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singularité

La généralisation est inhérente à la pensée, même quand celle-ci souligne la primauté universelle du particulier. En d'autres termes, l'essentiel est ce qui s'applique partout, et ce partout, qui donne à la pensée son poids caractéristique, est, en termes d'espace, un nulle part. Le moi pensant qui se meut parmi les universels, les essences invisibles, se trouve, à strictement parler, nulle part ; c'est un apatride, au sens le plus fort du terme ce qui explique peut-être le développement précoce d'une mentalité cosmopolite chez les philosophes.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ synthèses ] [ isolement ] [ langage consensus ] [ idiomes fédérateurs ]

 

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modernité

Aussi longtemps que la société elle-même était restreinte à certaines classes de la population, les chances pour l'individu de survivre à ses pressions étaient plutôt fortes ; elles résidaient dans la présence simultanée à l'intérieur de la population d'autres couches de non-société, dans lesquelles pouvait s'échapper l'individu ; (...) Une bonne part du désespoir des individus dans les conditions de la société de masse est due au fait que ces échappées sont maintenant bloquées parce que la société a incorporé toutes les couches de la population.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La crise de la culture, p256-257

[ bloquage ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

consumérisme

La société de masse est peut-être encore plus sérieuse, non en raison des masses elles-mêmes, mais parce que cette société est essentiellement une société de consommateurs, où le temps du loisir ne sert plus à se perfectionner ou à acquérir une meilleure position sociale, mais à consommer de plus en plus, à se divertir de plus en plus (...) Croire qu'une telle société deviendra plus "cultivée" avec le temps et le travail de l'éducation, est, je crois, une erreur fatale (...) l'attitude de la consommation, implique la ruine de tout ce à quoi elle touche.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La Crise de la culture

[ décadence ]

 

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pédagogie

L'éducation est le point où se décide si nous aimons assez le monde pour en assumer la responsabilité, et, de plus, le sauver de cette ruine qui serait inévitable sans ce renouvellement et sans cette arrivée de jeunes et nouveaux venus. C'est également avec l'éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les rejeter de notre monde, ni les abandonner à eux-mêmes, ni leur enlever leur chance d'entreprendre quelque chose de neuf, quelque chose que nous n'avions pas prévu, mais les préparer d'avance à la tâche de renouveler un monde commun.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La Crise de la culture

[ amour ] [ espérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dynamisme vital

La bénédiction du travail est que l’effort et la gratification se suivent aussi étroitement que la production et la consommation, de sorte que le bonheur est concomitant au processus lui-même […] Un élément de travail est présent dans toutes les activités humaines, même les plus élevées, dans la mesure où elles sont entreprises comme des travaux de "routine" par lesquels nous gagnons notre vie et nous conservons en vie. Leur répétition même, que nous considérons bien souvent comme un fardeau épuisant, est ce qui offre un minimum de satisfaction animale auquel ne peuvent jamais se substituer les grands accès de joie

Auteur: Arendt Hannah

Info: "Le travail, l’œuvre, l’action" in Penser librement, Payot & Rivages, 2021, pp. 51-52

[ créateur de sens ] [ éloge ] [ nécessaire ] [ effort ] [ tension relaxation ] [ labeur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Grèce antique

On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants. C'était des gens honnêtes et, comme les autres, riant avec leurs amis ; et, quand ils se sont divertis à faire leurs lois et leurs politiques, ils l'ont fait en se jouant ; c'était la partie la moins philosophique et la moins sérieuse de leur vie... S'ils ont écrit de la politique, c'était comme pour régler un hôpital de fous ; et s'ils ont fait semblant d'en parler comme d'une grande chose, c'est qu'ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaient être rois et empereurs. Ils entrent dans leurs principes, pour modeler leur folie au moins mal qu'il se peut.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ pensée ] [ historique ]

 

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postérité

Qu'est-ce que la célébrité qu'on peut accueillir ? Qu'est-ce que la gloire que tu peux obtenir ? Tu le vois, la terre est habitée en de rares endroits... quelle gloire attendre d'une population aussi éparse ?... Ceux-là mêmes qui parlent de nous, combien de temps en parleront-ils ? Quand bien même la postérité... voudrait transmettre (aux générations) qui viendront après elle le nom de chacun de nous, les révolutions du globe, déluges, embrasements qui reviennent périodiquement... ne permettent pas que nous puissions obtenir, je ne dis même pas une gloire éternelle, mais une gloire de longue durée. Si tu lèves les yeux, tu verras comme tout ceci est futile ; la gloire n'a jamais été éternelle et l'oubli anéantit.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ dérisoire ] [ vanité ] [ éphémère ]

 

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analogies

Certaines réalités ont leurs ressemblances naturelles, faciles à découvrir, en des objets qui parlent aux sens, et il n’est pas du tout malaisé de les faire voir à ceux qui demandent une explication, quand on veut la leur donner sans trop s’embarrasser de raisons, en toute facilité. Mais les réalités les plus grandes et les plus précieuses n’ont pas d’image créée pour en donner aux hommes l’intuition claire... images qu’on exhiberait quand on voudrait repaître l’âme qui vous interroge... Aussi faut-il s’exercer à savoir rendre raison de chaque chose ; car les réalités incorporelles, qui sont les plus belles et les plus grandes ne se peuvent montrer exactement que dans le discours (logos) et rien d’autre.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l’esprit, *immatérielles

[ idées ] [ concepts ] [ méta-moteurs ]

 

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voyeurimse

C'est à Voltaire qu'il revient de tirer les conclusions de ce qu'avançait Lucrèce. Pour lui, le désir de voir n'est que curiosité vulgaire : c'est lui qui attire la foule au spectacle d'un bateau sur le point de faire naufrage, pousse les gens à monter au haut des arbres contempler le spectacle des batailles, ou assister aux exécutions capitales. L'homme, selon Voltaire, partage cette passion avec les singes et les jeunes chiens. En d'autres termes, si Lucrèce a raison et que la passion du spectacle n'est due, chez l'homme, qu'au goût de la sécurité, alors l'appétit de voir ne peut être attribué qu'à un instinct irrationnel, dépourvu de maturité qui met en danger la vie même de l'individu. Le philosophe, dont Lucrèce se fait le porte-parole, n'aura nul besoin d'assister au naufrage pour être prévenu de ne pas se risquer sur une mer déchaînée.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ curiosité malsaine ]

 

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déresponsabilisation hiérarchique

Dans son exposé sur la "banalité du mal", Hannah Arendt avance qu'Eichmann n'était pas un "pervers sadique", or cette considération fait référence à une notion encore pré-théorique, une représentation de sens commun où le sadique est quelqu'un qui inflige et jouit des souffrances qu'il fait subir aux autres.

Or Lacan insiste: la position subjective du pervers est une radicale attitude d'auto-instrumentalisation, le pervers se faisant lui-même le pur objet-instrument de la jouissance de l'Autre avec un grand A, le grand Autre...

Le véritable pervers sadique est donc tout le contraire de la figure passionnée d'un "mal diabolique", c'est plutôt un exécutant dépersonnalisé, un "bureaucrate du mal", sans profondeur psychologique, sans complexe spécifique, sans motivation d'ordre traumatique.

Loin d'un esprit extravagant à la Milton ou du Méphistophélès gœthéen, le bureaucrate qui s'abrite derrière son "devoir", voilà la vraie figure contemporaine du Mal.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: publication facebook du 18.03.2021

[ dupe ] [ éthique ] [ loin du front ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson