Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 94958
Temps de recherche: 0.13s

gauche caviar

Dans ma génération, parmi ceux qui avaient défilé entre République et Nation, parmi tous les enfants chéris du mitterrandisme, beaucoup s'étaient droitisés pour des raisons essentiellement économiques. Ils avaient forci, acheté un appartement, deux appartements dont le prix avait quintuplé sous l’effet du boom immobilier. Ils avaient acheté des maisons de campagne.

Ils s'étaient félicités lorsqu'un fils d’ouvrier, un socialiste austère et probe du nom de Pierre Bérégovoy avait déréglementé les marchés financiers. Ils avaient acheté des actions, poussé les portes capitonnées des fonds d'investissement, ils avaient de plus en plus d'argent et des nuances s'étaient glissées dans leurs conversations : "Il y a un principe de réalité", "il ne faudrait pas non plus décourager les gens", "bien sûr que je crois à l'impôt, oui, je suis socialiste : mais pas à la fiscalité punitive". Et puis bientôt : "il faut arrêter de faire croire aux gens qu’on peut raser gratis", "on est bien obligés de regarder ce que font les autres", "la concurrence mondiale est une réalité".

Arrivés à la cinquantaine, la peau ravinée par les plaisirs, la peau creusée et ravinée, ces hommes et ces femmes prononcèrent des mots comme "le culte malsain de la dépense publique". Les hommes portaient des vestes légères sur des chemises bleu ciel, des chapeaux, des pantalons chino. Ils apparaissaient, épanouis par leurs festins de viande, repus de carnages, dans la loge d'un client, à RoIand-Garros. Ils ressemblaient tous plus ou moins, dans l’allure générale, dans l'impression qui demeure après que le souvenir d'un visage s’est évanoui, à Dominique Strauss-Kahn.

Auteur: Quentin Abel

Info: Le voyant d'Étampes

[ droitisation ] [ glissement ] [ arrivistes arrivés ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

distanciation

Je suis peut-être cinglé mais il me semble qu'un homme politique se doit de posséder une vision globale du monde et des enjeux, tandis qu'un spécialiste risque de ne voir le problème que par le petit bout de sa lorgnette.

C'est l'anecdote de ce grand peintre de la Renaissance à qui un cordonnier fait remarquer qu'une chaussure du personnage de son tableau n'est pas conforme. Le peintre corrige. Mais quand le cordonnier veut faire une autre remarque, il l'arrête en disant: "Cordonnier, pas plus haut que la chaussure!"

Auteur: Jeener Jean-Luc

Info: Pour en finir avec la liberté

[ hauteur de vue ] [ chacun son métier ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

solipsismes

Son père lui avait-il précisé, ce jour-là, que son violon était de Nicolas François Vuillaume, originaire de Mirecourt ? Rei voltigeait d'une question à une autre, d'une conjecture à une autre, d'une supposition à une autre. Se débattant ainsi dans les incertitudes, il finissait par se désoler. Il se rendait trop bien compte que tous les cœurs du monde, retirés dans leur solitude intranquille, étaient semblables à des monades impénétrables, repliées sur elles mêmes ; qu'ils étaient finalement comme tous les corps du monde séparés les uns des autres, si douloureusement étrangers les uns aux autres.

Auteur: Mizubayashi Akira

Info: Âme brisée

[ solitudes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

guerre

La victoire, quand on la rencontre, semble souvent être le résultat d'une inspiration soudaine ; pratiquement, il en est rarement ainsi. Les grands chefs dont les décisions, au moment critique, paraissent si fulgurantes, en ont généralement pesé le pour et le contre pendant des semaines, sinon des mois ; et les succès qu'ils peuvent connaître sont dus le plus souvent au fait qu'au moment même où tout allait mal, une idée claire a redonné aux événements un cours favorable. Enfin, les plans qui réussissent sont rarement l’œuvre d'un seul homme. Leur développement est progressif et vient de ce que plusieurs esprits, s'attaquant à un même problème, contribuent ensemble à sa solution.

Auteur: Jackson William Godfrey Fothergill

Info: La bataille d'Italie

[ intelligence collective ] [ urgence ] [ distanciation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

langage

Coste plissa les yeux. Il y a trois types d'utilisation du français. Le français entre amis, celui avec les insultes en guise de ponctuadon. Le français en famille, un peu plus riche. Enfin, le français utilisé en milieu professionnel, plus châtié et codifié. Maîtriser les trois dans le 93, c'est déjà être polyglotte. Mais le pauvre Colin semblait n'en connaître qu'un, celui avec les insultes. Même si le gamin faisait bien des efforts aujourd'hui, Coste s'attendait malgré tout à saigner des oreilles d'ici une phase ou deux.

Auteur: Norek Olivier

Info: Territoires

[ triade ] [ camouflages ] [ faille apparente ] [ défaut ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

gouvernants

Alors qu'il en arrivait à sa conclusion, Chérif coupa le son du téléviseur. Pendant quelques minutes, nous regardâmes le président parler sur l'écran, sans entendre ses mots. Ses lèvres s'ouvraient et se refermaient sur le silence. Il mastiquait le vide avec force.

- C'est exactement ce que vit le pays, constata Chérif. Nos dirigeants nous parlent de derrière un écran, une vitre qu aucun son ne traverse. Personne ne les entend. Ça ne changerait rien si on les entendait. On n'en a plus besoin pour savoir qu'ils ne disent pas la vérité. Le monde derrière la vitre est un aquarium. Nos dirigeants, par conséquent, ne sont pas des hommes mais des poissons : des mérous, des cabillauds, des silures, des espadons, des brochets, des morues, des soles et des poissons-clowns. Et beaucoup de requins, bien sûr. Mais le pire, quand on regarde leurs visages de poissons, c'est qu'ils semblent nous dire : à notre place, vous ne feriez pas mieux. Vous décevriez comme nous décevons.

Auteur: Mbougar Sarr Mohamed

Info: La plus secrète mémoire des hommes

[ politiciens ] [ impuissants ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

mère-fils

Harvey, comme un certain nombre de jeunes gens fort à plaindre, n'avait de sa vie reçu un ordre direct, jamais, du moins, sans qu'il s'accompagnât de commentaires interminables et parfois larmoyants sur les bienfaits de l'obéissance et le bienfondé de la requête. Mrs. Cheyne vivait dans la terreur de rendre son fils neurasthénique, ce qui explique peut-être pourquoi elle était elle-même constamment au bord de la dépression nerveuse.


Auteur: Kipling Rudyard

Info: Capitaines courageux

[ surprotectrice ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

réplique

Voulant railler la maigreur de George Bernard Shaw, Winston Churchill lui lança :

- À vous voir, tout le monde pourrait penser que la famine règne en Angleterre.

- À vous voir, tout le monde pourrait penser que c’est vous qui en êtes la cause.

Auteur: Internet

Info:

[ obèse ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

musique

La boisson ranima pour quelques minutes la conversation. Puis ce fut de nouveau le silence, le malaise. Alors se produisit l’inévitable. Vidal, instinctivement, ouvrit le phonographe de la baraque. Un disque de jazz se mit à tourner. Rien n'est plus déchirant, dans les lieux désolés, que la voix de ces boîtes enchantées. Dès qu'elles commencent leur chant, la prison se fait plus étroite, plus triste l'hôpital, plus poignante la solitude. On croit se distraire et l'on est à chaque instant meurtri davantage. Vidai changeait les plaques. Les officiers espagnols regardaient de leurs yeux éteints tournoyer ces noirs soleils. Abdallah, du fourreau de son poignard, caressait Ie petit chat. Comme personne n'osait rompre le maléfice, le phonographe joua très tard, dans cette nuit de vent chaud, à Juby.

Auteur: Kessel Joseph

Info: Vent de sable

[ blues ] [ nostalgie ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

hypothèse psychanalytique

Dans la perspective kleinienne [de Melanie Klein] qui est celle que je désigne pour l’instant, tout l’apprentissage, si l’on peut dire, de la réalité par le sujet, est primordialement préparé et sous-tendu par la constitution essentiellement hallucinatoire et fantasmatique des premiers objets, classifiés en bon et mauvais objets, pour autant qu’ils fixent une première relation primordiale qui, dans la suite de la vie du sujet, donnera les types principaux des modes de rapport du sujet avec la réalité. On en arrive ainsi à la notion que le monde du sujet est fait d’un rapport fondamentalement irréel de celui-ci avec des objets qui ne sont que le reflet de ses pulsions fondamentales.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, page 215

[ résumé ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson