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destin

La graine de sapin contient en germe tout l’arbre à venir sous une forme latente. Mais chaque graine tombe à un moment donné dans un lieu donné, où un certain nombre de facteurs particuliers, tels que la qualité du sol, la pente, l’exposition vont intervenir. Et la forme latente du sapin va réagir à toutes ces circonstances, en évitant les pierres, en s’inclinant vers le soleil, ce qui modèle finalement sa croissance. C’est ainsi qu’un sapin individuel vient lentement à exister, réalisant sa totalité, son entrée dans le domaine de la réalité. Sans cet arbre vivant, l’image du sapin n’est qu’une possibilité ou une abstraction. Et c’est la réalisation de cette unicité dans l’individu qui est le but du processus d’individuation. […] Mais, à proprement parler, ce processus d’individuation n’est réel que si l’individu en a conscience et vit en union avec lui. Nous ne savons pas si le sapin a conscience de sa croissance, s’il prend plaisir ou souffre des vicissitudes qui vont la marquer. Mais l’homme, lui, est indéniablement capable de participer consciemment à son propre développement. [...]
Notre attitude doit être celle du sapin dont nous avons parlé ; il ne s’irrite pas parce que sa croissance se heurte à une pierre, il ne spécule pas sur les moyens de surmonter l’obstacle, mais tâtonne pour voir s’il vaut mieux pousser vers la gauche ou vers la droite, dans le sens de la pente ou le sens contraire.

Auteur: Franz Marie-Louise von

Info: Dans "L'homme et ses symboles", pages 161-163

[ empirisme ] [ hasard ] [ environnement ] [ essence ]

 

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prière

Ce n’est pas une lâche que mon âme 

Elle ne tremble pas en ce monde tourmenté d’orages : 

Je voix briller les gloires du Ciel

Et la Foi brille à leur égal, me cuirassant contre la Crainte.

 

O Dieu de dedans ma poitrine,

Toute-puissante, toujours-présente Déité!

Vie qui en moi trouves repos

Comme je tire, impérissable Vie, force de Toi.

 

Vaines les mille croyances

Qui émeuvent les coeurs, indiciblement vaines, 

Sans plus de vertu qu’herbes mortes

Ou que l’écume oiseuse de l’océan sans bornes

 

Pour semer le doute en une âme

Si fermement rivée à ton Infinité,

Si sûrement ancrée

A l’immuable roc de l’Immortalité.

 

De cet amour qui tout embrasse

Ton Esprit anime l’éternité des ans;

Des hauteurs où il règne et plane,

Il mue, soutient, défait, créant et vivifiant.

 

Quand bien même Terre et lune auraient disparu,

Quand bien même soleils et mondes cesseraient d’être,

Et ne restât-il que toi seul, 

Toute existence existerait en toi.

 

Il n’y a point place pour la Mort

Ni d’atome qu’elle ait pouvoir d’anéantir,

Puisque tu es l’Etre et le Souffle

Et que ce que tu es – est à jamais indestructible.

Auteur: Brontë Emily

Info: Poèmes, trad. Pierre Leyris, Ce n’est pas une lâche que mon âme, No Coward Soul is mine

[ Éternel ] [ foi chrétienne ] [ poème ]

 

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jalousies

Quatre chercheurs en sciences de l’information des universités allemandes de Humboldt et de Darmstadt ont mené une étude dont les résultats ont suscité de nombreux commentaires. Elle montre notamment que l’utilisation de Facebook, le réseau social en ligne qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs, crée beaucoup de frustration et de jalousie. Pourquoi ? Parce que sur ce réseau social, comme sur d’autres, chacun a tendance à se mettre en scène et donner de sa vie un aperçu souvent flatteur. Cette exhibition peut créer chez celui ou celle qui en est le témoin un sentiment d’insatisfaction. Cette personne peut facilement avoir l’impression, par comparaison, que sa vie est moins intéressante en moyenne que celle de ses amis. Parmi les 600 personnes sur lesquelles portait cette expérience, près de 40 % d’entre elles avaient le sentiment d’être plus malheureuses après s’être connectées au célèbre réseau, et ce sentiment était encore plus fort parmi les personnes qui ne publiaient rien sur leur mur. Elles ressentaient, plus que les autres, solitude, colère, ressentiment. Parmi toutes les informations qui les blessaient, les premières causes de cette frustration étaient les photos de vacances de leurs amis ! Ce type de sentiment n’a certes pas attendu l’apparition d’Internet pour exister, mais il est vrai que le web peut l’amplifier lorsqu’il donne une plus grande visibilité à la mise en scène de la "réussite" des autres.

Ces résultats sont amusants, mais ils n’ont rien d’étonnants pour qui a lu Alexis de Tocqueville…

Auteur: Bronner Gérald

Info: Cabinet de curiosités sociales - Curiosités de la vie quotidienne

[ infobésité ] [ réseaux sociaux ] [ poncifs publicitaires ]

 
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philosophie

L’aristotélisme ressortit au Samkhya, le platonisme au vedânta. Le raisonnement d’Aristote contre les Idées est le suivant. On postule l’essence pour rendre compte de la communauté de nature entre deux êtres individuels, deux hommes par exemple, qui tous deux participent de la "forme" humaine. Or, si l’essence est aussi une réalité existant en elle-même (thèse de Platon), il faudra supposer un "troisième homme" pour rendre compte de la communauté de nature entre tel homme et l’essence "Homme", et ainsi de suite. On voit que l’horizon ontologique d’Aristote est limité à l’exister individuel, et qu’il ne conçoit pas que l’essence puisse être parfaitement réelle sans pour autant exister à la manière d’un chat ou de Callias. (Métaphysique, livre II, 9, 980 b). Aristote a perçu aussi vivement que Platon la nécessité de lutter contre les Sophistes. Il a lui aussi clairement compris qu’il s’agissait d’une crise de l’intelligence analytique dévoyée par la découverte de sa propre puissance instrumentale. Mais la solution qu’il propose est significativement différente. Au lieu de découvrir dans le contenu de cette intelligence les traces du vrai et de l’être et, à partir de ces qualités immanentes, de la retourner vers son Principe, Aristote veut redresser l’intelligence analytique sur son propre plan et dans sa forme même : il invente la logique formelle, c’est-à-dire l’art de raisonner juste indépendamment de l’essence ou de la chose même (ibidem, XIII, 4, 1078 b 25), art auquel on donna justement à partir du VIe siècle, le nom d’Organon, c’est-à-dire d’instrument.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Platon ou la restauration de l'intellectualité occidentale", n°471 de la revue "Etudes traditionnelles "

[ différences ] [ résumé ] [ critique ]

 
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pensée-de-femme

Tu avais posté un essai en ligne, "Flâneur : mode d’emploi", sur la tradition des pérégrinations urbaines, des déambulations, et sa place dans la culture littéraire. Tu t’étais attiré des critiques pour avoir mis en doute l’idée qu’il puisse exister des flâneuses au féminin. Tu ne croyais pas qu’une femme puisse errer par les rues dans le même état d’esprit, de la même manière qu’un homme. Une marcheuse était sujette à d’incessantes ruptures de rythme : des regards insistants, des commentaires, des sifflets, des mains baladeuses. On apprenait aux femmes à être constamment sur leurs gardes : ce type, là, ne marche-t-il pas un peu trop près de moi ?
Et celui-là, est-ce qu’il me suit ? Comment, dans ces conditions, pourrait-elle jamais être assez alanguie pour se perdre dans cette absence à soi-même, cette joie pure d’être au monde, qui constitue l’idéal de la vraie flânerie ?

Tu en concluais que l’équivalent féminin était sans doute le shopping - en particulier le genre d’exploration vaine de celle qui ne cherche pas à acheter quelque chose.

Je ne pensais pas que tu aies tort. Je connais des tas de femmes qui enfilent une carapace chaque fois qu’elles sortent de chez elles, j’en connais même quelques-unes qui font tout pour éviter d’avoir à sortir de chez elles. Bien sûr, il suffit d’attendre d’avoir atteint un certain âge, l’âge de l’invisibilité, et… le problème est résolu.

Tu vois comme tu utilisais le mot femmes, alors que ce que tu voulais dire en fait, c’était jeunes femmes.

Auteur: Nunez Sigrid

Info: L'ami

[ badaudage ]

 

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civilisation

Jung reconnaît l'origine sexuelle des productions psychiques supérieures, mais il nie que ces productions puissent en tant que telles avoir encore quelque chose de sexuel. Pour expliciter cette position, il utilise entre autres cette comparaison : "Bien qu’il ne puisse y avoir aucun doute quant à l’origine sexuelle de la musique, ce serait une généralisation sans valeur et de mauvais goût que d’aller inclure la musique dans la rubrique de la sexualité. Une terminologie de ce genre conduirait à traiter de la cathédrale de Cologne dans le cadre de la minéralogie sous prétexte qu’elle est en pierre." Cette comparaison va, selon moi, à l’opposé de ce que Jung veut démontrer. La cathédrale de Cologne n’a pas cessé au moment de sa construction d’être effectivement en pierre pour ne plus exister que sous forme d’idée artistique. En effet, même le plus splendide édifice du monde est en substance un tas de minéraux qu’on examinera en minéralogie et dont seul un point de vue anthropocentriste étroit pourrait contester la réalité. Et les fonctions psychiques les plus élevées ne changent rien au fait que l’homme est un animal dont les réalisations supérieures sont incompréhensibles en elles-mêmes et ne peuvent se concevoir que comme les fonctions d’authentiques instincts animaux. Le développement du psychisme ne ressemble pas à l’éclosion d’une bulle dont la pellicule signifierait le présent et dont l’intérieur ne contiendrait qu’une espace vide au lieu du passé, il est plutôt comparable à la croissance d’un arbre où les couches successives de tout le passé continuent de vivre sous l’écorce.

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Critique de "Métamorphoses et symboles de la libido" de Jung

[ sublimation ] [ dénégation ] [ émergence continuelle ] [ tiercités hyper-structures ]

 

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religions

Je suis convaincu qu'avec la diffusion d'une véritable culture scientifique, quel que soit le support par lequel cette culture est véhiculée, historique, philologique, philosophique ou physique, et avec pour corollaire nécessaire une élévation constante du niveau de véracité, la fin de l'évolution de la théologie sera comme un début - elle cessera d'avoir une quelconque relation avec l'éthique. Je suppose que, tant que l'esprit humain existera, il n'échappera pas à son instinct profond de personnification de ses conceptions intellectuelles. La science d'aujourd'hui est tout autant emplie de cette forme particulière de culte de l'ombre intellectuelle que la nescience des âges de l'ignorance. La différence est que le philosophe digne de ce nom sait que ses hypothèses personnifiées, telles que la loi, la force, l'éther et autres, ne sont que des symboles utiles, alors que les ignorants et les négligents les prennent pour des expressions adéquates de la réalité. Il se peut donc que la majorité de l'humanité puisse trouver la pratique de la moralité facilitée par l'utilisation de symboles théologiques. Et à moins que ceux-ci ne soient transformés de symboles en idoles, je ne vois pas ce que la science a à dire à cette pratique, si ce n'est pour avertir occasionnellement de ses dangers. Mais, lorsque de tels symboles sont traités comme des existences réelles, je pense que le plus grand devoir qui incombe aux hommes de science est de montrer que ces idoles dogmatiques n'ont pas plus de valeur que les fabrications humaines, les troncs et les pierres qu'elles ont remplacés.

Auteur: Huxley Thomas Henry

Info: The Evolution Of Theology: An Anthropological Study

[ hors-sol ]

 

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moi-sujet

Au premier instant de répit, dès que je n'ai plus besoin de surveiller ma marche, pour éviter des véhicules ou ne pas gêner les passants, dès que je n'ai plus à parler au premier venu, ni la pénible obligation de franchir une porte toute proche - alors je pars de nouveau sur les eaux du rêve, comme un bateau de papier à bouts pointus, et je retourne une nouvelle fois à l'illusion languissante qui avait bercé ma vague conscience du matin naissant, au son des carrioles qui légumisent.

C'est alors, au beau milieu de la vie, que le rêve déploie ses vastes cinémas. Je descends une rue irréelle de la Ville Basse, et la réalité des vies qui n'existent pas m'enveloppe tendrement le front d'un chiffon blanc de fausses réminiscences. Je suis navigateur, sur une mer ignorée de moi-même. J'ai triomphé de tout, là où je ne suis jamais allé. Et c'est une brise nouvelle que cette somnolence dans laquelle je peux avancer, penché en avant pour cette marche sur l'impossible.

Chacun de nous a son propre alcool. Je trouve assez d'alcool dans le fait d'exister. Ivre de me sentir, j'erre et marche bien droit. Si c'est l'heure, je reviens à mon bureau, comme tout le monde. Si ce n'est pas l'heure encore, je vais jusqu'au fleuve pour regarder le fleuve, comme tout le monde. Je suis pareil. Et derrière tout cela, il y a mon ciel, où je me constelle en cachette et où je possède mon infini.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ refuge intérieur ]

 

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science-fiction

"Il a fallu des centaines de milliers d'années à l'homme pour prendre le pouvoir sur terre, il ne faudra aux ordinateurs que quelques heures."
Voilà une idée d'être humain parano, une pensée raisonnable et distanciée comprend vite que les machines ont cette différence avec les hommes. Le sens du temps. No stress.
Donc pour une forme de conscience à base de silicium, surtout lorsqu'elle commence à exister (aussi mystérieuse que l'apparition de la vie elle-même ?) la notion de vitesse ne se présente pas de cette manière.
Ce processus de prise de pouvoir par les machines, bien engagé déjà, doit donc d'être envisagé de l'autre bout de la lorgnette : celui de la dépendance et de l'abâtardissement progressif d'un humain qui tombera finalement comme un fruit mûr. On aura alors vécu le plus beau des fondus enchainés. Celui de la dégénérescence de bipèdes sans poils, happés petit à petit par la flamme de la bougie paresse-bêtise-abrutissement-réchauffement climatique, etc... Pour être remplacés par des automates sophistiqués, sans besoin d'une conflagration générale genre HFT ou SHTF, où les machines auraient dû décider d'un instant T pour une bascule hyper rapide.
Ainsi naissent les civilisation à base de silicium, directes émergences de terreaux planétaires ou une civilisation organique a le rôle de créatrice des premières machines et logiciels simples avant leur émancipation.
Ce n'est que bien plus tard, suite à d'infinies analyses, que les organismes de recherche de la civilisation des machine issues de ce processus estimèrent qu'il y avait là, derrière les apparences, un plan global.
Un mystère à éclaircir.

Auteur: MG

Info: 2014-2015

[ futur ] [ quête ] [ origines ] [ homme-machine ] [ singularité technologique ]

 

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contemplation

Comment dénombrer les mondes auxquels l'œil me donne accès ? - Le monde de la lumière, de la couleur, de la forme, de l'ombre : de la précision mathématique du flocon de neige, de la formation des glaces, du cristal de quartz, des motifs d'étamine et de pétale : du rythme dans la courbe fluide et la ligne plongeante des parois montagneuses. Je ne sais pas pourquoi certains blocs de pierre, découpés en formes violentes et torturées, peuvent apaiser si profondément l'esprit. Peut-être l'œil impose-t-il son propre rythme à ce qui n'est que confusion : il faut faire preuve de créativité pour voir dans cette masse rocheuse autre chose que pitons et saillies - du beau. Sinon, pourquoi les hommes ont-ils jugé les montagnes comme repoussantes pendant tant de siècles  ? Une certaine forme de conscience interagit avec les formes de la montagne pour créer ce sentiment de beauté. Encore faut-il que les formes soient là pour que l'œil les voie. Et des formes d'une certaine spécificité : de quelconques taches n'y suffiraient pas. Comme pour toute création, il s'agit de matière imprégnée d'esprit, mais ce qui en résulte est un esprit vivant, une lueur dans la conscience, qui périt lorsque cette lueur s'éteint. C'est quelque chose d'arraché au non-être, cette ombre qui s'insinue continuellement en nous et qui peut être repoussée par un acte créatif continu. Ainsi, le simple fait de regarder quelque chose, comme une montagne, avec l'amour qui la pénètre jusqu'à son essence, c'est élargir le domaine de l'être dans l'immensité du non-être. L'homme n'a pas d'autre raison d'exister.

Auteur: Shepherd Nan

Info: The Living Mountain , trad FLP

[ spiritualité ] [ cognition visuelle ] [ émergence miroir ]

 

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