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christianisme

C'est pourquoi la principale approche,  et la plus efficace, pour pénétrer et saisir l'esprit du Docteur angélique dans ce merveilleux édifice de la théologie, est d'abord de rechercher diligemment l'ordre qu'il a suivi dans la disposition et le traitement de sa Somme, (Summa) en procédant d'une question à l'autre, d'une matière vers l'autre, comme si elles étaient reliées par des liens d'or.


Auteur: Poinsot João Jean de Saint-Thomas

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[ analyse sémantique ] [ historique ]

 

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ens reale-ens rationis

En recourant à l’outillage mental de l’époque, il est possible de reconstituer le classement des productions de l’esprit afin de déterminer quel est, à la fin du XVIe siècle, le statut des objets littéraires. Les entia rationis de la métaphysique (les "êtres de raison" par opposition aux êtres réels) entretiennent des rapports complexes avec les concepts de la logique. Les logiciens qui les acceptent tentent de sélectionner les entia rationis ficta, mais "possibles", qui ne sont pas contradictoires, en excluant les objets impossibles et les propositions hérétiques. D’autres — particulièrement en France—refusent toute fiction littéraire, considérée comme "caduque" (Philippe Canaye, Scipion Dupleix) jusqu’à ce que Port-Royal* leur restitue une certaine neutralité.

Auteur: Demonet Marie-Luce

Info: Résumé de : Les êtres de raison, ou les modes d’être de la littérature, juin 2014.*La Logique de Port-Royal est le nom habituellement donné à l'ouvrage d'Antoine Arnauld et Pierre Nicole, intitulé La Logique ou l'art de penser et publiée pour la première fois en 1662, à Paris sans nom d’auteur.

[ historique ] [ sémiotique ] [ entités sémantiques ] [ scolastique baroque ]

 
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sémiotique postmoderne

Le dossier actualisé

La prise de conscience que l'expérience humaine, étant avant tout une expérience animale, ne commence pas simplement avec l'ens reale mais avec un monde d'objets qui sont normalement (au moins dans les temps historiques, sinon préhistoriques) constitués de façon prédominante par l'entia rationis (et incluent l'entia realia formellement reconnue comme telle seulement comme une dimension virtuelle et indistincte de ses particularités) n'est pas sans précédent dans l'histoire de la philosophie. Mais la thématisation intégrale de cette prise de conscience est sans précédent, on peut donc dire qu'elle constitue l'essence de la postmodernité dans la mesure où nous devons la concevoir comme une époque philosophique distincte dans le sillage du développement philosophique principal qui va de Descartes au XVIIe siècle à Wittgenstein et Husserl au vingtième siècle. Heidegger a souligné la nécessité d'une telle thématisation sous la rubrique classique de l'"être", mais il n'est allé que jusqu'à poser la question à laquelle la sémiotique commence à répondre. Pourquoi, se demandait-il, dans les termes d'une intersémioticité qui résonne avec celle de von Uexküll, que les humains expérimentent les êtres comme présents à portée de main plutôt que prêt-à-l'emploi, ce qui est plus "proche" de nous et tout à fait comment les êtres sont donnés en grande proximités pour la plupart?  La réponse se trouve dans la différence, dans ce qui est distinctif, d'un Umwelt vécu sur la base d'un Innenwelt ayant le langage comme composante dans sa formation de représentations.  

Le monde extérieur est une espèce de représentation spécifiquement humaine. La quasi-erreur provient de la confusion systématique entre objets et "choses", ce qui conduit à une confusion de la "réalité extérieure". (comme c'est devenu habituel dans la philosophie) avec la notion plus fondamentale d'ens reale, qui n'est pas identique au "monde extérieur", ni le point de départ en tant que tel de la connaissance spécifique à l'espèce humaine, mais simplement une dimension reconnaissable vécue dans son objectivité. Le "monde extérieur" ne se trouve pas en dessous ou en dehors de la pensée et du langage, comme ont a eu tendance à imaginer, mais il est précisément donné, dans quelque mesure que ce soit, au sein de l'expérience objective, comme nous l'a appris la sémiotique dès les 30 premières années. 

Sebeok aimait citer, tout en la réévaluant constamment, l'affirmation de Bohr selon laquelle "Nous sommes suspendus dans le langage de telle manière que nous ne pouvons pas dire ce qui est en haut et ce qui est en bas" (French & Kennedy, 1985, p.302). Selon moi, c'est une affirmation dont la justesse et son interprétation la meilleure dépendentent du fait que nous sommes des animaux linguistiques et pas seulement des animaux perceptifs comme je l'ai l'ai soutenu assez longuement (Deely, 2002). 

En tant qu'animaux linguistiques, nous pouvons prendre conscience non seulement de la différence entre une chose et un objet, entre le monde objectif et l'environnement physique, mais aussi de la différence entre les deux. 

Nous pouvons également prendre conscience du statut du langage en tant que système de signes, et de sa dépendance envers d'autres signes dans la constitution des objets. Ce sont ces objets et leurs interconnexions qui, ensemble, forment notre expérience de la "réalité" (jusqu'ici semblable à celle de n'importe quel autre animal) ; mais dans cette sphère d'expérience objective, grâce au langage, nous pouvons aussi nous faire une idée de la "réalité" par l'établissement d'un sens intelligible qui n'est pas simplement donné dans la perception, mais qui est atteint à travers la sensation.  Et avec cette idée ainsi fondée expérimentalement, peut-être seulement avec cette idée, que l'animal humain commence à s'éveiller à son humanité. Notre espèce est attirée par cet sortrie de l' aborigène pour se lancer sur la longue route de la philosophie et de la science, pour finalement rencontrer - assez tard dans ce périple - ce carrefour dont l'une des bifurcations est la Voie des Signes. À ce moment-là, l'animal humain se rend compte que, si tous les animaux et peut-être toute la nature sont sémiosiques, l'animal humain seul est un animal sémiotique ; et dans cette prise de conscience, que peu ou personne n'a fait plus que Sebeok, inaugure, en philosophie du moins, la culture intellectuelle postmoderne- en fait, elle prend  ici son envol. La quasi-erreur du monde extérieur n'a plus besoin de nous tromper ou de nous déconcerter, car sa nature et son origine ont été exposées par la clarification  même de cette ouverture de la Voie des Signes. Nous voyons maintenant que nous avons mis au jour  un chemin qui mène "partout dans la nature, y compris dans les domaines où les humains n'ont jamais mis les pieds ", mais aussi vers une compréhension de laquelle la sémiotique nous donne les moyens d'y tendre plus intégralement. Appelons cela l'horizon interprétatif postmoderne, peut-être même la "coïncidence de la communication avec l'être" (Petrilli & Ponzio, 2001, p. 54). C'est le cœur de la sémiotique, qui défend contre la modernité cette conviction médiévale que la science moderne n'a jamais totalement abandonnée, malgré les philosophes : ens et verum convertuntur, "lcommunication et être sont coextensifs". Être pour la nature, c'est être intelligible pour l'animal dont le destin est de comprendre.

Auteur: Deely John

Info: The Quasi-Error of the External World an essay for Thomas A. Sebeok, in memoriam, conclusion. Trad Mg

[ sémiotique vs sémantique ]

 

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complicité

S’aimer, c’est aussi partager le souvenir d’une histoire commune.  

Auteur: Diop David

Info: La porte du voyage sans retour, p 51

[ mémoire mutuelle ]

 

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femme-par-homme

Sa peu farouche moitié était si ambitieuse, si attentive aux pas qu’elle faisait à Versailles et aux Tuileries, si regardante à qui elle ouvrait le compas, que son éventail était plus dangereux que les mortiers des chebeks maures qu’il avait combattus de la dunette du Galopin.

Auteur: Grondin Nicolas

Info: L'énigme de la Diane : De l'Iroise aux Caraïbes

[ arriviste ]

 

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couple

Dans leur vie commune ils avaient été aidés par le fait de pouvoir communiquer dans une langue que Lena dominait avec une aisance notable mais dont elle ne captait pas beaucoup de nuances et d’expressions. Pourquoi Ramsés lui disait-il parfois «mi china», alors qu’elle n’était pas asiatique, et la menaçait-il de lui manger le croissant ou de lui bouffer la moule, alors qu’elle n’était ni une viennoiserie ni un fruit de mer ?


Auteur: Padura Léonardo

Info: Poussière dans le vent d, p 507

[ décalage linguistique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

inconscient

Or ce que nous devons ici considérer, du côté de la demande, ne peut pas exactement se confondre avec la satisfaction du besoin, car l’exercice même de tout signifiant transforme la manifestation de ce besoin. De par l’appoint du signifiant, un minimum de transformation [...] lui est apporté, qui fait que ce qui est signifié est quelque chose d’au-delà du besoin brut, est remodelé par l’usage du signifiant. Dès lors, dès ce commencement, ce qui entre dans la création du signifié n’est pas pure et simple traduction du besoin, mais reprise, réassomption, remodelage du besoin, création d’un désir autre que le besoin. C’est le besoin plus le signifiant.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, page 91

[ manifeste-latent ] [ division ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

après-guerre

Après la guerre, on va découvrir un syndrome de dépression qui va toucher certains résistants. Parce que jamais, ils ne s’étaient sentis aussi vivants que frôlant la mort à chaque instant.

Auteur: Berest Anne

Info: La Carte postale

[ combattants ] [ fadeur ]

 

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critique littéraire

Ce que j’ai appelé ici le glissement du sens, est ce qui fait que nous ne savons littéralement pas où nous arrêter, à aucun moment de cette phrase telle que nous la recevons dans sa rigueur, pour lui donner son centre de gravité, son point d’équilibre. C’est précisément ce que j’appellerai leur décentrement. Il n’y a là aucune moralité. Tout ce qui pourrait avoir un caractère exemplaire, fait l’objet d’un soigneux effacement. C’est tout l’art de cette rédaction de ces Nouvelles en trois lignes, l’art de détachement de ce style. Néanmoins, ce qui est raconté est tout de même bien une suite d’événements, dont les coordonnées nous sont données de façon tout à fait rigoureuse. C’est l’autre mérite de ce style.

Auteur: Lacan Jacques

Info: A propos des "Nouvelles en trois lignes" de Félix Fénéon dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, page 79

[ dissection stylistique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

assomption signifiante

[...] le terme familial était en 1881 un néologisme. Une consultation attentive de quelques bons auteurs qui se sont penchés sur le problème m’a permis de dater de 1865 l’apparition de ce mot. On n’avait pas cet adjectif avant cette année-là. Pourquoi ne l’avait-on pas ?

Selon la définition qu’en donne Littré, familial se dit de ce qui se rapporte à la famille, au niveau, dit-il, de la science politique. Le mot familial est ainsi lié à un contexte où l’on dit par exemple allocations familiales. L’adjectif est donc venu au jour au moment où la famille a pu être abordée comme objet au niveau d’une réalité politique intéressante, c’est-à-dire pour autant qu’elle n’avait plus pour le sujet la même fonction structurante qu’elle avait toujours eue jusque-là, étant partie intégrante des bases mêmes de son discours, sans que l’on songe même à l’isoler. C’est pour autant qu’elle a été tirée de ce niveau pour devenir le propos d’un maniement technique particulier, qu’une chose aussi simple que son adjectif corrélatif a pu surgir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 55-56

[ mise en jeu symbolique ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson