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écrivain-sur-écrivain
(…) les personnages de Simenon, eux, serrent le cœur : ce sont des petites gens, des humbles, des solitaires, des rebelles, des marginaux, des "humiliés et offensés", des ratés, des déracinés, des victimes, des vaincus. Voyez même Maigret : "Quand Maigret doit pénétrer dans un milieu cossu, il se sent difficilement admis ; il a un sentiment de gêne, de faire tache, il n'est pas à sa place…" "Maigret n'est pas à son aise avec les grands de ce monde qui tantôt l'épatent, tantôt le choquent."
Fils de l'intendant d'un aristocrate, il reste marqué par ses origines serviles : "Il y a des relations humaines, des habitudes sociales dont on ne guérit pas. On peut guérir de beaucoup de choses, mais pas de ça, d'une certaine humilité devant certaines gens... "
Au fond, Simenon a raconté cent fois la même histoire, ses grands romans n'ont qu'un seul thème : la chute d'un homme. Le destin, un incident extérieur, une fatalité intérieure viennent déclencher un implacable processus de destruction. Un homme s'éveille et se découvre soudain étranger aux siens et à lui-même, il essaie de briser les chaînes de sa vie quotidienne - et il sombre.
Auteur:
Leys Simon Pierre Ryckmans
Années: 1935 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, essayiste, critique, traducteur et sinologue, écrit en français et anglais
Continent – Pays: Europe - Belgique
Info:
L'Ange et le Cachalot
tumulte urbain
Je ne veux plus du splendide soleil silencieux,
Je ne veux plus, Nature, de tes bois ni la lisière paisible de tes bois,
Je ne veux plus du trèfle dans tes champs, de la fléole dans tes prés, de tes maïs ni tes vergers,
Je ne veux plus de ton épeautre épanoui où butinent en essaim les abeilles du neuvième Mois,
Je veux les visages et les rues – je veux l’incessante cohue de ces fantômes sur leurs kilomètres de trottoir !
Je veux interminablement les yeux – je veux les femmes – je veux les camarades les amants par milliers !
Je veux qu’il en vienne de nouveaux tous les jours – je veux tenir des mains différentes dans ma main tous les jours !
Je veux tous les spectacles – je veux les rues de Manhattan !
Je veux Broadway, les soldats qui défilent – je veux le chant de la trompette, le tambour !
(Par compagnies par régiments les soldats – il y a ceux qui partent, les intrépides, ils claquent le feu,
Il y a ceux qui, service fini, rentrent, ils sont jeunes et cependant très vieux, usés, rangs décimés ils marchent regard absent.)
Je veux les rives les quais franges encombrées de coques de navires noirs !
Je les veux toutes ! Je veux une vie intense, pleine à satiété mais multiple !
La vie théâtrale, les salons du bar, les grands hôtels, oui, je veux ça !
La salle des alcools à bord du vapeur, la sortie en mer à plusieurs, la procession aux flambeaux, oui oui !
La brigade en partance pour le front, chariots militaires provisions en piles l’accompagnant ;
Les gens, cela ne finira jamais, ils vont en foule, ils ont des voix fortes, leurs passions, leurs parades,
Les rues de Manhattan comme des artères qui battent, on y entend à l’instant le tambour,
Le chœur, le concert des bruits, cela n’en finit pas, le cliquetis du maniement des mousquets (je n’oublie pas le spectacle des blessés),
Ah ! les foules manhattaniennes, ah ! leur turbulence musicale tous ensemble !
Les visages, les yeux des Manhattaniens, je les veux pour toujours !
Auteur:
Whitman Walt
Années: 1819 - 1892
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Dans "Feuilles d'herbe", Je demande le splendide soleil silencieux, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 425-426
[
réjouissant
]
[
ville
]
[
citadin
]
[
animation
]
guerre
Rentre des champs, père, il y a une lettre de notre Pete,
Viens donc à la porte, mère, il y a une lettre de ton fils chéri.
Parce que c’est l’automne,
Parce que les feuilles vertes aux arbres foncent, et jaunissent et rougissent,
Que leur fraîcheur adoucit les villages de l’Ohio feuillage balançant dans la petite brise,
Que les pommes pendent mûres aux vergers et mûrs pendent les raisins aux treilles de la vigne
(Sentez-vous le parfum des grappes de la vigne ?
Sentez-vous le parfum du blé noir où les abeilles ont cessé de bourdonner ?),
Il est si calme aussi, le ciel, si translucide après la pluie, si merveilleux sont les nuages,
Tout est si calme dessous lui, tout si plein de vie de beauté, et la ferme est prospère.
Comme sont prospères là-bas aussi les champs,
Mais voici qu’en revient à l’instant le père, il répond à l’appel de sa fille,
Mais voici qu’à l’entrée vient la mère, elle a hâte d’être au seuil.
Aussi vite qu’elle marche ses pas éprouvent une crainte, ils tremblent,
Elle n’a pas pris le temps d’ajuster ses cheveux, son bonnet.
Vite vite ouvrir l’enveloppe.
Ce n’est pas l’écriture de notre fils, non ! pourtant son nom est écrit,
Une main étrange a écrit pour notre fils, oh ! comme le cœur maternel a mal !
Evanouissement, lueur d’éclairs noirs, sa lecture ne saisit que quelques mots essentiels,
Des bribes de phrases, blessé par balle à la poitrine dans un engagement de cavalerie, conduit à l’hôpital,
Dans un état très faible, mais il guérira.
Je ne vois plus qu’une seule silhouette devant moi,
Au milieu de cet Ohio regorgeant de richesses, fermes et cités,
Une femme pâleur de mort au visage, tête en plomb, elle ne tient plus sur ses jambes,
Elle s’appuie contre le chambranle de la porte.
N’aie pas de chagrin, maman (c’est la grande fille qui parle tout en sanglotant,
Et les petites sœurs se sont serrées contre ses jambes, muettes de terreur),
Regarde maman chérie, tu vois bien que la lettre dit que Pete sera bientôt guéri non ?
Hélas le pauvre garçon ne guérira jamais (peut-être même est-elle mieux où elle est cette vaillante âme droite),
Car cependant qu’ils sont là debout à la porte, lui est déjà mort,
Leur fils unique est mort.
Mais la mère a besoin de réconfort,
Cette femme fluette qui portera bientôt le deuil,
Qui ne touchera plus à la nourriture le jour, se réveillera en sursaut la nuit dans son sommeil léger,
Se réveillera à minuit, pleurera, soupirera d’un seul soupir ininterrompu,
Ah ! si elle pouvait sans qu’on la voie, en silence échapper à la vie, partir dans son coin,
Aller retrouver son cher fils mort.
Auteur:
Whitman Walt
Années: 1819 - 1892
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Dans "Feuilles d'herbe", Rentre des champs, père, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 411 à 413
[
soldat
]
[
poème
]
politesse
Le vouvoiement entre époux est devenu aujourd’hui une sorte de curiosité ethnographique, et Dieu sait pourtant les services de toutes sortes qu’il rend. Je le pratique depuis trente-cinq ans que je suis marié. C’est un jeu divertissant, dont on ne se lasse jamais. Même dans le langage le plus routinier, l’oreille est toujours agréablement surprise. Les scènes dites de ménage, fussent-elles conduites avec vigueur, s’en trouvent haussées à du joli théâtre. On a envie de s’applaudir et de souper ensemble au champagne après le spectacle. Toutes les femmes qui ont compté dans ma vie, je les ai toujours voussoyées, et réciproquement, pour l’honneur de l’amour en quelque sorte. Puis-je espérer, sans trop, y croire, que, tombant sur cette chronique, un jeune couple s’en trouvera convaincu, au moins curieux de tenter l’expérience ?
Auteur:
Raspail Jean
Années: 1925 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Du tutoiement et du vouvoiement
[
amusement langagier
]
grimace
Un sourire, c'était une lumière. Pas chez tout le monde, mais chez la plupart des gens. A présent, il savait ce que ressentait Alice quand le sourire du chat de Cheshire planait au-dessus d'elle, sournois et dentu. Ainsi souriait la Forêt, avec dédain, d'une façon ineffable et moqueuse.
Auteur:
Petrosyan Mariam
Années: 1969 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Europe - Arménie
Info:
La Maison dans laquelle
[
ambivalente
]
[
visage ambigu
]
s'illusionner
Il est bien difficile de renoncer à un rêve. Il est plus facile de compliquer le chemin qui y mène plutôt que de se résoudre à la croire irréalisable.
Auteur:
Petrosyan Mariam
Années: 1969 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Europe - Arménie
Info:
La Maison dans laquelle
[
complexifier
]
[
déguster
]
[
fuite en avant
]
[
intransigeance
]
chronos
Nous ne cessons de nous étonner du passage du temps : "Comment ! hier à peine, ce père de famille chauve et moustachu était encore un gosse en culottes courtes !" Cela montre que le temps n'est pas notre élément naturel.
Imagine-t-on un poisson qui s'étonnerait de la mouillure de l'eau ? C'est que notre vraie patrie est l'éternité ; dans le temps nous ne sommes que des visiteurs de passage.
N'empêche, c'est dans le temps que l'homme construit la cathédrale de Chartres, peint le plafond de la Sixtine et joue de la cithare à sept cordes - ce qui inspira la fulgurante intuition de William Blake : "L'Ëternité est amoureuse des œuvres du temps."
Auteur:
Leys Simon Pierre Ryckmans
Années: 1935 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, essayiste, critique, traducteur et sinologue, écrit en français et anglais
Continent – Pays: Europe - Belgique
Info:
Le bonheur des petits poissons : Lettres des Antipodes
[
durée outil
]
[
présent absolu
]
droit de vote
Arrêtons-nous par exemple un instant sur le mythe démocratique du "peuple souverain". Tous les bons esprits ont vu là depuis longtemps une formidable supercherie : d’une main, on donne au peuple un pouvoir pour lequel il n’est pas fait et qui, par conséquent, reste toujours quelque chose de spectral et de platonique, et, de l’autre, on lui enlève les droits qui conviennent à son rôle exact dans la cité. Le bulletin de vote a fleuri sur la tombe des libertés communales et corporatives.
Auteur:
Thibon Gustave
Années: 1903 - 2001
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Retour au réel, nouveaux diagnostics, Lardanchet, Lyon, 1943
[
critique
]
mondialisation
La concentration des infrastructures de contrôle social dans quelques mains privées a [...] deux conséquences de taille. La première est évidemment que les décisions concernant les structures de contrôle et de surveillance viennent à être prises par un nombre restreint de personnes, dont le but premier est la maximisation d’un profit à l’échelle mondiale, donc souvent la maximisation des flux abstraits – sur lesquels ils pourront prélever des commissions – sur la planète. [...] Cette dépossession au profit de processus impersonnels mondialisés est évidemment l’un des principaux moteurs du "complotisme". [...]
Un ultime corollaire à la mise en place de ce système mondial est que chefs d’États et gouvernements sont de plus en plus dépourvus vis-à-vis de la "mégamachine" de surveillance des flux, laquelle mène une existence de plus en plus autonome. Ainsi, lorsqu’une procédure est mise en place, la question qui domine n’est souvent plus de savoir si elle est conforme aux intérêts politiques locaux, mais de s’assurer de sa conformité avec ce qui a été décidé ailleurs. [...] A nouveau, une logique qui donne le sentiment d’une immense corruption des dirigeants, quand bien même la réalité est souvent plus banale. L’illusion d’optique vient du fait que l’on s’acharne souvent à voir en eux des acteurs politiques, c’est-à-dire préoccupés par la représentation et la défense d’intérêts politiques et locaux. Sauf exception, ils ne sont souvent que des acteurs juridiques et administratifs, chargés de s’assurer de la compatibilité des cadres législatifs et juridiques locaux avec la mégamachine planétaire. Ils dirigent, consciemment ou inconsciemment, la filiale nationale d’une entreprise mondiale.
Auteur:
Travers Guillaume
Années: 196? -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: journaliste économique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "La société de surveillance, stade ultime du libéralisme", La nouvelle librairie, Paris, 2021, pages 87 à 89
[
privatisation
]
[
hors-sol
]
Diable
Ce nom, lourdement connoté d’un folklore plus ou moins caricatural et infantile accompagné d’une riche iconographie qui voile ce qu’elle veut représenter, désigne la destructivité des structures logiques du langage dévoyées dans un processus sans sujet qui porte atteinte de ce fait au déploiement harmonieux de la psyché en en pervertissant les établissements relationnels.
Auteur:
Farago Pierre
Années: 1969
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: organiste, compositeur
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Une proposition pour l'autisme
[
défini
]
[
psychanalyse
]
[
chaos
]