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savoirs limités

Je pense que le début de la sagesse est notre capacité à accepter un désordre inhérent dans notre explication de ce qui se passe. Il n'est écrit nulle part que l'esprit humain doive être capable de rendre compte de la création dans toutes ses dimensions et à tous les niveaux. Ludwig Wittgenstein avait émis l'idée que la philosophie devait être "suffisamment vraie". Je pense que c'est une excellente idée. Suffisamment vraie c'est à dire avec la meilleure approximation que l'on puisse obtenir. L'imagination, c'est le chaos. De nouvelles formes en sortent ou en sont tirées. L'acte créatif consiste à laisser tomber le filet de l'imagination humaine dans l'océan de chaos au sein duquel nous vivons, puis à tenter d'en faire sortir des idées.  

Auteur: Sheldrake Rupert

Info: Trad Mg

[ humaine compréhension ] [ lucidité ] [ humilité ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

points de vue

Ceux qui explorent le labyrinthe, et dont le champ de vision est restreint et fragmenté, sont désorientés, tandis que ceux qui contemplent le labyrinthe, que ce soit en le surplombant ou l'étudiant sur plan, sont émerveillés par sa complexité. Ce qu'on voit dépend de l'endroit où l'on se trouve, ce qui fait que, dans le même temps, les labyrinthes sont simples (il n'existe qu'une seule structure physique) et doubles : ils incorporent simultanément l'ordre et le désordre, la clarté la confusion, l'unité et la multiplicité, l'art et le chaos. Ils peuvent être perçus comme un chemin (un passage linéaire mais détourné vers un but) ou comme un motif (un dessin absolument symétrique)... Notre perception des labyrinthes est ainsi intrinsèquement instable : changez de perspective et le labyrinthe semblera changer.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles

[ mélangés ] [ composites ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

biophysique

En physique l'ordre se réfère directement à l'énergie libre, le désordre et l'énergie liée (quel gradient?). En biologie, cependant, à l'instar du point de vue économique de Freud sur les processus primaire et secondaire, le rapport est inverse. Alors que pour le physicien la formation d'un cristal comporte une déperdition d'énergie libre (diminution de gradient), et donc, par définition, une augmentation d'entropie - car le cristal aurait fait du "travail" - pour le biologiste, le changement de la solution en cristal signifie une augmentation de patterning (modélisation) et donc, une augmentation d'entropie négative. Autrement dit, alors que le manque d'un gradient énergétique à partir duquel on puisse obtenir du travail est représenté en physique par l'énergie liée, l'énergiee liée du biologiste n'indique pas une distribution aléatoire de potentiel, mais se rapporte au processus de la liaison (binding) de l'énergie de l'information*.

Auteur: Wilden Anthony

Info: L'écriture et le bruit dans la morphogenèse du système ouvert, p 56. *Pour Freud, des "signaux" partant du "moi", lient ou controlent l'"énergie" du "ça". C'est à dire que la Bindung (liaison) du processus secondaire apporte à la signification une Vorstellung (représentation) du sens du processus primaire (analogue), par le moyen de la digitalisation.

[ épigénétique ] [ entropie-néguentropie ] [ émergences contraires ] [ observateur dualiste ] [ interaction continue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychose

[...] la schizophrénie est une situation de crise microsociale, dans laquelle les actes et l'expérience d'une certaine personne sont invalidés par les autres, pour certaines raisons culturelles et micro culturelles (généralement familiales) compréhensibles, qui finalement font que cette personne est élue et identifiée plus ou moins précisément comme "malade mentale" et ensuite confirmée (selon une procédure de catalogage spécifiable mais hautement arbitraire) dans l'identité de "patient schizophrène", par des agents médicaux ou quasi médicaux. Cette définition, on voudra bien le noter, se réfère à un désordre extrême (crise) à l'intérieur d'un groupe, et ne dit rien sur le désordre chez la personne "schizophrène". Cependant, la personne élue a généralement, antérieurement à la crise, grandit en faisant du monde une expérience conditionnée par le manque global ou partiel de validation consensuelle et de sa perception de soi et de sa perception d'autrui.

Auteur: Cooper David

Info: Psychiatrie et antipsychiatrie

[ groupe ] [ polarisation ] [ rétroaction ]

 

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révolte

Je suis née folle dans le Barbican, quatre ans après la défaite de l'invincible Armada. Je décide immédiatement de faire ce que je veux : vivre des aventures de bandit de grand chemin plutôt que de papoter avec une poignée de menteuses, me bagarrer avec un gourdin clouté, détruire chaque fichue pique qu'on tente de me lancer. Je suis la dame ourse, les yeux couverts de cuir, la reine de la chicane des joyaux des taudis. Si j'étais un homme, je rejoindrais les hommes du colonel Downe sur la route ; je naviguerais jusqu'aux territoires espagnols avec du velours noir sur mon oeil gauche du velours noir sur mon entrejambe. Les combats de chiens, dans le Bear Garden, sont et resteront mon sport préféré. J'apprends à combattre, à m'armer de bâtons, de toutes les manières, à prendre soin de moi-même. Mon père est un tailleur idiot.

Auteur: Acker Kathy

Info: La Vie enfantine de La Tarentule noire, par La Tarentule noire, éditions Désordres, p. 38

[ enfance ]

 

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ado

Pour que les jeunes gens se tiennent tranquilles, les hommes de quarante ans leur racontent que la jeunesse est le temps des surprises, des découvertes et des grandes rencontres, et toutes leurs histoires sur ce qu'ils feraient s'ils avaient leurs jeunes dents, leurs jeunes cheveux, avec leur fameuse expérience de pères, de citoyens et de vaincus. La jeunesse sait mieux qu'elle n'est que le temps de l'ennui, du désordre ; pas un soir à vingt ans où l'on ne s'endorme avec cette colère ambiguë qui naît du vertige des occasions manquées. Comme la conscience qu'on a de son existence est encore douteuse et qu'on fait fond sur des aventures capables de vous prouver qu'on vit, les fins de soirées ne sont pas gaies ; on n'est même pas assez fatigué pour connaître le bonheur de s'abîmer dans le sommeil : ce genre de bonheur vient plus tard.

Auteur: Nizan Paul

Info: La conspiration

[ insomnie ] [ mal-être ]

 

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liberté

Au milieu de la perturbation générale, des dangers qui menacent la vie et les biens, l'égoïsme sacrifiera sans dispute la liberté. Car la liberté, si belle soit-elle, n'est dans la vie qu'une simple circonstance : l'ordre est la condition essentielle, intrinsèque, de l'existence; la garantie du travail et du pain. Qui pourra calculer le nombre de libertés que nous sacrifierons à l'ordre, le jour où le désordre, conférant à tous le droit au gouvernement, menacera de nous supprimer le droit au dîner... La Liberté est, comme l'argent, une valeur purement conventionnelle et abstraite, sans autre utilité que de nous permettre de satisfaire un certain nombre d'aspirations. Et si l'on dressait la liste des buts pour lesquels chacun aspire à la liberté, on obtiendrait l'inventaire le plus complet de toutes les vertus et de tous les vices, de toutes les générosités et de toutes les rancoeurs dont l'humanité est capable.

Auteur: Ramalho Ortigão

Info: Les Banderilles

 

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limitation

L'être humain ne dispose pas d'une grande capacité de penser ; même le plus intellectuel et le plus cultivé des hommes voit le monde et sa propre personne à travers un prisme de formules très naïves, simplificatrices, qui travestissent la réalité.  Car c'est, à ce qu'il paraît, un besoin inné et obligatoire de tous les êtres de se représenter leur moi comme une unité. Aussi fréquemment, aussi profondément que soit ébranlée cette illusion, elle se reforme et se consolide toujours immédiatement...

Réfléchir une heure ; rentrer en soi-même pendant un moment et se demander quelle part on prend personnellement au règne du désordre et de la méchanceté dans le monde, quel est le poids de notre responsabilité ; cela, vois-tu, personne n'en a envie ! Voilà pourquoi tout continuera comme avant ; voilà pourquoi jour après jour, des milliers et des milliers d'hommes préparent avec zèle la prochaine guerre…

Auteur: Hesse Hermann

Info: Le loup des steppes

[ intelligence ] [ introspection difficile ]

 

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lecture

"Si ma vie avait dû s’arrêter à cet instant, je serais mort avec joie", s’exclama Dostoïevski.
Ainsi, ces mots ont fait leur lit dans mon cœur alors que j’avais à peine quinze ans. Ils ont épousé mon âme, ils l’ont entourée de milles attentions. Alors, dans des rendez-vous amoureux et passionnés, j’ai retrouvé Dostoïevski pendant des nuits entières, cachée sous mes draps avec pour seule lumière une lampe de poche. Dans ses romans que j’effeuillais selon l’ordre des pages et le désordre des passages, grâce à ses mots, guidée par son art si particulier de l’ellipse et de la parabole, je vérifiais que la douleur n’est pas le lieu de notre désir mais de notre certitude. Dostoïevski, à force d’exposer les cœurs désespérés d’éternité, me montrait jusqu’où peut aller l’amour de la vie dans les êtres profonds, nés pour la souffrance ; cet amour-là porte à tous les excès, que l’on appelle ailleurs des crimes selon le droit.

Auteur: Grimaud Hélène

Info: Variations sauvages

[ guide ] [ éloge ]

 

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évolution

Sur le lien entre l’art et l’homme, il y a un très bon passage dans Le Livre du rire et de l’oubli de Milan Kundera. Il raconte comment son père lui a expliqué l’histoire de la musique : au début, il y avait une dominante et toutes les notes étaient au service de la dominante ; après, on a commencé à mettre plusieurs dominantes et cela devenait très compliqué, parce que chaque note était à la fois vassale de l’une et de l’autre. Et, un jour, un grand révolutionnaire est arrivé et a dit : " Toutes les notes sont égales " ; et il a inventé la musique dodécaphonique puis sérielle, avec un système pour que toutes les notes soient égales. Son père conclut par le malheur qu’après lui, on ne pouvait plus rien faire : puisque on peut se donner les règles qu’on veut, on se perd et on ne sait plus où commence la musique et où commence le bruit.

Auteur: Benasayag Miguel

Info: Fabriquer le vivant ?

[ ordre ] [ désordre ] [ tonalité ]

 

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