage de proies que de prédateurs, car un écosystème ne peut fonctionner autrement. La symétrie bilatérale était elle aussi prévisible parce que c'est un mode d'organisation efficace. Je vous dirais que si des créatures volantes devaient apparaître, elles auraient probablement des ailes parce qu'il n'y a pas d'autres façon de se mouvoir dans les airs. Ainsi, la vie présente certaines caractéristiques très générales qu'on peut prévoir. Cependant, ce que la plupart des gens veulent savoir lorsqu'ils posent des questions sur l'évolution de la vie, ce ne sont pas des réponses générales et abstraites. Ce qui nous intéresse habituellement, c'est pourquoi l'Humain existe. Pourquoi les Dinosaures ont-ils dominé ? Pourquoi les Mammifères ont-ils pris la relève ? Ces questions ont toutes à voir avec l'imprévu.

Auteur: Gould Stephen Jay

Info: Entretien avec Neil Campbell dans son : Biologie, en début de cinquième partie

[ hasard ] [ évolution ]

 

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critique littéraire

Je propose ici l’hypothèse que, par la rédaction des pamphlets, c’est le XIXe siècle spectrifié, le XIXe siècle en tant que revenant, que Céline réintègre alors qu’il l’avait dépassé de toutes parts. Ou que c’est le XIXe siècle qui le rattrape et dont il se laisse envahir – le XIXe siècle en tant que sommeil fusionnant de l’occulte et du positivisme, ou d’Auguste Comte et d’Helena Blavatsky. Et ce n’est donc pas un hasard non plus si c’est entre Mort à crédit (1936) et Guignol’s band (1944) qu’il a écrit et publié ses pamphlets, qu’on regarder, si vous voulez, comme étant le lieu, l’adresse exacte, le domicile conjugal de l’occulto-positivisme ou du positivo-occultisme, chacun de ces fantômes étant la moitié de l’autre.

Je propose donc, dans cette réadhésion, l’une des causes possibles de son antisémitisme.

Jamais, en effet, Céline ne veut davantage "guérir" l’espèce que lorsqu’il révèle, par ses pamphlets, son antisémitisme. Jamais il n’est plus "médecin" … Jamais il n’aspire donc davantage à devenir serviteur, officiant sacerdotal, grand prêtre du culte de l’Humanité, dite avec un H majuscule comme dans la Religion positiviste.

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Louis-Ferdinand Céline dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 66

[ incarnation de la démonstration ] [ aveuglement ] [ symptomatique ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

distraction

Ce qui est propre à la photographie et proprement fascinant en elle tient au fait qu’elle réunit deux des principales activités d’aujourd’hui : la reproduction et l’acquisition. A quoi il faut ajouter le fait que ce qu’on acquiert ainsi [...] ne coûte que le prix des ustensiles nécessaires à cette acquisition, puisque ce que le photographe acquiert (en l’occurrence la vue) se tient gratuitement à sa disposition, ce qui constitue dans notre monde marchand une fabuleuse exception. Ce n’est bien sûr pas un hasard si "appuyer sur le déclencheur" se dit en anglais "to shoot" (tirer) comme si le sujet de la photo était un gibier. Ce qui est fascinant dans la photographie, c’est, en fin de compte, qu’elle est à la fois une acquisition et quelque chose de funny, c’est-à-dire un loisir qui convient aux analphabètes du loisir parce qu’il prend ouvertement l’apparence d’une occupation et souvent même d’un travail, bref, parce qu’il se présente comme un hobby. Le hobby appartient lui aussi à la problématique du fantomatique puisqu’il est un délassement qui joue au travail ou un travail exécuté dans le but de se délasser du travail.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 207

[ critique ] [ possession ] [ effigie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillir

Ce matin, Jorge se réveilla vieux. Après avoir cru si longtemps être un homme vivant, il découvre à présent qu'il n'est qu'un homme mortel. Jorge supporte aujourd'hui toutes les années qu'il a accumulées sur les épaules, un poids qui le pousse vers le bas, dans une lutte qui oppose les jambes et le temps. Jorge aimerait se souvenir du sentiment de rage pour la ressentir, sinon la rage au moins la révolte, ou la peur ou l'effroi. Il devra se contenter d'une légère mélancolie, un vague mal être comme le froid dans les os et le souvenir d'avoir été meilleur.

Il y a des hommes tristes et des hommes joyeux et il y a aussi de vieux hommes. L'âge est une soupe froide d'émotions anciennes, des saveurs et des arômes qui surgissent au hasard dans la mémoire des vieux. Le temps use tout ce qu'il effleure, pierres et corps, il arrondit les angles de toute chose comme s'il en combattait les formes. Le temps nous mâche doucement pour que la mort nous trouve tendre et docile. La mort aussi est une vieille dame aux dents fragiles d'avoir tant rongé.

Auteur: Camarneiro Nuno

Info: Les hommes n'appartiennent pas au ciel

[ résignation ]

 

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rembobinage mental

C'est vrai. Tout aurait été différent si elles n'étaient pas allées ce jour-là à l'anniversaire de Zorana. Si Suzana ce jour-là n'avait pas téléphoné pour lui proposer de l'accompagner, elle n'aurait jamais connu Frane. Si, comme elle l'avait prévu, elle était restée à la maison emmitouflée dans les couvertures, jamais de toute sa vie elle n'aurait rencontré Anka Sarié. Elle aurait avalé une aspirine et regardé Spiderman à la télévision, et Mme Sarié et elle n'auraient été que deux individus parmi la centaine de milliers d'habitants vivant dans la même chacun dans son rayon de ruche. Si elles s'étaient croisées, ça n'aurait été qu'incidemment, par hasard, dans un bus ou dans une queue à la caisse. Le regard de Bruna n'aurait noté qu'en passant ses hanches larges, ses cheveux courts et son visage anguleux. Ce visage se serait fondu dans le nerf optique, il se serait perdu dans un segment du cerveau, dans la banque de données infinies des visages sans importance qu'on voit et qu'on oublie aussitôt. Anka et elle se seraient côtoyées sans y prêter attention et auraient disparu dans l'anonymat.




Auteur: Pavicic Jurica

Info: La femme du deuxième étage

[ supposition ] [ induction ] [ déclic ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

socio-psychologie

Cette mise en scène d'un loup (Ysengrin) qui fait rire au lieu de faire peur ne constitue peut-être pas tant un exutoire, comme on pourrait le croire au premier abord, que le reflet d'une certaine réalité. Il semble bien que l'on ait moins peur du loup dans les campagnes des XIIe et XIIIe siècles qu'avant l'an mille, du moins en Europe occidentale. La peur du loup ne sera de retour qu'à la fin du Moyen Âge et, surtout, à l'époque moderne, où elle deviendra une angoisse permanente dans la vie des campagnes. Cette peur est en effet liée au périodes de crises (climatiques, agricoles, sociales), pas aux moments de prospérité économique ni d'essor démographique. Ce n'est pas un hasard si l'histoire de la Bête du Gévaudan trouve sa place dans la France du XVIIIe siècle et non au cœur du Moyen-Âge. À l'époque féodale, dans les campagnes françaises, on a surtout peur du Diable, du dragon, de la Mesnie Hellequin ou des revenants, mais on n'a plus guère peur du loup. Cette accalmie, hélas ! ne durera pas ; cette peur reviendra avec force moins de deux siècles plus tard.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Le loup : Une histoire culturelle

[ historique ] [ rumeurs ] [ fantômes communautaires ] [ lupus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel