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cycles

Les saisons passent, reviennent en un immuable cercle. C'est l'été que j'aime par-dessus tout, pour l'abondance de la vie, le miracle de l'eau, de l'air et de la sève, pour la gaieté des couleurs, les seules qui animent mon existence. Le printemps n'est qu'une attente, une espérance, une impatience, et l'automne un déchirement, celui de ne pouvoir retenir la belle saison qui se termine, la lumière qui diminue, les jours qui tombent trop tôt dans la nuit. L'hiver est une blessure, une plaie, un tourment.

Auteur: Josse Gaëlle

Info: Une longue impatience

[ solstices ]

 

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synthèse

Les anciens réalisaient ce paradoxe de mettre beaucoup de plénitude humaine dans des situations inhumaines par essence. La vie et l’esprit pouvaient alors s’offrir le luxe de lutter à mort sans s’épuiser réciproquement (cette extraordinaire capacité de conflit s’est d’ailleurs prolongée – pour ne pas dire épanouie – dans l’humanité chrétienne : qu’on songe à l’histoire de l’ascétisme !). Aujourd’hui, de tels déchirements aboutiraient à une ruine totale. Il faut être riche pour supporter impunément la division intérieure. Demain, nous serons indivisibles – par excès de débilité !

Auteur: Thibon Gustave

Info: "Ce que Dieu a uni", libraire Arthème Fayard, 1962, page 33

[ assumation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

exhortation

Vous tous qui souffrez, n’attendez plus de réconforts parce qu’ils ne viendront pas et ne vous aideraient pas ; n’attendez pas non plus la mort parce qu’elle vient toujours trop tard aux gens qui souffrent, mais déchirez-vous, torturez-vous, fouettez-vous la chair jusqu’au sang pour que la pourriture en vous devienne un flambeau, et que la chair vibre comme les nerfs, pour que tout, comme dans une hallucination, s’embrase dans un incendie total de l’être ; brûlez, frères, jusqu’à ce que vos douleurs s’éteignent en vous comme les braises !

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Le livre des leurres

[ harangue ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

voyage

Le hurlement des trains déchire la vallée. Les longs couchants sont rouges. Les noms magiques de la vallée se sont égrenés Manteca, Madera, tous les autres. Bientôt le crépuscule est arrivé, un crépuscule de grappes, un crépuscule de raisins noirs sur les plantations de mandariniers et les longs champs de melons, le soleil couleur des raisins pressés, tailladé de bourgogne, les champs couleur de l'amour et de tous les mystères d'Espagne. J'ai passé ma tête à la vitre, pour respirer à pleins poumons l'air parfumé. C'était le plus beau moment.

Auteur: Kerouac Jack

Info: Sur la route: Le rouleau original, page 266

[ couchant ] [ littérature ]

 

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femmes-par-hommes

Tes boucles ténébreuses et lourdent coulent
sur tes blanches courbes comme un fleuve
et dans leur flot crépu et sombre je répands
les roses enflammées de mes baisers

Tandis que j'entrouvre les épais
anneaux, je sens le léger et froid
effleurement de ta main et un long frisson
me parcourir et me pénètre jusqu'aux os.

Tes pupilles chaotiques et farouches
étincellent au soupir
qui s'exhale et me déchire les entrailles,
et pendant que j'agonise, toi, assoiffée,
tu sembles un vampire sombre et obstiné
qui de mon sang ardent se repaît.

Auteur: Bolano Roberto

Info: Le vampire

[ fatales ] [ poème ]

 

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carnivore naturel

Si tu veux t'obstiner à soutenir que la nature t'a fait pour manger telle viande, tue-la donc toi-même le premier, je dis toi-même, sans user de couperet ni de couteau ni de cognée, mais comme font les loups, les ours et les lions qui, à mesure qu'ils mangent, tuent la bête ; aussi toi, tue-moi un bœuf à force de le mordre à belles dents, ou de la bouche un sanglier, déchire-moi un agneau ou un lièvre à belles griffes, et mange-le encore tout vif, ainsi que font ces bêtes-là. 

Auteur: Plutarque

Info:

 

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Ajouté à la BD par miguel

relations humaines

S’il arrive que ces gens qui m’ennuient, que je trouve ridicules pour une raison ou une autre, sont obligés de me laisser plus tôt que je ne l’avais prévu, je souffre profondément. J’essaie alors, par tous les moyens, de les suivre, au risque de passer pour indiscret. Je leur propose de les accompagner, de les attendre. Je leur demande si réellement je suis de trop. Et quand, sous le prétexte de ne pas m’obliger à une corvée, ils se débarrassent de moi, il m’arrive, devant le fait accompli, de pousser un cri de joie.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, page 34

[ paradoxe ] [ déchirement ] [ tiraillement ] [ solitude ] [ libération ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Qu'est-ce que l'entêtement ? C'est rester au soleil alors qu'on sent déjà le grésillement des brûlures. C'est manger encore un carré de chocolat alors que le chocolat désigne plus qu'une pâte sucrée qui tapisse ma gorge. C'est déchirer un papier en pensant ainsi faire disparaître ce qui est écrit, ou mieux : faire en sorte que cela n'ait jamais été écrit. C'est ne pas se couvrir alors qu'il fait froid parce qu'on a décidé qu'il fait chaud. C'est forcer son chien à porter des lunettes de soleil dans le seul but de prendre une photo.

Auteur: Quintane Nathalie

Info: Antonia Bellivetti, P.O.L., 2004, p.49

[ caprice ]

 

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océan

Pas de doute, c'est la nuit que la tempête est magistrale. Parce qu'on n'a ni le temps ni le pouvoir de calculer son élan - la déferlante est là, on ne l'a pas devinée. Parce qu'on danse un bandeau sur les yeux, parce que l'ouïe reste en dernière instance le témoin du monde et de ses ténèbres. A une exception près, peut-être : par moments, la nuit, on voit le vent. Quand tout n'est plus qu'un chaos brouillé, quand l'oscur chevauche l'obscur, une fumée de sel se déchire en tournoyant : c'est le vent qui se montre.

Auteur: Hamon Hervé

Info: L'Abeille d'Ouessant

[ nocturne ] [ bourrasques ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

vivre

Autour de moi, tout n'est que misère, dénuement, rage et crasse. Tout, sauf mon âme. Bizarrement, ça ne m'a pas touché, en tout cas pas assez pour remettre en question ma foi et mon optimisme inaltérables. Quelque part, je sais que l'humanité n'est pas aussi immonde que celle dont j'ai pu faire l'expérience. Je sais que le pus, la gangrène et les marécages ne sont pas la condition naturelle du coeur de l'homme, mais les fruits de la désillusion, que les déchirements cannibales sont la conséquence, non la cause, la réaction désespérée de coeurs dépouillés, dévorés, mais battant toujours.

Auteur: Williamson Eric Miles

Info: Bienvenue à Oakland

[ dépassement ] [ optimisme ]

 

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