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dictature

Le cogneur et le cracheur, c’étaient des brutes primitives (bien qu’ils eussent le grade d’officier), tant qu’on ne peut pas les assommer, il faut supporter ce genre d’homme. Mais ce n’est pas la peine de se casser la tête dessus. Alors qu’un homme qui a fait des études comme cet historien de la littérature ! Et, derrière lui, je vois surgir la foule des hommes de lettres, des poètes, des journalistes, la foule des universitaires. Trahison, où que se porte le regard.

Il y a Ulitz, qui écrit l’histoire d’un bachelier juif tourmenté et la dédie à son ami Stefan Zweig, et puis au moment de la plus grande détresse juive, voilà qu’il dresse le portrait caricatural d’un usurier juif, afin de prouver son zèle pour la tendance dominante.

Auteur: Klemperer Victor

Info: L.T.I., la langue du IIIème Reich

[ compromission ] [ antisémitisme ] [ lâcheté ] [ accommodement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

existence

Jeune, l’être humain est obnubilé par son propre épanouissement, par le recul des frontières : son champ d’activités s’étend du lit d’enfant aux cloisons de la chambre, puis à toute la maison, au parc, à la ville, au pays, au monde. À l’âge d’homme vient le temps de rêver à quelque chose d’encore plus grand. Mais aux environs de la quarantaine survient un clivage. À force de manifester sa puissance, la jeunesse se fatigue. Une nuit, un matin, l’homme franchit la ligne de démarcation, atteint son sommet, esquisse le premier pas de descente. Survient la question : faut-il descendre fièrement, défier le crépuscule, ou bien tourner son visage vers le passé, s’efforcer de sauver les apparences, prétendre que cette pénombre résulte simplement du fait qu’on a provisoirement éteint la lumière dans la chambre ?

Auteur: Tokarczuk Olga

Info:

[ résumée ] [ bascule ] [ décrépitude ] [ dégradation ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

autoportrait

Moi un être mystérieux ? Chère maître, allons donc ! je me trouve au contraire d’une platitude écœurante, et je suis parfois ennuyé du bourgeois que j’ai sous la peau. Sainte-Beuve, entre nous, ne me connait nullement quoi qu’il dise.
Je vous jure même (par le sourire de votre petite-fille), que je sais peu d’hommes moins "vicieux" que moi. J’ai beaucoup rêvé et très peu exécuté. Ce qui trompe les observateurs superficiels c’est le désaccord qu’il y a entre mes sentiments et mes idées. Si vous voulez ma confession, je vous la ferai toute entière.
Le sens du grotesque m’a retenu sur la pente des désordres. Je maintiens que le cynisme confine à la chasteté. Nous en aurons à nous dire beaucoup (si le cœur vous en dit), la première fois que nous nous verrons.

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Lettre à Georges Sand, le 22 septembre 1866

[ dénigrement ] [ jugement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

solitude

Le dimanche, beaucoup d’hommes sont perdus dans les rues, et Karl avec eux. New York ne sait que faire des heures libres, la ville et ses habitants deviennent des choses creuses, des yeux vides, des pieds qui marchent parce qu’ils ne savent rien faire d’autre.
La famille épargne l’ennui a beaucoup de gens, dans une famille, toutes les heures ont un nom : l’heure de manger, l’heure de se promener, l’heure de rentrer, l’heure de manger encore. Le dimanche, les appartements de New York se remplissent de familles et de lumière, ils se transforment en phares pour celui qui a perdu sa route.
Pendant les heures vides du dimanche, des questions sont posées qui n’ont pas de réponse et il est des hommes qui se tuent. Il y a beaucoup d’hommes qui meurent le dimanche dans la ville.

Auteur: Camarneiro Nuno

Info: Les hommes n'appartiennent pas au ciel

[ week-end ] [ ennui ]

 
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homme-par-femme

"Il y a un homme dans la maison", me dis-je avec satisfaction. Qu’il est petit quand il est assis. Je le dépasserais si je m’agenouillais derrière lui. J’empoignerais ses cheveux, je renverserais son visage, je verrais sa grimace d’homme, d’homme que j’aurais dérangé. Il a beau être assis avec ses mille métiers qui se débinent. Du haut de sa tour, il boit et il regarde les chariots d’étoiles. Il prend son temps. C’est un homme, c’est un fournisseur. Il a le passé et l’avenir à lui. Le ciel semble plus inquiet que lui. Même plié en deux sur la pierre, il est svelte et fluet. Une taille de jeune fille. Une vraie taille de jeune fille. Des mains romantiques d’adolescent. Ce n’est pas une bête, ce n’est pas un objet. C’est un homme dont je veux disposer. 

Auteur: Leduc Violette

Info: Dans "Ravages", éd. Gallimard, Paris, 1955, page 162

[ fascination ] [ bête étrange ] [ androgyne ] [ possession ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

début de cycle

Au premier tournant de la rue, Käthe ouvrait sa fenêtre et regardait la ville. Je saluais Käthe à chaque fois. Je ne lui avais encore jamais parlé, je n’avais rien à lui dire, je ne la saluais que parce qu’elle regardait par sa fenêtre et que le monde, d’aussi bonne heure le matin, n’était pas encore un monde de conventions, mais un monde simple, comme aux premiers jours de son enfance, quelques années après la Création, alors qu’il n’était peuplé que d’une vingtaine d’hommes dont les relations étaient faites d’amitié et de bonté. Plus tard, lorsque je revenais, il était déjà midi, le monde avait vieilli de milliers d’années, et je ne saluais plus personne, parce qu’il était inconvenant, dans un monde parvenu à un stade aussi avancé, de saluer une jeune fille à qui l’on n’avait jamais parlé.

Auteur: Roth Joseph

Info: Le marchand de corail, p.45

[ journée-vie ] [ circadienne existence ] [ jeunesse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

effort

Au petit jour, lorsqu’il t’en coûte de t’éveiller, aie cette pensée à ta disposition : c’est pour faire œuvre d’homme que je m’éveille. Serai-je donc encore de méchante humeur si je vais faire ce pour quoi je suis né, et ce en vue de quoi j’ai été mis dans le monde ? Ou bien, ai-je été formé pour rester couché et me tenir au chaud sous mes couvertures ? Mais c’est plus agréable ! Es-tu donc né pour te donner de l’agrément ? Et, somme toute, es-tu fait pour la passivité ou pour l’activité ? Ne vois-tu pas que les arbustes, les moineaux, les araignées, les abeilles remplissent leurs tâches respectives et contribuent pour leur part à l’ordre du monde ? Et toi, après cela, tu ne veux pas faire ce qui convient à l’homme ? Tu ne cours point à la tâche qui est conforme à la nature.

Auteur: Marc-Aurèle

Info: Pensées pour moi-même, p. 81-82

[ accomplissement de l'essence de l'être ] [ condition humaine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

Car cette connaissance aura pour résultat, chez ceux qui l’auront acquise, de rendre leurs âmes oublieuses, parce qu’ils cesseront d’exercer leur mémoire : mettant en effet leur confiance dans l’écrit, c’est du dehors grâce à des empreintes étrangères, non du dedans et grâce à eux-mêmes, qu’ils se remémoreront les choses. Ce n’est donc pas pour la mémoire, c’est pour la remémoration que tu as découvert un remède. Quant à l’instruction, c’en est la semblance que tu procures à tes élèves, et non point la réalité : lorsqu’en effet avec ton aide ils regorgeront de connaissances sans avoir reçu d’enseignement, ils sembleront être bons à juger de mille choses, au lieu que la plupart du temps ils sont dénués de tout jugement ; et ils seront en outre insupportables, parce qu’ils seront des semblants d’hommes instruits, au lieu d’être des hommes instruits !

Auteur: Platon

Info: Le Banquet / Phèdre

[ externalisation de l'esprit ] [ béquille ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

force

J’ai passé des jours affreux à combattre le froid et la faim, mas j’ai passé des jours plus terribles encore à lutter de toute ma volonté contre les pensées déprimantes et délétères. Leur simple souvenir me glace le cœur et, tandis que je les revis avec acuité en écrivant le récit de mes épreuves, ils me plongent de nouveau dans un état de terreur. Je ne peux m’empêcher de penser que les pays parvenus à un très haut degré de civilisation négligent par trop cet aspect de l’éducation qui rend l’homme apte, quand il est réduit aux conditions primitives de l’existence, à lutter contre la nature et à assurer sa propre survie. C’est pourtant la seule façon de développer une génération nouvelle d’hommes sains et forts dont la volonté et les muscles de fer s’allieraient en même temps à une âme sensible.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 37

[ épreuves ] [ confrontation ] [ surhomme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couvent

Avant toute action dans ce village, nous avons coutume de consulter l’oracle. Nous nous sommes prêtés à cet exercice. Nous avons interrogé la fa, imploré les dieux, sollicité l’assistance des mânes de nos ancêtres. Mais ils nous ont tous répondu par la négation. Toute tentative de neutralisation du fétiche est formellement déconseillée. Car ont-ils dit, ce peuple risquerait d’y laisser la vie. N’étant point convaincus, nous nous sommes rendus dans la forêt sacrée où nous avons passé trois jours et trois nuits au cours desquels nous nous sommes entêtés de savoir s’il y avait un moyen d’apaiser asholé. La réponse qui nous a été servie est la suivante : Le fétiche réclame du sang humain. Combien d’hommes devons-nous sacrifier ? Telle était notre question. Mais la réponse ne s’est pas fait attendre. Autant d’hommes qu’il a été nécessaire de sacrifier pour le constituer, a répondu l’oracle.

Auteur: Wassi A. Sanni

Info: Gbèdossou

[ tradition ] [ rites ] [ fétichisme ]

 

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