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égrégore

Bien que les théories spirites soient tirées des "communications" des prétendus "esprits", elles sont toujours en rapport étroit avec les idées qui ont cours dans le milieu où elles s’élaborent ; cette constatation appuie fortement la thèse que nous avons exposée, et d’après laquelle la principale source réelle de ces "communications" se trouverait dans le "subconscient" du médium et des assistants. Nous rappelons qu’il peut d’ailleurs se former une sorte de combinaison des divers "subconscients" en présence, de façon à donner tout au moins l’illusion d’une "entité collective" ; nous disons l’illusion, parce qu’il n’y a que les occultistes qui, avec leur manie de voir en tout et partout des "êtres vivants" (et ils reprochent aux religions leur prétendu anthropomorphisme !), peuvent se laisser prendre aux apparences jusqu’à croire qu’il s’agit là d’un être véritable. Quoi qu’il en soit, la formation de cette "entité collective", si l’on veut conserver cette façon de parler, explique le fait, remarqué par tous les spirites, que les "communications" sont d’autant plus nettes et plus cohérentes que les séances sont tenues plus régulièrement et toujours avec les mêmes assistants ; aussi insistent-ils sur ces conditions, même sans en connaître la raison, et hésitent-ils souvent à admettre de nouveaux membres dans des groupes déjà constitués, préférant les engager à former d’autres groupes ; du reste, une réunion trop nombreuse se prêterait mal à l’établissement de liens solides et durables entre ses membres.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 135

[ démystification ] [ influence ] [ modes consensus ] [ psycho-sociologie ]

 

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ésotérisme juif

Le plus important document kabbalistique est le Zohar. Il est officiellement l’œuvre de Siméon ben Yokai, écrit dans la première moitié du XIe siècle et il se compose, pour la plus grande partie, d’un long commentaire des passages de la Thora, voisinant avec divers autres écrits. [...] Pendant environ deux siècles, il resta dans une ombre relative, puis son influence alla grandissant. Il devint un des écrits les plus importants de la pensée juive, l’expression des courants les plus profonds de l’histoire du judaïsme. Non seulement il fut l’expression de la pensée et des sentiments de la communauté juive, mais il servit de base à quelques-uns des événements sociaux les plus lourds de conséquences pour les Juifs d’Europe orientale.

[...] le Zohar présente ses enseignements religieux dans les termes du langage intime propre aux relations familiales et sexuelles. Scholem oppose le kabbalisme d’Abulafia à la Kabbale telle que le Zohar la présente ; celui-là, déclare-t-il, est plus aristocratique, celle-ci plus proche des émotions et des craintes habituelles du peuple, donc plus représentative de ce dernier.

En plus de l’importance singulière qu’il donne aux relations sexuelles et familiales, le Zohar partage avec les écrits psychanalytiques de Freud les caractéristiques suivantes : des considérations sur l’antisémitisme ; une conception de l’homme comme être bisexuel, une théorie du développement socio-sexuel ; et, peut-être la plus importante de toutes, un choix de techniques pour interpréter les productions du langage.

Auteur: Bakan David

Info: "Freud et la tradition mystique juive", traduit de l’anglais par P. Osuky et E. Risler, Payot, 1977, pages 81-82

[ historique ] [ psychanalyse ] [ liens ] [ rapprochements ]

 
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processus défensif

[...] nous nous apercevons [...] que nous avons à combattre dans l’analyse cinq sortes de résistances, provenant de trois directions, le moi, le ça et le surmoi, le moi étant la source de trois formes de résistance différant par leur dynamique. La première de ces trois résistances du moi est la résistance de refoulement [...]. Il faut en distinguer la résistance de transfert, qui est de même nature, mais qui provoque, dans l’analyse, des manifestations différentes et bien plus nettes, car elle parvient à établir une relation avec la situation analytique ou même avec la personne de l’analyste, de sorte qu’elle anime d’une vigueur nouvelle un refoulement qui n’aurait dû être que remémoré. Une autre résistance du moi [...] est celle qui provient du bénéfice de la maladie, et se fonde sur l’intégration du symptôme dans le moi. Elle correspond au fait que le moi se dresse contre la renonciation à une satisfaction ou à un soulagement. La quatrième sorte de résistance – celle du ça – est celle que nous venons de rendre responsable de la nécessité de la perlaboration. La cinquième résistance, celle du surmoi, est celle que nous avons reconnue la dernière ; c’est la plus obscure, mais non pas toujours la plus faible ; elle semble prendre racine dans le sentiment de culpabilité ou le besoin de punition s’opposant à tout succès, et par conséquent aussi à la guérison par l’analyse.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Inhibition, symptôme et angoisse", traduit de l’allemand par Michel Tort, Presses Universitaires de France, 1973, pages 88-89

[ défense ] [ psychanalyse ]

 

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mythologie comparée

L’interprétation de Gilgamesh et d’Eabani (Enkidu) comme homme et sensualité grossière est indiscutée, on est pourtant frappé de ce que la constitution d’un tel couple, formé d’un élément plus distingué et d’un élément plus commun (le plus souvent des frères), est un motif constant de l’histoire des légendes et de la littérature. Le dernier grand rejeton de ce type est Don Quichotte avec Sancho Pança (littéralement : panse). Parmi les formations mythologiques, il faut classer ici d’un premier jet les Dioscures (l’un mortel, l’autre immortel), et tant de couples de frères ou de jumeaux, dont le modèle peut être Romulus et Rémus. Toujours l’un est plus faible et meurt plus tôt que l’autre. Ce si vieux motif du couple inégal de frères a donc servi dans le Gilgamesh à représenter la relation d’un homme à sa libido.

Ces vieux motifs sont constamment réinterprétés […] ; mais d’où proviennent-ils originairement ?

Pour le motif en question, ce n’est pas difficile à dire. Le frère jumeau plus faible, qui meurt plus tôt, est le placenta ; simplement du fait qu’il est régulièrement mis au monde par la même mère en même temps que l’enfant. […] Dans Frazer (Golden Bough, vol. 1) on peut lire chez combien de peuples primitifs le placenta est appelé aujourd’hui encore le frère (sœur) ou le jumeau, est traité en conséquence, nourri et conservé, ce qui ne dure naturellement pas longtemps.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans la "Correspondance Jung-Freud, tome 2 : 1910-1914", trad. de l'allemand et de l'anglais par Ruth Fivaz-Silbermann, éd. Gallimard, 1975, lettre du 13 octobre 1911

[ psychanalyse ] [ tandems légendaires ] [ L'auguste et le clown ] [ paires proverbiales ]

 

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résumé de lecture

Jung avait écrit les Types psychologiques en gardant à l’esprit le primat freudien de la sexualité, et celui de la volonté de puissance chez Adler, et en s’en démarquant.

En réalité, la genèse de l’ouvrage remonte à l’année 1913, quand Jung rompit avec l’orthodoxie freudienne. Tout ce qu’il a écrit jusqu’à la publication de 1921 peut être lu comme une série de notes évoluant progressivement vers l’élaboration d’une théorie unifiée des types. L’ombre de Freud plane sur l’ensemble de l’ouvrage : l’extraversion de Freud et l’introversion de Jung expliquent parfaitement pourquoi les deux hommes furent incapables de tirer parti de leurs différences. Par extrapolation à partir de leur cas et en s’appuyant sur d’autres exemples de querelles célèbres tirant leur origine d’un désaccord intellectuel, Jung avait cherché à comprendre comment les individus percevaient le monde extérieur et entraient en relation avec lui. Dans le domaine philosophico-religieux, il avait pris pour exemples saint Augustin et Pélage, Tertullien et Origène, et Luther et Zwingli. En philosophie, il s’était référé à Nietzsche et à ses deux approches de l’esthétique, apollinienne et dionysiaque, ainsi qu’aux deux types de savants, classiques et romantiques, distingués par le chimiste balte Wilhelm Ostwald. En littérature, enfin, il avait évoqué l’opposition entre les personnages de Prométhée et d’Epiméthée dans le poème de Carl Spitteler et le contraste entre la diastole et la systole, termes forgés par Goethe, pour désigner la dilatation et la contraction. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, pages 433-434

[ objectif de démonstration ] [ psychanalyse ] [ historique ]

 

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abattement

La dépression est pour partie un effet nocebo, en ce sens qu'elle peut être produite par des attentes négatives concernant soi-même et le monde. La manière dont ces anticipations négatives se développent et produisent leurs effets néfastes fournit quelques indices sur la façon dont elles peuvent être inversées. Les effets de ces anticipations se développent, se nourrissant d'eux-mêmes. L'une des raisons pour lesquelles cela se produit est que nos états subjectifs - nos sentiments, nos humeurs et sensations - sont en constante évolution, changeant de jour en jour et même d'un instant à l'autre. Les effets de ces fluctuations dépendent de la façon dont nous les interprétons, et ces interprétations dépendent de nos croyances et de nos espérances. Si on s'attend à se sentir plus mal, on a tendance à remarquer les petits changements négatifs aléatoires et à les interpréter comme preuve que notre état se dégrade effectivement. Cette interprétation nous fait nous sentir plus mal et renforce la croyance que notre état empire, ce qui entraîne un cercle vicieux dans lequel nos attentes et nos émotions négatives s'alimentent mutuellement pour déboucher sur un épisode dépressif complet. ... Les attentes positives ont l'effet inverse. Elles auront tendances à enclencher un cycle initial par lequel les fluctuations aléatoires de l'humeur et du bien-être sont interprétées comme une preuve de l'efficacité du traitement, insufflant ainsi un sentiment d'espoir supplémentaire et contrant le sentiment de désespoir qui est si central à la dépression clinique.

Auteur: Kirsch Irving

Info: The Emperor's New Drugs : Exploding the Antidepressant Myth

[ processus ] [ psychothérapie ]

 

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intuition

L’homme qui en est doué, par exemple, ne dira pas : ici s’est produite, va se produire, doit se produire telle ou telle chose ; mais il imaginera : ici pourrait, devrait se produire telle ou telle chose, et quand on lui dit d’une chose qu’elle est comme elle est, il pense qu’elle pourrait aussi bien être autre. Ainsi pourrait-on définir simplement le sens du possible comme la faculté de penser tout ce qui pourrait être "aussi bien" et de ne pas accorder plus d’importance à ce qui est qu’à ce qui n’est pas. On voit que les conséquences de cette disposition créatrice peuvent être remarquables ; malheureusement, il n’est pas rare qu’elles fassent apparaître faux ce que les hommes admirent et licite ce qu’ils interdisent, ou différents l’un et l’autre… Ces hommes du possible vivent, comme on dit ici, dans une trame plus fine, trame de fumée, d’imaginations, de rêveries et de subjonctifs ; quand on découvre des tendances de ce genre chez un enfant, on s’empresse de les lui faire passer, on lui dit que ces gens sont des rêveurs, des extravagants, des faibles, d’éternels mécontents qui savent tout mieux que les autres. […]

Un homme non-pratique […] reste, dans le commerce des hommes, peu sûr et indéchiffrable. Il commettra des actions qui auront pour lui un tout autre sens que pour les autres, mais il se consolera de n’importe quoi, pour peu que ce n’importe quoi puisse être résumé en une idée exceptionnelle.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, pages 26-28

[ type psychologique ] [ description ] [ rêveur ] [ extrapolateur ] [ imaginatif ]

 

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théorie des discours

Dans les discours, la place de la vérité qui anime le discours, en étant son origine, est exclue du circuit d’échange intersubjectif, elle ne peut être que mi-dite. La production ne fait jamais retour sur la vérité subjective ou, pour le dire en d’autres termes, la jouissance ne peut jamais être complète. L’insatisfaction subjective est de structure. Dans ce dispositif, deux solutions s’ouvrent au sujet pour tenter de résoudre cette impasse de satisfaction. Il peut se plaindre à l’Autre de ce "monde si mal fait" qui empêche la jouissance, c’est ce que l’on retrouve dans toutes les sociétés régies par une incarnation totale de l’Autre, les sociétés déistes ou royales qui ont constitué l’âge ancien et l’âge classique. Il peut aussi tenter de remédier à l’impasse par la construction d’un savoir qui serait censé apporter la solution, c’est ce que propose la croyance en la science et en son progrès, c’est le moteur de l’âge moderne.

Les discours construisent l’inadéquation du sujet à son objet de jouissance, l’objet (a), l’unique trouvaille de Lacan ainsi qu’il l’affirmait. Ce qui meut alors le sujet, c’est la dimension du fantasme [...]. La castration ne veut pas dire autre chose. Il n’y a pas de souverain-bien qui comblerait le sujet. [...]

Il en va tout autrement dans les parlottes. Dans ce cadre l’objet conjoint au sujet et il y a croyance en une complétude possible par l’objet. La coupure inscrite au cœur du fantasme disparaît.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 166-167

[ différences ] [ psychanalyse ] [ post-modernité ]

 
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ovnis

[…] j’en suis arrivé à la conclusion que la légende des Ufos représente la symbolique projetée, c’est-à-dire concrétisée, du processus d’individuation. […]

Le Soi est de nos jours, suite au désorientement général, à la division politique du monde et à la séparation correspondante sur le plan individuel entre la conscience et l’inconscient, constellé de façon générale sous une forme archétypale (c’est-à-dire dans l’inconscient), et c’est un problème que je rencontre sans cesse chez mes patients. […]

Je me suis alors demandé s’il serait possible que des imaginations archétypales aient un équivalent non seulement dans une chaîne causale matérielle indépendante, comme dans le cas des phénomènes synchronistiques, mais aussi dans des sortes d’événements illusoires qui, en dépit de leur nature subjective, seraient identiques avec un arrangement physique analogue. C’est-à-dire que l’archétype se reflète d’un côté dans le monde psychique et de l’autre dans le monde physique. C’est bien sûr également la formule de la synchronicité, à cette différence près que, dans ce dernier cas, la chaîne causale psychique est accompagnée d’une chaîne d’événements physiques analogues. Les Ufos en revanche semblent être des événements qui apparaissent et disparaissent de façon incompréhensible et qui ne légitiment leur existence que par leur relation analogique avec le processus psychique. […]

La légende des Ufos montre nettement que le symbole latent essaie de transporter la conscience collective au-delà du conflit entre les opposés dans une sphère encore inconnue, une sorte de totalité du monde et de devenir de soi (individuation).

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Lettre à Wolfgang Pauli, août 1957

[ projections psychologiques ] [ recherche de solutions ] [ symptôme ] [ extraterrestres ]

 

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structuration du langage

[…] la métonymie est au départ, et c'est elle qui rend possible la métaphore. Mais la métaphore est d'un autre degré que la métonymie. […]

Anna Freud endormie […] parle dans son sommeil - Grosses fraises, framboises, flans, bouillies.

Voilà quelque chose qui a l’air d’être du signifié à l’état pur. Et c'est la forme la plus schématique, la plus fondamentale, de la métonymie.  Sans aucun doute, elle les désire, ces fraises, ces framboises. Mais il ne va pas de soi que ces objets soient là tous ensemble. Qu'ils soient là, juxtaposées, coordonnés dans la nomination articulée, tient à la fonction positionnelle qui les met en position d'équivalence. C’est le phénomène essentiel.

S’il y a bien quelque chose qui nous montre indiscutablement qu’il ne s’agit pas là d’un phénomène d’expression pur et simple, qu’une psychologie, disons jungienne, nous ferait saisir comme un substitut imaginaire de l’objet appelé, c’est précisément parce que la phrase commence par quoi ? Par le nom de la personne, Anna Freud. C’est une enfant de dix-neuf mois, et nous sommes sur le plan de la nomination, de l’équivalence, de la coordination nominale, de l'articulation signifiante comme telle. C'est seulement à l'intérieur de ce cadre [métonymique] qu'est possible le transfert de signification [métaphore].

C'est le cœur de la pensée freudienne. L'œuvre commence par le rêve, ses mécanismes de condensation et déplacements, de figuration, ils sont tous de l'ordre de l'articulation métonymique, et c'est sur ce fondement que la métaphore peut intervenir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 361-362

[ grammaire ] [ inconscient ] [ psychanalyse ] [ contiguïté ]

 
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