Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 666
Temps de recherche: 0.0486s

écrivain-sur-écrivain

Parmi ces jeunes gens, je remarquai un garçon qui devait avoir dix-sept ans, solidement bâti, les cheveux blonds, le visage d’une pâleur maladive. C’était Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski, récemment arrivé de Moscou en compagnie de son frère aîné, Michel.

[...] Déjà, Dostoïevski se montrait peu sociable : il se tenait à l’écart des autres et s’abstenait de participer à leurs jeux. Plongé dans un livre, il semblait qu’il recherchât un endroit où s’isoler. Bientôt il le découvrit, et ce devint son séjour de prédilection. C’était un renfoncement dans le mur d’une classe dont la fenêtre donnait sur la Fontanka. Pendant les récréations, on était sûr de l’y trouver, un éternel livre à la main.

Auteur: Grigorovitch Dmitri

Info: Extrait des "Mémoires littéraires" dans "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 17

[ portrait ] [ description ] [ jeunesse ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

achat

"Le produit le plus demandé aujourd’hui", dit Riesman, "n’est plus une matière première, ni une machine, mais une personnalité". C’est en effet une véritable contrainte d’accomplissement personnel qui hante le consommateur actuel, dans le contexte de mobilité obligée qu’institue le schème modèle/série (qui n’est d’ailleurs qu’un aspect d’une structure beaucoup plus large de la mobilité et de l’aspiration sociale). Dans notre cas, cette contrainte est aussi un paradoxe : dans l’acte de consommation personnalisée, il est clair que le sujet dans son exigence même d’être sujet, ne fait que se produire comme objet de la demande économique. Son projet, filtré et morcelé d’avance par le système socio-économique, est déçu dans le mouvement même qui tend à l’accomplir.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, page 213

[ démarcation ] [ petite différence narcissique ] [ jeu structurel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

dialogue

- J'ai une blague pour toi, Short.
- J'écoute.
- Qu'est-ce que le père de Marvin Gaye lui a dit juste avant de le descendre ?
- J'en sais rien...
D'un seul mouvement, tout en fluidité, Tutt sortit son flingue, l'arma et le pointa sur le visage de Monroe.
- C'est le dernier 45 que t'entendras.
Monroe ne broncha pas. Si le petit blanc voulait jouer au cow-boy devant tout le monde, ça le gênait pas, il était prêt. Et il s'en foutait pas mal qu'il soit flic.
Tutt rigola.
- T'as pas pigé, Short ? Marvin Gaye. 45, comme le calibre. Et comme les 45 tours.
- Je pige. C'est juste que c'est pas très drôle, Tutt.

Auteur: Pelecanos George P.

Info: Suave comme l'éternité

[ littérature ] [ jeu de mots ]

 

Commentaires: 0

rapports humains

Herr Huhnemann avait une façon bien à lui de le scruter du regard avant de se détourner comme si on l’avait surpris à enfreindre le règlement. Ses cheveux gris fer se dressaient tout droit sur sa tête comme autant de petits clous. Il avait un visage émacié tout en longueur et des yeux d’un bleu profond. Thomas trouvait son regard déstabilisant, mais il découvrit que le fait de le fixer à son tour et de l’obliger à baisser les yeux lui donnait une étrange sensation de pouvoir. À mesure que le temps passait, il comprit que ces menues rencontres, ces simples échanges de regards, constituaient un élément important de la journée de Herr Huhnemann.


Auteur: Toibin Colm

Info: Le magicien. (Sur la vie de Thomas Mann)

[ jeune-vieux ] [ initiation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

humour

C'est Staline, un matin, il se lève. Il fait très beau. Il s'adresse au soleil : Soleil, dis-moi qui est le plus beau, le plus intelligent, le plus fort? Le soleil n'hésite pas une seconde : C'est toi ô Staline, lumière de l'univers! A midi, Staline remet ça : Dis-moi Soleil, qui est le plus brillant, le plus génial, le plus remarquable homme de tous les temps? Le soleil confirme : C'est toi ô immense Staline. Avant le dîner, Staline ne peut résister au plaisir de redemander au soleil qui est le meilleur communiste du monde. Le soleil lui répond : T'es qu'un malade, Staline, un psychopathe, un fou furieux et je t'emmerde, maintenant je suis passé à l'Ouest!

Auteur: Guenassia Jean-Michel

Info: Le club des incorrigibles optimistes

[ jeu de mots ] [ dictature ]

 

Commentaires: 0

nostalgie

Elle observa les phares, qui l'éblouirent un instant. Elle sourit en repensant à cette naïveté très enfantine, quand tout lui semblait beau et inoffensif. Les doigts de maman qui s'enroulaient dans les cheveux de papa. Leurs regards enamourés. Leurs sourires. Une impression de bonheur éternel. Quand chaque instant s'étire et dure. Voilà ce que c'était d'être une petite fille. Elle y avait beaucoup repensé ces derniers temps: au début de l'adolescence, ce désir soudain impérieux d'être adulte, de tout décider par elle-même, de suivre ses propres règles, d'être libre. Alors qu'aujourd'hui elle aurait presque envie de retourner dans la sécurité et l'innocence de cette enfance. Elle ferma les yeux tandis que des images du passé défilaient sur sa rétine.

Auteur: Bjork Samuel Frode

Info: Le hibou

[ jeunesse ]

 

Commentaires: 0

thérapie

Un individu ordinaire ne joue aux courses que parce qu’il ne supporte plus la chaîne de montage, le faciès hébété de son contremaître, la brutalité de son propriétaire, et la disparition du plaisir des sens ; que parce qu’il n’a plus le choix qu’entre le fisc, la dépression nerveuse et le cancer ; que parce qu’il en a ras le cul de ces vêtements qu’on ne peut porter que trois fois, et ras le cul aussi de boire de l’eau qui a un goût de pisse, de se faire soigner à la vitesse grand V par des médecins nullissimes qui l’expédient ensuite dans des hôpitaux-mouroirs ; bref, l’homme ordinaire ne joue aux courses que parce que les politiciens puent de la gueule…

Auteur: Bukowski Charles

Info: Journal d'un vieux dégueulasse

[ loterie ] [ espérance ] [ jeux d'argent ]

 

Commentaires: 0

loisirs

Sans dissimuler son orgueil, il lui montra aussi les travaux du stade. Cette construction, ajoutée après coup au plan général, avait une surface de 46 225 mètres carrés et était destinée aux manifestations sportives, expliqua le marquis. Depuis que l'idéologie fasciste s'était répandue en Europe, tous les gouvernements encourageaient la pratique du sport et l'assistance massive aux compétitions sportives. Avec cette mode, les nations essayaient d'imiter l'Empire romain, dont elles prenaient les usages pour anachronique modèle. C'était maintenant les victoires sportives qui symbolisaient la grandeur des peuples. Le sport n'était plus dorénavant une activité des classes oisives ni un privilège des riches, mais le mode naturel de détente de la population urbaine ; politiciens et penseurs y voyaient un moyen d'améliorer la race.

Auteur: Mendoza Eduardo

Info: La ville des prodiges

[ pouvoir ] [ jeu du cirque ]

 

Commentaires: 0

monde jungle

Car le monde des adultes, c'est pas la sortie du dimanche, c'est un monde balisé, fiché, piégé aux carrefours, avec des gendarmes pour contrôler ; sans ça où irions-nous ? Vous croyiez comme ça que vous alliez tous les deux aller et venir sur la terre sans coordonnées, sans papiers, sans étiquette ni étoile jaune ? Comme des sauvages ! Mais le temps des sauvages est passé. Il dure l'espace d'une révolution. Après vient le temps des lois, du bakchich, des balises sur les routes, le temps des papiers d'identité et du brouet noir. Parce que le paradis, il y a ceux qui le cherchent et ceux qui y sont arrivés, et ce ne sont jamais les mêmes ... et les arrivés sont toujours des arrivistes.

Auteur: Mammeri Mouloud

Info: La traversée

[ pouvoir ] [ compromission ] [ ordre ] [ jeunesse naïve ]

 

Commentaires: 0

femmes-hommes

 Ce n'était pas la première fois que nous sortions ensemble, même si les occasions s'espaçaient de plus en plus ; cela tenait à moi, ou à elle, à chaque fois, l'un de nous semblait reculer, et les mois passant, il en était résulté une facture en attente de règlement plutôt qu'une sorte de promesse non tenue. Comme si j'avais une obligation, comme si je devais lui faire la cour et m'exposer nécessairement à des blessures, les choses n'étant pas envisageables autrement, je m'était mis à l'éviter, mais dans cette tactique de l'évitement, elle n'était pas en reste, cela faisait des semaines que je ne l'avais plus vue, et je fus surpris qu'elle ne cherche pas d'excuse et se réjouisse même de me voir.

Auteur: Gstrein Norbert

Info: Le métier de tuer

[ jeux de séduction ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel