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nourriture

La cuisine aurait-elle horreur du bleu ? Assurément, car il n'existe pratiquement aucun aliment de cette couleur dans la nature. On mange du blanc, du jaune, du rouge, du vert, du brun, du clair ou du foncé, mais jamais du bleu. [...] manger du bleu n'est pas évident, et à l'exception du curaçao (coloré au bleu de méthylène), cocktail bleu turquoise qui évoque la mer, l'horizon et les vacances, le bleu en cuisine n'est absolument pas alléchant. Au mieux il est le moisi du fromage, au pire il est morbide. Certes le chou rouge lorsqu'il est cuit prend une tonalité bleutée, tout comme la trévise ou la pomme de terre Vitelotte ; les chips violacées à la betterave sont à la mode, mais manger complètement bleu n'est pas naturel.

Auteur: Abecassis Valérie

Info: Art food : L'histoire de l'art en cuisine

[ peinture ] [ couleur ]

 

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affliction

Semblable à la marée, la vie s'est retirée. Mes pieds nus se délectent et marquent mon passage sur ce sable doré. Un squelette de poisson ballotte doucement, bercé bien tendrement par un souffle léger. Voilà que ton visage vient se superposer au vestige d'une vie passée. Et la vue de ces vagues, qui tout au loin se brisent, embrume pour un temps mes yeux si fatigués. Je fixe l'horizon, je me dis que bientôt la mer va remonter, emportant avec elle ce qu'elle a déposé. Et la vie reprendra juste là sous mes pieds. Subitement je suis bien, je profite de l'instant, le soleil me réchauffe, mon amour est présent. Le deuil est comme la mer, il subit les marées qui déposent çà et là les traces d'un temps révolu.

Auteur: Bauwens Pascale

Info: Petit Ogre, Témoignage sur le suicide chez l'enfant 2014

[ souffrance ]

 

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description

La ville [Naples] est rocheuse. Vue des hauteurs, où les signaux sonores ne parviennent pas, de Castell San Martino, elle dépérit dans le couchant, fusionnant avec la pierre. Seul un bout de rive serpente alors, derrière, les bâtiments s’empilent les uns sur les autres. A côté de villas, sur des fonds sillonnés d’escaliers, des cités-casernes, de six ou sept étages font figure de gratte-ciel. Dans le fond rocheux lui-même où l’on atteint la rive on a creusé des cavernes. Comme sur les tableaux d’ermites du trecento une porte apparaît ici et là dans les rochers. Est-elle ouverte, le regard pénètre alors dans de grandes caves, à la fois chambres et entrepôts. Plus loin des marches mènent à la mer, à des bistrots de pêcheurs installés dans des grottes naturelles. Une lumière trouble et un filet de musique montent de là-bas le soir.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Naples" in Images de pensée, page 11

[ ville ] [ italie ] [ décor ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

gaz

Il ne faut pas mettre le rot dans la classe des vents coliquatifs, ni dans celle du murmure et du gazouillement du ventre, qui sont aussi des vents du même genre, et qui, grondant dans les intestins, tardent à se manifester et sont comme le prologue d'une comédie ou les avant-coureurs d'une tempête prochaine. Les filles et les femmes qui se serrent étroitement pour se dégager la taille, y sont particulièrement sujettes. Dans elles, selon Fernel, l'intestin que les médecins appellent cæcum, est si flatueux et si distendu, que les vents qu'il contient ne font pas un moindre combat dans la capacité du ventre, que n'en faisaient autrefois ceux qu'Éole retenait dans les cavernes de ses montagnes d'Éolie ; en sorte qu'on pourrait, à leur faveur, entreprendre un voyage de long cours sur mer, ou au moins faire tourner des moulins à vent.

Auteur: Hurtaut Pierre-Thomas-Nicolas

Info: L'art de péter

 

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accouplement

J’entrai en elle de nouveau, ce fut comme se plonger dans l’eau chaude un jour glacé d’hiver, et nos désirs s’étaient rejoints comme des yeux qui ne se quittent plus du regard, nos désirs enfin unis dans l’égalité commencèrent à laisser couler leurs larmes, à s’attendrir dans cette lumière qu’étouffe la volonté pour ne pas pleurer, fer contre fer jusqu’à vibrer dans un brouillard de rosée, être essuyés puis mouillés à nouveau. Je traversais une grotte aux étranges lumières, sombres, comme des lanternes de couleur qui auraient brûlé sous la mer, frémissant reflet de flèches ornées de pierreries, la cité de rêve qui m’était apparue pendant que Deborah agonisait contre mon bras serré, et une voix me demanda si bas que j’entendis à peine, une voix comme un murmure d’enfant apporté par le vent : "Veux-tu d’elle ? Veux-tu vraiment d’elle, veux-tu enfin savoir ce qu’est l’amour ?"

Auteur: Mailer Norman

Info: Un rêve américain

[ conscience ] [ monologue intérieur ] [ pénétration sexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hommes-par-femme

Que reproches-tu aux hommes ? demanda avec précaution Tenar ? Avec autant de précaution, Mousse répondit en baissant la voix : - Je ne sais pas, ma toute belle. J'y ai réfléchi. Souvent j'y ai réfléchi. Voilà tout ce que je puis dire : l'homme est dans sa peau, comme une noix dans sa coquille. Tu vois. Elle leva ses longs doigts crochus comme pour montrer une noix. - Elle est dure et solide, sa coquille, et elle est pleine de lui. Pleine de sa précieuse chair mâle, de virilité. Et c'est tout. Voilà. A l'intérieur, il n'y a place pour rien d'autre à part lui. [...] Une femme c'est un truc complètement différent. Qui sait où une femme commence et se termine? Ecoute, maîtresse, j'ai des racines, j'ai des racines plus profondes que cette île. Plus profondes que la mer, plus anciennes que l'apparition de ces terres."

Auteur: Le Guin Ursula K.

Info: Tehanu

[ égoïstes ] [ femmes-hommes ]

 

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marée

La mer, dit-on, monte comme un cheval au galop : ce n'est pas vrai à l'ordinaire.
Elle ne galope qu'en remontant le Couesnon, quand elle a bien lutté contre le courant et qu'elle le vainc enfin.
Oui, alors elle court et sautelle, formant soudain un curieux fleuve sonore qui retourne en torrent vers sa source.
Mais sur la grève, elle s'insinue, rampe, se multiplie, s'approfondit dans un complet silence ; sans même ce glissement satiné, ce mouvement de langue et de bave qui lèche et farfouille un peu plus loin, à chaque coup.
Le flot prend position sur l'étendue comme s'il sortait des sables, du dessous.
La flaque devient mare et la mare étang, et, sans que rien vous ait prévenu, à la réfraction solide des sables mouillés, succède une indécision houblonneuse : c'est la mer.
Elle est venue grâce à des dénivellations insensibles, par des dépressions insoupçonnables...

Auteur: Varende Jean de La

Info: Le Mont Saint Michel

[ Océan ]

 

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aube

Désirant boire une tisane de roussevive, il sortit chercher de l’eau à la source qui coulait un peu plus bas devant sa chaumière. Les bords du petit bassin de la source étaient gelés, et la mousse flétrie parmi les rochers était marquée de fleurs de givre. Il faisait grand jour, mais il faudrait encore une heure avant que le soleil n’apparaisse au-dessus du puissant contrefort de la montagne ; toute la partie ouest de Gont, du rivage au pic, échappait à ses rayons, dans le silence et la clarté de ce matin d’hiver. À côté de la source, le mage contemplait en contrebas les terres en pente, le port et les vastes étendues grises de la mer, lorsqu’il entendit un battement d’ailes au-dessus de lui. Il leva les yeux en étendant un peu le bras. Un grand faucon vint se poser sur son poignet en battant bruyamment des ailes.

Auteur: Le Guin Ursula K.

Info: Terremer, tome 1 : Le sorcier de Terremer, 1968

[ surplomb ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

crépuscule

L'orbe d'or du soleil tombé des cieux sans bornes
S'enfonce avec lenteur dans l'immobile mer,
Et pour suprême adieu baigne d'un rose éclair
Le givre qui pétille à la cime des mornes.

En un mélancolique et languissant soupir,
Le vent des hauts, le long des ravins emplis d'ombres,
Agite doucement les tamariniers sombres
Où les oiseaux siffleurs viennent de s'assoupir.

Parmi les caféiers et les cannes mûries,
Les effluves du sol, comme d'un encensoir,
S'exhalent en mêlant dans le souffle du soir
A l’arôme des bois l'odeur des sucreries.

Une étoile jaillit du bleu noir de la nuit,
Toute vive, et palpite en sa blancheur de perle ;
Puis la mer des soleils et des mondes déferle
Et flambe sur les flots que sa gloire éblouit.

Et l'âme, qui contemple, et soi-même s'oublie
Dans la splendide paix du silence divin,
Sans regrets ni désirs, sachant que tout est vain,
En un rêve éternel s'abîme ensevelie.

Auteur: Leconte de Lisle Charles-Marie

Info: L'orbe d'or

[ couchant ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

anthropocentrisme

"Et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre."  Genèse (1:28)

Ce verset a poussé les hommes à l'arrogance et à l'irrespect envers ce qui les entoure. Avec ces quelques mots, la nature fut réduite au statut d'esclave et de matériau dont on devait se servir à l'envi. En quelque sorte, la crise environnementale était déjà enclenchée depuis ces temps anciens vers une dégradation des rapports avec la nature, vers une perte des valeurs fondamentales. Tout depuis fut subjectivement centré en fonction du progrès de l'homme, création de Dieu à son image. Ce qui conduit inévitablement à un égoïsme généralisé, une éthique centrée autour de l'homme uniquement, sans aucune considération pour la nature ni pour les autres êtres vivants en tant qu'êtres de valeur à part entière.

Auteur: Naess Arne

Info: Écologie, communauté et style de vie, Éditions Dehors, p 291

[ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel